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3,95

sur 902 notes
Jubilatoire! C'est en un mot ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre.
Cet auteur, écolo engagé militant, met en scène des personnages aux tempéraments bien trempés et attachants. Il sont 4 à se retrouver par hasard lors d'une descente en rafting sur le Colorado: un Mormon Polygame, un ancien du Vietnam alcoolique et déjanté, un chirurgien incendiaire et sa jeune compagne légèrement perturbée et amatrice de Marie-jeanne.
Ils ont en commun leur amour pour le désert et décident de se battre pour préserver de la civilisation ces étendues pour l'heure encore vierges et sauvages.
Le constat est sans appel, l'homme dénature la planète, il lui tire sa substance. Face à son avidité rien ne semble lui résister et pourtant pour ces quatre là rien ne semble impossible. Pour commencer ils décident de se faire la main sur les engins de construction délaissés sur la bordure des chantiers, puis visent les ponts, les mines de charbons...
C'est une cavalcade pleine de rebondissement et d'humour à laquelle sont livrés ces quatre insoumis bien déterminés à aller jusqu'au bout. L'adrénaline appelant l'adrénaline, leurs agissements les entrainent peut être un peu plus loin qu'ils ne l'avaient escompté.
Difficile de ne pas s'éprendre de ses joyeux drilles inconscients ou plutôt trop conscients. Difficile de ne pas s'émerveiller devant le désert se dessinant dans sa splendide rudesse sous la plume pleine d'enthousiasme d'Edwars Abbey.
On pourra souligner que ce qui est dénoncé ici; surconsommation, culture intensive, épuisement des ressources, destruction des espaces naturels, pollution etc... a été écrit en 1975.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture fraiche et... optimiste.
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J'ai adoré suivre cette équipe disparate dans ce road trip mu par l'amour de la nature sauvage mise à mal par les hommes pour posséder toujours plus !

Un dézingueur de panneaux publicitaires, quinqua, chirurgien et veuf de son état, aidée par sa jeune compagne, new-yorkaise, égarée et en rupture de ban avec sa juiverie, va croiser la route d'un ancien para, fou furieux sous ses airs de clodo et d'un mormon, polygame cela va sans dire, baladeur de touristes sur le Colorado, ou ce qu'il en reste !

Ce quatuor improbable va se lancer dans la destruction de tout ce qui représente le profit pour certains, le saccage et pollution de la nature, la disparation du monde du vivant mais sans blesser qui que ce soit ! Précurseur du sabotage écologique, ce roman paru en 1975 va contribuer à la création du mouvement écologiste radical américain Earth First !

En même temps que jubilatoire et déjanté, ce roman est très sombre, d'une tristesse et d'un désespoir pesants, car les héros savent que la lutte est inégale et qu'ils le paieront un jour ! Tout comme nous savons qu'il n'y a pas grand-chose pour arrêter la marche du profit et du pouvoir, il suffit de voir où nous en sommes presque 50 ans plus alors qu'il était déjà plus que temps de freiner cette destruction massive.

Quelques longueurs, parfois, m'ont fait lire certains paragraphes en diagonale, tant ils ne me semblaient pas indispensables pour le roman. Mais cela n'enlève rien à la puissance du récit ni aux talents de l'auteur et du traducteur.

Challenge Mauvais Genre 2022
Challenge Pavés 2022
Challenge TOTEM (sans limite de temps)
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Ne Meurs Pas, ô Mon Désert (Le Gang de la clef à molette), bouquin plébiscité par moult zadistes durablement actifs sur le site de Notre-Dame-Des-Landes. Étonnant, non ?

Ils sont au nombre de quatre.
Guerriers à la personnalité aussi détonante que les explosions qu'ils provoquent aux quatre coins du pays.
Leur combat, un écologisme poussé à l'extrême mais toujours dans le respect de la vie d'autrui, déontologie oblige. Terroriste, oui, assassin, non, faut pas déconner non plus.

Doc Sarvis, incendiaire volontaire et mécène de la première heure.
Bonnie Abzug, sa jeune moitié rebelle à la beauté du diable.
Georges Hayduke, vétéran du Vietnam fruste, légèrement alcoolo, et maître artificier de la bande.
Seldom Seen Smith, mormon à la nostalgie aussi grandissante que le nombre de femmes qui l'entourent.

