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2,68

sur 328 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai pris ce livre sur le présentoir des nouveautés et j'ai bien failli l'arrêter dès les premières pages tant la scène dans les toilettes est pénible dans sa crudité, la précision des actes, l'énumération des gestes, comme une séance de gymnastique, n'était le dégoût que m'inspirait la situation. J'ai compris que je le finirais cependant, avant même la page 43 - celle où sont finalement révélés les liens entre les deux personnes - tellement le désir de bien faire de l'une a fini par m'alerter et par me faire penser à l'inceste déjà évoqué ailleurs.
Dès lors ma lecture n'a plus été la même. Certes les scènes pornographiques continuent et je n'aime pas leurs successions mécaniques et obsessionnelles mais je reconnais que le sujet est là, dans la violence extrême imposée par le père à sa fille, dans la solitude et l'absence de sentiments qu'il lui renvoie. A lui tous les droits, même celui de lui confesser ses pires péchés. A elle, le silence et l'obéissance puis le rejet et l'abandon. Là est l'horreur : elle n'est qu'un objet sexuel. Il reste son père à qui elle voudrait pouvoir parler.
A la fin, lassé de cette naïveté dans la demande sentimentale de sa fille, il écourte la semaine de vacances et la dépose, solitaire, sur un quai de gare.
"Elle a faim, elle n'a pas d'argent. Heureusement qu'à ses pieds elle a son sac de voyage, qui est la seule chose familière de toute la gare. Elle le regarde et elle lui parle."
Fin du récit.
Dur. Très dur. Style froid, clinique. Juste les gestes, les faits qui s'enchaînent. Pas de commentaires ni de réflexions morales. Inutile. La dénonciation est totale. L'indignité de l'homme est absolue. C'est un criminel et il est en liberté!
(Au secours!)
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Ayant apprécié le dernier roman autobiographique de Christine Angot, "Un Amour impossible", je me suis laissée tenter par un autre de ses récits, "Une semaine de vacances". Bien sûr, je comprenais bien, suite à la lecture de son dernier opus, que la semaine en question serait liée au père incestueux.
Je ne m'attendais toutefois pas à lire les relations sexuelles imposées par son père de façon aussi crue et détaillée, mais en même temps, je pense que l'auteur a souhaité utiliser ce détachement, marqué par l'utilisation du pronom "elle" et non "je", pour s'en éloigner tout en témoignant de ce qu'est un inceste, sans pathos ni sentiment.
La première scène, "celle de la tranche de jambon" est commune aux deux romans que je viens de lire mais elle est ici détaillée à l'extrême, au millimètre près; c'est très fort et le lecteur est de suite mis au pied du fait: voilà, l'inceste, c'est ça.
Christine Angot ne justifie rien; elle témoigne, sans sentiment ni pitié (ni pour elle ni pour le lecteur).
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C'est après avoir lu le dernier livre de Christine Angot "Un amour impossible" que j'ai eu envie d'en connaître plus sur l'histoire de cette femme qu'elle a développée dans ses précédents ouvrages.

Le ton est donné dès la première phrase. Écrit à la 3eme personne, Christine Angot nous décrit de façon précise, clinique, distanciée la relation incestueuse que son père lui a imposée. Elle évoque avec des mots très crus ce qu'il lui fait, ce qu'il lui dit sans évoquer ses ressentis, sans émettre de jugement. C'est une marionnette soumise entre les mains de cet homme pervers.
Le comportement de cet homme est une véritable entreprise de destruction physique et mentale. Il va même jusqu'à lui affirmer qu'il ne lui fera rien qu'elle ne désire vraiment...

C'est extrêmement violent et cru, ce huis clos devient vite insupportable.
Qualifié par certains de pornographique, ce livre a fait l'objet d'une importante polémique à sa sortie. Je peux comprendre que Christine Angot ait eu besoin d'écrire son drame de cette façon.
Bien entendu ce livre est dérangeant, mais c'est un livre qu'on n'oubliera pas, n'est-ce pas le propre d'un bon livre ?
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Pourrais-je et devrais-je vraiment continuer la lecture de ce livre ? C'est la question que je me suis posée à la découverte des premières pages. Et pas des moindres. Une scène de sexe décrite de manière crue, sans retenue aucune, comme un flash désagréable qui éblouit et colle à la rétine. Et pourtant, ce n'est pas tant la précision chirurgicale avec laquelle cet acte est décrit que la sensation d'un malaise sous-jacent qui nous dérange.

