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sur 424 notes
Olivier Adam qui a passé quatre mois au Japon dans le cadre d'une résidence d'écriture , à son retour, en dira " Moi qui aime la littérature, la poésie, le cinéma et la peinture de ce pays , je n'ai rien découvert, j'ai tout reconnu, tout m'a semblé d'une totale évidence, lisibilité....Et je savais que j'en ferais un livre...Quand j'ai le lieu, j'ai le livre....des millions d'histoires et de livres possibles." de ces livres possibles, les deux premiers seront " le coeur régulier" et " Kyoto Limited Express" , publiés en 2010. Et dix ans plus tard ce troisième où il retourne dans son pays de prédilection avec une histoire de famille douloureuse, voir cruelle.
Nathan exploite un cinema familial, dans une ville maritime en Bretagne. Il est désemparé, son ex-femme japonaise Jun a disparu avec leur fils Leo de cinq ans. Ils sont partis au Japon sans le prévenir. Il ne s'agit pas d'un simple déménagement, il s'agit d'autre chose, mais quoi ? Il sait qu'il est dans le pétrin car au Japon en cas de divorce, la garde de l'enfant est exclusivement attribuée au parent nippon, ici la mère.....

Dans ce dernier opus Adam ne dérogeant pas à la règle, nous campe à nouveau son type de héros récurrent, son double littéraire dans ses nombreux livres, ici incarné en Nathan. Un type solitaire, renfermé, mal à l'aise avec les sentiments et les démonstrations d'affection. Il a "la sensation d'être une sorte de figurant dans le film de sa propre vie, de n'y tenir qu'un rôle secondaire ", qui lui va d'ailleurs très bien mais manifestement pas aux deux femmes de sa vie, vu qu'elles l'ont quitté à tour de rôle. Il y est question de relations de couples qui semblent si simples au départ mais se révèlent si compliquées une fois la rupture entamée. Mais le coeur du sujet sont les enfants, un père / fils séparé, et une autre relation mère/ fils rompue.....
Une histoire qui se déploie entre la côte Émeraude et ses magnifiques paysages et le Japon, où l'on va avoir affaire à la face sombre de ce dernier , sa justice ! Si ce que raconte l'auteur est vrai, c'est une conception de la justice indigne "d'un grand pays démocratique ". Une justice, si on peut appeler ça encore justice, violente et fasciste, qui m'a donnée froid dans le dos.

À travers son histoire , Adam partage aussi avec nous, des réflexions existentielles, des références à l'actualité ,sa déception concernant Macron, les violences policières....,des nombreuses références au cinema d'auteurs , ses piques à ses compatriotes face à l'étranger, qu'il trouve pénibles, vantards, grossiers , impolis, son admiration pour la patience, la courtoisie, la ponctualité , la simplicité dans la forme , la sophistication dans le fond, .......des japonais.

"Tout peut s'oublier" dit le titre et Jacques Brel, moi je dirais non si ce "tout" englobe, un enfant, une mère, un père, un frère,.....un lien de sang. le dernier Adam est un livre délicat qui m'a déchirée le coeur. J'en suis une inconditionnelle, rien à dire, un excellent auteur que j'aime énormément lire.

"Après tout la vie était comme ça. Les grandes joies se mêlaient aux chagrins les plus profonds. Les espoirs les plus fous à l'incertitude la plus absolue. On n'y pouvait rien. C'était le grand manège. Un foutu bordel. du grand n'importe quoi."
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Venu chercher son fils Léo chez son ex-femme, Nathan trouve un appartement déserté. Stupéfait, il comprend que Jun est rentrée au Japon, emmenant leur petit garçon. Pourra-t-il les retrouver ? Et quand bien même, trouvera-t-il le moyen de faire valoir là-bas ses droits de père ?


