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sur 304 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un essai abordant le sujet de la vieillesse, au travers d'une riche documentation, avec émotion, délicatesse, tendresse!
“Cela devient un sport de haut niveau que de savoir “manager” la dernière partie de son existence.”
… “Je ne veux pas retrouver ma jeunesse. Surtout pas. Je ne suis pas dans la nostalgie du passé. Je ne me trouve pas si différente. Certes je suis un peu ralentie. J'attends que le feu soit rouge pour traverser, je ne trouve pas les clefs dans mon sac, j'oublie où je me suis garée la veille, je me trompe de jour pour des rendez-vous, je ne veux plus sortir tous les soirs, je ne m'assagis pas pour autant, je ne me sens pas diminuée dans ma joie de voir en ce début de printemps confisqué…, les bourgeons sur les arbres dans ma rue et ce n'est pas parce que je vieillis que je ne participe pas pleinement à ce renouvellement. Pourtant chaque printemps est poignant: combien m'en reste-t-il à vivre?
Simone de Beauvoir ajoute:”Chaque jeune deviendra, lui aussi, un vieux et la jeunesse, elle aussi, n'a qu'un temps. Tout vieux a été jeune mais tout jeune n'a pas eu, comme chaque vieux, le privilège de mettre à distance les vacarmes du temps qui obstruent l'intensité du présent…” Et si c'était quand même bien d'être vieux?”

A lire au gré de nos humeurs!
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J'aime beaucoup Laure Adler, avec ses réflexions toujours justes. J'ai déjà lu plusieurs de ses livres et "La voyageuse de nuit" est du même niveau : à la fois très philosophique et littéraire mais aussi bien ancré dans la réalité. Elle aborde tous les thèmes de la vieillesse avec réalisme et poésie, ce qui n'est pas chose facile car la vieillesse n'est pas la même chose pour tout le monde. Ce n'est que la suite d'une vie qui a commencé mal ou bien et qui finit mal ou bien. L'esprit, lui, reste jeune. Elle a côtoyé nombre d'artistes et d'écrivains et le récit de leurs rencontres n'est pas le moins intéressant. Si je devais mourir comme un inuit j'aimerais me réincarner dans Laure Adler...
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C'est sûr, lorsque l'on a mon âge, on se retrouve parfaitement dans le livre de Laure Adler. Bon ! On est assez à l'aise dans les 150 premières pages qui nous fait voyager au pays des seniors, autrement dit des « vieux », des anciens, des retraités, mais de ceux qui vivent dans la société, qui sont encore actifs, comme elle qui anime et participe toujours à des émissions. Ceux qui font tout pour garder leurs intégrités physique et morale, ceux qui marchent, qui pratiquent une activité artistique, sportive, qui font du bénévolat. Par contre à partir du chapitre « la vision de l'âge » on est beaucoup plus inquiet, il nous ouvre les yeux sur ce qui nous attend, si on l'atteint, le grand âge, celui des EHPAD pour certains, celui de la sénilité pour d'autre, celui de l'ennui parfois, des attentes interminables et de l'approche de la mort.
Laure Adler a mené plusieurs enquêtes pour rendre compte de la vieillesse. Une enquête de terrain, sur la société, sur le sort qu'elle réserve aux personnes âgées, dans notre pays, (qui n'est pas forcément exemplaire) et à travers le monde. Elle a fait des rencontres, recueilli des témoignages touchants, visité des lieux de vie, étudié les conditions dans lesquelles sont traités les résidents de EHPAD. Elle a comparé le vieillissement entre les hommes et les femmes. Elle n'a pas occulté la sexualité.
Mais la richesse du livre, réside dans l'enquête qu'elle a menée dans la littérature, rapportant une foule de citations sur cette période de la vie, d'auteurs tel que Simenon, Balzac, Georges Sand, Marcel Proust, Philip Roth, Borges, Claude Levi Strauss, Edgar Morin, Roland Barthes et bien d'autres. Elle a rappelé que beaucoup d'artistes ont fait leurs oeuvres majeures au crépuscule de leur vie.
Les rencontres avec Mona Ozouf et Annie Ernaux sont magnifiques.
Elle m'a ému lorsque qu'elle a parlé de ses propres parents, de la mémoire fuyante de sa mère.
Page 209 ; elle écrit, parlant de son livre « C'est à chaque lectrice, à chaque lecteur de le continuer à sa façon » c'est que je vais faire en quelques lignes. Tout d'abord pour dire qu'il ne faut jamais résumer une personne âgée recroquevillée dans son fauteuil, ayant perdu sa tête où ses jambes, à l'image qu'elle donne alors, il faut toujours mentionner ce qu'elle a été dans sa vie active, c'est ce que je faisais toujours lorsque je présentais mon père qui ne pouvait plus bouger. Je suis les conseils de Laure Adler, mon pseudo Babelio, JMLire signifie Jardiner , Marcher, Lire. J'ajoute que écrire des chroniques est un excellent stimulant. « Il faut vivre sa vie et non exister »
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Ce n'est pas un roman mais un voyage au pays de la vieillesse.
Laure Adler s'appuie sur des pensées philosophiques et littéraires, des citations, des paroles d'intellectuels et de professionnels ,des témoignages d'amis et de familles et de son expérience personnelle pour aborder cinquante ans après S.de Beauvoir "cette contrée qu'on ne sait comment nommer".
C'est émouvant, drôle, triste, parfois révoltant.
"Mourir cela n'est rien, Mourir la belle affaire, Mais vieillir... ô vieillir » Jacques Brel
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Vieillir, la belle affaire … Laure Adler a 70 ans et du temps devant elle, confinement oblige. Et voilà qu'elle entame un travail d'introspection, la jeunesse, la vieillesse, on devrait s'y préparer, on sait dès le départ que l'on pourrait avoir la chance de vivre vieux.
Pas qu'elle n'y avait jamais pensé avant, mais là, tout à coup, c'est flagrant. Ses articulations sont douloureuses, le reflet dans le miroir est cruel, « la vieillesse c'est dans la tête ». Certes mais dans le corps également.

