AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070716203
312 pages
Gallimard (16/05/1989)
5/5   3 notes
Résumé :
«Mon but en écrivant ce roman, déclare Ahmed Ali, a été de décrire une période critique de l'histoire de notre pays, et le déclin de toute une culture : la disparition progressive d'une manière particulière de vivre et de penser, et d'un certain nombre de valeurs que nous ne reverrons jamais.»
C'est, en effet, d'abord à la sombre lumière de la réalité historique qu'il faut lire Crépuscule à Delhi : en ce début du vingtième siècle, entre les années 1910 et 192... >Voir plus
Que lire après Crépuscule à DelhiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Crépuscule à Delhi est un très beau livre, plein de mélancolie, et parfois même de tristesse, et que traversent de temps à autres des moments joyeux.

Ecrit en 1966 et publié en français en 1989 seulement, Crépuscule à Delhi retrace une décennie importante dans l'histoire de l'Inde, les années entre 1910 et 1920 qui ont vu émerger les mouvements qui mèneront à l'indépendance du pays.

A travers l'histoire d'une ancienne et riche famille musulmane de Delhi, et son lent déclin, c'est le déclin de la ville qui nous est conté : la toute fin de l'Inde moghole, qui jette ses derniers feux à travers des fêtes de mariage somptueuses, le poids, de plus en plus lourd, de la puissance anglaise, l'effacement progressif de la culture indienne devant un mode de vie occidental, et la détestation croissante des habitants de la ville envers les Anglais, face à ces changements.

Ahmed Ali, né à Delhi en 1910, arrive merveilleusement à nous transmettre la nostalgie pour ce Delhi dans lequel, si les enfants font - comme aujourd'hui encore - voler leurs cerf-volants, les adultes n'élèvent plus de pigeons pour leur apprendre à effectuer de gracieuses chorégraphies dans le ciel de la ville.

Sa plume nous amène à faire nôtre l'indignation des habitants de Delhi face à la destruction de leur ville par les Anglais qui ont décidé de construire une nouvelle Delhi - la New Delhi d'aujourd'hui - abattant les murailles de la ville (qui pourtant la protégeaient du vent), remplaçant les égouts souterrains de l'époque moghole par des conduits à ciel ouvert (une aberration évidente pour n'importe qui) rasant maisons et vieilles ruelles pour y percer de larges avenues rectilignes.

C'est plein de mélancolie à notre tour que l'on referme Crépuscule à Delhi (dont on se dit qu'il y a là véritablement matière à un superbe film) mais le sourire aux lèvres cependant, tel l'orpailleur qui, dans le flot boueux de productions éditoriales médiocres et de peu d'intérêt, vient de trouver une magnifique pépite.
Commenter  J’apprécie          103
A travers l'histoire d'une famille qui se déchire, Ahmed Ali parle de son ancien pays avec nostalgie. En lisant son roman, on vit l'histoire d'un père de famille mais aussi l'âme d'une ville qui se métamorphose sous le joug des Britanniques. Les mots sont d'une telle beauté que je me baladais en même temps que l'auteur à travers des bruits, des odeurs, des sensations. Je l'accompagnais avec la force de ses mots. Ce livre magnifique gagne à être plus connu. Je n'arriverai pas plus à exprimer ce que j'ai ressenti en lisant ce livre tant il m'a ébloui.
Commenter  J’apprécie          20
Avec "Crépuscule à Delhi", son auteur Ahmed Ali nous transporte dans la ville de Delhi au début du XXème siècle. Les anciens se souviennent encore de Révolte des Cipayes et de la destitution du dernier empereur de l'Inde dont on peut encore croiser au détour d'une ruelle, un ancien prince ou une ancienne princesse devenus mendiants. La nouvelle génération est ballotée entre tradition et nouveauté.
Dans "Crépuscule à Delhi", le lecteur suit Mir Nihal, un homme d'une soixantaine année issue d'une ancienne famille aisée. Mir Nihal est musulman et vit dans un des quartiers musulmans de la Old Delhi. Il assiste impuissant à la destruction du patrimoine de sa ville mais également à l'oubli des traditions. Lutyens détruit sa ville, les anglais le mode de vie, le mouvement pour indépendance prend de l'ampleur et Mir Nihal se meure.
"Crépuscule à Delhi" est un majestueux roman. Il nous dépeint une Delhi aujourd'hui disparue à travers l'histoire d'une famille qui elle-même s'autodétruit.

Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ensuite, tous les hommes et tous les enfants revêtirent leurs beaux habits tout neufs, et ils se dirigèrent vers l'endroit où on allait réciter les prières de l'Eed. Entouré par ses fils et ses petits-fils, Mir Nihal rayonnait de bonheur. Il s'était coiffé d'un turban dont les plis serrés couvraient en partie un de ses yeux. Et avec sa veste en coton très fin, son pantalon bien coupé, ses souliers raffinés et sa majestueuse barbe blanche, il avait une allure superbe. Tandis que les enfants gambadaient autour de lui, on voyait ses joues frémir de plaisir et ses yeux étinceler de joie.
Commenter  J’apprécie          41
On balaya soigneusement la maison, et on recouvrit de draps blancs les banquettes en bois ; on envoya chercher au Bazar un assortiment de friandises, et presque aussitôt après les prières du soir on alluma deux grosses lampes, que l'on plaça de part et d'autre d'un petit tapis étalé sur la banquette principale, avec un traversin juste derrière. On fit brûler de l'encens et de la myrrhe, on remplit d'eau de rose des flacons au long col, et on disposa sur un plat des fleurs de jasmin fraîchement coupées.La fumée odorante s'éleva dans les airs et se mêla au parfum des fleurs; elle remplit la maison de ses effluves sacrés et inspira à chacun un profond sentiment religieux.
Commenter  J’apprécie          31
Quand ils eurent terminé, le serviteur de Nawab Puttan lui apporta son narguilé : l'objet se composait d'un long tuyau flexible, d'un flacon en émail noir et blanc qui contenait l'eau aromatisée, et d'un fourreau en nickel dont le couvercle ajouré s'ornait de chaînettes en argent qui pendaient tout autour. L'extrémité du tuyau était en argent massif, et une guirlande de jasmin fraîchement coupé s'y enroulait. Nawab Puttan se mit à fumer tranquillement, l'air satisfait et heureux.
Commenter  J’apprécie          30
Mais toi qui voyages sur le chemin de l'amour,
Ne t'abandonnes jamais à la lassitude,
Dans le désert, plus le but est lointain,
Plus la joie est intense à l'arrivée.
Commenter  J’apprécie          50
Ce fut le cœur lourd que Mir Nihal rentra chez lui, pénétré du sentiment de la vanité de toutes choses et du caractère éphémère de l'univers. Cependant, immenses sont les ravages causés par le Temps, et personne ne peut rien contre sa puissance indomptable. Les rois meurent, et les dynasties tombent. Des siècles passent, des éternités passent. Mais jamais un sourire ne vient éclairer l'impénétrable visage du Temps.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : indeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Le textile en s'amusant

Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

le nylon
le feutre
le ramie

10 questions
152 lecteurs ont répondu
Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

{* *}