Car ici, la jeune femme est soumise. Muette. de ses pensées nous ne savons pas grand chose. Ni d'elle-même, d'ailleurs. Réduite au néant jusque dans l'écriture, elle se dérobe et nous échappe, passant de pièces en pièces comme un fantôme aux yeux tristes. Face à elle, un homme pervers et manipulateur, qui emplit le silence de sa voix monstrueuse. Sa vie, sa famille, ses conquêtes et les attraits qu'il trouve à leurs corps, jusqu'à sa façon d'en user, tout y passe.

Mais où sommes-nous ? L'air est oppressant, on étouffe, dans ce presque huit-clos infernal. Et puis la révélation : un père, sa fille. C'est insupportable, après tout ce qu'on a lu. Et ce n'est pas fini.

Tour à tour doux, charmant, sadique et violent, l'image du père est cassée, éclatée en mille morceaux pour laisser place à un être innommable, destructeur. On aimerait se libérer de cette emprise, sortir de cette chambre où tout semble perdu, abîmé, jusqu'à ce crucifix accroché au mur, ce symbole d'amour bafoué devant la brutalité et l'avilissement de la chair. Réduite à un objet, une bouche, une poitrine, la victime ne parvient à se libérer de cette fascination perverse, cette spirale sans fin, où les journées semblent s'écouler indéfiniment, étirant les étreintes et violences jusqu'à vous en faire perdre la raison. Jusqu'à ce moment interdit, cet instant de trop où elle osera enfin prendre la parole, exister. Mais demande t'on à une poupée de savoir parler…?

Un récit d'une force indiscutable, malgré sa noirceur.