Elle est pourtant encore très active et déborde d'énergie, elle a la chance d'être employable et employée, ce que n'ont pas toutes les « vieilles » de son âge, même celles qui aimeraient continuer à travailler. Elle aborde entre autres le peu de rôles offerts aux actrices / comédiennes après 50 ans. Les femmes sont décrépites alors que les hommes, évidemment, restent sexy et flamboyants.

Il s'agit d'un essai/réflexion et analyse d'auteurs, de textes, d'expériences vécues par elle, par des proches. Elle part un peu dans tous les sens, elle balaie L Histoire et aussi les petites histoires personnelles, elle propose de nombreuses pistes de réflexions qui sont bienvenues, quand comme moi, on frise la soixantaine et que l'on vit avec un « vieux » de 71 ans …

On est toujours le vieux de quelqu'un. Quand mon grand-père est décédé à l'âge de 61 ans, tout le monde se désolait … il était si jeune. Pas que je n'étais pas triste, mais moi j'avais 12 ans et sincèrement, de mon point de vue, mon grand-père, c'était un « vieux ».
Quand ma grand-mère se désolait du décès d'une connaissance, elle me disait parfois : si jeune pour mourir, elle n'avait pas encore 80 ans … Évidemment, pour elle qui en avait déjà 85 ça faisait bien jeune tout cela.

Vieillir n'a pas le même poids ni la même signification que l'on soit homme ou femme, malade ou bien portant, riche ou pauvre. Que de lieux communs me direz-vous. Mais en lisant toutes ces réflexions étayées par des exemples et contre-exemples, chiffres et statistiques à l'appui, on en prend conscience de façon bien plus percutante.
Vivant en Belgique, nous avons la chance de pouvoir choisir notre fin de vie.
L'euthanasie, le suicide assisté, les soins palliatifs sont aussi des sujets abordés dans cet ouvrage.

Ce n'est pas un texte militant mais c'est un texte malgré tout politique puisque le simple fait d'en parler nous donne à voir à quel point la vieillesse est un sujet politique par les choix que font nos gouvernants.

Un ouvrage érudit, intelligent, des faits et des hypothèses, quelques passages plus émouvants quand elle incarne ses exemples en citant des personnages connus ou des situations vécues, un mélange d'intime et d'universel qui nous donne à penser à notre vieillesse, à nos choix et aux solutions possibles pour la vivre le plus sereinement possible.

Note d'optimisme, le fait que l'on vive maintenant plus vieux et surtout en meilleure santé qu'il y a 2 ou 3 générations, et que l'on peut par conséquent profiter au mieux de ce 3ème, 4ème et même 5ème âge. Libérés des contraintes liées aux carrières, aux enfants, aux investissements financiers, immobiliers, … les retraités ont du temps devant eux pour sortir, se divertir, faire du sport, courir les expositions, aller au théâtre, aider les enfants en s'occupant des petits enfants, de nombreuses activités réjouissantes.

"Sacks l'affirme : "Je ne considère pas l'âge mûr comme une période vouée au déclin que l'on devrait subir le mieux possible mais comme un moment de plaisir et de liberté, où je suis libéré de l'exigence factice du début, libre d'explorer ce que je souhaite...."(p79)"

Etant fidèle auditrice de Laure Adler sur France Inter dans son émission « l'heure bleue » et à la télévision dans l'émission « c'est ce soir » (entre autres) je ne doutais pas de la qualité journalistique et épistémologique de cet ouvrage. Je suis enchantée de ma lecture, que j'ai comme souvent largement partagée avec l'homme.


