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Usagi Yojimbo tome 32 sur 33
EAN : 9781506705842
200 pages
Dark Horse (10/07/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Intrigue abounds in this gripping volume as the rabbit ronin partners with Inspector Ishida to solve a series of murders and mysteries.

Between deadly puffer fish, a run-in with a familiar pair of thieves, and a large-scale corruption scheme, Usagi and Ishida have their work cut out for them! Can Usagi and Ishida help an innocent young girl out of trouble's way, clear their friends' names of guilt, and take down the Black Goblin Gang, once and for all... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Usagi Yojimbo Volume 31: The Hell Screen (épisodes 152 à 158) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait idiot de s'en priver. Il comprend les épisodes 159 à 165, initialement parus en 2016/2017, écrits, dessinés et encrés par Stan Sakai. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc. Il bénéficie d'une introduction rédigée par Yuki Matsuzaki, un acteur ayant joué entre autres, dans Lettres d'Iwo Jima (2006) de Clint Eastwood.

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Épisode 159 - The Hatamoto's daughter - Dans la forêt, Nobu Kinnosuke se rend compte qu'il va être rattrapé par ses poursuivants. Il met sa fille Yuki à l'abri derrière un arbre et se retourne pour faire face à ses assaillants. Ces derniers le trucident sans état d'âme. La jeune Yuki reste sans voix derrière l'arbre, sans être découverte. Peu de temps après, Miyamoto Usagi trouve le cadavre et prend Yuki en charge. Ils se rendent à la ville la plus proche pour requérir l'aide de l'inspecteur Yashida.

Le lecteur habitué à la série ouvre toujours un nouveau tome avec une certaine délectation par avance. Il sait qu'il va retrouver Miyamoto Usagi toujours habile au sabre et soucieux d'une forme de justice, impliqué dans des mystères ou des enquêtes organiques et bien intégrées dans leur milieu, c'est-à-dire le Japon féodal. Il peut lire l'introduction écrite par Yuki Matsuzaki avant les épisodes de ce tome. L'acteur pointe du doigt les qualités de la narration et de l'écriture de Stan Sakai avec une grande justesse, et de manière synthétique : sa façon naturelle et discrète de rendre compte de la vie des gens à l'époque, sans avoir l'air de le faire. Dans un premier temps, le lecteur est surtout sensible au meurtre, à la situation de l'enfant dont la vie ne vaut pas bien chère, et l'enquête qui s'en suit. Il retrouve avec plaisir Miyamoto Usagi égal à lui-même, mais aussi l'inspecteur Yoshida, un peu âgé (40 ou 50 ans) avec une silhouette accusant le poids des ans, mas aussi une expérience qui lui donne une certaine confiance. de fait, ce premier épisode ne met pas en scène une recherche d'indices pour démasquer le coupable, mais plutôt des actions d'intimidation des hommes armés employés par le coupable.

Le lecteur retrouve les caractéristiques de la narration visuelle de Stan Sakai : des personnages représentés sous la forme d'animaux anthropomorphes (un lapin pour Usagi, des animaux plus ou moins reconnaissables pour les autres), avec des mains à 4 doigts, des visages représentés à gros traits, un niveau de détail impressionnant dans chaque case, avec un taux élevé de représentation des décors dans les cases. Les combattants s'affrontent à l'arme blanche, mais les blessures ne sont jamais représentées, et il n'y a pas trace de sang versé. Cela n'empêche pas Stan Sakai de veiller à la suite logique des déplacements des personnages par rapport aux obstacles du décor, et les uns par rapport aux autres. La représentation tout public n'est pas antinomique du respect de la logique et d'une mise en scène bien construite. Tout du long de cet épisode, le lecteur peut prendre le temps de regarder les vêtements des différents personnages, avec l'assurance qu'ils sont conformes à ceux d'époque. de la même manière, il peut laisser errer son regard sur les bâtiments pour observer les principes architecturaux pour une reconstitution historique intelligente. Enfin, le lecteur prend conscience qu'au bout de trois pages, il ne s'attarde plus sur le nombre de doigt à chaque main, et que passé 5 pages il ne se rend plus compte que les personnages ont des têtes évoquant vaguement celles d'animaux, grâce à la justesse des expressions des visages et aux postures naturelles.

Ce premier épisode permet de se projeter dans ce Japon féodal si accessible grâce aux dessins tout public, si consistant grâce aux détails discrets, si vivant grâce aux personnages naturels malgré leur apparence. La résolution indique qu'il s'agissait d'un prologue à une enquête plus conséquente.

