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EAN : 9782290364123
96 pages
J'ai lu (19/01/2022)
  Existe en édition audio
3.79/5   170 notes
Résumé :
Véritable petit bijou, ce roman épistolaire publiée en 1824 se présente comme une variation sur la jalousie et ses affres. Confrontée à l'image obsédante de son amant disparaissant dans la calèche d'une autre beauté au sortir de l'opéra, notre héroïne tente de comprendre et de calmer les milles émotions qui l'assaillent. Au cours d'une nuit d'insomnie et d'une journée perdue à guetter un signe de celui qui -semble-t-il vient de la trahir, elle ne trouve d'autre cons... >Voir plus
Que lire après Vingt-quatre heures d'une femme sensibleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Quel délicieux roman que celui-ci et quelle belle idée les éditions Libretto ont eu là de redonner ses lettres de noblesse à ce charmant petit ouvrage largement méconnu, écrit en 1824 par la comtesse Constance de Salm (1767-1845) !

« Chacun brille un instant, nul ne brille toujours », disait résignée, celle qui fut pourtant en son temps une célèbre femme de lettres dont les salons réputés accueillaient la fine fleur de l'intelligentsia parisienne. Après avoir brillée de mille feux au sein de l'élite culturelle française du début du XIXème siècle, la comtesse De Salm avait peu ou prou sombrée dans les oubliettes de la littérature. Qu'il est bon pourtant de découvrir l'unique, le seul roman de cette femme moderne, féministe avant l'heure, laquelle n'a cessé tout au long de sa vie de défendre le droit des femmes et prôner leur égalité dans le domaine des Arts en un siècle encore bien frileux en matière de parité artistique entre homme et femme !
Elle n'avait jusqu'alors qu'écrit des ouvrages dits « sérieux » (poèmes, épîtres, tragédies) ; certains lui en faisant reproche, elle répondit par ce court roman épistolaire révélant toute la sensibilité de son caractère et sa grande connaissance des sentiments et des mouvements de l'âme propres à son sexe.

L'exaltation, la ferveur, l'idéalisme qui distinguent communément la première moitié du XIXème siècle, si passionnément romantique, si lyriquement inspiré, nous incitent à célébrer ce roman avec la plus vive ardeur et le plus grand enthousiasme, tant le charme délicieusement suranné de cette oeuvre exquise nous à transportée et conquise !
Constance de Salm y dépeint de façon admirable, avec autant de justesse que de raffinement, les épanchements du sexe féminin lorsque l'Amour a pénétré les coeurs et avec lui la cohorte de sentiments enflammés qui égarent bien souvent les esprits de la plus cruelle des manières si l'on ne leur impose pas un tant soit peu de raison.
Mais la raison est-elle seulement possible lorsqu'on est à ce point épris que mille petits tourments viennent aiguillonner le bonheur d'aimer et d'être aimé et «qu'une secrète anxiété se mêle à l'enchantement de la passion » ?

« L'amour est la chose la plus douce et la plus amère "… L'héroïne de « 24 heures d'une femme sensible » va éprouver en l'espace d'une nuit et d'une journée, tout ce que recèle d'âpre et de sucré, d'amer et de doux, ce proverbe d'Euripide, et tout ce que l'amour peut inspirer de fièvre, d'ardeur, de crainte, de fougue, d'incertitude et de tourment lorsque le poison de la jalousie vient infecter la plus petite parcelle de l'esprit.

Au terme d'une soirée au concert, l'amant de la dame est parti en calèche avec une autre, la belle et coquette Mme de B. ! « Et seuls, seuls dans une voiture ; les vêtements se touchent, les mains se rencontrent, on respire le même air ; on est homme, on est femme…Ah !... »
Dès lors, éperdue d'amour et de doute, cette femme sensible et passionnée, imagine le pire, et ne sachant que faire pour apaiser ses inquiétudes, se met à écrire à l'amant peut-être perdu.
44 lettres rédigées le long de ces 24 heures entachées de désespoir, d'attente, d'espérance, dans lesquelles elle livre tout de ses émotions, de ses pensées, de ses faiblesses.