Pas vraiment de point commun si ce n'est la cause.
Un idéal transcendé à force de résultats probants.
Des individus en guerre contre un fatalisme industriel perçu comme l'envahisseur suprême.
Un hymne à la nature sauvage, belle, indomptable, libérée du joug humain pour retourner à son état primitif et ce, pour le plus grand plaisir de nos joyeux saboteurs en goguette à l'ambition sans cesse grandissante.

Difficile de ne pas prendre fait et cause pour nos quatre mousquetaires, en dépit d'agissements régulièrement contraires à la morale ambiante. Dura lex, sed lex.
Usant d'une plume sarcastique pour confronter notre quatuor à la beauté saisissante d'un univers un peu plus asservi chaque jour que Dieu et l'humain défont allègrement, Edward Abbey, militant écologiste radical de la première heure, prône une écologie raisonnée tout en ne manquant pas d'interpeller le quidam sur la splendeur du monde qui l'entoure et la propension de l'homme à vouloir le modeler à son image avilissante.

L'interaction régissant le quotidien de nos activistes est jubilatoire.
La traque visant à éradiquer ce groupuscule entré en résistance l'est tout autant.
Ne Meurs Pas,Ô Mon Désert est de ces bouquins qui caressent le coeur et (r)éveillent les consciences.
Grandiose.

4,5/5
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Si pour vous, écologie rime avec tri (sélectif) et bannissement des sushis (pour sauver le thon rouge), passez votre chemin. Dans ce roman, on est écolo à l'américaine: avec 4/4, dynamite et canettes de bière.
Au nom des grands espaces sauvages, un mormon, un ancien combattant, un prof de fac et une féministe au vocabulaire peu châtié crapahutent de panneaux publicitaires (qu'ils écrabouillent) en ponts (qu'ils pulvérisent) en passant par de nombreux engins de chantier (qu'ils vandalisent). Ces Attila du Far Far West, derrière lesquels l'herbe repousse au détriment du macadam, ne réussiront pas tout à fait à stopper la progression de la modernité honnie. Mais leur bilan (carbone) est très positif: à défaut de transformer le monde, ils métamorphoseront un prédicateur bas du front en pseudo-hippy ruisselant d'amour du prochain et c'était pas gagné.
« Pays dément dont une moitié est perpendiculaire à l'autre. La majeure partie est inaccessible, même à pied, simplement parce qu'elle ne consiste en rien d'autre qu'en parois à pic. Pays de Seldom Seen Smith, le seul dans lequel il se sente à l'aise, en sûreté, chez lui.
Véritable patriote autochtone, Smith ne faisait serment d'allégeance qu'à la terre qu'il connaissait, pas à cette enflure farcie de propriétés privées et d'industries, terre d'exil d'Européens déplacés et d'Africains inopportunément transplantés, connue collectivement comme les États-Unis. »
Yeah!
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J'ai enfin lu ce roman et quel roman!

Quatre zozos se rencontrent pour une guérilla écologie-politique, trois hommes et une femme qui parcourent les espaces plus très naturels de l'Utah et refusent leur bétonisation . Quatre caractères différents mais tous convaincus de leur bon droit qui s'associent pour faire sauter ponts, engins de chantiers, routes et autres belles réalisations du BTP. On les suit et on se régale de leurs aventures.

