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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si elle a fréquenté les grands leaders de la cause noire, Malcom X et Martin Luther King, dont elle a dressé un portrait pas toujours conforme aux idées répandues, et que son engagement dans la vie artistique, en tant qu'écrivain et actrice, lui a fait rencontrer des figures emblématiques de la scène newyorkaise, comme Billie Holiday ou James Baldwin, Maya Angelou est restée elle-même, fidèle à ses exigences de liberté et à ses convictions, toujours tournée vers la défense des droits des Noirs, une lutte commencée dans les années 60 aux Etats-Unis qui la mènera loin de chez elle, jusqu'en Egypte et en Afrique.

Tant que je serai noire est le témoignage, intime et passionnant, d'une époque essentielle pour la liberté des Noirs, un combat pour l'égalité de leurs droits qui n'est pas fini aujourd'hui, rapporté par une femme qui, quant à elle, aura toujours su rester libre.

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A lire ! A lire ! A lire !

Peut être q'un jour je lirais les autres livres de l'auteure... mais peur d'être déçue après une si bonne lecture :-)
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Chronique à venir



Figure emblématique de l'histoire des États-Unis, Maya Angelou s'est engagée corps et âme dans le xxe siècle américain. Tant que je serai noire débute en 1957 lorsque, décidée à devenir écrivain, elle part avec son fils, Guy, pour rejoindre Harlem, épicentre de l'activité intellectuelle des Noirs américains. Elle participe aux bouleversements de l'époque et rencontre des artistes comme Billie Holiday et James Baldwin, et les leaders du mouvement des droits civiques, Malcolm X et Martin Luther King. Enfin, conquise par Vusumzi Make, qui se bat pour la liberté des Noirs d'Afrique du Sud, elle part vivre en Afrique, théâtre des luttes anticolonialistes, où elle devient journaliste. Ce récit autobiographique dessine le portrait d'une femme exceptionnelle qui a intégré, jusqu'au coeur de sa vie intime, une véritable révolution mondiale, culturelle et politique.
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Toutes les autobiographies ne sont pas passionnantes, et capables de faire ressentir le pouls d'une époque, mais la figure de Maya Angelou, combattante pour les droits civiques, femme forte, indépendante, transparaît à travers chaque ligne du récit.
C'est la force de ce livre, raconter des années de bouleversements sociaux de l'intérieur, les heures de doute, les ambivalences également: les femmes, actrices de la lutte, s'émancipent mais restent des épouses, des mères de famille dont le rôle n'est pas souvent remis en question. Une très belle découverte pour moi!
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Quelle femme exceptionnelle !

Avec ce témoignage captivant, quatrième volet de l'autobiographie de Maya Angelou, je suis enfin allée à la rencontre de cette «grande» dame au sens propre comme au figuré d'ailleurs.

Lorsque s'ouvre ce récit, nous la retrouvons en Californie en 1957, fraîchement rentrée d'une tournée européenne en tant que chanteuse.

Maya Angelou élève seule son fils Guy et tente de subvenir à leurs besoins tout en défendant ses convictions.

Militante fervente pour les droits civiques aux Etats-Unis, cette afro-américaine possède plus d'une corde à son arc. Comédienne, chanteuse, journaliste ou encore coordinatrice de l'organisation de Martin Luther King, j'ai découvert au fil des pages une femme au fort tempérament, audacieuse et inspirante.

De New York au Caire, on suit au travers de ses anecdotes son parcours hors du commun qui l'amènent notamment à fréquenter Billie Holiday, James Baldwin ou encore Malcolm X.

Sa prose fluide et vive, ponctuée de touches d'humour, nous conte son combat pour l'égalité des droits des Noirs mais aussi son rôle de mère célibataire ainsi que les échecs de ses relations amoureuses. Mais, c'est également toute une époque qu'elle fait revivre au travers de ses lignes, notamment l'effervescence qui a agité Harlem durant cette période.

