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EAN : 9782378801977
L' Iconoclaste (08/04/2021)
3.66/5   52 notes
Résumé :
"Quand je suis né,
Je n'ai pas ri, j'ai pleuré
Au fond je devais savoir
Où je mettais les pieds "

Le monde prend feu.
Les crises se succèdent.
Les injustices s'accentuent.
Comment garder espoir ?
Akhenaton s'interroge, s'insurge, fustige.
Sa plume acide, ses mots syncopés pointent la voracité des décideurs en tout genre, leur faim toujours accrue.
La fai de leur monde, à lire haut et fort... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Akhenaton, l'homme en colère !

Colère contre l'économie toute puissante, contre le capital, contre la peur du Covid, contre la peur de de l'autre, contre l'utilisation de la peur pour manipuler les masses, contre le manichéisme des discours, les bons d'un côté les mauvais de l'autre, contre le racisme, contre la privatisation du système de santé et la marchandisation de la médecine, contre les experts auto-proclamés, contre les complots (!), contre la division de la société, contre l'absence d'eau potable pour des millions d'humains, contre le travail qui aliène et finit par tuer, contre le colonialisme, contre la guerre, contre les Ricains, contre le hold-up des richesses des pays africains, … et j'en passe. Bien sûr, je suis d'accord avec lui, sur presque tous les sujets, mais ça ne suffit pas.

Je suis ressortie groggy de cette cascade de punchlines. Mon humeur a viré maussade, avec l'impression de faire une indigestion de contestations en forme de slogans publicitaires, de tweets et de petites phrases politiques assassines. Ecriture contemporaine, je suppose, à l'image de notre société où toute pensée s'exprime en 140 caractères -euh pardon 280 depuis 2017, mais ça me semble toujours insuffisant- et a une durée de vie de quelques heures.

Dans le même genre, mais peut-être plus apaisé, je préfère les textes de Kae Tempest, qui dénonce aussi les failles et les manquements de notre monde, mais elle laisse la porte ouverte à un peu de lumière, à l'amour et à l'espoir.

Et cette question : suffit-il de laisser parler sa colère et de balancer des coups de poings bien placés pour faire de la poésie ? Chacun aura probablement un avis, et vous devinez sûrement le mien…
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𧙌hronique-Poésie❤

J'ai choisi de faire de cette chronique
Un flot ininterrompu de mots-douceurs
Après les punchs-Feux de Akhenaton
Mais j'attends aussi, comme lui,
La fin de leur monde
C'est presque midi
J'avais faim de poésie
La faim de leur monde était posé
-Là-dans cette bibliothèque
Et je suis -là- ce n'est pas désert
Mais ce n'est pas foule
Peut-être que le Business
Attire ailleurs les quidams
En cette période-flouze
Je fais silence et je lis
La colère légitime
Deux textes en miroirs qui se répondent
Mais est-ce que ça va vraiment mieux
Quand quinze ans de mensonges
Séparent les deux?
Tout m'explose à la gueule
La société a des failles
Et des manquements gigantesques
La peur est tellement facile
A attiser
Ils ne font que mentir
Mentir à droite, mentir à gauche
Mentir au passé, mentir à l'avenir
Mentir sur la toile, mentir sur l'Histoire
Les pièges sont trop bien placés
Mais la peur pétrifie
Les corps, les coeurs, les esprits
Ils ne font que grossir
Grossir la rancoeur, grossir la revanche
Grossir les couleurs, grossir la guerre
Grossir les écarts, grossir les dérives
Les monstres sont alors mieux Autres
Mais Eux continuent leurs stratégies
La banalité du Mal prend l'espace
Pendant que la terre étouffe, éventrée
Un de ces quatre, je finirai par crever
A trop observer ces catastrophes orchestrées
Qui se jouent depuis tant d'années
Enflées de haine et de fakes
Je comprends que le monde va plus mal
Les crises s'accumulent, décembre arrive
Ils dénaturent, prennent, arrachent, tuent
Le Covid n'a pas fait perdre pas que l'odorat
Le goût de vivre comme ça, c'est du tout pourri
Tous les bons sentiments ont fui, la foi aussi
Sacrifiés sur l'autel du mot Capitalisme
L'âme a déserté les lieux, les gens, la terre
Et c'est encore effarés qu'on se lève ce matin
Reste quoi alors?
Un poète qui cultive les roses et love Marseille
Un homme engagé qui garde le micro
Un rappeur investi depuis trente ans
Qui nous fait danser, bouger la tête
Qui nous conte l'état du monde, de la France
Dénonce sous toutes ses formes
Mais avec talent et quatrains très enflammés
L'indignation de ceux qu'on ignore
Il nous reste cela, la somme de ses mots
Avec toutes ses pensées bleues
Il nous offre un maigre espoir
Au vu de nos ventres qui grondent:
La fin de leur monde
Comme une promesse
Mais je le chéris tendrement, cet espoir
J'ai beaucoup trop faim de savoir
Je donne du temps, de la bienveillance
A cette poésie qui dresse les poils
Je n'ai pas le coeur atrophié
Ça fait longtemps que je connais ces vérités
Je viens sans bombes et avec tout mon amour
Vous dégoupiller dans le mistral qui souffle
La faim de leur monde
Est un très beau nuancier d'émotions!
Juste ce qu'il faut de flow fervent
Pour croire encore que Ça ne peut qu'aller
Moins pire que mieux, mieux pire que eux
Mieux si nous avions la meme conviction
La fin de leur monde doit devenir une réalité
Je l'espère à mon tour, et vous passe la
�lamme🔥
Bien féeriquement,
Stelphique &#xNaN🧚
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Si tout le monde connaît plus ou moins le chanteur du groupe de rap IAM : Akhenaton, peu connaissent le poète, même si beaucoup de ses chansons sont empreintes d'une poésie magnifique. Avec ce recueil tonitruant, plus d'excuses, le rappeur nous livre là une autre facette de son talent, celle d'une poétique engagée, percutante et sans concession. Dénonçant les affres de notre époque, les injustices sociales, un monde économique vorace et mercantile, l'inaction des décideurs pour changer la société en profondeur et l'oubli de toute une population en la cantonnant dans des ghettos et la condamnant au chômage. Mais au-delà de tous ces poncifs, parfois trop souvent véhiculés avec une facilité démagogique, l'auteur y ajoute des interrogations légitimes sur la crise du covid, sur le délitement de la planète à cause du réchauffement climatique, sur l'avenir des nouvelles générations de jeunes, en particulier ceux issus de l'immigration. Si on ressent dans ses vers une profonde tendresse pour les opprimés, on s'aperçoit vite à contrario, de la détestation du personnel politique et des ambiguïtés dérangeantes sur les banlieues, la religion où il semble difficile à l'auteur, de reconnaître les dangers du communautarisme et son poison qu'il instille chez les plus faibles.