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J'ai bien compris n'avoir rien compris à ce livre: en tout cas, si la prose est souvent belle, le fond est malsain, profondément violent. Je n'ai pas compris le pourquoi de ce livre, étant sans doute bien incapable de livrer autant de moi (autobiographie donc). L'homme est immonde, c'est tout ce qu'on peut retenir.
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Un livre dérangeant mais qui traduit l'horreur de l'inceste .
L'auteur a un langage cru , on ne prend pas de plaisir à lire ce livre mais la lecture est tout de même enrichissante car il s'agit pour l'auteur d'un témoignage personnel fort , on ne peut que saluer son courage .
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Au fond, les passages les plus terribles ne sont pas ceux qu'on croirait. Ils se trouvent là où l'homme (le père? sans doute pas, même s'il en a le comportement) engueule celle qu'il vient de souiller cent fois parce qu'une bouteille de lait est restée sur la table ou qu'il la reprend sur sa prononciation du w. Ce qui choque, c'est la parfaite inconscience du personnage par rapport à ses actes, sa suffisance, sa certitude d'accomplir une oeuvre éducative. Sinon, le catalogue des perversités est bien classique, porno à deux balles, histoire de rendre le type encore plus méprisable, et la fille encore plus victime. Bien sûr, la presque absence de sentiments, ou le dévoiement de ceux-ci, donne froid dans le dos, mais on est bien loin du malaise de Lolita, où, parce que rien n'est dit, l'imagination se perd en glauques conjectures. A vouloir trop tout montrer, ce livre suscite, finalement, plus d'ennui que de dégoût.
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J'ai poussé la porte de ce roman, par curiosité, en me disant: quelle haine vengeresse envers les hommes, Christine Angot, la subversive, va-t-elle encore nous servir?
J'ai feuilleté. Ca "bandait" à tout va, dans toutes les positions et quelque soit le lieu, car l'homme en question avait le sexe toujours prêt à l'emploi, si fréquemment en érection qu'il prêtait à sourire évoquant une certaine chanson de Brassens.
Lui, l'intellectuel mature,entre deux lectures du Monde, deux comparaisons avec ses ex, illégitimes ou légitime,deux critiques sur ses fautes de langage à elle ou son manque de maintien,deux compliments susurrés sur chaque partie du corps du désir pour mieux en user à sa guise, se tapait une jeunette tout en sauvegardant sa virginité. Durant Une semaine de vacances pour lui et de travaux pratiques, au goût incestueux, pour elle.
Et puis je l'ai vue cette oie blanche pervertie,transformée en bouche,main,anus,fesses,seins,vagin, partir en lambeaux; je l'ai vue si fragile,si admirative, si soumise,si crédule,si naïve,si décalée,si lasse; je l'ai vue se laisser dominer, incapable de faire respecter ses pensées, ses goûts,sa volonté, sa douloureuse lassitude; je l'ai vue souillée, prise pour un objet sexuel dont on se sert et qu'on jette comme un citron pressé et j'ai trouvé Une semaine de vacances éreintante et d'un triste à pleurer.
Ma note de 3 représente une moyenne de 5 pour l'écriture sèche qui claque comme un fouet et remue de par sa violence et les images évoquées du non respect de la femme et de 1 pour le torchon sale agité sous nos yeux!
Si le lecteur réagit, même en s'indignant, c'est que le message insultant de Christine Angot, pour ce salaud, est transmis.Après, faut-il mettre un lecteur en position de voyeur face à un pervers narcissique pédant,pervers tout court,obsédé sexuel,misogyne, goujat,sadique et lubrique?
C'est à chacun de juger.
J'ai refermé ce livre bien vite en me disant, ouf, heureusement c'était gratuit, pas de 14 euros dépensés pour du porno choc!
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Un couple passe une semaine de vacances en Isère. Ils ont des relations sexuelles, vont déjeuner au restaurant, ont des relations sexuelles, vont acheter le Monde chez un marchand de journaux, ont des relations sexuelles, vont visiter une église typique de la région, ont des relations sexuelles, dorment, ont des relations sexuelles, achètent une montre pour l'anniversaire de la femme, ont des relations sexuelles, vont dans une librairie, ont des relations sexuelles, vont dîner au restaurant, ont des relations sexuelles... Bref, beaucoup de sexe dans ce roman et si peu d'amour que c'en est pathétique. On ne connait pas l'âge de la fille mais d'après certains indices, elle n'est plus une enfant : elle est au moins au collège, peut-être au lycée... Finalement, son âge importe peu et il ne s'agit pas de viol au sens strict puisqu'elle est consentante, elle a envie d'être là, elle veut rester avec lui toute la semaine comme il a promis. Cependant, il fait peu de cas de ses désirs, il ordonne et elle exécute. Il use de la persuasion plus que la force, comme le font les vrais pervers narcissiques. Il joue au Pygmalion, lui dit quoi lire, comment marcher, comment manger, comment penser. Elle est sous son emprise, se laisse manipuler, ne peut pas faire autrement. Elle n'est pas armée pour tenir tête à cet homme plus âgé (mais qui est séduisant, ressemblant à Jean-Louis Trintignant et sans aucun cheveu blanc), cultivé, très bien intégré socialement (il est professeur d'université), marié et entretenant des relations suivies avec plusieurs maîtresses auxquelles il n'hésite pas à la comparer.
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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Hmm... Comment dire... c'est déjà si difficile d'écrire quelque chose sur un sujet pareil ! Alors écrire sur quelque chose qui écrit sur un tel sujet...
L'inceste. Entre un père et sa fille. Voilà, c'est dit.
Au-delà de la crudité des scènes de sodomie-fellation-sodomie-fellation qui s'enchaînent imperturbablement, Angot parvient très bien à démonter les mécanismes de l'inceste par son procédé d'écriture blanche et clinique. On voit très bien que la fille n'a aucune volonté propre, qu'elle n'existe qu'à travers ce qu'elle peut procurer au père comme plaisir sexuel. Et lui la baratine, la culpabilise et la flatte tour à tour pour ne pas renoncer à ça. C'en est monstrueux.
Mais à mon sens, ces quelques dizaines de pages valent mieux que mille discours savants.
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