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EAN : 9782709658683
280 pages
J.-C. Lattès (25/04/2018)
3.5/5   8 notes
Résumé :
Le 24 janvier 2013, en pleine nuit, au large des côtes de Long Island, John Aldridge tombe à l’eau pendant que son associé, Anthony Sosinski, dort dans la cabine de leur bateau, l’Anna Mary. Lorsqu’il sent l’eau glacée qui l’enserre, il comprend qu’il va mourir ici.
« Je commence à me rendre compte qu’il serait facile de me laisser à aller, de me laisser couler. L’idée est presque séduisante. Et puis je songe : Trop de gens m’aiment, hors de question que je... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Témoignage implacable d'une expérience que l'on souhaite ne jamais vivre, « Un homme à la mer » relate l'aventure terrible survenue à John Alridge, alors qu'il partait, en compagnie de son ami d'enfance et collègue de travail Anthony Sosinsky, relever ses casiers de pêches au large des côtes de Long Island. En pleine nuit, John, homme vigoureux et rigoureux, chute à la suite d'un incident, stupide pourrait-on dire, de ces incidents qui font basculer votre destin.

En l'espèce, celui-ci fit basculer John dans le monde des abysses, sans que nul ne s'en aperçoive, ses deux compagnons de bordée étant encore dans les bras de Morphée. S'enclenche alors une véritable lutte -intérieure pour ne pas céder à la panique -et face aux éléments, à l'immensité marine, qui ballote John tel un fétu de paille dans le vent.

Récit prenant parce que vrai, on imagine -et encore est-on loin d'imaginer vraiment, ce qu'a pu ressentir le pêcheur, isolé, au milieu de rien, confronté à tout ce que l'océan peut susciter comme peur : peur de devenir une proie, peur de la crampe aux conséquences fatales, peur de la noyade, issue cohérente et terrible.

Récit enthousiaste aussi, car si John a du solliciter toute sa force de caractère, son intelligence, ses facultés, pour tenter de survivre, l'élan de solidarité que sa famille, ses amis, ses proches, et tous ceux, gens de mer ou de terre, ont manifesté lors de cet accident, cet élan donc, témoigne de la formidable force des communautés humaines, celles qui sont soudées par des liens réels.

On lit donc d'une traite cette histoire, encore une fois vraie, de bout en bout, en ayant à chaque instant à l'esprit que derrière ces feuilles de papier imprimé, se déroule une aventure humaine exceptionnelle, qui interpelle notre mémoire, en pointant le destin malheureux que connurent de si nombreux gens de mer.

Le récit de ce sauvetage incroyable met en abyme le sort de tous ceux que la mer n'a pas rendu, tous ces portés disparus, dont les derniers moments ont du être effroyables, et pour qui nous devons avoir le plus grand respect.
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"Je commence à me rendre compte qu'il
serait facile de me laisser aller, de
me laisser couler.
L'idée est presque séduisante".

Les hélicoptères vrombissent au-dessus de l'Océan, les bateaux se déroutent et s'interpellent par radio pour trouver "une aiguille dans une botte de foin" ou plus exactement "un homme à la mer".

Ce livre se déroule comme un film, on s'y croirait.

Johnny est tombé par dessus-bord et tous se sont unis pour un
sauvetage de grande envergure.

Raconté par son ami marin avec lequel il naviguait, cette histoire vraie se passe au large des côtes de Long Island le 24 juillet 2013.

Récit haletant où la solidarité et l'entr'aide ne sont pas de vains mots dans le domaine maritime.

"L'Océan est votre mère, votre chienne, votre amante
Et nul ne la chevauche impunément ;
Votre survie dépend d'un coup de dés,
Alors inclinez-vous, les gars devant la Reine".

En terminant ce livre, j'ai eu une pensée pour Eric Tabarly ce grand navigateur disparu, alors qu'il était seul sur son bateau.
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Je remercie la masse critique Babelio et les éditions JC Lattès pour m'avoir fait confiance dans la lecture de ce roman très particulier.