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Ce petit livre est composé de deux parties :
- la première est "un Remix" d'une version d'un texte écrit et chanté en 2006 ;
- la seconde partie contient la version de 2006.


Je ne connaissais pas du tout ce (ces) texte(s), alors la curiosité l'a emporté lorsque j'ai vu ce livre sur les étagères de la médiathèque.
Je regrette simplement de ne pas avoir lu la seconde partie en premier car l'évolution aurait été plus flagrante.

Dans les deux cas, c'est un texte très engagé sur les maux de la société que l'on peut lire. La seconde version est bien plus pessimiste et plus personnelle que la première.
Akhenaton y parle de son dégoût de la télé-réalité et des réseaux sociaux et des traitements biaisés des médias sur les faits de société qui permet de porter aux nues des idiots et qui, même lorsqu'ils interrogent des spécialistes restent très partiels offrant une vision uniforme dérangeante.

On peut être d'accord avec les idées d'Akhenaton, ou pas. Certes, il reste proche de ses idéaux des années 1980 et du gamin des cités qu'il était.
Bien sûr, certains de ses points de vue peuvent être contestés, mais à titre personnel j'ai trouvé que c'était un "soulagement" de lire quelqu'un s'exprimer différemment sur tous ses sujets plutôt que d'entendre les mêmes idées rebattues encore et encore avec de fausses variantes stylistiques.

Ce n'est peut-être pas le texte du siècle mais il a le mérite d'être là. Et, ce qui ne gâche rien, j'ai aimé retrouvé l'intelligence de certains phrasés et jeux sur les sons typiquement IAM.
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Merci à la librairie francophone de franceinter.

A lire et relire, car la force des mots peut "faire rire" et brièvement remonter le moral. C'est comme les deux dernières chansons de Pierre Perret. Mais chut, même lui peut maintenant déranger... Akhénaton écrit:
Comment un peuple si fin a-t-il pu gommer les nuances?

autres extraits:

Notre médecine est à un tournant, fragmentée
Les docteurs fidèles à leur serment d'un côté
De l'autre, ceux que les labos ont transformés
En associés du plus grand cartel du crime organisé

Et je pense à nos enfants, putain, on est dans la merde

Un carnaval consenti, étalé sur le long terme
Un bal masqué où les gamins sont déguisés pareil

J'allume la télé, je vois vociférer un cluster de connards

Écoutés? Pipeau! Considérés? Pipeau!

