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Ce livre va indiscutablement rester au plus profond de moi. Lire "l'histoire De Bone" assure un moment de cruauté intense. Ce n'est pas tant les scènes de violence qui marquent, même si elles sont dures et qu'on a envie de sortir de notre lecture pour aller casser la g***** à ce beau-père ignoble, mais bien plus la prise de conscience de Bone qu'elle est et sera considérée comme une "bâtarde", qu'elle ne pourra pas accéder à ses rêves.
Le fait que l'auteur Dorothy Allison,refuse la pitié et choisisse un regard haineux , renforce paradoxalement, la souffrance que cette petite fille de 12 ans vit et ressent.
Cette autobiographie est d'une grande force, c'est un cri qui reste parfois enfoui au fond de soi mais qui s'entend et qui ne peut que bouleverser et engendrer non pas de la pitié , ce que Bone redoute, ni du misérabilisme, mais bien de la haine qu'elle arrive à nous transmettre.
C'est un coup de coeur car c'est un roman poignant, qui remue, qui bouscule, bouleverse et qui touche intensément.
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Un énorme coup de coeur que cette Histoire de Bone. Récit autobiographique qui parle d'enfance et des blessures liées à la maltraitance et à l'inceste. Mais pas seulement.
C'est aussi une peinture sociale terriblement émouvante.
Dorothy Allison tout en exorcisant les fantômes de son passé nous parle d'une population aux prises avec la misère, le chômage, l'alcool et une forme sournoise de désespoir. Vous l'aurez compris, c'est une oeuvre noire mais pour autant pas de misérabilisme dégoulinant.
Parce qu'il y est aussi question d'amour. Parce que la famille est au centre de ce roman et apparaît comme le pilier qui empêche que tout ne s'écroule malgré la violence et la pauvreté.
Il y est question d'une autre richesse que celle donnée par l'argent ou le confort.
Et c'est auprès de cette famille que Bone trouvera refuge parfois, le temps d'une pause dans l'horreur d'une enfance abîmée, devenant jour après jour un foyer de haine.
Durant la lecture on a souvent le sentiment que l'auteur, le temps d'un livre est redevenue une petite fille. Elle nourrit son récit de ses souvenirs, parfois anecdotiques, jamais ennuyeux.
Les mots sont forts et l'écriture d'une puissance inouïe, un maelstrom de sentiments qui s'entrechoquent et nous emportent dans leur sillage.
Oui, mais voila, nous on peut tourner la page. Nous on peut ouvrir un autre livre. Et l'on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'il est advenu de toute cette haine née de la peur, de la peine et de la solitude. de cette petite fille, pas tout à fait comme les autres qui nous a raconté son histoire avec tant de sincérité.
On tourne donc la dernière page, partagé entre le regret et le soulagement. Avec la certitude qu'on y repensera plus d'une fois, à ce destin accidenté, à cette enfance toute en fureur, à ce livre ravageur qui est allé jusqu'au plus intime de nous-même à force d'empathie et de colère.

Pour ma part, je le sais, il va revenir de temps à autre, au détour d'une image, d'une odeur, d'un mot.
Il m'habite et me nourris. La dernière page n'est pas totalement tournée....
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Une enfance dévastée.
Dans les années 50, Ruth Anne, alias Bone en raison de sa maigreur, née de père inconnu, grandit avec sa petite soeur Reese, sa mère et ses oncles et tantes en Caroline du Sud : une famille pauvre dans un milieu déshérité et sans espoir, rongé par la misère. Plus bas dans l'échelle sociale, plus bas que Bone, l'enfant illégitime, il n'y a que les « negros ». Lorsque sa mère épouse Glen, c'est l'espoir d'un avenir meilleur pour Bone mais c'est compter sans la malédiction de la violence : à 12 ans, la vie De Bone est déjà dévastée par la pauvreté, la méchanceté, la violence et le viol, malgré une mère aimante mais défaillante, incapable de la protéger.
La révolte et la haine au coeur, Bone se débat pour grandir, lutte contre elle-même, aime, crie, souffre
Dans ce Sud bien loin du rêve américain et de ses clichés, Dorothy Allison, dans un récit largement autobiographique, exorcise grâce à l'écriture une enfance effroyable marquée par la violence et la pauvreté et signe un livre terrible qui cependant ne verse jamais dans l'apitoiement...
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Bone, une bâtarde né en Caroline du Sud.
Bone, une jeune fille prédestinée à flâner sur la terrasse de la maison familiale, à cancaner avec les figures matriarcales, au milieu des champs et de la poussière, au parfum des blés et des tartes aux myrtilles. Pourtant...
Bone, un visage empli de tristesse et de haine.

