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3,9

sur 7459 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un texte étonnant de modernité, encore aujourd'hui. J'ai longtemps fait étudier cette pièce en 3e, cela a toujours plu, après le choc de la terrible histoire familiale des Labdacides à peu près passé... ; ) Pour moi, un texte théâtral ne prend tout son sens, tous ses sens, qu'à travers la représentation sur scène. La mise en scène de Nicolas Briançon avec Barbara Schulz et Robert Hossein reste une référence. Barbara Schulz apporte une vraie force mêlée de fragilité (à moins que ce ne soit l'inverse...) et on oublie la gamine capricieuse qui semble parfois transparaître dans le texte seul d'Anouilh. Robert Hossein parvient à rendre Créon presque sympathique ; )
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Antigone est une femme fort de la mythologie. Fille d'oedipe, elle veut enterrer son frère alors que cela a été interdit. Elle connaitra la mort pour avoir braver cet interdit.

C'est une histoire très connue de l'antiquité qui a été écrite par Sophocle. ici il s'agit de la réécriture par Jean Anouilh, pendant la seconde guerre mondiale, dans un contexte oppression , de dictature, de guerre, de privation de liberté. Il a choisi de réécrire cette oeuvre suite aux petites affiches rouges en 1944.

On peut donc dire que c'est une lecture d'actualité alors que viennent d'entrer au panthéon Missak et Mélinée Manouchian, grands résistants communistes.

Cette pièce de théâtre se lit très facilement et est très bien écrite.

Je connaissais déjà Antigone, notamment la version adaptée en BD de Régis Penet chez Glénat, que je vous conseille aussi.
Lien : https://lesmotsdalderika.wor..
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Ce livre est inspiré de l'histoire d'Antigone de Sophocles à l'Antiquité. Jean Anouilh a repris une tragédie classique mais en faisant des références au contexte historique : la seconde guerre mondiale. Antigone représente la Résistance et Créon le régime de Vichy.


Résumé :
Les deux frères d'Antigone, Eteocle et Polynice se sont entretués pour le trône de Thebes. le roi est maintenant leur oncle, Créon qui décide d'organiser de grandes funérailles pour Eteocle qui sera honoré comme un héros mais le corps de Polynice sera laissé sur la plage, il pourrira et sera mangé par les corbeaux.
Antigone, animée d'un devoir fraternel pense qu'il faut absolument qu'elle aille essayer d'enterrer son frère même si elle sait qu'elle ne réussira pas. Sa soeur Ismene ne pense pas que cela vaut la peine de se faire tuer et tente de convaincre Antigone.
Antigone tente par deux fois en recouvrir de terre le corps de son frère, elle se fait prendre la deuxième fois et est emmenée devant Créon. Créon ne veut pas la tuer car c'est sa nièce et la fiancée de son fils, il lui dit qu'il ne la tuera pas si elle ne dit rien à personne et ne recommence jamais. Elle déclare que c'est inutile car de toute façon, elle recommencera. Créon est alors obligé de la tuer, il l'emmure vivante. Hémon, se poignarde par amour et Eurydice, la mère de Créon se tue de désespoir d'avoir perdu son fils.


Jean Anouilh a décidé de faire d'Antigone une héroïne éponyme, ce qui est totalement logique car elle est réellement le personnage principal de l'histoire, au centre de l'action durant tout le livre. Si le récit n'est pas écrit à la première personne, il est tout de même écrit au point de vue interne pour Antigone.


Les thèmes présents :

Nous avons tout d'abord l'amour qui est très présent : entre Hémon et Antigone mais aussi l'amour maternel qu'éprouve Eurydice pour Hémon. Entre Antigone et son frère, on ne peut pas vraiment parler d'amour mais elle agit plutôt par devoir fraternel.

Ensuite, le pouvoir, il y a une opposition entre Créon et Antigone, Créon a plus de pouvoir car il est le roi mais Antigone pense être « supérieure mentalement » car elle est libre. C'est d'ailleurs elle qui domine tout le dialogue.

Enfin, nous avons la famille, le devoir familial d'Antigone envers Polynice, mais aussi l'amour que porte Eurydice à son fils, le dialogue entre Ismene et Antigone, les deux soeurs. Mais aussi les côtés négatifs de la famille avec les frères qui se sont entretués



Cette pièce de théâtre est bien une tragédie classique, on retrouve tous les marqueurs tragiques.