Tout le registre de la passion amoureuse s'exprime dans ces lettres, les atermoiements du coeur, les errements de l'âme, les questionnements, les supplications…Les moments d'abattement alternent avec l'emballement des sens, la révolte de l'orgueil outragé succède à la résignation du coeur meurtri, le désir de pardon et d'oubli vient ponctuer le sentiment de l'honneur bafoué…et les tentatives de raison garder sont vaines car la jalousie, mauvaise conseillère, pare chaque agissement de l'être aimé des couleurs blafardes de la trahison et de l'infidélité.
C'est la leçon morale que Constance de Salm tente de transmettre au fil de son ouvrage, montrant dans cette représentation excessive des transports amoureux, jusqu'à quelles extrémités peuvent conduire les égarements de la passion et les conséquences plus ou moins graves qui peuvent en résulter.

Le ton vif, lyrique, emporté, les sentiments exacerbés, poussés à leur paroxysme, offrent un vrai bonheur de lecture, enivrant, tonique, vivifiant.
Certes, un lecteur de notre époque, si désespérément tiède dans la formulation et l'expression des sentiments, pourrait être un brin décontenancé face aux débordements excessifs de ce personnage féminin qui se pâme, pleure, rie, tremble, gémit, se meurt, se languit et passe par toute la palette des sensations les plus vives.
Mais c'est justement là, dans cette démesure, cette emphase, cette souveraineté du coeur sur l'esprit et la raison, que réside l'effet proprement exaltant et enthousiasmant de ce petit roman. Ce caractère insensé que l'amour inflige à ceux qui en sont atteints. Car qui n'a jamais vécu ces moments de crises, ces instants de doute et d'incertitude où tout ce qui lie deux êtres épris l'un de l'autre semble irrémédiablement compromis ? La passion n'a pas d'âge, quelle que soit l'époque elle conserve toujours la couleur rouge du feu qui la consume. Constance de Salm, en femme avertie, l'a remarquablement saisi.
« 24 heures d'une femme sensible » est une peinture du coeur féminin qui, par la pétulance et l'aisance d'un style plein de ferveur, réussit à ravir follement les esprits.
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Voici un roman épistolaire publié en 1824.
Au cours d'une nuit d'insomnie et d'une journée perdue à guetter un signe de cet amant- qui semble t-il- vient de la trahir, l'héroïne trouve une consolation en lui écrivant quarante - quatre lettres rédigées durant vingt- quatre heures entachées de doute, de fièvre, de désespoir, d'orgueil blessé, de déshonneur, d'infortune...d'attente, d'amour éperdu ...
Ce que je retiens surtout, c'est la saveur de la Langue ( en équation avec la société du XVIII° et du XIX ° siècle qui inspira Stefan Zweig ) , le bel usage du passé simple , le raffinement pour traduire ce chant et ces cris de douleur infinie, de passion effrénée, de désespoir intime, d'émotions intenses, de sensations mêlées exacerbées , un portrait saisissant et des plus justes des affres du sentiment amoureux à son paroxysme .

Une peinture exaltée et raffinée, subtile et touchante des épanchements féminins , l'excès de tendresse , de jalousie, jetés sur le papier dans la crise, l'exaltation, le désordre !!" Moi, trahie, abandonnée, perdue, moi, je n'emporte au moins que la douleur d'avoir été trompée !....."
" le coeur humain est inexplicable...."
" le feu des arts ressemble à celui de l'amour: il enivre, il absorbe, il isole de l'univers et de soi - même ..."Adieu, lâche et indigne amant !"


Au final, des lettres au style et à l'écriture magnifiques enflammées, passionnées, rageuses, désespérées, un cri d'amour qui revisite la passion amoureuse ! Une femme qui se meurt d'amour !
Une plume superbe,savoureuse , un bijou dont nous aurions envie de citer nombre d'extraits , dont la fin est surprenante !
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr !
L'unique roman de cet auteur !
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Constance de Salm était une intellectuelle et une féministe, elle tenait chez elle un salon littéraire fréquenté par A. Dumas, Stendhal et bien d'autres. Elle a longtemps hésité a publier ce roman craignant un jugement sévère sur sa trop grande sensibilité, « un des plus beaux apanages » du sexe féminin écrit-elle. Ainsi elle s'explique et se défend dans sa préface : « … c'est mon opinion que la vraie sensibilité est une qualité trop belle et trop forte pour n'agir que sur les affections de l'âme ! que c'est elle aussi qui éclaire et agrandit l'esprit ! ; qu'elle n'est pas moins le foyer des idées élevées et philosophiques que des idées douces et tendres, et qu'elle en est même une condition plus nécessaire ».
Ce court roman épistolaire de 44 lettres d'une amante passionnée à son amant est « une étude du coeur d'une femme » dévorée par l'amour et la jalousie. Après la vision de son amant en compagnie d'une autre se déchaine en elle, doute, questionnements, tempête d'émotions qui bascule toutes ses pensées vers une jalousie destructive faisant vaciller son âme et son corps. Les lettres écrites en 24 h vont décortiquer avec une grande finesse les sensations et les sentiments qui se bousculent en elle, en un mot les affres de l'amour ... le registre de ces émotions semble infini sous la plume de Constance de Salm. Elle décrit ce… je t'aime à la folie, à en perdre la raison !