Une lecture passionnante qui m'a donné envie de découvrir les autres pans de son incroyable existence.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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《Tant que je serais noire et que leur derrière pencherait vers le sol, jamais je ne reverrais ces fumiers prétentieux》: cette pensée de Miss Angelou donne le ton de ce livre, en plus de lui donner son titre français.
En version originale The Heart of a Woman exprime bien mieux ce que l'autrice a voulu transmettre dans ce 4e des 7 volumes de son autobiographie. En retraçant la vie de cette Noire américaine, trentenaire, actrice, chanteuse, écrivaine, mère et célibataire, qu'elle a été, elle montre de quoi son coeur de femme est capable.
Du coeur, elle en a pour aimer son fils adolescent, pour aimer ses amies, ses soutiens ; elle en a pour admirer les grandes figures de la chanson, de la littérature, mais surtout, celles de la défense des droits civiques. Enfin, son coeur, elle y trouve aussi de la place pour les hommes : initialement satisfaite de son célibat, elle lie ensuite, tête baissée, son destin à ceux de deux personnages successifs (un beauf sans ambition puis un activiste sud-africain exilé), dont l'attitude rend ces 2 unions... étonnantes.
Mais le coeur représente aussi le courage ; et Miss Angelou n'en manque pas. Pour mener sa barque, sur le plan professionnel, familial et sentimental, ou encore pour s'investir elle aussi dans la défense des droits civiques, elle montre une belle détermination et un fort esprit d'indépendance (d'où mon étonnement à propos des hommes qu'elle choisit).
Enfin, ce coeur, c'est aussi l'organe qui encaisse les blessures infligées par un pays raciste et qui s'accélère à chaque joie, suscitée par son fils, ses amies ou ses succès dans la lutte contre les injustices. Et c'est ce coeur, également, qui se serre à chaque échec et à chaque trahison.
C'est donc bien le coeur de Maya Angelou qu'on sent battre au centre de ce livre ; et pourtant cette oeuvre ne paraît pas égocentrée ; car chaque battement nous approche un peu plus de la réalité de l'Amérique noire des années 50-60, difficile à saisir pour qui n'a pas vécu dans ces conditions. La ségrégation, le mépris des Blancs, l'activisme des Noirs, le bouillonnement artistique, les références aux ancêtres esclaves, les liens avec l'Afrique, fantasmés, renforcés ou rejetés, la place des femmes et la vision dominatrice que les hommes en ont, l'autrice nous les montre de l'intérieur. Et elle nous invite à croiser Billie Holiday, Martin Luther King, Malcolm X, James Baldwin et tant d'autres hommes et femmes qui écrivent, chantent ou font de la politique et illustrent les multiples facettes de ce monde en mouvement.
Le rythme du récit est enlevé, parfois même tourbillonnant, l'ironie est fréquente, l'émotion également et, point encore plus remarquable, une certaine objectivité ressort clairement du texte : engagée auprès de M.L. King, chantre de la non-violence, l'autrice présente sans la juger la ligne plus agressive suivie par Malcolm X ; sur son cas personnel, elle applique le même point de vue un peu distant, une sorte de recul journalistique, décrivant froidement les occasions où elle se fait menée en bateau, voire humiliée, par l'un des hommes de sa vie.
En conclusion, c'est une lecture riche et très instructive, qui ouvre autant vers l'histoire et la géopolitique de cette époque que vers le coeur d'une personnalité extraordinaire.
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Après ma découverte de l'auteur par son récit autobiographique Rassemblez-vous en mon nom, j'ai voulu poursuivre la route avec Maya Angelou. Dans le livre précédent, on suivait les premiers pas de l'auteur dans sa vie d'adulte, avec son bébé, Guy. Je l'ai retrouvée quelques années plus tard, à New York, dans le quartier de Harlem, où elle s'engage dans le milieu artistique et culturel new yorkais. On la suit de la Californie à Chicago, puis à New York, qu'elle rejoint pour l'effervescence intellectuelle, pour écrire et prendre une place au coeur des évènements et du mouvement des droits civiques.