Elle se souvient et se raconte, Ruth Anne Boatwright. de son enfance et de sa famille se dresse le portrait de la misère rurale de Caroline du Sud, de la violence du moment, et des sombres espoirs d'un monde trop brutal pour une jeune fille. Surtout, elle nous parle de sa maman qu'elle chérissait plus que tout, mais aussi de son beau-père à qui elle éprouve un sentiment farouchement haineux.

Plus qu'un roman autobiographique, Bone, la naissance et l'histoire d'une poussiéreuse bâtarde, apparaît comme un travail de thérapie visant à exorciser son passé douloureux. Coup de poing dans la gueule, uppercut dans l'estomac. Dorothy Allison raconte sa vie dans ce climat familial tendu, livre ses aspirations de petite fille au milieu des siens, nous parle de son enfance, de sa misère et de son désespoir, elle, considérée comme une bâtarde, tout en bas de l'échelle sociale, ne valant pas mieux que la racaille (en dessous d'elle, il n'y a que les négros ; mentalités sudistes des années 50).

Très jeune, elle a déjà la haine. La haine d'être née sans père, la haine d'avoir un beau-père qui la hait et la bat. Dans ce roman, elle se souvient de l'amour pour sa mère mais aussi du désespoir et de la folie destructive d'un tel beau-père. Elle arrivera à survivre, certes, puisqu'elle arrive à nous en parler, mais dans quel état, pour avoir vécu une enfance dans un monde de tabous et d'inceste, de violence et de brutalité gratuite et insoutenable.

De la pitié, je crois qu'elle n'en veut pas, surtout maintenant qu'elle écrit et qu'elle n'est plus la petite bâtarde de Caroline du Sud. Elle s'est échappée de ce monde surtout grâce aux livres, à la littérature et aussi à la musique de Johnny Cash et June Carter qu'elle a secrètement rêvée d'imiter...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Comment ne pas être touchée par une histoire qui dépeint une enfance broyée par la violence d'un beau père et l'incapacité d'une mère à l'en protéger ? Celle de Bone est d'autant plus poignante que le lecteur sait qu'il s'agit de l'enfance de l'auteure. Dans une Amérique de pauvreté, prisonnière de ses préjugés, de son racisme,ses jalousies, Bone petite " bâtarde" au grand désespoir de sa maman, grandit dans une famille qui, malgré les multiples problèmes, aurait pu être riche de ses différences et chaleureuse par la personnalité bien trempée des tantes,grand mère, oncles tous bienveillants et aimants . Seulement sa maman, après deux amours malheureux se laisse tomber dans les filets de Glen qui l'épouse en lui promettant de l'aimer,elle et ses deux filles,plus qu'elle ne peut l'imaginer...cet homme est lui même ravagé par le regard négatif de son père qui lui renvoit sans cesse qu'il ne vaut rien. Il accumule une rancoeur,une haine qui trouveront un exutoire avec Bone. Vivant alors dans le secret et la honte " je vivais dans un monde de honte. Je cachais mes bleus comme s'ils étaient là preuve des crimes que j'avais commis"; elle va s'efforcer de se couper de ses émotions, se réfugiant un temps dans la quête d'un idéal salvateur qu'elle pense avoir trouvé dans la religion et le gospel. Cependant, la violence de plus en plus forte qu'elle doit affronter, finit par la convaincre qu'elle ne vaut rien, qu'elle n'est rien! Dès lors qu'attendre d'un monde dans lequel la personne la plus aimée vous a tourné le dos?
Bien que le décors soit différent ce roman m'a beaucoup rappelé la trilogie Tora de la norvégienne Wassmo Herbjorg que j'avais également beaucoup aimée. Ces deux ouvrages m'ont provoqué de la colère, l'envie de débarquer dans le monde de ces fillettes pour casser la g..... à ces hommes ignobles!
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Bone, je ne t'oublierai pas.
Ce roman est une merveille de justesse et de profondeur, un peu dans la lignée de « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur « .On est aussi dans le Sud de l'Amerique profonde et c'est une petite fille attentive, sensible, forte, intelligente mais en colère qui raconte son enfance au sein d'une famille non seulement déshéritée mais aussi totalement déglinguée et cette enfance là est fracassée. Bone vit au milieu de gens endurcis, violents, alcooliques mais aussi solidaires et aimant, et finalement ce roman est un espoir au moins pour elle.
Le talent de l'auteure dont le récit est en partie autobiographie est d'avoir su choisir les mots et le ton pour décrire les émotions. Tout est tellement vivant que ça en devient visuel. On pourrait en faire un grand film.
A noter que le photo de la petite fille sur la couverture est la même que celle sur la couverture du roman « Le bruit et la fureur «  de William Faulkner. Ce roman pourrait d'ailleurs avoir ce titre. Je vous engage à le lire.
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Bastard Out Of Carolina
Traduction : Michèle Valencia