Belle et étonnante découverte ce roman épistolaire qui a inspiré Stéphane Zweig pour vingt quatre de la vie d'une femme.
Une lecture édifiante tout en finesse, poésie et sensualité, où le lecteur rentre dans les vertiges d'un amour absolu, « une fusion de l'âme et du corps »

Je termine enfin par cette citation, à méditer…
"L'amour !... Qu'est-ce que l'amour ? ... Un caprice, une fantaisie, une surprise du coeur, peut-être des sens; un charme que se répand sur les yeux, qui les fascine, qui s'attache aux traits, aux formes, aux vêtements même d'un être que le hasard seul nous fait rencontrer. Ne le rencontrons-nous pas ? rien ne nous en avertit, ne nous trouble...nous continuons de vivre, d'exister, de chercher des plaisirs, d'en trouver, de poursuivre notre carrière comme si rien ne nous manquait!... L'amour n'est donc pas une condition inévitable de la vie, il n'en est qu'une circonstance, un désordre, une époque... que dis-je ? Un malheur ! Une crise… Une crise terrible… elle passe et voilà tout. "
Lu dans le cadre de la dernière « Masse critique » merci à Babelio et aux éditions « Librio - Oeuvre du Matrimoine » pour cette très belle découverte.





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Ce livre est un vrai petit bijou ! Dans ce roman, nous suivons le désespoir d'une jeune femme en l'espace de vingt-quatre heures à travers quarante-quatre lettres qu'elle écrit à son mari. Ce dernier a disparu la veille au soir en rentrant dans la calèche d'une autre femme, une certaine Mlle de B***. L'héroïne nous livre ainsi sa tristesse, son incertitude, son passé comme son avenir...Cette demoiselle est touchante, et je dois dire que la fin m'a réjouie !

Ce livre m'a vraiment marquée car le style de l'auteure est tout à fait charmant..Pour conclure, je conseille ce livre (qui a inspiré Stefan Zweig entre autres) à tous les amateurs des romans épistolaires, à ceux qui sont intéressés par la société des XVIIIème et XIXème siècles ainsi que à tous ceux qui veulent vivre une magnifique expèrience littéraire !!! MERVEILLEUX.
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Court roman épistolaire écrit par une femme de lettres française, spécimen suffisamment rare pour qu'on y prête attention.

Une quarantaine de lettres - la plupart fébrilement écrites par une amoureuse passionnée qui se croit trahie - nous dévoile une belle plume pleine de sensibilité - quoique parfois trop emphatique - ainsi qu'une connaissance approfondie de la nature humaine, et plus particulièrement du sentiment amoureux.

Cette peinture de la jalousie et de la passion que nous offre la princesse Constance de Salm a vraiment de quoi interpeller le lecteur, par sa force et son intensité mais aussi par son indéniable poésie.

