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Walking Dead tome 24 sur 33
EAN : 9782756075822
160 pages
Delcourt (18/11/2015)
4.13/5   224 notes
Résumé :
Une autre vie a commencé pour les survivants de la terrible guerre contre Negan. Mais cette nouvelle ère de paix et de prospérité est menacée par un ennemi, qui marche parmi les rôdeurs. Les vieux amis en visite à Alexandria le temps dune foire ne seront pas de trop pour stopper leur progression. L'affrontement sera sanglant, mais l'union fait la force. La vie devrait l'emporter sur la mort.
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Ce tome fait suite à Walking Dead, Tome 23 : Murmures (épisodes 133 à 138) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 139 à 144, initialement parus en 2015, écrits par Robert Kirkman, dessinés par Charlie Adlard, encrés par Stefano Gaudiano, avec des nuances de gris appliquées par Cliff Rahtburn.

Aux alentours de la communauté appelée le Royaume, Ezekiel est en train de prendre un peu d'exercice en débitant du zombie à l'épée. Alors qu'il vient d'en pourfendre plusieurs, il s'arrête pour accueillir dignement Rick Grimes qui est venu lui rendre visite. le soir, ils papotent, comme deux vieux amis, installés sur une terrasse avec vue sur l'océan, évoquant le prix des marchandises et les absents, une absente en particulier. Dans la colonie Hilltop, Maggie Greene évoque la fugue de Carl Grimes pour rejoindre les chuchoteurs, le fait qu'il n'ait pas été retrouvé, mais aussi la crainte que les chuchoteurs ne prennent sa filature comme une forme d'acte de guerre. Ça ne rate pas : Carl Grimes est pris par surprise par un groupe de chuchoteurs alors qu'il était en train de se reposer. Il n'a pas d'autres choix que de les suivre.

Le lendemain, Rick Grimes et Ezekiel attendent au port, l'arrivé du navire qui ramène les prises de pèche, mais aussi la grande absente des jours précédents. Ezekiel transpire à grosses gouttes à l'idée de se retrouver face à elle. Rick Grimes la retrouve avec plaisir et ils papotent ensemble (également comme deux vieux amis). Rick l'interroge sur son choix de vie, et en apprend plus sur le sort de ses filles. À la colonie Hilltop, Gregory est interrogé par une autre personne quant aux actes qu'il a commis. Il raconte une histoire assez convaincante, mais qui ne tient pas entièrement debout. Il se fait passer pour la victime d'un odieux complot, dans lequel on lui fait jouer le rôle de bouc émissaire. Maggie Greene n'a pas le choix : elle doit entendre les autres personnes mises en cause dans l'agression dans elle a été victime.

Le lecteur avait été subjugué par le tome précédent, dans lequel les convictions sociales et les valeurs morales de Rick Grimes se retrouvaient poussées dans leur dernier retranchement avec l'existence d'une communauté aux principes diamétralement opposés aux siens. Bien sûr, Robert Kirkman n'avait pas pu s'empêcher d'ajouter une pincée de Roméo & Juliette, en faisant en sorte que Carl Grimes se retrouve attiré (et plus si affinité) par Lydia, la fille d'Alpha, celle qui mène le groupe des chuchoteurs. Il suit donc la fugue de Carl avec intérêt et apprécie que le scénariste abrège le jeu de cache-cache et qu'il se fasse capturer rapidement. Mais pas de chance, il ne délivre finalement pas beaucoup d'informations supplémentaires sur ce groupe. Lydia en avait déjà donné beaucoup dans le tome précédent, au cours de sa période de captivité. le lecteur se surprend donc à chercher des informations supplémentaires dans les dessins. Il y a effectivement un dessin en double page, saisissant, dans lequel Carl Grimes découvre le camp des chuchoteurs depuis une légère surélévation. Cela donne au lecteur une idée des activités pratiquées par ces individus, des techniques qu'ils emploient. Il a la confirmation qu'ils se livrent au travail du tannage des peaux, et il comprend qu'il s'agit des peaux des zombies, destinées à devenir des habits pour les vivants, des secondes peaux. En restant observateur, il voit les chuchoteurs se déplacer comme des zombies. Il est frappé par le regard magnétique d'Alpha quand elle enlève la seconde peau qui lui sert de masque.

