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(10/09/2012)
3/5   1 notes
Résumé :
Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuel au cours d'une relation pastorale

sous la présidence du prof. Dr. Peter Adrianssens
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La Commission Adriaenssens a été créée dans le but de faire la lumière sur les affaires de pédophilie au sein de l'Église catholique belge. Dès les premiers jours, cette commission a reçu des preuves mettant en cause un évêque et provoquant sa démission. Avec l'espoir d'être enfin entendus, les témoignages sont arrivés en masse, plus de 350 dès le premier mois. le président de la commission a parlé d' « affaire Dutroux de l'Église » devant l'importance des faits signalés.

Le profil des abuseurs reste classique : grand ami de la famille, ou personne ayant une autorité morale ou physique sur l'enfant. le système d'éducation de l'époque est également remis en cause, la plupart des faits signalés provenant d'internats où les enfants ne revoyaient leur famille qu'une fois par mois, les laissant totalement à la merci de leurs éducateurs le reste du temps.

Du côté de la responsabilité de l'Église, on peut tout retenir une absence complète de structures pour gérer ces cas, l'évêque devant faire face à ces problèmes tout seul et sans avoir reçu la moindre préparation ; également, la volonté de ne pas faire de vagues et d'éviter toute mauvaise publicité qui pourrait porter atteinte à l'institution qui ont conduit certains à « défendre l'Église plutôt que l'enfant ».

Malgré l'impact de ce rapport sur la population, peu d'effets visibles sont à retenir : la plupart des faits dénoncés étant prescrits, les condamnations par la justice ont été rares, et les sanctions internes à l'Église ont été laissées à l'appréciation des supérieurs des ecclésiastiques mis en cause. Quelques déclarations de principe ont été énoncées... Espérons que cela soit suffisant pour que ces faits ne se reproduisent plus à l'avenir.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Une des découvertes les plus interpellantes des membres de la commission était le fort pourcentage de victimes qui disaient avoir informé leurs parents : environ les deux-tiers des victimes rencontrées personnellement. Presque aucune de ces victimes ne fut soutenue ou crue par ses parents. Dans les meilleurs des cas, la conséquence en était le rejet du récit. On n'y croyait pas. Mais cela pouvait aussi aller jusqu'à réprimande ("on ne raconte pas une chose aussi dégoûtante!"). Pour la plupart cela se terminait par une punition : ils étaient battus pour leurs fantasmes pervers et/ou les vilains mots qu'ils avaient employés pour décrire ce qui leur était arrivé. Plusieurs de ceux qui ont témoigné auprès de la Commission se référèrent au décès de leurs parents comme une étape nécessaire pour se sentir enfin libre de parler de "leur" ecclésiastique de confiance. Un seul témoin a bien été cru et ses parents allèrent faire une déposition à la police où un PV fut établi. Mais sans suite.
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Les supérieurs, les évêques et les prêtres reçoivent une formation au terme de laquelle ils fonctionnent dans une institution où ils sont habitués à se baser sur des directives définissant le permis et le défendu. On attend de chacun que son comportement reflète la raison d'être de l'Eglise : aider à la sauvegarde et à la protection de la grande famille des croyants. Celui qui veut dénoncer, reconnaître et s'attaquer à un abus sexuel, constitue une menace pour la famille. La crainte d'ébranler l'institution conduit à la dénégation puisqu'on affaiblit son témoignage. "Partout où il se passe quelque chose, on pense que c'est mieux ailleurs ! Aujourd'hui on appelle n'importe quoi un 'abus sexuel'. C'est vite dit ! Même une petite caresse dont on ne pâtit même pas des années après...". Ouvrir les yeux et briser le cercle du silence coupable, voilà qui demande du courage de la part de celui qui aime la famille des croyants. Il est souvent trop tard lorsqu'on prend conscience de ce que garder le silence mine plus gravement les fondations que prendre le risque de voir la vérité en face.
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Pourquoi des centaines de victimes se manifestent-elles alors que l'événement est si ancien ? Parce que leur corps n'a jamais pu oublier la souffrance, alors même qu'il fallait bien aller chaque jour de l'avant.
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Quatre ans de psychothérapie m’ont appris que les mots tus, tuent.
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