En cas de divorce – ce qui reste marginal au pays du Soleil-levant -, le code civil japonais ne se préoccupe aucunement d'autorité parentale conjointe, ni même de droit de visite. La garde des enfants échoit automatiquement à l'un des parents, la plupart du temps la mère, entraînant de fait la suppression de tout contact avec le père. Les cas d'enlèvement des enfants à leur père sont donc monnaie courante, et tout à fait licite, au Japon, ce que les étrangers mariés à un ressortissant nippon découvrent à leurs complets dépens en cas de séparation. Tenter de maintenir le lien malgré tout les expose à l'expulsion pure et simple du Japon et, en cas de récidive, à des poursuites judiciaires aboutissant à l'emprisonnement.


C'est cette cruelle réalité que découvre Nathan, dans une fiction totalement représentative des multiples cas avérés. Ses déboires prennent une tournure d'autant plus dramatique, qu'à l'enlèvement de son fils par son ex-femme – acte malheureusement pas si exceptionnel lorsque des couples binationaux se séparent -, s'ajoute bien plus que la non-coopération judiciaire du pays concerné. Nathan est considéré comme un fauteur de troubles au Japon. Il n'y est qu'un étranger qui menace des intérêts privés locaux, qui plus est dans un climat diplomatique tendu depuis une certaine affaire Carlos Ghosn. Les lecteurs qui en auront suivi les rebondissements liront avec moins de stupéfaction que les autres les pratiques judiciaires nippones, en particulier les terribles conditions d'une garde à vue à rallonge, même pour les délits mineurs, conçue pour extorquer des aveux coûte que coûte.


Sans pathos et évitant soigneusement tout cliché, le texte factuel prend garde de rester nuancé et de n'oublier ni certaines mauvaises manières occidentales, ni les attraits de la culture nippone. Cette exactitude, conjuguée au talent de conteur de l'auteur, fait de ce roman un frappant témoignage, où transparaît la souffrance sans remède de terribles arrachements. L'on reste néanmoins un peu frustré de ne pas s'élever franchement au-delà. le portrait de Nathan, principalement en forme de collage de références cinématographiques, m'a notamment laissée sur ma faim…

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Quand un romancier perd une bonne partie de ses personnages au fil des pages, il est justifié qu'il adopte comme titre «Tout peut s'oublier », me suis je dit en restant sur ma faim.

Alizé Tellier (pseudonyme de Tiphaine Véron) et ses frères Arthur et Clément disparaissent en cours d'intrigue ainsi que Gabriel, le fils de Lise et Alain (lui aussi perdu de vue), alors pourquoi leur consacrer de longues digressions ?

La disparition d'enfants nés de couples binationaux brisés est le sujet traité par Olivier Adam. Problème majeur puisqu'en France près de 20% des couples sont binationaux, que 45% des mariages finissent par un divorce, et que de nombreux pays bafouent la législation internationale sur la garde partagée des enfants. L'Algérie, l'Allemagne, le Japon, entre autres, se révèlent être des enfers en cas de séparation. L'Algérie pour des raisons religieuses (l'enfant doit être obligatoirement élevé dans la religion paternelle), l'Allemagne à cause du « Jugendamt » qui a tout pouvoir et le Japon dont l'appareil judiciaire est réputé depuis le traitement infligé à Carlos Ghosn et que rappelle fort bien l'auteur.

Nathan, dont le fils Léo a été enlevé au Japon par sa mère, essaye de faire respecter ses droits légitimes de père mais il se heurte au double obstacle de l'état japonais qui nie les accords internationaux et use de sa force pour réduire Nathan à un simple rôle de géniteur, et à la faiblesse de l'état français qui a pour politique de tendre la joue gauche quand il prend une claque sur la droite … et continue à verser allocations familiales et pensions alimentaires ad vitam aeternam (cf dispositif ARIPA déployé depuis 2017) … sans faire appliquer les décisions de justice et sans retirer la nationalité française à ceux et celles qui le bafouent.

Le sort tragique des milliers de Léo, la souffrance de leurs pères ou de leurs mères, de leurs grands parents est un thème peu traité par les journalistes et les écrivains, et Olivier Adam a le mérite de prendre le problème à bras le corps. Mais je n'ai pas réussi à « aimer » les personnages qui m'ont semblé manqué de profondeur et les causes du problème sont évoquées de façon trop superficielle.