Et que demain ce seront des larmes qu'on versera, oui

Conclusion perso: malheureusement, je verse déjà des larmes aujourd'hui, et c'est récent.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Le système du capital tiendra
Si les plats posés sur la table ont un partage juste
Capitalisme 2020, c’est Judas qui boit tout le vin,
Mange tout le pain, et Jésus qui l’excuse

De nos jours, on décrie les hypermarchés
Il y a cinquante ans, le peuple a fait leur succès
Et pour tirer les prix, il ont fait de la bouffe « Chio »
Comment les croire, eux et leurs fausses étiquettes « Bio »

Nous sommes responsables de cette situation
On vote, on manifeste, on hait ce qui arrive
On hait ceux qui arrivent, on rame à la dérive
Mais la « révolution » se fait par la consommation

En France, santé, prévention, c’est divorce
Du coup, patient, client, c’est la même chose
L’alimentation, ce n’est pas ce médicament cher
La Sécu sera plus tard la consolation à ton cancer

Combien de fois j’ai parlé, aux docteurs vaniteux
Combien de fois j’ai erré, dans l’hôpital miteux
Combien de fois les miens ont subi la calamité
De lutter pour leur vie en ces lieux privés d’humanité

Notre médecine est à un tournant, fragmentée
Les docteurs fidèles à leur serment d’un côté
De l’autre, ceux que les labos ont transformés
En associés du plus grand cartel du crime organisé
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Finalement conscients qu'ici on n'est que locataires

Tu parles d'une location, regarde un peu ce qu'on en a fait
Quand le vieux fera l'état des lieux, on fera une croix
sur la caution
On aurait dû le rendre comme on nous l'a donné
Clean, sans taches et innocent comme un nouveau-né
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L’ironie de la vie fait qu’à l’instant même
Où mon encre pose les premiers mots de ce poème
J’aurais tant aimé qu’elle puisse l’écouter
Il y a une heure, petite maman, le ciel vient de te rappeler

Sur mon tee-shirt quelques larmes se dessinent
J’ai vu l’abeille, la colombe, Dieu, j’ai vu les signes
Ma mère a voué sa vie aux autres et les autres ont voué leur vie à eux-mêmes
Lui laissant leurs chariots de peines

Ses patrons, hauts fonctionnaires, se demandaient
Comment ils pouvaient stopper les actions de cette petite militante
Ils l’ont assise un an et demi sous une trappe ouverte
D’où tombait sans s’arrêter une pluie d’amiante

Eux ont su dorer leur parapluie
À cinquante ans, maman est tombée dans la maladie
Elle m’a laissé ces quelques mots en héritage
Alors je marche sur le champ d’honneur, pour un combat véritable

C’est l’économie qu’on vante et qu’on canonise
Les forêts se couchent et les animaux agonisent
Devant la télé, chacun veut sauver la Terre
Et ça pleure quand on prend dix euros sur le salaire

Alors le poison est dans l’air, il en tue cinquante mille
Mais c’est plus simple de fixer la peur sur le Covid
Ce qui nous arrive, ce n’est pas étonnant, c’est logique
C’est la course-poursuite, où l’économie tue l’écologie

Je crois toujours en Dieu si tu en doutes mais comme
Ces vers l’expriment, j’ai fini d’avoir foi en l’homme
Faut croire que c’est ainsi, faut croire qu’on le mérite
De la toundra s’évadera la huitième plaie d’Égypte
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Quand est-ce qu'on y arrive, là où le bonheur désaltère
Où le futur se construit sans cris, sans mecs à terre
Ni de centrales en fuite, rien sur le compteur Geiger
Finalement conscients qu'ici on n'est que locataires

Tu parles d'une location, regarde un peu ce qu'on en a fait
Quand le vieux fera l'état des lieux, on fera une croix sur la caution
On aurait dû le rendre comme on nous l'a donné
Clean, sans taches et innocent comme un nouveau-né

Seulement les nôtres meurent de faim en Afrique
Mais y a pas assez de fric pour eux, alors la dalle,
il faudra la tempérer
Des hommes tombent sous les rafales racistes
mais on ne peut rien pour eux
Alors, les balles, faudra les éviter
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Ils veulent que pour les anciens rien n’aille mal
Et dépensent des milliards pour l’atome dans l’arsenal
Les maths remplacent les mots, veulent expliquer les maux
Quand ça les arrange, nos vies sont rangées dans les tableaux
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Videos de Akhenaton (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Akhenaton
Teaser "La faim de leur monde" - Akhenaton - ICONOPOP
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