Roman un peu long parfois, mais les aventures de ces pieds nickelés valent la lecture .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Quand j'ai vu en vente « Ne meurs pas, ô mon désert », je me suis dit : chouette un livre d'Abbey que je n'ai pas lu ! Dès les premières pages, j'ai découvert que c'était l'ancien titre de « Le gang de la clef à molette ». Je l'ai donc relu et me suis régalée une fois de plus. On s'attache vite à ces quatre personnages hors du commun. Une juive qui fume le pétard, un chirurgien au grand coeur, un mormon qui a trois épouses et enfin un béret vert à la tête brûlée. Tellement différents et pourtant animés par les mêmes convictions. Celles de ralentir les infrastructures capitalismes qui polluent les êtres humains, la faune, la flore et le paysage, surtout celui du désert et des grands canyons car l'histoire se passe aux alentours de Blanding dans l'Utah. Déjà commencer par saboter les gros engins de chantier. Des poursuites, de la survie, des grands espaces, de la solidarité, de l'amour, des dialogues savoureux. Et tout ça raconté par l'auteur que j'admire le plus. Je fais une pause et ensuite je lis Doug Peacock, l'homme qui a inspiré Edward Abbey pour son personnage de Georges Hayduck.
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Eh bien, eh bien, eh bien nom de Dieu que c'était bon - bordel de Dieu ! pour rester dans le ton du cher Abbey. Un régal ce bouquin, et ravie de savoir que ce n'est pas fini, le retour du gang est prévu incessamment sous peu pour moi, ouf !

Un road-story écologiste, un véritable manifeste écologique. Davantage encore que dans ses autre livres, Edward Abbey, dans le Gang de la clef à molette invite clairement à la prise de conscience et à la rébellion ! Il provoque et il fait rire aussi; il nous entraîne dans un plaidoyer écologiste, à la limite du polar burlesque. Et c'est très bon !! Son écriture est exceptionnelle, précise et lyrique; la traduction est d'ailleurs remarquable.

« ... s'enveloppaient dans les flammes avec la volupté folle des amants qui s'accouplent. Incendie rédempteur, brasier purificateur devant lequel les pyromanes maniaques du plutonium au coeur ininflammable ne peuvent que s'agenouiller et prier.»

Et quel gang ! Drôle et charismatique. Quatre intrépides insoumis amoureux de la nature se révoltant et partant à l'assaut des machines et autres constructions qui défigurent les légendaires paysages de l'Ouest Américain, violent la terre, engloutissent tout sur leur passages.

« L'ennemi auquel l'entrepreneur ne penserait pas et ne pensait pas était la bande de quatre idéalistes allongés à plat ventre sur une roche dans le ciel du désert. En bas les monstres de métal mugissaient, traversaient la saignée ouverte dans la crête, rebondissaient sur leurs roues de caoutchouc, déchargeaient leurs déblais puis remontaient la pente en tonnant pour s'en aller chercher du rab. Monstres verts de Bucyrus, brutes jaunes de Caterpillar soufflant comme des dragons, crachant leur fumée noire dans la brume de poussière jaune.»

Un superbe quatuor, aux répliques mémorables et qui devient très vite très attachant, grâce aux riches, réalistes et vibrantes descriptions offertes par Abbey.

Edward Abbey était un utopique amoureux de la Nature, des grands espaces de l'Ouest américain, et ce roman est un parfait témoignage de toute la haine, de toutes les rancoeurs accumulées face à l'impact dévastateur de la civilisation sur les territoires sauvages.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Comment mieux commencer une petite pause universitaire après un concours décroché de la réalité que par la lecture des aventures rocambolesques de quatre activistes-environnementalistes radicaux dans l'Utah, le long du Colorado.

Prolongement fictif de Desert Solitaire, du même auteur, et pas si fictif semble-t-il, puisque de nombreux actes vandales (ou apparemment Abbey dirait lui-même plutôt "anti-vandales") ont été testés de première main par l'auteur lui-même. Arrachage de panneaux publicitaires dans le désert, ajout d'un peu de sucre dans les réservoirs de bulldozers et autres monstres jurassiques du développement industriel (je dis pas que j'aimerais pas tester...), relooking de Smokey the Bear sur les panneaux de parcs nationaux... il parlait déjà de faire quelque chose pour "aider" le barrage de Glen Canyon qui ne faisait qu'amasser des alluvions, remplissant plutôt rapidement Lake Powell d'eaux stagnantes et stériles, sans autre utilité que fournir de l'électricité aux villes géantes implantées dans le désert (Vegas et Phoenix entre autre).
On retrouve bien le barrage de Glen Canyon comme objectif ultime de nos bras-cassés... à travers les prières hilarantes de Seldom Seen Smith le mormon. On le retrouve en fait tout le long comme représentation de développement inutile pour la grande majorité de l'humain mais surtout pour la nature, vu l'impact de sa construction et de sa présence.
Je vais arrêter avec le râlage.

