AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 903 notes
Après avoir particulièrement apprécié Désert solitaire, il était évident que j'allais tôt ou tard me frotter à ce roman culte. C'est désormais chose faite pour mon plus grand plaisir.
Ce quatuor improbable composé d'un mormon polygame, d'un chirurgien, de sa compagne et d'un vétéran du Vietnam, va s'adonner à son activité favorite dans les paysages magnifiques de l'Utah : le vandalisme constructif.
Mais qui sont les vandales ? Ceux qui font brûler les panneaux publicitaires le long des routes avant de s'attaquer aux engins de chantier ou aux mines de charbon ou ceux qui dénaturent le paysage et qui, pour le profit détruisent les écosystèmes ?
Ce roman, d'une grande modernité pousse à la réflexion sur le monde que nous laissons à nos enfants.
J'écoutais récemment un activiste britannique organisant des opérations commando visant à crever les pneus des SUV les plus polluants. Évidemment, on ne peut être d'accord avec de tels actes même si l'on peut comprendre les motivations qui les sous-tendent. Au cours de ce confinement, je suis allé marcher dans la forêt de Sivens dans un rayon de 10 km de mon domicile (allez, 12 au maximum, c'est mon acte de désobéissance civile à moi). J'avais pour habitude de terminer ma rando par une heure de lecture de ce roman près de la maison forestière. Ce qui s'est passé en ce lieu de triste mémoire en 2014 revenait évidemment sans cesse dans mes réflexions.
Véritable plaidoyer pour le respect de la nature sauvage, c'est aussi un road-trip passionnant avec des personnages hauts en couleurs et un humour décapant.

Challenge multi-défis 2021.
Commenter  J’apprécie          224
Un vieux médecin, sa jeune et belle amante, un guide de randonnée et un vétéran du Vietnam, se rencontrent par hasard. Tous ont la nostalgie des paysages de l'Amérique de l'ouest d'antan. Ils ont un ennemi commun : l'industrialisation et la politique d'aménagement du territoire qui l'accompagne. Avec beaucoup d'idéalisme et autant de folie, ils décident d'engager le combat. Ils compensent d'abord leur faiblesse numérique par l'effet de surprise et en recourant à des moyens radicaux (même si le vieux Doc veille à éviter toute effusion de sang). La violence de leurs actions fait vite réagir les autorités : le gang est activement recherché. Les quatre compères sauront-ils s'arrêter à temps, avant que la violence ne se retourne contre eux ?

Ce roman est difficile à classer : à la fois récit de 'nature writing' et satire politique, cette tragicomédie mêle la loufoquerie à des descriptions fines de la société américaine et de ses travers, avec des scènes d'action qui donnent de la vivacité au récit. Ces aventures évoquent celles de Bonnie & Clyde (d'ailleurs la jeune femme se prénomme Bonnie). Le ton et les errances des personnages rappellent aussi certains romans de Arto Paasilinna. J’ai parfois songé à 'Rue de la Sardine' également - rapprochement qui n’est pas seulement induit par la reprise du surnom du personnage principal de ce roman de John Steinbeck (Doc).