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Épisode 160 - Death by fugu - Oga, un officier de haut rang du shogun, meurt en dégustant un plat de fugu. Les soupçons se tournent immédiatement vers Toto, le maître sakana de chez qui provient le plat de fugu. L'inspecteur Yashida se rend dans son restaurant pour l'interroger, avec son aide Nii. Alors qu'ils arrivent, Miyamoto Usagi s'apprête à déguster un sashimi de fugu.

Stan Sakai sait ce qu'il sait si bien faire : capter immédiatement l'attention du lecteur avec une caractéristique culturelle typique, ici manger du poisson globe. Ces 2 premières pages sont muettes et le plaisir gustatif anticipé d'Oga fait littéralement saliver le lecteur, malgré la simplicité de la représentation. le lecteur admire l'élégance de la présentation des tranches de poisson cru dans l'assiette, attestant de la dextérité de celui qui l'a préparé. Au fil des séquences, l'oeil du lecteur s'attache également au naturel avec lequel l'artiste sait transcrire la texture des matériaux : la granulosité de la terre battue, la rugosité des planches de bois, la souplesse des étoffes des vêtements visible dans leurs plis, la surface lisse des tuiles des toitures, etc. Cette capacité participe grandement à la qualité de l'immersion à la lecture.

Ce deuxième épisode prend la suite du premier, avec une enquête plus naturaliste et plus posée. Cette fois-ci, Stan Sakai montre l'inspecteur Yashida aller de témoin en suspect, pour recueillir leur avis, écouter leur expertise en découpage du poisson, en particulier du fugu. L'inspecteur découvre rapidement que le motif du crime repose sur l'envie d'un concurrent, et la jalousie de de la maîtrise du métier. Usagi joue plutôt un rôle d'observateur. le jeu des acteurs reste dans un registre naturaliste, avec les va-et-vient dans les rues pour se rendre d'un endroit à l'autre. Il n'y a que les spasmes de l'individu en train d'avaler son extrait de naissance qui restent exagérés, au point d'être involontairement comiques.

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Épisodes 161 & 162 - The body in the library - Kitsune et Kiyoko sont en ville et ce soir, Kitsune a décidé de s'introduire subrepticement dans la demeure du maître médecin pour le soulager de quelques possessions facilement négociables, pendant que sa jeune protégée Kiyoko fait le guet dans rue. Alors qu'elle commence à inventorier les objets de valeur qu'elle compte subtiliser, Kitsune se rend compte que le médecin est assis, mort, dans la salle. Elle commence à opérer une retraite stratégique quand la police surgit, menée par l'inspecteur Yashida, accompagné de Miyamoto Usagi.

Plusieurs séquences se déroulent dans des endroits clos, souvent dans une pièce unique. le lecteur peut apprécier la dextérité élégante avec laquelle Stan Sakai conçoit son plan de prise de vue, pour que les déplacements des personnages suivent une logique spatiale. Il prend soin de représenter les arrière-plans pour que le lecteur puisse comprendre comment se déplace l'angle de prise de vue, et conserver une cohérence spatiale entre les mouvements et la géométrie de la pièce concernée. Il constate également que l'ameublement et la décoration varient en fonction de l'usage de la pièce et du budget que le propriétaire y a consacré.

Rien qu'en apercevant Kitsune sur la première page de l'épisode 161, le lecteur sait que ces 2 épisodes seront inoubliables. En effet, Stan Sakai sait faire exister ses personnages comme peu d'auteurs. Kistune a toujours le sourire aux lèvres, une personne charmante et enjouée, sans donner l'impression que ce soit forcé, restant dans un registre naturel. Sa bonne humeur conquiert la sympathie du lecteur, bien qu'elle soit du mauvais côté de la loi, qu'elle y entraîne à sa suite une mineure et qu'elle n'hésite à abuser de la gentillesse de Miyamoto Usagi. le lecteur voit une femme indépendante, préférant rester libre de toute entrave, qui à vivre de rapines, mais capable de compassion (avoir pris Kiyoko sous sa protection). Même s'il est sous le charme de Kitsune, il se rend également compte que la personnalité d'Usagi s'exprime dans ses réactions, son agacement vis-à-vis des habitudes de Kitsune, tout en étant lui aussi sous charme. Il s'attend moins à voir le caractère de Yashida s'exprimer, et pourtant ce dernier fait tourner Usagi en bourrique de belle manière. C'est l'une des autres grandes forces de narrateur visuel de Stan Sakai que de mettre en oeuvre une direction d'acteurs impeccables, le caractère et les convictions des personnages apparaissant de manière organique.