Donc Seldom Seen Smith le mormon, ayant installé ses 3 femmes à distance gérable (24h de la suivante) s'occupe de diverses randonnées, descentes en raft de ce qu'il reste du Colorado, etc. C'est par ce biais qu'il embauche un ours, George Hayduke (je vois mieux la ressemblance avec Doug Peacock comme décrit par Rick Bass dans The Lost Grizzlies! Hahaha! Beaucoup mieux!), ex-personnel médical au Vietnam qui s'exprime par grognements ou jurons, réclame des "chemicals!" au p'tit déj' et deviens la référence pour le plasticage de diverses constructions. Et en avant la descente, avec pour passagers, un médecin veuf d'origine arménienne qui part des délires contrant le développement irraisonné de l'ère actuelle de l'anthropocentrisme et en fait des grands noeuds de savoirs classiques. Et le Doc est accompagné par le petit élément féminin nécessaire et perturbateur. Bon, Bonnie Abbzug n'est pas exactement la manière dont les femmes aiment voir les femmes représentées. M'enfin, le fou rire! Sous-valorisée, indisciplinée, râleuse et bien perchée, elle ajoute aux obsessions des trois autres en en rajoutant une belle couche.

Bref, des personnages cocasses, du sport grande nature, un peu d'histoire de la région, des courses poursuites avec un mormon mégalo, courses poursuites dans le désert, les canyons... aide au suicide de bulldozers, sacrifice de trains automatiques de transport de charbon, recettes d'explosifs maison... Et toujours, dans un paysage merveilleux, dans lequel transparaît l'amour d'Abbey pour celui-ci, au milieu ded délires hilarants de Hayduke lui-même imaginant les délires fantasques du fan de grosses machines industrielles de destruction massive de paysages.

Je vois bien mieux pourquoi on peut, d'une certaine manière, considérer Abbey comme héritier de Thoreau en terme de "civil desobedience"... Aaaah, que de choses à lire et à relire. C'est sans fin... Et tant mieux!

Un gros coup de coeur, que je relirai sans aucun doute, au plus bas moralement dans un milieu urbain étouffant, histoire de rendre un peu de mordant à ma vision du monde en dehors de mon jardin sauvage.
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On fait connaissances avec nos quatre personnages principaux dans les premiers chapitres et j'avoue avoir eu du mal à les apprécier d'emblée. Ils vont faire connaissances et se trouver très vite un point commun pour former un petit gang destructeur au nom de la nature américaine. Et ils sont vraiment spéciaux, il faut le dire...j'ai mis du temps à me faire à leur façon de parler, à leur caractère et à apprécier l'histoire. J'ai failli abandonner au milieu de descriptions de sabotage d'engins de chantier....et puis tout d'un coup l'histoire décolle un peu, les personnages se révèlent, deviennent vraiment attachants et j'ai fini par rire de leurs échanges parfois loufoques. La dernier tiers tient aussi un peu en haleine et maintenant j'ai vraiment hâte de lire la suite !
Pioche dans ma PAL mars 2023
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Quel livre jouissif, détonnant que l'histoire de ce gang de quatre personnages haut en couleurs dont les personnalités ne destinaient pas, sinon l'originalité, à s'unir pour dézinguer ponts, routes qui défigurent leur cher désert. Au-delà de situations et de dialogues désopilants, de scènes d'action tonitruantes, pétaradantes, mouvementées, l'amour d'Edward Abbey pour le Glen Canyon, ses paysages grandioses transpire dans toute cette oeuvre en envolées poétiques, en phrases superbes. Les illustrations de Robert Crumb collent parfaitement à l'idée que nous nous faisons de ces quatre écolos dun genre spécial et ajoutent au plaisir de cette lecture. Et je n'oublie pas l'impeccable préface de Robert Redford himself ! Pas loin d'être cinquantenaire, ce roman n'a rien perdu de sa jeunesse, de sa superbe et pourrait être écrit aujourd'hui tant il est encore actuel (hélas). Et chouette, il y a une suite !
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