Un moment de lecture très agréable.
Commenter  J’apprécie          220
Smith, un mormon polygame et renégat - « en congé de sa religion » - est guide de groupes en quête de nature.
Hayduke, ex des forces spéciales au Vietnam, est perpétuellement en colère.
Doc Sarvis est chirurgien et forme avec Abbzug, sa maîtresse tout droit sortie du Bronx, un couple fusionnel et décalé.
Ces quatre-là vont se rencontrer autour d'une même révolte: le saccage de l'Ouest des États-Unis, dont la nature, la beauté sont détruites par les promoteurs d'une modernité qu'ils rejettent. Ensemble, ils vont essayer de changer les choses, avec ce qu'ils ont: la foi en leur cause, des clefs à molette et des bâtons de dynamite - et des litres et des litres de bière….!
Parce que je viens juste d'acheter le second tome - le retour du gang - j'ai décidé de relire le premier et me suis retrouvée projetée au siècle dernier - avec les problèmes environnementaux d'aujourd'hui.
C'est avec une verve incroyable et un immense talent qu'Edward Abbey nous transporte dans cet Ouest pour accompagner et soutenir ces intrépides vengeurs portés par leur révolte - et beaucoup d'ivresse. On ne peut s'empêcher de les aimer pour ce qu'ils sont - des anti-héros - et pour ce qu'ils font, ces casse-tout, fous et téméraires.
Roman à mettre entre toutes les mains en ces jours de temps sombres pour la nature…
Commenter  J’apprécie          210
On ne peut qu'adherer aux quelques phrases mis en exergue du livre dans l'édition Gallmeister.
C'est de la bombe , un chef d'oeuvre où la rage se marie au rire, un roman culte qui prône l'ecosabotage et l'insoumission à la loi. Un grand road movie. Comme le dit le Canard enchaîné "comment avons-nous pu passer à côté de ce classique de la contre culture américaine.
Pour un roman écrit dans les années 1970 , le Gang de la Clef à Molette est un livre visionnaire et d'anticipation.
Sous ces dehors jubilatoire et hilarant ce roman nous plonge dans notre époque actuelle avec le réchauffement climatique, la décroissance, la prise en compte de l'écologie.
Voilà donc 4 personnages aussi dissemblables que possible qui vont se lancer dans une aventure épique : contrarier le développement de l'Ouest Américain dans l'Utah autour du canyon du Colorado
Les voici donc prêt à saboter ligne de chemin de fer, ponts , pelleteuses , tracteurs et camions.
Et quand on sait que nos quatre Pieds Nickelés ont des pedigrees plus loufoques les uns que les autres ....
Il y a George Hayduke, vétéran du Viet Nam accro à la bière et aux armes à feu.
Il y a le docteur Sarvis à la noblesse sévère d'un Sibelius ( il fallait la trouver!) qui brûlent les panneaux publicitaires. ( On devrait tous avoir un hobby)
Il y a l'élément féminin, Abbzug, superbe jeune femme maîtresse du sexagénaire docteur Sarvis
Il y a enfin Seldom Seen Smith mormon polygame , ayant quelques épouses aux quatre coins de l'Utah.
Voici formé le Gang de la Clef à Molette .
Et face à eux il y a la loi et l'administration américaine représenté par un évêque, le FBI,ou encore l'équipe de Recherches et de Secours.
Le pot de terre contre le pot de fer
À travers tous ces protagonistes, le coeur de l'Amérique est là, tout comme son dilemme : conservatrice ou progressiste.
Et que croyait vous qu'il arriva ? le pot de fer ou le pot de terre ?
A vous de vous lancer à la suite du Gang de la Clef à Molette pour le savoir.
En tout cas c'est un livre réjouissant, iconoclaste qui ne peut être plus actuel
Commenter  J’apprécie          211
Western endiablé opposant éco-saboteurs et forces de l'ordre / du profit, au coeur des Four Corners.

Publié en 1975, le premier roman d'Edward Abbey, après son récit "Désert solitaire" (1971) et son essai "Le pays des cactus" (1973) est indéniablement l'un de ces livres rares qui, semblant s'appuyer sur du local et du très particulier, parviennent raidement à une stature mythique presque universelle.

Lors d'une descente en rafting du Colorado, en aval du désastre écologique qu'incarnent le barrage de Glen Canyon et le lac Powell, quatre Américains amoureux de la nature en général, et de celle, semi-désertique, de la région des Four Corners en particulier, s'associent pour inventer, avec vigueur, détermination et humour, l'éco-sabotage visant exploitations minières destructrices, ouvreurs de routes, de voies ferrées et de lignes électriques inutiles, et ne répondant comme souvent qu'au besoin d'enrichissement de quelques-uns, en s'attaquant nuitamment, tout d'abord, aux parcs de machines, tracteurs, bulldozers et autres excavatrices mal gardés sur les chantiers dévastateurs de la forêt d'Arizona et d'Utah... D'où le nom que donnent rapidement police, presse et milices privées des industriels aux quatre inconnus : le gang des clefs à molette.

C'est ainsi que l'on découvre et aime Doc, le grand chirurgien d'Albuquerque qui consacre son temps et son argent à financer le matériel et les expéditions du groupe, sa compagne libre, sauvage et inventive, la jeune new-yorkaise Bonnie Abzug, "Seldom Seen" Smith, le mormon non officiel (et pratiquant donc la polygamie abandonnée depuis plus d'un siècle par l'église officielle des Saints des Derniers Jours), guide de randonnée et d'expédition connaissant le moindre recoin des étendues sauvages de la région, et enfin George W. Hayduke, l'ex-béret vert du Vietnam, fruste, frugal, immensément généreux, et capable de parcourir 40 miles de moyenne montagne en moins d'une journée tout en portant soixante kgs de matériel...