Reste un beau détour dans l'estuaire de la Rance, les remparts de Saint Malo, les villas de Dinard, le festival du film de Dinan et son cinéma Emeraude qui ne méritent pas l'oubli !
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Nathan, exploitant d'un cinéma sur la côte d'Émeraude, menait une petite vie tranquille et heureuse, entouré de sa femme, Jun, qu'il a rencontrée au Japon, et de son fils, Léo... jusqu'au jour où sa femme, lassée de cette vie, le quitte et demande le divorce. Même si cela ne lui convenait pas, ils se partageaient leur fils, une semaine sur deux. Entre son cinéma, où il programme surtout les films qui l'intéressent, sa voisine du dessus, Lise, avec qui il a sympathisé, il va bon an mal an. Mais alors qu'un jour il s'étonne de voir la boutique de son ex-femme fermée, qu'il reçoit en plus un appel de l'école de Léo qui s'inquiète de ne pas l'avoir vu, il décide de se rendre à l'appartement de Jun. Et quel n'est pas son désarroi, son incompréhension, de découvrir les lieux vides. Jun aurait-elle pu partir ainsi sans le prévenir, qui plus est avec son fils ? Une situation inquiétante d'autant qu'au Japon, les lois concernant les droits parentaux ne sont pas les mêmes...

Nathan est un homme déchiré, meurtri. Comment concevoir que le droit parental qui lui semblait jusqu'ici bel et bien acquis et immuable lui soit d'un seul coup retiré ? Comment son ex-femme a-t-elle pu agir aussi violemment en disparaissant subitement avec son fils ? Dans ce court roman, Olivier Adam traite à nouveau des thèmes qui lui sont chers à savoir les liens familiaux, le couple, la disparition... avec pour décor la côte d'Émeraude et le Japon. En toile de fond, il n'hésite pas à épingler l'actualité (Macron, les gilets jaunes, le cinéma, la mystérieuse disparition de Typhaine Véron, la police japonaise...). L'auteur construit son intrigue en alternant passé et présent, revenant ainsi sur l'histoire d'amour entre Nathan et Jun. le Japon, pays jusqu'ici idyllique, au coeur duquel ce dernier s'est si souvent ressourcé, va, hélas, s'assombrir et devenir le théâtre de son désoeuvrement, de son impuissance et de ses blessures. Un roman doux-amer, mélancolique et émouvant...
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Tout peut-il s'oublier? Non, bien sûr. Et Nathan traîne sa tristesse et sa colère...

Replonger dans un livre d'Olivier Adam est un plaisir un peu masochiste car on sait que l'on va souffrir avec le narrateur, partager ses errances, mais comme on aime cela!

C'est à Kyoto ( l'auteur a consacré un livre magnifique à cet endroit magique) que Nathan, venant d'être quitté par Claire, rencontre la délicieuse Jun, amoureuse de la France. Elle finit par le rejoindre en Bretagne, où il tient un cinéma.Elle trouve un atelier pour exercer son art de la céramique. Un enfant nait: Léo.

Mais Jun se lasse de cet homme solitaire, presque asocial, mou selon elle. Et opte pour une solution radicale, après s'être séparée de lui: retourner au Japon avec Léo. Là-bas, elle sait qu'elle aura la garde exclusive de l'enfant, Nathan sera persona non grata, selon la loi japonaise.

Beaucoup de romans ( souvent autobiographiques ) ont été consacrés à ces enfants de couples mixtes, arrachés brutalement à leur environnement. Ici, c'est uniquement le ressenti de Nathan qui est donné. On espère avec lui qu'il reverra Léo...

Au-delà de la souffrance d'un père, l'auteur, comme toujours, nous fait entrevoir des trouées de lumière, la chaleur d'une rencontre avec Lise, la pudeur touchante de la famille de Nathan, la beauté marine, celle de Kyoto. Et le lecteur se laisse submerger par les émotions. Encore un livre prenant, d'une sombre flamboyance, qui nous touche en plein coeur.