Deux copains d'enfance possèdent un petit bateau pour la pêche aux homards. Ils font ça depuis des années, tout est réglé comme du papier à musique entre eux, pas de place à l'imprévu, ils se font entièrement confiance. Et cette nuit du 24 janvier 2013, l'impensable se produit, après un mauvais concours de circonstance, Johnny tombe à l'eau pendant que son ami et leur aide dorment. Ils ne s'en rendent compte que vers 6h le lendemain, le temps de prévenir la Garde Côte et que tous les pêcheurs se précipitent pour essayer de retrouver l'un des leurs.

Une formidable solidarité se met en place, qu'on y croit ou non, qu'il soit vivant ou non, on n'arrêtera pas les recherches sans repêcher son corps. Les deux protagonistes vont nous expliquer leur enfance, leur vie sur les côtes de Long Island en tant que pêcheurs, et tout ce monde qui gravitent dans ce milieu, cette chaleur humaine, cette entraide mais aussi la dure réalité des lois imposées au niveau fédéral pour limiter la pêche intensive de certaines grosses usines et pour le coup la disparition insidieuse des pêcheurs régionaux.

Tout le roman est entrecoupé à la première personne de ce que vit minute après minute Johnny, flottant comme il peut grâce à ses bottes en caoutchouc retournées et pleines d'air. Un mental d'acier, des pensées positives pour ne pas sombrer, et surtout une logique à toute épreuve: que faire pour rester en vie le plus longtemps possible pour qu'on le retrouve. Il va souffrir, aura des moments de désespoir intense mais au final il trouvera une solution la plus sensée pour un pêcheur tel que lui.

En milieu de livre, plusieurs pages de photos prises de nos deux héros, du sauvetage de Johnny et du fameux bateau duquel il est tombé avant et après sa transformation pour que cela ne se reproduise plus.

Un livre qui prend aux tripes, sur lequel on apprend énormément de la vie quotidienne des Coasties, ceux qui sont là pour sauver coûte que coûte les personnes qui sont en danger en mer, qui coordonnent, simulent sur leur logiciel super puissant. Très bien conté, tout se lit de manière fluide.

Enjoy!
Lien : http://saginlibrio.over-blog..
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Ce livre est le témoignage de John Aldridge, un pêcheur tombé de son bateau de pêche en pleine nuit le 24 Juillet 2013 alors que son associé Anthony Sosinski dort. Il nous raconte avec bravoure toutes ces heures passées dans l'eau, à espérer survivre, à tenter de ne pas être effrayé pour ne pas somber.

En parallèle, il nous est expliqué tout ce qui a été mis en place pour retrouver John Aldridge et les témoignages de proches et moins proches, qui nous disent comment ils ont vécu cette journée et ces interminables heures d'angoisse.

Le récit de John Aldridge est haletant, effrayant même quand on tente de s'imaginer à sa place, en train d'essayer de survivre au milieu de l'océan avec rien autour de soi que de l'eau et la probabilité de se faire dévorer vivant par un requin ou tout autre animal aquatique. Il faut vraiment avoir foi en la vie et en les hommes pour rester si longtemps dans l'eau sans se noyer ou sombrer avec des pensées noires. On ne doute pas un seul instant à quel point John Aldridge est un homme brave et courageux.