Le lecteur apprécie que ce fil de l'intrigue se déroule plutôt paisiblement, car cela conforte l'impression ressentie dans le tome précédent : les principes de reconstruction de société tels que prônés et mis en oeuvre par Rick Grimes reposent sur la valeur que tout le monde doit pouvoir être inclus. le lecteur reporte alors son attention sur la composante comédie dramatique du récit. Il a le plaisir de revoir de nombreux personnages : la grande absente, Ezekiel, Maggie Greene, Dante, Dwight, Negan, Olivia, Rick Grimes, Andrea. Il se laisse emporter par le ton de comédie de situation de plusieurs passages. Il voit Ezekiel déconfit de la tournure des événements, s'interroger sur la manière de reconquérir son amour. Il sourit en le voyant boire les paroles de Pete, un ancien compagnon d'arme d'Ezekiel. Il sourit à nouveau en voyant l'ardeur et la promptitude de Dante pour se rendre serviable auprès de Maggie Greene. Il n'arrive pas à réprimer un sourire pour accompagner celui qui illumine le visage de Negan, tout en se demandant comment Adlard et Gaudiano arrivent à rendre ce sourire communicatif, venant d'un tel individu.

Mais, bien sûr, la composante majeure de la relation entre les protagonistes de cette série réside plus dans le drame que dans la comédie. À nouveau, le lecteur est servi en la matière. Dans une courte séquence, il se retrouve à nouveau submergé par la présence de Negan, par sa posture confiante, par son visage rayonnant d'assurance, par ses phrases simples qui imposent son ascendant naturel à ses interlocuteurs. Dans cette scène, il vient de se laver, de se faire couper les cheveux, et de se raser. Il apparaît frais et dispos, renouvelé. le lecteur comprend rien qu'à le regarder qu'il a retrouvé sa combativité. Il est consterné qu'un simple oubli lui rende bêtement sa liberté. Il ne peut pas s'empêcher de comparer le comportement de Negan à celui de Gregory, l'ancien chef de la colonie Hilltop. Comme d'habitude, il n'est pas dupe des trucs et astuces déployés par les auteurs. Il sait parfaitement qu'ils vont continuer à dresser le portrait de Rick Grimes par comparaison avec les chefs des autres communautés. Mais ça n'enlève rien à l'efficacité et à la pertinence du récit. Bien sûr que Robert Kirkman va mettre un jeu de miroir entre le comportement de Negan et celui de Gregory. Bien sûr qu'il va encore une fois contraster les choix de Rick Grimes, chef de communauté, avec ceux des autres communautés. Mais Robert Kirkman se montre plus malin que ça. Il n'alterne pas une scène sur Rick Grimes ou sur Negan avec sa contrepartie dans une autre communauté. Scénariste, dessinateur et encreur ont combiné un découpage en planche qui produit un effet boeuf, quand Rick Grimes justifie ses choix quant au sort de Negan, et lorsque le lecteur tourne la page il découvre un dessin en double page montrant le sort d'un autre personnage. L'effet produit par l'opposition de phase entre les 2 choix est multiplié par 10 du fait du dessin en pleine face qu'il découvre à la page suivante. À nouveau, Kirkman et Adlard ont retourné à leur avantage, leur propension à utiliser des mises en scène les plus chocs possibles, et ça marche.

Malgré tout de séquence en séquence, le lecteur se dit que Robert Kirkman charge un peu la barque en faisant ressortir la perfection du comportement de Rick Grimes, par comparaison avec les failles plus apparentes de Dwight et de Maggie Greene. Il ne lui faut pas longtemps pour se rappeler que Rick Grimes n'en est pas arrivé là en 1 ou 2 épisodes, ni même 10. Malgré tout à force de montrer par l'exemple que les choix de Rick sont à chaque fois plus heureux, le scénariste semble dire au lecteur, que seul des individus d'exception peuvent devenir des chefs de communauté légitimes et respectables. Comme d'habitude, le discours de Kirkman se révèle plus nuancé. Lorsque Rick Grimes pénètre sur le territoire de ceux qui se faisaient appeler les sauveurs du temps de Negan, le lecteur découvre que Dwight semble être aux abois, écrasé par la responsabilité d'être chef. Il ne s'agit pas d'un discours condescendant vis-à-vis de ce personnage pas toujours très fiable. le lecteur peut voir sur son visage qu'il est en souffrance, qu'il ne veut plus assumer la lourde charge de la responsabilité d'une communauté. Il n'est pas surpris de la solution que propose Rick, mais il est enthousiasmé par l'élégance avec laquelle il la présente à Dwight.