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Nathan, exploitant de salles de cinéma un peu désabusé et qui semble extérieur au monde qui l'entoure, vit en Bretagne ( dans une ville qui ressemble autant ) Dinard qu'à Saint Malo), récemment séparé de son épouse, japonaise, Jun, avec qui il a eu un enfant, il ya 5 ans Léo.

Un beau jour, il se rend compte que Jun a quitté la France pour partir avec leur fils au Japon vivre la bas et avait préparé son coup sans rien dire à Nathan.

Ce dernier, d'abord totalement désemparé, va vite se rendre compte qu'il se retrouve dans une bien facheuse posture .

En effet, il apprend vite qu'en cas de divorce, le droit japonais donne la garde de l'enfant exclusivement au parent nippon, ici la mère. tandis que l'autre parent est vu comme un étranger qui n'a aucun droit de visite sur sa progéniture..

On connait l'amour d'Olivier Adam pour le Japon, lui qui a passé plusieurs mois de sa vie la bas dans le cadre d'une résidence d'écriture,

On se souvient que l'auteur des Lisières avait dit un jour que ce pays était pour lui source d'émerveillement et de foisonnement d'histoires de toutes sortes. comme ce "Tout peut s' oublier" en est une belle preuve.

Cela faisait dix ans et "le coeur régulier"qu'Olivier Adam n'avait pas ancré ses histoires dans le pays du soleil levant et cette histoire d'enfant qu'on retire d'un coup à son père, fortement inspiré de plusieurs histoires réelles.

Sauf que là, même si l'amour pour les paysages japonais et même pour les gens semblent intacts dans le regard de son auteur- ou plutôt de son personnage, qui , comme souvent dans ses romans, est un double littéraire assez proche de lui-, les institutions et la société japonaise.

Celle ci en prend d'ailleurs un méchant coup au passage avec la réalité d'une pourtant grande démocratie qui ne reconnait pas l'existence de l'autorité parentale telle qu'on la connait chez nous et qui semble bafouer les réglements internationaux les plus élémentaires sur le droit des enfants..

L'intrigue pourrait faire penser à une version de Jamais sans ma fille japonaise et avec un homme dans le role de Betty Mahmoudi , mais ca serait évidemment faire fi de la qualité de plume d'un romancier parfois inégal mais qui retrouve ici le tout meilleur.En s'attachant aux traces, et en plongeant dans la psyché d'un père à la dérive, homme pudique et un peu trop extérieur au monde qui préfère les films- japonais souvent -à la vie, Olivier Adam rend palpable et déchirant cette quête paternelle pour retrouver son enfant dont il est séparé à des milliers de kilomètres de lui.

Construit de façon non linéaire avec allers retours permanents entre passé et présent, procédé qu'Adam maitrise à la perfection, et surfant avec grande maitrise sur la crète du polar anxiogène, notamment dans ses dernières pages, Tout peut s'oublier- extraite de la phrase d'un Jacques Brel dont le personnage de femme, Jun, particulièrement francophile, est fan-, est un roman formidable.

En effet, ce roman qui est à la fois d'une grande virtuosité littéraire et d'une belle (mais fausse) simplicité, émeut profondément.

Comme souvent, la vision du monde d'Adam est très sombre, mais il sait parsemener son récit de quelques notes d'humour salvatrices, notamment sur le cinéma ( on n'a pas l'impression que notre Olivier Adam préféré aime beaucoup le cinéma de Nicolas Bedos).