Pour autant, j'ai trouvé long certains passages, notamment la partie technique et déscriptive de Montauk, de ses habitants, de la pêche... le plus intéressant de ce témoignage restant celui que nous livre John Aldridge ainsi que sa famille et ses amis.
Lien : https://nunuchenomore.blogsp..
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Un très chouette livre ! Il nous raconte l'histoire vraie de ce pêcheur tombé dans l'Atlantique, et de sa survie tout au long de ce périple. On en apprend aussi plus concernant la ville de Montauk et sur la pêche. Un récit prenant, qui donne envie de découvrir la suite.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
— T’es allé aux palourdes aujourd’hui ? demandé-je à Anthony quand il arrive et saute du quai sur le pont de l’Anna Mary.
— Ouais, ce matin.
Il va ramasser des palourdes et des huîtres dès qu’il le peut. Il ne se contente pas de patauger et d’attendre ce qui se présente ; il met des palmes et un masque avec tuba et s’éloigne du rivage pour explorer là où il y a plus de fond, à la recherche des plus beaux spécimens, ceux dont on retire les meilleurs prix. Il fait ça depuis que nous sommes enfants.
— Tu as appelé Bob ou Marie au centre de pisciculture ? me demande-t-il à son tour. Ils sont d’accord pour acheter notre pêche ?
— Tout à fait d’accord.
Nous effectuons les préparatifs avant de prendre la mer pour au moins une trentaine d’heures : nous nous assurons du bon état des casiers, des lignes et du reste du matériel, et attendons que les appâts nous soient livrés. Je vois Anthony se diriger vers l’un des casiers à homards que nous venons de réparer. Il l’examine, apparemment satisfait.
Une bouffée de fumée de cigarette me parvient de la timonerie. Ce doit être Mike Migliaccio, notre homme d’équipage pour cette sortie, comme pour beaucoup d’autres depuis des années.
— Mikey ! je lui crie. Fume dehors, tu veux ? Tu m’intoxiques avec ce truc !
Mike apparaît dans une nuée de fumée. Il a presque tout le temps une Marlboro au bec. C’est une des raisons, si ce n’est la seule, pour laquelle il est avare de ses paroles.
— Hé ! Mike, crie Anthony. Tu crèches toujours chez Gary ?
Les capitaines se plaisent à taquiner les membres de l’équipage, c’est la tradition à bord des bateaux de pêche, et Anthony y sacrifie à son tour.
Mike crache son mégot par-dessus bord.
— Je déménage, dit-il. Trop bordélique, chez lui.
Nous rions, Mike aussi.
L&L arrive avec nos appâts. Ce sont des grossistes de Bayshore, à cent vingt kilomètres d’ici, et ils déposent une centaine de kilos d’alose et de raie congelées dans de grands cartons plats. À nous trois, nous déchargeons les appâts dans une vingtaine de caisses en plastique empilées derrière la timonerie, puis complétons le stock avec des pleins paniers de prises accessoires récupérées auprès d’autres bateaux à quai. Rien n’est gaspillé dans ce métier.
Nous sortons de la darse vers 20 heures, 20 h 30 – une soirée estivale tiède et tranquille, un point de jour s’attarde sur l’horizon. Je suis dans la timonerie et mets le cap sur les locaux de Gosman, une entreprise de gros assez importante pour avoir son propre dock dans le port de Montauk ; nous y ferons une courte halte afin de remplir nos quatre glacières d’un quintal chacune. L’une est destinée à conserver nos provisions pour la durée de notre sortie en mer, les trois autres serviront à maintenir au frais les thons et les coryphènes que nous pêcherons à la traîne en allant d’une rangée de casiers à homards à l’autre. Les glacières sont vite remplies et Anthony ne tarde pas à prendre la barre, pilotant l’Anna Mary au-delà de la jetée à l’extrémité nord du port, et nous voilà longeant la plage vers l’est pour doubler Montauk Point.
Sur le promontoire au-dessus de nous, on voit le monument à la mémoire des pêcheurs disparus en mer de l’East End, l’extrémité est de Long Island, ainsi que le phare de Montauk, représenté sur des tas de cartes postales et d’affiches. Je sens que l’océan devient un peu plus turbulent. Vers 21 heures, nous avons dépassé la pointe et atteint la pleine mer, cap au sud vers nos casiers.
Anthony m’appelle dans la timonerie ; il a appris à la radio qu’un bateau qui pêche plus au sud vient de débarquer mille trois cents kilos de homards chez Gosman. La nouvelle nous semble prometteuse. Nous sommes cependant à huit heures de notre premier chapelet de casiers – tout peut encore arriver.