Toujours sur le versant du drame, le lecteur voit Maggie Greene lutter comme elle peut pour conserver la maîtrise des événements au sein de la colonie Hilltop. Encore une fois, il est facile pour le lecteur de voir les manquements de Maggie Green comparée à Rick Grimes. Mais les dessins montrent autre chose. Ils montrent une jeune femme décidée, au caractère bien trempée, avec la tête sur les épaules, et capable de faire la part des choses. À aucun moment, les auteurs ne la font apparaître faible, ou sous-entendent des choses du fait de son sexe. Les dessins confirment qu'elle agit avec la tête froide et qu'elle réfléchit avant de prendre une décision. Il se trouve que certaines de ses décisions ne sont pas celles qu'aurait prises Rick Grimes. Mais dans la mesure où les cases montrent que Maggie Greene est une personne à part entière, c'est normal qu'elle ne se conduise pas comme Rick Grimes, qu'elle ne soit pas un ersatz de Rick Grimes. de la même manière, il est normal que chaque communauté gère et règle ses problèmes à sa manière, évoquant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

Le drame continue également de se développer du fait de l'histoire personnelle des protagonistes. La revenante expose son drame personnel, et son besoin d'expier sa faute pour sa tranquillité d'esprit. le lecteur peut sourire devant son accoutrement de pirate, mais il a vite fait de la reprendre au sérieux. Il suit donc, avec une forme de détente, les tribulations de Carl Grimes, convaincu en son for intérieur qu'il arrivera à s'en sortir, que le scénariste ne va pas lui refaire le coup de la mise en danger vital, ou du rôle d'otage. Effectivement, Robert Kirkman préfère poursuivre le développement de la personnalité de Carl Grimes. Il suffit de le regarder pour comprendre que la phase d'adolescence touche à sa fin et qu'il devient un jeune adulte. Il prend ses responsabilités, il s'attache encore à des conceptions romantiques de sa relation avec Lydia. le scénariste et le dessinateur énoncent clairement que son visage atteste qu'il est le représentant d'une nouvelle génération qui n'a quasiment connu que la vie avec les zombies. Une fois encore, il confronte son père sur la manière dont celui-ci le regarde et le considère. Au fil des épisodes et des tomes, le lecteur a vu Carl grandir et il comprend qu'il se révolte, qu'il exprime sa frustration à essayer d'exister dans l'ombre de son père. Charlie Adlard joue tout autant avec le regard du lecteur, représentant tantôt Carl de face pour montrer son visage défiguré, tantôt de profil pour lui rendre une apparence normale. L'imprécision dans la représentation de sa blessure ne la rend pas moins évidente ou atroce, empêchant le lecteur de la minimiser ou de la relativiser.

Dans la dernière partie du récit, le drame prend une ampleur inattendue. Robert Kirkman se livre à un coup de théâtre changeant radicalement la donne, comme il en a le secret. L'effet choc est préparé à l'échelle d'un épisode entier, mais le lecteur a quand même du mal à croire ce qu'il découvre. Alors même qu'il a encore le gros plan sur la tête du pendu à l'esprit, il ne s'attend pas à une telle surprise. La révélation de l'ampleur de l'horreur abjecte du crime commis se fait progressivement. En plus, le scénariste prend la peine de donner une identité à chacune des victimes, qu'elle fasse déjà partie des personnages connu, ou qu'il s'agisse d'un nouveau personnage. Il a conçu une mise en images d'une efficacité diabolique. le lecteur prend connaissance de 12 des individus exécutés à raison de 3 par page pendant 4 pages. Chaque page est construite de la même manière, 3 bandes verticales de 2 cases. La case supérieure occupe les 2 tiers de la hauteur et présente la tête de l'individu mis à mort, la case du bas (un tiers de la hauteur) le présente dans son activité quelques heures plutôt. L'effet est saisissant, et le dispositif est exécuté avec l'approche pragmatique habituelle du dessinateur. Les auteurs n'ont pas fini d'écoeurer le lecteur, par l'inventivité de la cruauté humaine. Ils n'ont pas fini non plus de l'épater par leur capacité à donner vie à des personnages n'apparaissant que le temps d'une page.