Tout d'abord, le plus évident : les morts. Il y a toujours des morts dans les tragédies. Ici, cela commence avec Eteocle et Polynice puis Antigone, Hémon et enfin Eurydice. Les nombreux morts sont vraiment le fil conducteur du récit, en effet, toute l'action se passe autour d'un mort.

Ensuite, comme dans toutes les tragédies classique, il y a un dilemme tragique, un choix déchirant. Ici, Antigone doit choisir entre l'autorité de Créon ou le devoir familial envers donc frère. On peut aussi dire que le dilemme est obéir ou agir.

Enfin le but du théâtre est que le lecteur éprouve des émotions et donc dans une tragédie, des émotions négatives. En effet dans Antigone, le lecteur éprouve de la peine, de la pitié, de la compassion ou encore de la tristesse pour Antigone car nous le savons dès le début, elle va mourrir.


Antigone est donc une tragédie classique dans laquelle les thèmes de l'amour, de la mort, de la famille, du pouvoir sont présents.
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Dialogue et langage fouillés, vrai plaisir à la lecture.
Fin pour moi peu surprenante, néamoins le talent de l'auteur nous fait profiter de la lecture jusqu'à la fin.
Réflexion à tirer très intéressante, sur notre vision de la justice, de nos principes, sur le courage et sur la vie en général
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Mort, trahison, désespoir…
En ouvrant ce livre j'ai –presque- eu l'impression d'un voyage temporel… Cette pièce de théâtre était au programme du cours de français de première lorsque j'étais au lycée, c'est-à-dire il y a… 46 ans (comme le temps passe !) et je me souviens que j'avais adoré cette lecture, surtout le personnage d'Antigone qui correspond si bien aux sentiments qui peuvent séduire une adolescente qui se reconnaît en elle : sa pureté, sa loyauté, son idéalisme qui la pousse à défier les lois édictées par le roi et au sacrifice ultime. Aujourd'hui évidemment mon regard est différent. Je retiens surtout du personnage d'Antigone son orgueil (comme l'appelle Créon, « l'orgueil d'Oedipe ») poussé à l'extrême qui, plus que le dévouement à sa famille (bien mal placé, elle sera d'ailleurs forcée de le reconnaître), l'aveugle au point de lui faire renoncer à l'amour, au bonheur qui l'attend (« Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. » paroles qui pourraient être celles d'une anarchiste ! « Moi je veux tout, tout de suite, -et que ce soit entier- ou alors je refuse ! »). L'orgueil donc, mais aussi la femme qui combat l'injustice, jusqu'au bout. Finalement, Antigone est un personnage ambivalent, tantôt admirable, passionnée, engagée mais par d'autres côtés, tellement entêtée et intransigeante… Je suis certaine que beaucoup peuvent se reconnaître en elle, et à tous âges.
Cette relecture a été un vrai plaisir, et en la plaçant dans le contexte de l'époque où elle a été écrite et montée (pendant la seconde guerre mondiale, sous l'occupation allemande, elle a d'ailleurs été censurée en 1942) il n'est pas surprenant qu'elle ait créé une énorme polémique.
Mais, c'est avant tout un drame, une mécanique implacable… une tragédie dont l'auteur fait dire « C'est propre la tragédie. C'est reposant, c'est sûr (…) parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir ».
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J'avais lu ce livre il y a un an et demi déjà, et j'avais beaucoup aimé.
La plume est particulière mais belle.
Le personnage d'Antigone est admirable.
C'est une très belle fiction, avec de belles morales.
C'est feministe par bien des aspects il faut le noter et ça j'ai beaucoup apprécié.
La fin est triste, je préviens mais c'est réaliste malheureusement.
C'est court, trop , mais du coup cela se lit très vite.
Je recomande.
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À 18 ans je n'avais toujours pas lu Antigone … Je l'ai commencé avec beaucoup de préjugés car c'est souvent un livre dont on à l'obligation de lire au collège ou au lycée. J'ai été très étonnée d'apprécier ce livre malgré que je ne soit "fan" de théâtre.
Malgré que se soit un classique je n'avais jamais entendu parlé de la fin du livre et j'ai donc pu apprécié ce livre du début jusqu'a la fin grâce à ce suspens.
Cette lecture m'a permis de comprendre que ce n'est pas parce que les livres sont des classiques qu'ils sont forcément pas intéressant comme on peut le penser quand nous sommes au collège et au lycée.
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Lorsque vers 441 av. J.-C. Sophocle traça de la pointe de son calame le dernier mot de sa pièce Antigone, il était loin de penser que son texte serait recopié de siècle en siècle jusqu'à nos jours. Non seulement le texte d'Antigone a été préservé, mais cette tragédie est encore jouée et a inspiré d'autres auteurs qui ont voulu créer leur propre version. Jean Anouilh le célèbre dramaturge est de ceux-là, sa version a été représentée pour la première fois au théâtre de l'Atelier à Paris le 4 février 1944, durant l'Occupation allemande, 2400 ans après la représentation de la version originale !