J'ai retrouvé dans ce récit la femme que j'avais découverte au début des années 1950 : une femme dynamique et débrouillarde, qui veut vivre les évènements de l'époque, être au coeur des discussions et des combats. Comme quelques années auparavant, j'ai trouvé qu'elle bénéficiait d'une chance insolente, lui permettant de se trouver toujours au bon endroit, dans les bons réseaux, avec les bonnes personnes. Depuis que j'ai découvert cette femme, je me demande toujours comment elle a pu ainsi se trouver sur le devant de la scène. Elle n'est pas issue d'une famille aisée, elle n'a pas de relations familiales... elle est femme et noire... et pourtant, elle finit toujours par côtoyer les personnes qui comptent à son époque, celles qui font bouger le monde. Il en sera ainsi avec Martin Luther King. Pour soutenir sa cause, elle réunit des artistes et compose un spectacle, le cabaret de la liberté. Son énergie et ses compétences d'organisatrice lui permettent d'accéder à la direction de la section new-yorkaise de la Conférence du leadership chrétien du Sud (SCLC), mouvement fondé par Martin Luther King.

Au gré de ses rencontres, des déjeuners et soirées politiques, elle rencontre le militant sud-africain Vusumzi Make, dit « Vus », compagnon de lutte de Nelson Mandela. La défense de la cause des noirs en Amérique rencontre à l'époque les souhaits d'indépendance de l'Afrique. Maya Angelou et Vusumzi Make s'installent ensemble. Ce sera désormais Maya Make. de cette époque, et de celle qui suivra quand elle rejoindra son époux en Afrique, Maya Angelou nous parle des combats pour la cause des Noirs, qu'ils soient américains ou africains. Mais comme dans son premier livre, je trouve que finalement le sujet est surtout la place des femmes dans une société dominée par les hommes. Je trouve qu'elle nous montre à merveille l'injustice criante de ces femmes qui ne sont rien d'autre que les épouses de leur mari, chargées d'entretenir la maison, de faire de belles réceptions et de donner une bonne image en société. Comme dans Rassemblez-vous en mon nom, elle ne donne jamais l'impression que ce soit le sujet de son livre. Et pourtant, c'est omniprésent même si elle nous parle surtout de la place des Noirs dans les sociétés de l'époque. Elle le présente un peu en toile de fond, or, pour moi, c'est central dans son histoire et son parcours. Je la vois plus Femme, avec ce que cela induit, que Noire. Mais sans doute est-ce une question d'époque...

L'angle de vue change un peu en toute fin de récit, quand Maya Angelou quitte son époux alors qu'ils résident au Caire et part au Ghana avec l'espoir d'offrir les meilleures universités africaines à son fils Guy. C'est pourquoi je compte bien continuer à découvrir le parcours de cette figure incontournable de l'Amérique du XXème siècle. Je n'ai toujours pas perçu pourquoi elle avait une telle notoriété dans son pays, mais je sens qu'avec ce passage en Afrique et, surtout, son nouveau départ au Ghana, je vais pouvoir comprendre comment elle a pu devenir, pour Michelle Obama ou Oprah Winfrey, une référence et, pour l'Amérique, une figure nationale.