Et son auteur, avec qui on a eu la chance d'échanger en fin de semaine dernier lors d'un entretien passionnant qu'on espère vous retranscrire rapidement, signe sans doute à la fois un de ses romans les plus bouleversants et les plus prenants de sa bibliographie et de ce début d'année 2021.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'homme de papier fétiche d'Olivier Adam (désabusé, indécis, qui se laisse vaguement porter) est de retour dans ce dernier opus qui narre les déboires d'un père dont l'ex épouse japonaise, Jun, a quitté la France en emmenant leur jeune fils Léo...Un combat contre des moulins à vent débute pour ce propriétaire de cinéma : localiser sa famille au Japon (Jun a pris soin d'enlever toute trace de son passage) et faire entendre raison à son ex femme pour pouvoir revoir son fils. Mais les droits des pères divorcés ne sont pas reconnus au pays du soleil levant et Nathan n'est pas au bout de ses peines...Rien ne lui sera épargné...D'ailleurs le système judiciaire japonais ne sort pas grandi de ce récit.
Un roman en phase avec l'actualité comme Olivier Adam sait (bien) faire (les gilets jaunes, les violences policières, les black-blocs avec l'histoire de Lise sa voisine), où j'ai retrouvé avec plaisir les marqueurs de cet auteur prolifique: la Bretagne, le Japon, le cinéma...
Au final, un texte sensible, mélancolique, émouvant qui prend de l'ampleur dans le dernier tiers du livre.
Tout peut s'oublier, vraiment ?
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Olivier Adam explore inlassablement les mêmes thèmes : la disparition, la rupture amoureuse, la crise de la quarantaine, le déclassement social, la force vivifiante des embruns bretons, la beauté délicate des jardins de Kyoto, le charme suranné des alentours montmartrois, le temps qui passe, ce sentiment que la vie nous file entre les doigts.

Le quatrième de couverture de son dernier roman avait un air de déjà-vu, évoquant une rupture conjugale, des allers-retours entre le Japon et la Bretagne, la force de l'amour paternel, et un désarroi à forte teneur en alcool.

Incapable de résister à un titre qui claque, alors un titre issu d'une chanson, impossible de dire non. « Tout peut s'oublier », c'est le très beau titre du dernier livre d'Olivier Adam, qui m'a fait songer au roman de Delphine de Vigan « Rien ne s'oppose à la nuit ». J'avais à peine aperçu le livre dans une petite librairie de la butte de Montmartre que je fredonnais déjà « il faut oublier, tout peut s'oublier... », tout comme j'avais murmuré quelques années plus tôt « plus rien ne s'oppose à la nuit, rien ne justifie... ».

Si l'on sait d'avance à quoi s'en tenir, le nouveau roman d'Olivier Adam réussit malgré tout à nous surprendre, tant le charme désenchanté d'une intrigue pourtant exempte de suspense opère une nouvelle fois.

Nathan, récemment divorcé de sa femme japonaise, tient un cinéma dans une bourgade de bord de mer bretonne. En allant chercher son jeune fils chez Jun, il découvre un appartement vide, et doit faire face à la disparition aussi soudaine qu'inexpliquée de son ex et de Léo. Depuis son divorce, il s'est lié d'amitié avec sa voisine Lise, qui souffre mille maux depuis l'envol de son fils Gabriel à Paris. Enrôlé par un groupe d'ultra-gauche, celui-ci se pose en adolescent révolté contre des parents qu'il juge trop bourgeois et joue au casseur pendant les manifestations des « gilets jaunes ».

La trame narrative est centrée autour du combat que mène Nathan pour retrouver son fils tant aimé. L'originalité du roman est de faire fi de tout suspense, alors même que la quête du narrateur s'y prêtait. Ce parti pris courageux permet à l'auteur de se concentrer sur le ressenti de Nathan, sur la colère et le sentiment d'injustice qui menacent de l'emporter. Olivier Adam profite des pérégrinations désespérées de son héros vacillant pour questionner le gouffre culturel qui sépare la France du Japon, et nous offre un portrait sans concessions du caractère impitoyable de la justice japonaise, en insistant sur le peu de cas qu'elle fait des droits du père, en particulier lorsque ce dernier est étranger.

