Deux êtres, en perdition, fuient leurs routines et les repères de leurs vies. Leurs chemins de fuite finissent par se croiser, au détour d'un voyage en train.
Lui. Migrant
clandestin. Tentant de trouver une vie meilleure, il quitte sa terre d'origine. Au bout de son voyage tumultueux, on le débarque dans une église où d'autres compagnons de la même infortune s'y trouvent.
"Il s'était défait de ses chaînes, dans la nuit, juste un sac, pour se libérer, partir sans y penser, pour éviter la peur du lendemain et de tous les jours qui suivraient, pour fuir la terreur. Il a plié bagage, pour sauver sa vie."
Elle. Employée administrative en charge des migrants. Elle y est aussi dans cette église mais pour accomplir sa mission. Sa vie n'est plus ce qu'elle était, une vie à la dérive, une vie si différente. Comme un air de changement flotte autour d'elle.
Il a provoqué leur rencontre, sur les rails de ce trajet ferré, il l'a repérée, est allée vers elle.
Sa situation complexe l'a poussé à ces côtés, à son bras, comme s'il était ce compagnon qu'il aurait tant aimé être.
"On peut aimer quelqu'un sur un mot, un geste. Une façon d'être."
Ils échangent quelques mots. S'apprivoisent. Quelque chose serait-il en train de se tisser ?
"Dans la détresse qu'il y avait dans ses yeux, il peut voir sa profondeur."
Une très belle histoire sous la délicate plume de
Eliette Abecassis. Un joli roman, aux chapitres courts rythmant la lecture. Petit goût amer à la fin, que j'aurai tant aimé différente.
"Il voulait rester sur la route toute la vie ; ne jamais aller là-bas. C'est pour cette raison qu'il s'était laissé embarquer dans le camion. Il ne voulait plus qu'errer, devenir une âme errante."
https://littelecture.wordpress.com/2020/09/14/
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