J'ai trouvé quelques longueurs dans ce récit, quand qu'il fait référence à des artistes, personnages politiques ou à des évènements que je ne connais pas. Sans doute devrais-je lire James Baldwin... Mais malgré tout, j'ai beaucoup aimé le ton simple et sincère qu'elle emploie pour raconter son histoire. J'ai hâte de découvrir les nouvelles étapes du parcours de Maya Angelou, de son combat de femme, de mère, Noire américaine.
Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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Le titre choisi par les traducteurs du récit autobiographique de Maya Angelou me plaît tellement que je ne vois pas l'intérêt de chercher une autre formule pour intituler ce billet !
Le titre anglais est The heart of a woman, mais l'autre formule rend parfaitement compte de la barrière que la ségrégation place entre Blancs et Noirs dans l'Amérique des années 50-60, ainsi que de la force de la narratrice, de son désir de faire changer les choses.
Lorsque le récit commence, Maya Angelou est une jeune chanteuse de jazz, mère d'un fils qu'elle a eu à 17 ans et c'est avec terreur qu'elle rejoint sa mère dans un hôtel dans lequel les Noirs viennent juste d'avoir le droit de louer une chambre. Les regards des Blancs lui paraissent insistants, lui donnent envie de fuir.
La suite narre le parcours d'une femme qui peu à peu s'affirme, s'engageant aux côtés de Matin Luther King puis épousant un temps la cause de Vusumzi Make, combattant pour la liberté et les droits des Noirs d'Afrique du Sud.
Son récit nous conduit de la Californie à New York puis au Caire où Maya Angelou suit son compagnon Vusumzi Make. Si la première partie du livre nous révélait les tensions raciales en Amérique (me revient particulièrement en mémoire la méfiance de la narratrice à l'égard des Blancs même acquis à la cause Noire, ce sentiment qu'ils ne peuvent envisager la vie de la même façon, et effectivement se révèle toujours sous l'ouverture d'esprit l'empreinte des préjugés), la deuxième partie confronte assez douloureusement la narratrice afro-américaine à ses racines africaines ; l'épouse de Make n'a pas du tout la même liberté que la femme qu'elle était aux USA et Maya ne tarde pas à se sentir à l'étroit aux côtés de cet homme dont le charisme l'a d'abord fascinée. L'un des épisodes les plus marquants est cette palabre lorsqu'elle envisage de quitter l'époux infidèle qui s'oppose à ses velléités d'émancipation au nom de la dignité du mari africain : le découragement s'abat sur elle face à ce simulacre de procès. Lui revient en mémoire ce constat : tout ce qu'on attend d'elle c'est qu'elle reste noire et qu'elle meurt (voilà sans doute l'origine, finalement lugubre, du titre). Pourtant la palabre lui donne raison et lui permet de s'éloigner en lui épargnant le sentiment d'injustice et d'humiliation, la réconciliant avec sa dignité de femme.
Le récit se lit comme un roman, aventure à la fois personnelle (Maya Angelou raconte aussi les bouleversements de sa vie amoureuse, la complicité avec son fils Guy remise en cause par l'adolescence, ses aspirations littéraires) et collective (c'est un formidable document sur la vie artistique et politique du New York des années 60).
On entend presque grâce à la traduction cette voix singulière, porteuse des récits et des chants de sa communauté, empruntant aussi un temps les mots de Jean Genet (« Les Nègres », elle joue la reine blanche) pour parodier le mépris de ceux dont les siens ont étudié les gestes depuis toujours et montrer leur arrogance.

Lien : http://rosealu.canalblog.com..
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Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l'autrice, elle a eu divers métiers : romancière, comédienne, chanteuse… Elle est une représentante de la communauté noire américaine. Tant que je serai noire est l'une de ses autobiographies qui débute en 1957 où femme célibataire élevant seule son fils, elle rejoint New-York. Là, elle va vivre dans l'effervescence du mouvement des droits civiques. Elle y rencontre Malcom X et travaille pour Martin Luther King. Puis, elle quitte les Etats-Unis pour suivre Vusumzi Make un combattant pour la liberté et les droits des noirs d'Afrique du Sud. Son récit s'arrête en 1964.

J'ai adoré lire ce fragment de vie de l'autrice. Dès le début, j'ai été emballée par son style, simple et aérien. Je me suis plongée dans sa vie, dans son regard d'une jeune femme noire vivant dans l'Amérique de la fin des années 50 et du retour du regard des blancs. La partie de sa vie avec Vusumzi Make m'a chagrinée car de jeune femme libre, vivant seule avec un enfant, travaillant pour le mouvement des droits civiques, je retrouve l'autrice dans le rôle d'une femme soumise (quoique), bonne ménagère s'éloignant un peu mais pas beaucoup du combat pour les droits civiques des noirs américains et africains.

Une autobiographie qui se lit comme un roman que je recommande.
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Dans cette autobiographie, Maya Angelou, revient sur sa vie pendant les années 60. le moment où elle affirme sa place dans la lutte pour les droits civiques. Alors qu'elle est chanteuse et qu'elle évolue dans le monde du spectacle, sa force de caractère et ses convictions, la poussent à changer de voie. Les rencontres avec des hommes et des femmes emblématiques qui ont fait l'histoire de cette époque l'emmènent sur les routes, depuis les Etats-Unis jusqu'au Ghana, en passant par l'Angleterre et l'Egypte. C'est une femme de caractère qui affronte le racisme ambiant de la société et le machisme dans sa vie de femme. C'est le premier livre que je lis de cette autrice et cette lecture m'a donné envie d'en découvrir un peu plus, notamment ses poèmes.
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