« Tout peut s'oublier » est un roman doux amer, au goût salé des vagues qui s'échouent sans fin sur la côte bretonne, à la beauté vénéneuse de l'île de Miyajima, au large d'Hiroshima. « Tout peut s'oublier » nous dépeint le désespoir indicible qui s'empare d'un père qui réalise que son enfant lui a sans doute été enlevé à tout jamais, ainsi que la tristesse infinie d'une mère qui comprend que son adolescent est en train de lui échapper. « Tout peut s'oublier » est au fond et avant tout un livre sur le courage, la persévérance, la résilience, qui questionne notre manière de faire face à ce qui précisément, ne peut pas s'oublier...
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Voilà des mois que Nathan a été quitté par sa campagne japonaise Jun qui l'avait suivi en France après leur rencontre où il tient un cinéma en Bretagne , et dont il avait eu un fils Léo ….
On retrouve dans le treizième roman de l'auteur le côté blues dépressif si caractéristique et attachant , propre souvent à ses anti - héros ….
L'ouvrage s'ouvre , Jun est repartie au Japon avec Léo , sans prévenir …
À l'incompréhension succède la panique :
Comment procéder alors que tant d'autres là - bas courent en vain après leurs disparus ?
Sa quête effrénée croise celle de l'autre héroïne du roman : Lise dont le fils va suivre des blacks blocs .
Nous sommes dans la France des Gilets jaunes , les gouvernements français et japonais s'écharpent et s'interpellent au sujet des enfants bi - nationaux .
Il faut dire que Jun s'est vite lassée de cet homme silencieux , solitaire , d'une mollesse dit- elle qu'elle ne supporte plus,…
Elle sait qu'au Japon elle aura la garde exclusive de l'enfant selon les lois japonaises .
Nous suivons avec empathie et douleur la souffrance , les questions , les blessures béantes , les errances , le chagrin et les avanies rencontrées par Nathan , qui , hélas , croyait connaître le Japon qu'il découvre sous un jour très cruel.
L'auteur retrace avec talent, finesse et sensibilité exacerbée l'itinéraire d'un père confronté à l'impensable .
Le lecteur , submergé par les émotions et la sensualité ici rencontrée ——- pas habituelle chez O.Adam auteur du Coeur régulier ——-qui confronte ses personnages aux rigueurs du monde réel….
L'auteur mêle avec habileté sa veine sociale et ses penchants intimistes.
Il nous fait découvrir l'estuaire de la Rance, Saint - Malo et ses remparts , Dinard et ses villes et tout un chapelet de cinéma d'auteur , pétri de multiples références cinématographiques , sa grande déception concernant le Président Macron , la face très sombre du Japon qui m'a fait froid dans le dos ..
Je suis une inconditionnelle de cet auteur , peut - être pas très objective , au demeurant …
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Les disparitions qu'elles soient d'enfants ou autre me glacent, m'angoissent et me font terriblement peur.
Olivier Adam raconte ici le calvaire de Nathan qui un beau jour s'aperçoit que son ex-femme japonaise est partie sans rien dire et sans laisser de trace avec Léo leur fils.
Parallèlement, Lise, sa voisine, vit dans la souffrance après que son fils ait fait le choix de partir et de rompre avec sa famille, étant en complète opposition avec leurs idées politiques. Nous suivons également l'histoire d'Alizée Tellier disparue au Japon. Ces trois disparitions n'ont rien en commun, si ce n'est le brutal vide et les milliers d'interrogations qui surgissent après la disparition.
Olivier Adam arrive à nous faire ressentir jusqu'au plus profond de nous ce que ceux qui restent et principalement Nathan, qui est au centre de l'histoire, vivent.
On retrouve les thèmes chers à Olivier Adam et la sensibilité que j'avais déjà beaucoup apprécié dans "Je vais bien ne t'en fais pas"
J'apprends avec effarement la réglementation japonaise sur le droit parental après un divorce.
Le cauchemar que vit Nathan l'est d'autant plus qu'il est très tributaire de la justice japonaise et/ou de la pression de l'État française et qu'il n'a donc aucune marge de manoeuvre.
Les clichés sur la Bretagne m'ont un peu agacé mais c'est tellement habituel...
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