Avec un ton unique, oscillant perpétuellement entre la description "sérieuse" des faits et des lieux (et donc avec cette bien particulière poésie du désert) et l'humour déjanté des quatre compères, Edward Abbey livre un étonnant western contemporain, où la préparation des "coups" alterne avec les courses-poursuites échevelées dans le désert et la rocaille, les carters des moteurs répandant leur huile ou la consumant mortellement mêlée au sirop d'érable, tandis que les coups de feu des shériffs et miliciens sifflent souvent aux oreilles de ces outlaws résolus à ne pas laisser la nature être massacrée au nom du profit sans se battre, et revendiquant leur anarchisme (globalement plus marqué, dans l'intimité et malgré les sabotages, par Stirner ou Thoreau que par Bakounine, toutefois)...

Le roman fut aussi, dans la "réalité", et à l'instar du célèbre "Printemps silencieux" (1962) de Rachel Carson, à l'origine d'une nouvelle génération de mouvements écologistes plus radicaux et moins "pépères" que leurs aînés...

Un très grand livre, percutant et drôle, tout baigné d'amour des êtres libres et des paysages des Four Corners.
Commenter  J’apprécie          212
Les critiques de ce roman sont pourtant quasiment unanimes pour l'encenser mais en ce qui me concerne, je n'y ai pas du tout adhéré et je me suis fait violence pour le finir.
L'histoire en elle-même ne m'a dérangé en tant que telle, mais alors la plume….quel calvaire pour moi!!! Dès les premières pages, j'ai senti que quelque chose me dérangeait et ça ne s'est pas démenti jusqu'à la dernière page. L'auteur est Américain et ça se voit : j'y ai vu à travers les mots quelqu'un de volubile, me contant une histoire en faisant de grands gestes et parlant fort pour bien se faire remarquer. En plus, je soupçonne qu'il soit atteint de TOC car il ne peut s'empêcher de nous donner 3 exemples à la suite à chaque fois qu'il décrit ou cite quelque chose. Bon, parfois il a des crises et nous en sort une floppée, mais c'est majoritairement 3 ;).
Quant aux personnages, je n'en voyais que les contradictions : leurs agissements personnels allaient à l'encontre des soi-disantes convictions et de leurs actions contre le système.
Bref, un livre que je vais me faire le plaisir d'oublier et je vais laisser à ceux qui ont apprécié le soin de vous donner envie de le lire car ce n'est pas moi qui irais dans ce sens...
Commenter  J’apprécie          201
C'est un peu "Les Trois mousquetaires" avec une femme dans le rôle de D'Artagnan, mais c'est aussi "Les Pieds nickelés" renforcés par un élément féminin. Car ils sont bien quatre zigotos lancés dans une croisade écolo-activiste pour le moins mouvementée.
Ces aventuriers, qui s'érigent protecteurs d'une nature défigurée par les aménagements sauvages du lobby industriel et étatique, affichent un profil disparate. Quel rapport entre un chirurgien quinquagénaire, la jeune amazone qui est sa maîtresse, un mormon hérétique et polygame, guide de canyoning et un ancien des forces spéciales de retour de l'enfer du Vietnam ? Peu de choses, hormis la volonté de s'opposer aux vandales qui saccagent le pays de leur enfance, le désert et les canyons qui bordent le fleuve Colorado. S'opposer prend déjà l'aspect anecdotique de détruire les panneaux publicitaires qui enlaidissent leur paysage préféré. C'est l'oeuvre initiale de Doc et de sa nana. Mais cet apéritif les conduit à envisager un plat de résistance autrement roboratif. L'improbable rencontre du couple avec les deux autres loustics permet d'élever le niveau d'exigence. Car le renfort du déjanté et dangereux Hayduke, guerrier dans l'âme, et du meilleur connaisseur du terrain Seldom Smith offre au gang les moyens de se lancer dans des actions d'envergure.
Les cibles sont d'abord le matériel de travaux publics (camions, pelleteuses, excavateurs...), puis les ponts (Hayduke se révèle être un roi de la dynamite) avant de s'attaquer au Graal : le barrage de Glen Canyon qui alimente le lac artificiel Powel.
De l'aventure, des coups tordus, des courses-poursuite, ce livre épatant en regorge, mais ce road movie au coeur de l'Utah et de l'Arizona vaut surtout par un humour féroce qui n'épargne personne et se veut un véritable défi lancé à la société bien-pensante américaine. Edward Abbey est un vrai écrivain du "Grand Dehors" (ainsi que Michel le Bris qualifiait les romans des grands espaces). Son style foisonnant est
nourri par une maîtrise de l'image originale et poétique !
Du coup, on se doit de souligner le formidable travail de Jacques Mailhos, le traducteur, qui a su merveilleusement rendre en français le sel de cette histoire ébouriffante.
Commenter  J’apprécie          190
Edward Abbey réussit le joli tour de nous offrir plusieurs livres en un seul. Tout à la fois critique au vitriol de l'American Way of Life, ode poétique aux grands espaces, roman d'aventures déjanté, le gang de la clef à molette offre également du suspense, quelques observations que ne renierait pas un sociologue, et surtout, un divertissement de grande qualité.