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Épisodes 163 à 165 - Mouse trap - Nezumi est un bandit masqué qui vole aux riches pour donner aux pauvres. Ce soir-là il est poursuivi sur les toits de la ville par Miyamoto Usagi, alors que l'inspecteur Yoshida suit leurs acrobaties depuis la rue. Nezumi arrive à semer Usagi. En comptant son butin, il découvre un lingot d'argent frappé du sceau du shogun. Étant à couvert, il assiste à l'assassinat d'un marchand qui devait de l'argent au Boss Hokose, tué par Nishi et ses hommes. Nezumi est accusé à tort de ce meurtre, en particulier par l'inspecteur Ito, le chef de Yashida. Il va collaborer à sa manière avec Yashida et Usagi pour rétablir son innocence.

S'il a lu l'introduction au préalable, ou s'il est familier de la série, le lecteur a observé chaque case depuis le premier épisode, pour voir ces détails de la vie quotidienne, qui constituent l'une des richesses de ces histoires. Il a pu constater que les personnages n'évoluent pas dans un décor générique, mais dans une ville habitée par des citoyens qui vaquent à leurs occupations, ainsi que par des mendiants. Sans mettre chaque détail au premier plan pour bien montrer le soin qu'il apporte à ses planches, Stan Sakai les intègre naturellement à sa narration. S'il le souhaite, le lecteur peut se focaliser sur ces éléments parfaitement intégrés à la narration visuelle : les porteurs de marchandise dans la rue (à dos d'homme, ou sur des charrettes à bras), la toile tendue sur le mur extérieur du restaurant pour servir d'enseigne, le go-ban, les ustensiles en cuisine, l'aménagement d'un jardin, les sandales Geta en bois, le meuble pour ranger les herbes médicinales, les ivrognes dans la rue, les différents types de toitures, les statuettes dans un temple, etc.

Cette dernière enquête rappelle également que Stan Sakai intègre aussi des éléments du folklore japonais. le lecteur peut être un instant décontenancé par cette variation sur Robin des Bois se baladant de toit en toit, de manière pas complètement vraisemblable. L'auteur a déjà eu l'occasion d'expliquer dans un tome précédent, de quel personnage historique il s'inspire pour Nezumi. le lecteur se rend également compte qu'il retrouve avec amusement le mouchard (Snitch) déjà apparu dans plusieurs tomes auparavant, toujours aussi méprisable et maltraité par ceux qu'il veut tromper. L'enquête attire Miyamoto Usagi au coeur d'une rivalité au sein d'un gang criminel. Cette fois-ci, Sakai mêle recherche d'indices, déductions et action au sein d'un même récit, pour une histoire bien rythmée, dépaysante et bien ficelée.

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Ce trente-deuxième tome est un véritable régal, comme l'écrasante majorité des précédents. Stan Sakai fait se succéder 4 histoires policières, à base d'enquête de différente forme, au sein de la même ville. Miyamoto est présent dans toutes, parfois comme personnage principal, parfois en second rôle. La narration visuelle est toujours aussi sophistiquée, sous des dehors faussement simplistes qui assurent une lecture facile et tout public, tout en recelant des trésors pour ceux qui s'y intéressent. Une merveille.
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Un monde dans lequel les hommes cis peuvent aussi tomber enceints ?! C'est l'univers qu'imagine Eri Sakai, dans "La Grossesse de M.Hiyama", un shôjo manga prochainement disponible en série télé sur Netflix, et que nous sommes ravis de vous proposer en prépublication numérique dès ce jeudi 21 avril 2022, en attendant la publication au format papier courant 2023 !
Résumé : Cela fait environ dix ans que, suite à une évolution naturelle, tous les hommes fertiles peuvent tomber enceints. Et jusqu'à ce que ça lui arrive, Kentarô Hiyama n'avait jamais envisagé cette éventualité. Salaryman chargé d'un poste à responsabilité, coureur de jupons célibataire, il profitait de la vie sans réfléchir aux conséquences. Mais quand son médecin lui annonce qu'il est enceint d'environ dix semaines, il devra tout remettre en question. Réalisant alors à quel point la société est inégalitaire, il décide de porter l'enfant à terme et de créer sa place lui-même !
#Netflix #InstantShôjo #LaGrossesseDeMHiyama #HesExpecting
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