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EAN : 9782874893995
Weyrich (26/10/2016)
4.07/5   7 notes
Résumé :
«Chaque fois qu’on était de corvée, il fallait se raidir contre la tentation terrible qui crispait les entrailles et faisait grincer les mâchoires dans un effréné besoin de mastication. Fuir et manger !
L’homme qui venait de s’éclipser dans les ténèbres n’avait fait que réaliser cela. Mais nous n’avions pas l’humeur disposée aux considérations indulgentes. Deux pains manquaient : le fait se dressait dans sa brutalité, nous menaçant d’un rationneme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Trois mois durant la première guerre, Francis André, un paysan belge, a été enrôlé pour un travail obligatoire. Maintenu dans un camp en Allemagne, il relate sa privation de liberté due à son refus du travail forcé.

Brisé par la faim, le froid et la maladie, il décrit ses conditions de vie puis d'hospitalisation. Il dépeint un dénuement implacable avec une écriture singulière. La mort de ses camarades et les effets de la dysenterie donnent ainsi lieu à des paragraphes incomparables.

Ce récit a été publié initialement en 1931. le style est intemporel, la narration est un regain dont on se plait à relire des passages pour en apprécier la grâce.

Ce petit opus, fin comme une couverture de survie, est chaud comme un concentré de verve poétique.
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Merci d'abord à Babelio et aux éditions Weyrich de m'avoir permis de lire ce livre suite à une opération Masse Critique.

Dans ce récit, Francis André raconte sa déportation lors de la première Guerre Mondiale. Simple paysan belge, adolescent, il va être mis dans un train avec d'autres hommes du village et envoyé en Allemagne pour… Pour quoi justement ?

Quel récit terrifiant sur la guerre… Car dans cet ouvrage, on ne voit pas les batailles, les coups de feu. Seuls les canons sont devinés au loin, comme un grondement de tonneree. Et pourtant, que de souffrance et de misère humaines ! Enfermés dans un camp, dans des cabanes soumises au froid glacial de l'hiver, les déportés essaient de survivre. Pourquoi sont-ils là ? Ce n'est pas très clair. Les Allemands cherchent des hommes pour travailler. Les feraient-ils mourir de faim pour qu'ils deviennent volontaires ?

Francis André raconte sa souffrance, mais surtout les souffrances de tous. Pas de misérabilisme. C'est à peine si l'auteur ne se plaint de sa condition. Pas d'individualisme non plus : chaque personne fait partie du groupe. On découvre la faim, le froid, la dysenterie… Jusqu'à la délivrance et la prise de conscience que, pendant ces mois passés là-bas, leur humanité s'est évanouie…

C'est un ouvrage fort en tant que témoignage, avec un style d'écriture agréable qui lorgne vers la poésie lorsque c'est nécessaire. Il se dévore d'autant plus que la faim des déportés devient insoutenable. On déborde d'empathie envers ses hommes qui essaient de survivre et de garder leur humanité. Un très beau livre. À lire d'urgence pour ceux qui s'intéresse au sujet.
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Récit touchant qui relate les conditions d'arrivée et de survie à l'intérieur du camp de déportation allemand de Cassel, durant la Grande Guerre. La période est vécue par un jeune bûcheron et plusieurs de ses compagnons. Certains auront la chance de quitter vivant ce qui s'avère être un enfer.
On y découvre des conditions de survie terribles où la faim et la maladie sont les souffrances quotidiennes des internés. le lecteur devient le témoin de l'évolution du comportement de ces hommes soumis à des conditions extrêmes et de la lente dégradation de leur existence.
Texte court (133 pages) qui se lit d'une traite. Les descriptions et les métaphores laisseraient presque une impression de poésie si le sujet traité n'était pas aussi dramatique. A souligner, la note d'espoir qui vient éclairer la fin du roman et apporter une leçon de vie.
L'ensemble fait de l'ouvrage un écrit marquant et intéressant qui permet de lever le voile sur un aspect peut-être méconnu voire ignoré de l'Histoire.
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Ce roman raconte, avec des mots très simples, l'expérience douloureuse de l'auteur, déporté en Allemagne durant la première guerre mondiale. Au-delà du vécu individuel, ce témoignage participe à l'histoire universelle de la résistance à l'oppression et de la fraternité dans l'adversité.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La lumière du jour avait de la peine à se dégager, à se répandre. C'était moins une aube qu'un crépuscule. Depuis de nombreux jours déjà, le soleil s'était muré, encaverné dans le crâne opaque du ciel, derrière ce grand visage convulsé.
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Comme nous débouchions sur un carré qu'assiégeait âprement la bise, il se fit autour de nous une émanation de fantômes. Collées aux vitres maculées d'ombre, des faces livides surgirent avec leurs yeux ardents fixés sur nous. Des hommes apparurent sur le seuil des portes et se mirent à marcher à nos côtés. Les soldats les rudoyaient. C'étaient des civils comme nous. Ils étaient maigres et pâles comme des gens qui sont malades ou qui ont beaucoup souffert. Auprès de nous, les paysans fraîchement déracinés de la robuste terre, ils ressemblaient à des bouleaux dépouillés et grelottants devant des chênes.
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