J'ai particulièrement apprécié la précision du décor -- je pense que si j'avais voulu, j'aurais pu suivre les pérégrinations des protagonistes sur une carte, et retrouver sans peine la faune et la flore dans une encyclopédie. Une grande attention est portée aux personnages, même secondaires, en particulier l'évèque-milicien-entrepreneur-politicien et ses frères. le twist final est un peu attendu mais nous fait refermer le livre avec le sourire.

Si l'on en croit Robert Redford, qui signe la préface de l'édition que j'ai lue, Edward Abbey était un taiseux. Ce qu'il avait à dire, il l'écrivait. Tant mieux.
Commenter  J’apprécie          190
Seldom Seen Smith organise des expéditions sur les rivières de l'Utah, aux Etats-Unis.Ce mormon polygame exècre tant le barrage de Glenn Canyon, qu'à la veille d'une descente sur le fleuve Colorado, il prie Dieu de provoquer un tremblement de terre assez puissant pour détruire ce monstrueux ouvrage en béton. Sa requête reste sans réponse. Mais le destin met sur sa route trois individus qui vont l'accompagner dans son désir d'en découdre. Au départ d'une expédition, il embauche au pied levé Hayduke pour l'assister. le groupe de touristes comprend un couple, le Docteur Sarvis et sa jeune compagne Bonnie Abbzug qui ont un loisir peu commun : détruire les panneaux publicitaires qui enlaidissent les abords des routes. L'alcool aidant, les langues vont se délier au cours des veillées arrosées. Ces quatre individus aux personnalités très différentes vont se trouver un objectif commun : « lutter contre une machine folle (…) qui mutile les montagnes et dévore les humains ». Chacun trouve son rôle. le Doc finance les opérations, fait la vaisselle et abreuve l'équipe de ses considérations philosophiques. Bonnie ensorcelle ses collègues par ses charmes et cuisine les fayots. Hayduke, le vétéran du Viêt-Nam, apporte sa rage et sa science de la destruction et de la survie dans la nature. Smith guide tout ce beau monde au milieu des canyons dont il connaît parfaitement la géographie. Ensemble, ils vont se livrer à des opérations de sabotage et s'attaquer à des chantiers de construction de route ou à des sites industriels. Leurs actions vont s'accélérer et bientôt l'étau de la police locale va se resserrer. C'est le début de longues courses-poursuites en pleine nature.
Ce roman n'est pas un pamphlet écologique : si les membres du « gang » attaquent un système qui détruit une nature jusque là protégée, s'ils cherchent à défendre un pays contre son gouvernement et ses industries, ils le font sans l'intellectualiser, mus par une rage et une volonté d'en découdre. Avec parfois quelques contradictions : Hayduke adore cette nature sauvage qu'il traverse à plein gaz dans son gros 4X4 en jetant ses canettes de bière vides par la fenêtre. Peu d'idéologie, donc mais beaucoup d'action. le livre pourrait être considéré comme un manuel de sabotage. Si vous souhaitez savoir comment mettre hors service la tondeuse de votre voisin qui ronronne sous vos fenêtres le dimanche à l'heure de la sieste, Abbey vous livre toutes les astuces. le roman est bourré d'humour ce qui rend le quatuor plus sympathique. Je n'ai qu'un seul regret : certains passages sont trop détaillés ce qui alourdit parfois le récit. Ce classique de la contre-culture américaine est riche d'action et de rire et livre un discours contestataire et un hommage à la nature. Merci aux Éditions Gallmeister de redonner vie à ce roman vieux de quarante ans.
Commenter  J’apprécie          192
Drôle et jouissif comme un épisode de l'agence tous risques.

Ils sont 4, ils font tout péter, ils font des courses-poursuites et ils sont pleins d'humour, mais avec eux le plan n'est pas sans accrocs. 

Et comme un jour une cliente a dit à Hannibal:

"- Les affronter ? Mais vous êtes quatre et eux, toute une armée !
- Oui, je sais. Les pauvres, ils n'ont aucune chance."

Commenter  J’apprécie          183




Lecteurs (2242) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}