Malgré tous ses atouts, ce récit ne m'aura touchée que très superficiellement. J'ai été dérangée par les emportements fougueux - parfois fantasques - de cette femme jalouse jusqu'à l'excès et qui, oubliant son éducation et son rang, perd totalement le contrôle de sa raison, de ses sentiments et de ses actes. La fièvre qu'elle met dans toutes ses pensées et dans toutes ses actions, en cette fatale journée où elle est sans nouvelle de l'être aimé, m'a semblé découler d'un esprit quelque peu instable, en tout cas fragilisé. Or j'ai eu du mal à concevoir que cette fragilité venait uniquement d'une méprise, du simple fait d'avoir vu son amant raccompagner une autre femme chez elle. Ce manque de confiance en l'amant, n'est-il pas en fin de compte un manque de confiance blâmable en la nature du sentiment que les lie ? A plusieurs reprises, cette jeune et jolie veuve fortunée, qui a vraiment tout pour être sûre d'elle, va chercher à se raccrocher au bon sens et à la justesse de sa raison mais sans pouvoir s'éviter la noyade dans le pathos ni la chute dans le ridicule. A mes yeux, la violence de sa passion est à rapprocher de l'hystérie ; j'ai souvent eu l'impression d'être en pleine tragédie racinienne sauf que, transposée dans un salon parisien du début du XIXème siècle, le tout a sonné assez faux à mes oreilles, et avant même de connaître le fin mot de l'histoire, j'en étais déjà à excuser l'amant et à lui trouver de réelles circonstances atténuantes dans le cas où son infidélité aurait été avérée.

***ALERTE SPOILER***
Enfin, un tel déploiement de passion, un romantisme si exacerbé, des sentiments si vifs et un désespoir si profond qu'il place sa victime au bord du tombeau, auraient bien mérité un autre sort qu'une happy end vivement tirée du chapeau.

Le mieux est encore de vous faire votre propre idée ; la lecture de ce roman vous prendra à peine deux heures.


