Merci d'abord à Babelio et aux éditions Weyrich de m'avoir permis de lire ce livre suite à une opération Masse Critique.
Dans ce récit,
Francis André raconte sa déportation lors de la première Guerre Mondiale. Simple paysan belge, adolescent, il va être mis dans un train avec d'autres hommes du village et envoyé en Allemagne pour… Pour quoi justement ?
Quel récit terrifiant sur la guerre… Car dans cet ouvrage, on ne voit pas les batailles, les coups de feu. Seuls les canons sont devinés au loin, comme un grondement de tonneree. Et pourtant, que de souffrance et de misère humaines ! Enfermés dans un camp, dans des cabanes soumises au froid glacial de l'hiver, les déportés essaient de survivre. Pourquoi sont-ils là ? Ce n'est pas très clair. Les Allemands cherchent des hommes pour travailler. Les feraient-ils mourir de faim pour qu'ils deviennent volontaires ?
Francis André raconte sa souffrance, mais surtout les souffrances de tous. Pas de misérabilisme. C'est à peine si l'auteur ne se plaint de sa condition. Pas d'individualisme non plus : chaque personne fait partie du groupe. On découvre la faim, le froid, la dysenterie… Jusqu'à la délivrance et la prise de conscience que, pendant ces mois passés là-bas, leur humanité s'est évanouie…
C'est un ouvrage fort en tant que témoignage, avec un style d'écriture agréable qui lorgne vers la poésie lorsque c'est nécessaire. Il se dévore d'autant plus que la faim des déportés devient insoutenable. On déborde d'empathie envers ses hommes qui essaient de survivre et de garder leur humanité. Un très beau livre. À lire d'urgence pour ceux qui s'intéresse au sujet.