J'avais ce livre sous le coude depuis près de quatre ans et je ne me décidais pas à le lire. Bien que j'achète régulièrement des ouvrages traitant de l'inceste, il me faut parfois bien du temps pour "passer à l'acte" et les lire.
"Histoire de Bone" a en effet pour pivot les violences incestueuses que lui fait subir son beau-père, Glenn Waddell, un bon à rien que sa mère a épousé non sans méfiance, après qu'il lui eût fait la cour pendant près de deux ans mais dont elle a fini, hélas ! par tomber éperdument amoureuse, corps et âme.
La petite Ruth, surnommée "Bone" en raison de la finesse de sa morphologie, est née alors que sa mère avait tout juste seize ans. de son père, on ne sait pratiquement rien, si ce n'est qu'il était marié. Dans cette Caroline du Sud qui émerge à peine de la Seconde guerre mondiale, le statut de bâtarde n'est guère enviable mais, heureusement pour Bone, elle est entourée par la chaleur et l'affection de ses innombrables tantes et oncles maternels.
Bone a une soeur, Reese, née de l'union légitime de sa mère avec Lyle, un ouvrier agricole qui est mort dans un accident stupide.
Quand paraît pour la première fois l'ombre de Glenn Waddell, Bone et sa soeur n'ont pas vraiment d'a priori. Il leur semble aimer passionnément leur mère - et c'est sans doute vrai - et fait du mieux qu'il peut pour leur manifester, à elles eussi, un minimum d'affection.
Mais le jour même où sa mère accouchera du fils mort-né de Glenn, Bone comprendra tout son malheur ...
Il n'y a, dans ce roman qui dépeint à la fois une perversion sexuelle plus fréquente qu'on ne le croit et la pauvreté d'un certain milieu paysan, aucune volonté de mélodrame. Tout y est brut et carré, magnifié par cette haine douloureuse qui, tant d'années après, déchire encore l'auteur. Car, même après le viol de sa fille, la mère accepte de suivre Glenn qui, peu soucieux des foudres de la justice, quitte l'Etat ...
Dans des conditions pareilles, peut-on pardonner ? Au violeur, non, car - et la photographie de l'auteur vous le prouvera aisément - la chair demeure à jamais marquée. A la mère, alors ? ... Dans cette histoire, la mère se contente au début de laisser Glenn "corriger" son aînée et elle ne semble pas comprendre qu'il prend un plaisir purement sexuel à ce qu'il se passe entre l'enfant et lui derrière la porte fermée de la salle-de-bains. Certes, elle soigne ensuite l'enfant et l'on peut croire qu'elle aime sa fille ...
Mais ...
Dans ces histoires-là, il y a toujours un "mais."
Quand on aime vraiment son enfant, on ne laisse pas une brute se venger sur lui des déceptions que lui cause, entre autres exemples, sa recherche d'un emploi. Puis, quand ces "corrections" deviennent quasi quotidiennes, on a l'honnêteté de se poser des questions. Enfin, quels que soient les sentiments que l'on éprouve envers la brute en question, on se doit de mettre ses enfants à l'abri. C'est ce que finira par faire d'ailleurs la mère De Bone mais seulement quand le viol sera devenu effectif - en d'autres fermes, quand elle ne pourra plus se voiler la face ou la détourner ... Sa fille a alors treize ans : sa destinée est scellée ; pour elle, qui doit déjà vivre avec la "tache" de la bâtardise, il est trop tard.
Je doute fort que Dorothy Allison ait pardonné à sa mère. Mais le pire, c'est que je doute tout autant qu'elle soit parvenu à éteindre en elle tout amour filial et que je sais que cette toute petite braise doit cohabiter avec un maelstöm de haine pratiquement ingérable.
Sauf par l'écriture qui, en pareilles circonstances, mérite plus que jamais son titre de "don des dieux." ;o)
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Bone, petite fille d'une douzaine d'année, nous raconte son enfance au sein d'une famille très pauvre de Caroline du Sud: sa mère, très jeune femme qui se bat sans cesse pour survivre, essuyant tous les coups du sort, ses tantes et oncles plus déjantés les uns que les autres, la misère, l'alcoolisme…Un quotidien fait de violence, de rage, de souffrance mais aussi d'humour ravageur et d'amour, beaucoup d'amour.
Très beau roman, qui bouleverse et qu'on n'oublie pas. J'y ai personnellement retrouvé l'ambiance des romans de Pat Conroy, et dans le personnage De Bone, un peu de la jeune Frankie Addams de Carson McCullers. Magnifique.
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Un roman autobiographique qui sent la pauvreté, l'alcool, la violence et le désespoir. Des odeurs qui collent à la peau de ces blancs qui savent qu'il n y a rien au bout du chemin, ceux qui pr la plupart n'ont plus d'illusions.