Il est prévu que je prenne le premier quart, et une longue journée nous attend quand nous serons arrivés aux casiers ; Anthony met donc l’Anna Mary sur pilotage automatique. Mike et lui descendent à leurs couchettes pour dormir et je reste seul dans la timonerie.
Ça ne me dérange pas de rester seul. J’aime ça. L’Anna Mary a parcouru le même trajet tant de fois qu’il est presque capable de le suivre seul, je n’ai donc pas grand-chose à faire. De plus, nous sommes restés à terre deux ou trois jours et je suis toujours content de reprendre la mer. À terre, nous passons généralement notre temps à préparer le bateau pour le prochain appareillage, c’est-à-dire à effectuer un entretien de routine, changer l’huile du moteur, épisser des cordages ou, le plus souvent, réparer des casiers. Nous en avons huit cents et en remontons au moins quatre cents à chaque sortie ; il y a donc toujours quelque chose de cassé et les réparations sont quasiment un travail à plein temps.
Je suis donc toujours ravi de repartir en mer. C’est là que j’ai eu envie d’être depuis que je suis gamin. Pas seulement parce que je voulais devenir pêcheur – je l’ai toujours voulu – mais aussi parce que j’aime être mon propre patron, sans personne sur le dos pour m’ordonner de faire ci ou ça. Anthony ne me dit jamais ce que je dois faire ; nous sommes associés à cinquante-cinquante depuis très longtemps. Et lorsque nous sommes au boulot, occupés à laisser glisser les casiers le long du bastingage ou à remonter nos prises, c’est une opération mécanique – deux paires de mains qui travaillent à l’unisson. Mais, à trois hommes adultes sur un bateau de treize mètres, on est un tantinet à l’étroit. C’est la raison pour laquelle, tandis qu’Anthony et Mike ronflent dans le coqueron avant, moi, dans l’air tiède de l’été et avec la lune presque pleine pour toute compagnie, je suis content d’être seul dans la timonerie. Je me laisse aller en arrière dans le fauteuil fatigué du capitaine – un trône en simili cuir noir rapiécé tant de fois qu’il semble recouvert de chatterton –, pose les pieds sur le tableau de bord, bois une gorgée d’eau à la bouteille posée sur le rebord du hublot voisin et me laisse porter par le mouvement de l’Anna Mary, qui monte et descend sur la légère houle, reliquat de la tempête d’il y a quelques jours. La radio est silencieuse en dehors de l’échange occasionnel de saluts entre deux correspondants qui passent tout de suite à une autre fréquence. Le pâle clair de lune et les feux de l’Anna Mary éclairent la mer calme droit devant. Je me borne à garder à l’œil les jauges et le radar, et à sentir le bateau haleter à sa vitesse de croisière de six nœuds et demi.
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Je flotte toujours, toujours seul, toujours perdu, lorsque le jour se lève soudain.
On appelle ça l'heure dorée, le moment auquel le soleil est si près de l'horizon que sa lumière traverse l'épaisseur de l'atmosphère et nous parvient indirectement, plus rouge et plus douce qu'elle ne le sera plus tard dans la journée.
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Je commence à me rendre compte de combien il serait facile de me laisser aller, de me laisser couler et de me laisser avoir par les homards -leur vengeance ultime. L'idée est presque séduisante, comme une sirène attendant de m'emporter par le fond. Je chasse aussi cette pensée -pas de faiblesse! -et je songe: trop de gens m'aiment. Hors de question que je meure comme ça.
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Les glacières s'immobilisent et, emporté par mon élan, tenant toujours le manche, je bascule à la renverse vers l'arrière du pont, où il n'y a ni bastingage, ni cordage, ni quoi que ce soit pour me retenir ou à quoi m'agripper.
Je ne maîtrise plus rien du tout. Je bascule en arrière une, deux... combien de secondes ? Comme on dit, le temps s'arrête. Les secondes se traînent, comme engluées.
Je savais en tirant sur cette poignée que je faisais une grosse connerie. Je le savais. Je n'ai pas été surpris quand elle s'est cassée, j'ai seulement constaté, comme au ralenti, que je m'étais fourré dans une situation dont je n'allais pas me tirer. Je tends désespérément la main vers le coin arrière du bateau et tente de m'y accrocher. En vain. Mes doigts glissent sur le bois et me voilà dans le vide.
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Je flotte au milieu de l'océan en pleine nuit, et personne au monde ne sait que j'ai disparu. Personne n'est à ma recherche. On ne peut pas être plus seul que ça. On ne peut pas être plus perdu.
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