Le lecteur peut réagir de 2 manières : estimer qu'il s'agit d'un retournement de situation facile exclusivement destiné à choquer et à relancer la dynamique du récit, ou alors il peut s'interroger sur les raisons d'un tel acte. La thématique principale du récit reste inchangée : reconstruire une société et endosser les responsabilités d'un chef de communauté. Depuis le début, Rick Grimes constitue le seul individu capable de construire dans la durée, et depuis le début son succès repose sur ses valeurs implicites, et l'acceptation progressive desdites responsabilités. le personnage ne s'est pas construit en 1 épisode ou en 1 tome, et il lui a fallu du temps pour accepter ce rôle, essentiellement en ayant constaté ses propres capacités après coup. Depuis plusieurs tomes, le scénariste a fait ressortir ces valeurs, par comparaison avec les autres responsables de communauté. le carnage atroce de la fin de ce tome renvoie aux valeurs de la communauté qui a commis cet acte barbare. Une fois remis de sa surprise, après s'être rappelé que ce choc s'inscrit dans la narration habituelle de Kirkman & Adlard, le lecteur se demande ce qu'il signifie quant aux valeurs de la communauté qui l'a perpétré.

Même si la vie ne s'écoule pas comme un long fleuve tranquille dans ce tome, il commence plutôt calmement, laissant le temps au lecteur de reprendre contact avec de nombreux personnages, et de profiter avec eux de la fête de la communauté d'Alexandria. Même la fugue de Carl Grimes fait figure d'escapade pas trop risquée lui permettant d'affirmer son autonomie. La comparaison systématique entre la gouvernance de Rick Grimes et les autres responsables de communauté semble indiquer qu'il existe des alternatives pour tous ceux qui ne sont pas Rick Grimes. le dernier épisode rappelle que l'horreur est susceptible de prendre le lecteur au dépourvu, et les personnages. Il développe la thématique des valeurs d'une société d'une manière cruelle et conflictuelle.
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Un poil déçu par ce tome, comme pour le précédent d'ailleurs. Dans le dernier opus, Kirkman semblait balayer l'idée d'explorer la construction d'une nouvelle civilisation, après la fin de la terrible guerre contre Negan et ses hommes, en sortant de son chapeau une (énième) nouvelle menace : les Chuchoteurs (une bande de types qui survit parmi les zombies en se recouvrant de leur peau). Dommage parce que moi, j'avais bien envie de voir de nouveaux enjeux mis en avant, suite aux formidables "progrès" de Rick et les siens, à l'issu du bond en avant de 5 ans, opéré dans le tomme 22 (communautés structurées, reprise du commerce, mise en place de routes "sécurisées"...)

Dans ce tome 24, l'auteur semble le postérieur entre deux sièges : à la fois désireux de nous en apprendre plus sur Aplha et ses Chuchoteurs, et en même temps on constate que la petite "civilisation" mise sur pied par Rick avance, avec la préparation d'une foire, l'aménagement d'un port pour la pêche, on voit même des filles faire leur "fashion week"^^
On retrouve les réflexion sous-jacente, qui amène de la profondeur, mais on s'y attend désormais. Au débat état de droit (Rick) / dictature (Negan), il substitue l'opposition nature (Alpha) / culture (Rick) et cette question : l'homme, dans ce nouveau monde, doit-il être un animal comme les autres ? Bon, c'est pas mauvais en soi, mais la surprise n'est plus là et on a franchement l'impression que Kirkman commence à s'endormir sur ses lauriers. Il s'amuse à nous faire frémir en laissant supposer que Negan pourrait s'enfuir de sa cellule (toujours retenu par Rick), mais non, celui-ci reste dans sa prison, alors qu'on a oublié de fermer la porte, afin de montrer à Rick qu'il peut avoir confiance en lui. Clairement, l'auteur le garde sous le coude pour quand ça va partir en vrille...