Jean Anouilh réalise la prouesse de s'approprier les faits et l'intrigue imaginés par Sophocle sans dénaturer l'oeuvre. Il modernise les dialogues tout en restant assez fidèle au texte d'origine, il reprend les mêmes personnages en faisant ici ou là quelques retouches, les décors volontairement dépouillés et neutres permettent au lecteur/spectateur de ne pas s'enfermer dans une vision limitée au style et aux moeurs en vigueur dans la Grèce antique.

Comme souvent dans le théâtre grec l'histoire prend appui sur la mythologie. Antigone est la fille d'Oedipe [lequel, comme chacun le sait à épousé sa mère sans le savoir après avoir tué son père par erreur]. Je passe certains détails pour présenter le coeur de l'intrigue : Antigone ne respecte pas l'interdiction de son oncle Créon, le roi de Thèbes, d'enterrer son frère Polynice considéré comme un traître et dont la dépouille est livrée aux vautours. le fait de désobéir à cet ordre est un crime puni de la peine de mort. Créon fait son possible pour étouffer l'affaire et sauver la vie sa nièce, mais celle-ci ne veut rien savoir et préfère mourir que de renoncer à ses convictions. Par fidélité aux lois de la cité mais en violation de l'ordre divin, Créon est obligé de condamner Antigone laquelle, malgré sa faible constitution et son jeune âge, ne cède à aucun des arguments qu'on lui présente. Elle symbolise l'esprit de résistance à l'injustice. La fin de la pièce est tragique, Antigone se suicide ainsi que son fiancé Hémon fils de Créon et par un enchaînement tragique la femme de Créon Eurydice se suicide également.

Pour rendre plus actuel son texte, Anouilh a recours aux anachronismes, il parle de carte postale, de café, de bar, de cigarettes, de voitures de course. Mais ce procédé ne choque pas le lecteur, car les thèmes évoqués par la pièce sont intemporels.

Certains ont cru voir dans ce texte une allégorie de la résistance française face à l'invasion allemande, il n'est pas certain que Jean Anouilh ait souhaité se limiter à ce seul message. L'auteur aborde d'autres thèmes : la solitude, l'enfance, le suicide. le personnage d'Antigone est aussi le symbole de la résistance du devoir moral face au pouvoir arbitraire de l'État.

Cette réécriture d'un grand classique du théâtre antique par un dramaturge du XXe siècle se lit facilement et présente le mérite de donner envie de lire les autres pièces de Sophocle. Somme toute c'est une bonne introduction au théâtre grec ou au théâtre classique en général. En me documentant sur Sophocle j'ai appris qu'il était l'auteur de cent vingt-trois pièces, mais dont seules sept nous sont parvenues : Oedipe Roi, Oedipe à Colone, Antigone, Philoctète, Électre, Ajax et Les Trachiniennes.

— « Antigone », Jean Anouilh, La Table Ronde [2009], 123 pages.
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Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est oui, pour revivre cette tragédie
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Antigone que j'ai réellement découverte avec "Le quatrième mur" de Serge Chalandon, qui reste un de mes livres préférés, m'a ému.
Après la version classique, je me devais aussi de livre la version de Jean Anouilh.
Une superbe adaptation plus moderne que j'aimerais maintenant pouvoir découvrir au théâtre.
Antigone m'aura apporté trois moments forts de lecture. J'espère qu'il en sera de même avec le théâtre !
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