Challenge de lecture 2015 - Un livre dont le titre contient un nombre
Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 215
Challenge 19ème siècle 2015
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critiques presse (2)
Liberation
25 juillet 2022
Dans son unique roman, la poète et dramaturge donne vie à une jeune femme témoin du départ de son amant avec une autre femme. Dans 46 lettres, elle fera part de ses peurs, ses sentiments et ses angoisses.
Lire la critique sur le site : Liberation
Elle
25 juillet 2022
Dans son unique roman, la poète et dramaturge donne vie à une jeune femme témoin du départ de son amant avec une autre femme. Dans 46 lettres, elle fera part de ses peurs, ses sentiments et ses angoisses.
Lire la critique sur le site : Elle
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Qu’est-ce que cette vie qui nous échappe à chaque instant et que nous remplissons si légèrement d’amertumes ? Un supplice, si l’on souffre ; un délire, si l’on est heureux ; et toujours de la vie, de la vie que l’on dépense, que l’on prodigue, qui ne reviendra plus, qui emporte tout ; tout, même l’amour !
…Viendra un temps où nos âmes cesseront de s’entendre, de se confondre ; où notre froide cendre sera le seul reste de ce feu qui nous dévore.
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Ô femmes, c’est pour vous que j’accorde ma lyre ;
Ô femmes, c’est pour vous qu’en mon brûlant délire,
D’un usage orgueilleux bravant les vains efforts,
Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
A jusqu’en vos vieux jours prolongé votre enfance ;
Assez et trop longtemps les hommes, égarés,
Ont craint de voir en vous des censeurs éclairés ;
Les temps sont arrivés, la Raison vous appelle :
Femmes, éveillez-vous et soyez dignes d’elle.
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L'amour !... Qu'est-ce que l'amour ? ... Un caprice, une fantaisie, une surprise du coeur, peut-être des sens; un charme que se répand sur les yeux, qui les fascine, qui s'attache aux traits, aux formes, aux vêtements même d'un être que le hasard seul nous fait rencontrer. Ne le rencontrons-nous pas ? rien ne nous en avertit, ne nous trouble...nous continuons de vivre, d'exister, de chercher des plaisirs, d'en trouver, de poursuivre notre carrière comme si rien ne nous manquait!... L'amour n'est donc pas une condition inévitable de la vie, il n'en est qu'une circonstance, un désordre, une époque... que dis-je ? un malheur ! une crise.. une crise terrible.. elle passe et voilà tout.
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Le soleil éclaire déjà mon cabinet solitaire. J'ai voulu éloigner ces tristes pensées ; j'ai tenté de m'occuper, de me distraire. J'ai pris ma palette, mes pinceaux ; j'ai tout disposé, et je me suis mise à l'ouvrage. Le feu des arts ressemble à celui de l'amour ; il enivre, il absorbe, il isole de l'univers et de soi-même. A mesure que je travaillais, des rayons de lumière semblaient traverser mes esprits. Je reprenais ma raison et mon équilibre ; je sentais seulement mes moyens s'exalter et s'agrandir du reste d'émotions involontaires qui bouillonnaient encore dans mon sein. Tout à coup (qui peut prévoir les effets de l'amour ?), tout à coup ces terribles souvenirs sont revenus m'assaillir : ils se sont emparés de mes facultés avec la rapidité de l'éclair ; ils m'ont comme enlevée de mon siège. J'ai tout jeté là, je marchais avec précipitation, j'étais hors de moi, je croyais respirer du feu ; mais l'agitation du corps semble calmer le trouble de l'âme. Insensiblement j'ai retrouvé quelque tranquillité ; j'ai pu m'asseoir et écrire. Me voilà donc ; me voilà plus raisonnable ; du moins je le crois.
Non, tu ne me trahiras pas, tu ne trahiras pas ces serments tant de fois répétés ; tu ne les profaneras point par des sensations étrangères ; tu ne le pourrais pas. Il v a dans l'amour autre chose que l'amour, une union plus intime encore, des rapports qu'il n'appartient pas aux âmes communes de comprendre ni de sentir, un entraînement d'un être vers l'autre, qui ne tient à rien de ce que la pensée peut définir. C'est par l'accord involontaire de ces sentiments, de ces délices inconnues, que nous sommes unis, chère âme de ma vie ! Que peut une Mme de B *** contre des liens si sacrés ? Ce quelle peut ! ah ! qu'osé-je dire ? L'amant le plus fidèle, le plus intime même, a-t-il jamais su résister aux provocations de la coquetterie ? Eternelle supériorité de mon sexe sur le tien ! Quelle est la femme qui, sans se croire dégradée, a pu même supporter la pensée de s'abandonner à l'être qui lui est inférieur ? Quel est l'homme dont les désirs ont pu être arrêtés par cette seule pensée ? Au nom de tout de qui t'est cher au monde, douce moitié de moi-même, ne m expose plus à ces cruelles tortures ! Veille avec plus de soin sur notre bonheur. Hélas ! qu'est-ce que cette vie qui nous échappe à chaque instant et que nous remplissons si légèrement d'amertumes ? un supplice, si l'on souffre ; un délire, si l'on est heureux ; et toujours de la vie, de la vie que l'on dépense, que l'on prodigue, qui ne reviendra plus, qui emporte tout ; tout, même l'amour !
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Ah ! enivrons-nous, au moins, pendant ce court passage, de tout ce que l’amour a de plus pur et de plus ardent ; ne souillons pas ses délices par des erreurs et des craintes vulgaires ; et, dans tous les instants de notre existence où nos cœurs s’élanceront l’un vers l’autre, que l’amour seul les embrase, et que l’ombre même du soupçon n’ose s’approcher de nous !...
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Video de Constance de Théis (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Constance de Théis
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
#3
0:00 - Antoinette du Ligier de la Garde, dite Madame Deshoulières 1:34 - Marie-Catherine-Hortense Des Jardins, dite Madame de Villedieu 1:59 - Marie-Anne-Henriette Payan de l'Estang, dite Madame Bourdic-Viot 3:08 - Anne-Marie de Montgeroult, comtesse de Beaufort d'Hautpoul 4:15 - Constance-Marie de Théis, Princesse de Salm-Dyck 5:37 - Marceline Desbordes-Valmore 6:58 - Amable Cazimir Sabine Voïart, dite Amable Tastu 8:41 - Générique
Référence bibliographique : Alphonse Séché, Les muses françaises, anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Éditions Louis-Michaud, 1908
https://archive.org/details/lesmusesantholog01sc
Images d'illustration : Antoinette du Ligier de la Garde, dite Madame Deshoulières : livre Marie-Catherine-Hortense Des Jardins, dite Madame de Villedieu : livre Marie-Anne-Henriette Payan de l'Estang, dite Madame Bourdic-Viot : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henriette_Bourdic-Viot#/media/Fichier:HenriettePayanDeLEstang.png Anne-Marie de Montgeroult, comtesse de Beaufort d'Hautpoul : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Marie_de_Beaufort_d%27Hautpoul#/media/Fichier:Anne_Marie_de_Montgeroult.png Constance-Marie de Théis, Princesse de Salm-Dyck : livre Marceline Desbordes-Valmore : https://www.societedesetudesmarcelinedesbordesvalmore.fr/?p=1052 Amable Cazimir Sabine Voïart, dite Amable Tastu : livre
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
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