Honnêtement, c'est pas mauvais en soi, mais on attend plus de la part d'un auteur de la trempe de Kirkman...Pourquoi ne pas commencer à s'orienter vers la fin de la série (une petite explication du pourquoi l'épidémie zombie, peut-être ?), quitte à tuer la poule aux oeufs d'or et à prolonger l'univers avec des spin-off bien pensés ?
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Si les deux derniers tomes de la série « Walking dead » s'étaient montrés un peu plus avares en action et en rebondissements depuis le saut de quelques années effectué par l'auteur, ce vingt-quatrième volume s'inscrit très nettement dans la lignée des « albums coups-de-poings ». le gouverneur, les chasseurs, Negan... : les adversaires vaincus par nos survivants commencent à s'accumuler, et pourtant Rick et les autres ne sont toujours pas à l'abri de l'arrivée de nouveaux ennemis, morts-vivants aussi bien qu'humains. Kirkman s'amuse une fois encore avec son lecteur en lui dévoilant d'un côté tous les progrès réalisés par les communautés placées sous la protection d'Alexandria, et de l'autre à quel point cet espoir d'un retour à la normalité ne tient encore et toujours qu'à un fil. Rick se fait cette fois plus présent que dans les albums précédents et endosse enfin à nouveau son rôle de leader à la tête de la communauté. On est également plus que ravi de retrouver Michonne, plus bas-ass que jamais, mais aussi Andréa, Jésus ou encore Maggie. Quant à Carl, il occupe cette fois encore une place centrale dans l'histoire et se révèle un personnage beaucoup plus intéressant à suivre que lorsqu'il était âgé de quelques années de moins.

Pour ce qui est de l'intrigue, Kirkman montre une fois de plus qu'il est loin d'avoir épuisé toutes ses idées concernant l'univers de « Walking Dead » et qu'il est encore capable de nous surprendre. Les toutes dernières planches ont notamment de quoi laisser bouche-bée le lecteur qui ne s'attend sûrement pas à un tel déchaînement de violence ni à une telle tragédie. Depuis le début, on sait que l'auteur n'hésite pas à se montrer cruel avec ses personnages, voire à les sacrifier si besoin, pour donner plus de force à son histoire, et là encore cela fonctionne. Il est aussi intéressant de voir comment la nouvelle civilisation construite par les survivants évolue et se renforce, que ce soit matériellement (moyens de transport, retour du commerce, artisanat...) ou idéologiquement. La question de la peine de mort revient d'ailleurs sur le tapi, et tous les personnages ne sont de toute évidence pas du même avis quant à savoir comment gérer une menace déclarée. Rien à dire non plus en ce qui concerne les graphismes : les visages des personnages sont toujours aussi expressifs et certaines planches sont particulièrement marquantes, notamment celles chargées de clore ce vingt-quatrième album.

Un tome qui porte bien son nom et qui se hausse à mon avis au niveau des albums les plus mémorables de la série qui, malgré ce que certains semblaient craindre, ne semble pas prête de s'essouffler. Kirkman fait encore une fois monter la tension et c'est avec beaucoup d'appréhension que l'on attend de découvrir ce qu'il nous réserve pour la suite.
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Que c'est dur d'arriver à un vingt-quatrième tome d'une série et de trouver des défauts ou des qualités sans renier ce qui a pu être dit sur les volumes précédents ! Avec Walking Dead, il serait facile de critiquer la redondance de certaines intrigues ou l'alanguissement de nombreux dialogues, mais n'est-ce pas ce que sous-tend le sel de cette série qui a ramené les morts-vivants en pleine lumière ?

Sur leur habituelle lancée, Robert Kirkman et Charlie Adlard ont publié Opportunités avec l'intention de placer de nouveaux enjeux dans la situation neuve promue par le tome précédent : la communauté de Rick, Michonne et les autres sont passés à autre chose après les événements liés à la personnalité de Negan et du temps s'est écoulé. Après avoir remis en marche leur vie, organisé leur commerce et éloigné la menace des morts-vivants, ils ont pris conscience de la présence d'un nouveau groupe, les Chuchoteurs ; c'est cette nouvelle proximité qui va précipiter les événements dans ce présent volume.
Nous avions quitté nos compagnons de route sur une nouvelle contrariété mais dans un contexte plutôt serein, car l'organisation des différentes communautés entre elles fait qu'elles peuvent se soutenir en cas de coup dur. Clairement, Robert Kirkman sentait venir le vent du boulet et se cherchait une nouvelle menace crédible. Autant dire que ce volume replace ladite menace au centre de l'intrigue : on découvre un peu plus leur fonctionnement tribal, la roublardise de leur cheftaine et en quoi ils vont bien être des antagonistes barges.

Rien de particulier à dire sur le dessin de Charlie Adlard car nous connaissons désormais bien ses tics graphiques (mais il se fait désormais aidé par Stephano Gaudiano et Cliff Rathburn), à l'image des tics scénaristiques de Robert Kirkman ; toutefois, la toute fin permet à l'un comme à l'autre de jouer sur leurs points forts : du suspense et des gros plans chocs !