Et puis il y a cette petite fille, illegitime. Bone, qui va espèrer, aimer, haïr, chercher, encaisser, découvrir, souffrir, grandir ... Pourtant, même si son histoire est "noire de crasse", on est loin de la pitié dégoulinante parce qu'il y a cet amour, cette famille sur qui Bone pourra s'appuyer, de temps en temps. Ces oncles, tantes, cousins ... alors même si ils sont loin d'etre parfaits ils meritent 1000x le nom de Famille.

Qd on referme ce livre on se demande comment Bone/Dorothy a fait pour se (re)construire mais surtout si elle a pu pardonner à sa mère ... Moi pas !
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L'histoire
Récit d'une enfance ravagée, L'Histoire de Bone met en scène ces petits Blancs paumés du sud des États-Unis "à qui on a appris à être fiers de ne pas être noirs et à avoir honte d'être pauvres". Bone, la malingre, est née de père inconnu sur le bord d'une route de Caroline du Sud le jour où sa mère, âgée de quinze ans et enceinte de huit mois, a été éjectée d'une vieille Chevrolet où s'était entassée toute la famille joyeusement éméchée. Difficile de se remettre d'un tel départ dans la vie ! Bone, la bâtarde, est constamment en butte aux moqueries et aux humiliations. Plus tard, elle tombe sous la coupe d'un beau-père qui fera d'elle son souffre-douleur.

Mon avis :
Récit très autobiographique, ce roman ne peut pas vous laisser indifférent. Il est de ces livres où même les dernières pages lues, vous ne pouvez qu'y penser. Et comme je le disais dans une des discussions, la couverture n'a pas arrangé les choses. (souvent dans la journée, je pensais à cette petite fille, le regard blessé, et qui veut s'en sortir par tous les moyens).
Et pourtant malgré l'enfance et le début d'adolescence plus que douloureux, De Bone (de son nom véritable Ruth Anne, mais elle a toujours été appelée Bone du fait de sa petite corpulence, bébé), le désespoir et la violence auxquelles Bone pourrait si souvent s'abandonner , on ne la prend jamais en pitié, et on n'applaudit devant ce qu'on pense que'elle est devenue. Je pense que l'amour de sa famille (qui ne comprend malheureusement pas tout le monde) n'y est pas étranger.
Quant à sa mère, je pense que son comportement est difficilement explicable et par contre m'a donné froid dans le dos. J'ai tenté de l'analyser et de me l'expliquer, (je ne peux pas trop en dire), mais non, en tant que maman qui se respecte, je ne comprends pas !!!
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