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La vieillesse... une période dans laquelle on n'est jamais pressé d'arriver. Mais autant faire bon coeur contre mauvaise fortune. de toute façon à part mourir avant de l'atteindre, elle est inéluctable.
Alors voici un livre à lire. Histoire de découvrir ce que vieillir veut dire. Ce n'est donc pas - la 4e de couverture le rappelle - un guide pour bien vieillir.
C'est une analyse aussi de la société face à la vieillesse (mots adoucis (vieux ==> seniors ⁻ grand âge ==> 3e, 4e, 5e âge...) avec le rappel de ce qu'ont pu dire - entre autres - Ernaux, Sarraute, Beauvoir, etc..
Le meilleur résumé, c'est le bandeau du livre qui l'écrit :
- C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour : la vieillesse
- c'est là que je vis désormais, dans ce lieu dont personne ne parle
- c'est un chemin personnel. Tendre. Joyeux et vital"
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J'ai écouté tous les livres audio que j'avais vraiment envie d'écouter dans le stock de ce qui se trouve à la médiathèque. Alors maintenant j'emprunte un peu au hasard.
Et déjà, le titre m'a un peu trompé : je pensais que c'était un roman. Alors effectivement, il y a bien au moins un roman qui porte ce titre, mais ici c'est un essai ou un enquête sur la vieillesse.
Qu'est ce que la vieillesse ? quand devient on vieux ? Comment vivre sa vieillesse ? comment aider les vieux à vivre ? C'est plein de questions qui sont particulièrement d'actualité, compte tenu du vieillissement global de la population Française.
C'était intéressant.
Toutefois, j'ai parfois eu l'impression de tourner en rond ; d'entendre les mêmes choses. La parole est donnée aux vieux qui ne sont pas vieux, les autres sont évoqués sans beaucoup de détail.
Mais le sujet reste intéressant. A lire pour apporter de l'eau au moulin de sa propre réflexion
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"La voyageuse de nuit" est un essai sur la vieillesse, avec des références littéraires et philosophiques intéressantes et très nombreuses.
Lire des essais ne fait pas partie de mes habitudes, mais Laure Adler a su, je pense, dans ce livre faire le point sur cette étape de la vie que nous devons tous et toutes atteindre à un moment donné, celle de la vieillesse. C'est une notion relative, un état ressenti différemment par chacun.
Laure Adler, qui a eu 70 ans cette année, évoque notamment le confinement, le scandale des EHPAD, l'âgisme et ses dérives. Elle nous invite à nous interroger sur la place accordée aux personnes âgées dans notre société française. Elle rend un hommage à tous les professionnels, qui sont surtout des femmes, qui interviennent auprès des "vieux", des personnes ayant atteint le quatrième voire le cinquième âge.
Je vous laisse avec deux citations que j'ai beaucoup appréciées :
"Il faut vivre au jour le jour, il faut vivre comme s'il fallait plier bagage demain mais aussi comme si on avait tout le temps devant soi".
"L'important est le sentiment d'exister. J'ai une autre existence que mon existence. L'âge n'y change rien".
Je remercie NetGalley et Grasset pour la lecture de ce livre, que je recommande si vous aimez les essais.
Lien : https://voyagesdek.travel.bl..
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Ce livre pointc le ségrégationnisme de nos sociétés pourtant bienveillantes qui affichent envers les vieux une nouvelle forme de racisme. Les infantilisant, les reléguant hors de la vie sociale, les cantonnant dans des cases, disqualifiant de responsabilités ceux qui peuvent encore parfaitement les assumer. Assurer la sécurité des plus âgés ne peut s'envisager sans le respect de leur autonomie. "Ne pas faire pour mais faire avec". Il est évident que l'on perd beaucoup de choses qu'emportent les années : les cheveux, la patience, la mémoire, les proches, les lunettes, la boule..., mais on gagne le détachement, l'attention aux petites joies de la vie, un "je-m'en-foutisme jubilatoire" qui fait que l'on se sent plus vivant qu'on ne l'a jamais été dans sa jeunesse. Un vieux d'aujourd'hui se sent moins vieux qu'un vieux d'autrefois.
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Un essai intéressant sur la vieillesse qui m'a fichu le bourdon...À lire quand on est jeune et en bonne santé. Ça regorge de citations et donne à voir une société, malade de ses vieux, qu'elle essaye de cacher et d'enfermer loin des regards de la jeunesse triomphante
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