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L'imagination des auteurs n'est jamais en reste d'atrocités, dans ce numéro comme dans les précédents, mais l'atrocité est toujours au service d'une idée et n'est jamais gratuite. Dans certains épisodes précédents, on commençait à remarquer que les morts exerçaient une influence sur les vivants : les uns se mettaient au cannibalisme, les autres à mordre leurs adversaires, enfin un clan, celui des Chuchoteurs, cherche à se fondre parmi eux en revêtant leurs peaux et leur odeur. le plus intéressant de ce volume, je crois, est le trouble identitaire que connaît le jeune Carl Grimes, fils du héros : sa cicatrice est affreuse, la moitié de son crâne est ouverte, mais il plaît à une jeune fille du clan des Chuchoteurs qui a l'habitude de fréquenter de bien pires horreurs. L'amour de Carl pour la jeune Chuchoteuse révèle bien son adaptation à ce monde nouveau où les cadavres se promènent en liberté. Et si l'avenir était pour l'humanité de s'adapter à cette nouvelle donne, plutôt que de rebâtir de bric et de broc une version fragile et misérable de l'ancien monde englouti ? Hélas, "Alpha", l'inspiratrice des Chuchoteurs, est à peine capable de débiter des discours vides pour se justifier. La question, en plus, est noyée dans les éternelles querelles de territoire et de préséance entre groupes humains. Par un côté, on voit d'excellentes idées à l'oeuvre, mais d'autre part, un grand fonds de banalité et de poncifs.
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critiques presse (4)
SciFiUniverse
27 décembre 2019
Opportunités foisonne d'idées et de thèmes qui soutiennent les nombreuses histoires qui s'y déploient. La tension y monte jusqu'à un final hallucinant, tout en préparant la suite sur de nombreux épisodes.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
BulledEncre
03 février 2016
Un tome très réussi dont les histoires des personnages s’enchevêtrent pour mieux porter le coup final.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
17 décembre 2015
Walking Dead a décidément de beaux jours devant elle, tant les auteurs maîtrisent leur sujet er parviennent continuellement à renouveler l’intérêt de la série.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
18 novembre 2015
Kirkman fait monter la tension petit à petit pour nous entrainer vers cette fin violente et spectaculaire qui nous laisse sans voix et qui donne envie de vite découvrir la suite !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
[Alpha à Rick] Tu as bâti un mausolée à la gloire d'un monde mort depuis longtemps. Nous sommes des animaux, même si nous avons toujours prétendu le contraire. Passer sa journée au bureau. Faire du sport. S'asseoir dans son canapé. Regarder la télé jusqu'à en perdre toute pensée cohérente ? C'est ça, la vie que tu veux ramener ?
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[En parlant d’un groupe appelé « Les Sauveurs » :]
- Ces types, ce sont les pires.
- Les brebis galeuses de la famille. Et ils le savent. Est-ce que qui que ce soit est jamais parti pour s’installer au « Sanctuaire » depuis notre réunification ? Ils devraient changer de nom pour s’appeler « la bande de mecs bizarres ».

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"Tu ne comprends pas. J'étais heureuse avec Ezéchiel. Tout se passait bien. On était ensemble, sur La Colline. On était amoureux. J'aurais pu passer toute ma vie avec cet homme. On parlait d'avoir des enfants... de construire une vie ensemble... ça me rendait encore plus heureuse. C'était comme si je reprenais tout à zéro. Tu te rends compte? Mes filles sont mortes... et je repartais à zéro, bordel. ça te semble normal? D'oublier et de tourner la page? D'enterrer son ancienne vie pour s'en inventer une autre, toute neuve et toute belle? Après tout ce que tu as fait... après tout ce que tu as perdu... tu crois vraiment que tu as le droit d'être heureux?" # Michonne à Rick
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Mais surtout, je leur montre que nous valons mieux que nos émotions. Mieux que notre colère. Mieux que notre haine. Nous sommes des gens civilisés.
Si on perd ça de vue... si on revient à ce que c'était avant... tuer pour survivre, tout ça... alors tout va s'effondrer.
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- crois-moi. Personne ne veut foutre quoi que ce soit en l’air.
- mouais... il y a toujours des gens qui ne savent pas apprécier ce qu’ils ont.
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