Malgré un tome 1 médiocre et des couvertures pas spécialement engageantes, "Mär", ou "Märchen Awakens Romance", est petit shonen nekketsu magique divertissant qui pourra pleinement trouver son public auprès des plus jeunes. Mais si vous cherchez une histoire qui développe scénarii et personnages, passez votre chemin !
Ginta est un élève de quatrième pas très doué, myope et asthmatique. Jour après jour, il geek jusqu’à point d’heure sur des JdR vidéoludiques avant de s’endormir en classe pour rêver d’exploits fantasy dont est friande son amie d’enfance Koyuki. Il est élevé seule par sa mère alternant laxisme et autoritarisme, qui gagne sa vie en écrivant des contes pour enfant depuis la mystérieuse disparition du père de Ginta 6 ans auparavant…
Un jour, il est transporté dans le monde merveilleux de Mär par Pierrot le Gardien des Portes, à l’appel d’Alvis, l’un des derniers membres de la Cross Guard qui autrefois vainquit les forces maléfiques de l’Echiquier grâce à Danna, le héros d’outre-monde qui perdit la vie lors de son combat contre le leader ennemi il y a 6 ans (tiens donc, il y a 6 ans aussi… Je me demande si… ^^)
Rien de nouveau, puisque la confrontation entre un monde parallèle et un personnage venu d’ailleurs qui va en devenir le sauveur c’est même devenu un archétype depuis "Le Magicien d’Oz" de L. Frank Baum (saga écrite entre 1900 et 1920) et "Les Chroniques de Narnia" de C.S. Lewis (saga écrite entre 1949 et 1954).
D’abord grisé par la découverte de l’univers dont il a toujours rêvé, Ginta s’aperçoit rapidement qu’il n’a plus besoin des lunettes, et que sa force, son endurance, son agilité et sa vitesse ont été démultipliées.
Rien de nouveau là aussi, puisque le changement d’univers ayant pour effets secondaires l’obtention de capacités surhumaines a déjà été usité moult fois par le passé (au hasard "John Carter" d'Edgar Rice Burroughs apparu en 1912, "Den" de Richard Corben apparu en 1968 ou les héros de l’anime "El Hazard" réalisé en 1995).
Il rapidement approché par une puissante magicienne qui lui demande de l’aider à obtenir un puissant artefact caché au fond d’une caverne,
Sauf que l’artefact en question est Babbo, une arme vivante, intelligente et parlante, donc la force n’a de limite que l’imagination de son porteur. Il s’agit grosso modo d’un bilboquet géant, dont la boule est une tête qui emrpunte ses traits et ses répliques à Cyrano de Bergerac… Sauf que Babbo a perdu la mémoire, et ne se souvient plus avoir été l’arme de destruction massive du Fantôme, le leader immortel des forces du Mal qui s’apprête à revenir à la vie pour semer à nouveau la mort et la désolation sur le monde de Mär.
Je ne sais pas si c’est génial ou débile, mais c’est drôle que fun ! ^^
Clairement, on aurait pu aller vers un"Dragon Quest" like (puisqu’on repompe un paquet d’éléments de la célèbre franchise JRPG designée par Akira Toriyama), mais le mangaka n’avait pas envie s’enquiquiner avec un scénario et un background donc il a trouvé l’astuce du War Game entre les forces du Bien et les Forces du Mal pour basculer vers un bon vieux tournoi des familles, qui se résume à une série de combats par équipes nous présentant à chaque tour/tome une nouvelle brochette de méchants de plus en plus puissants (tours, fous, cavaliers) jusqu’à l’affrontement final avec la Reine et le Roi de l’Echiquier. L’univers est vite réduit à son strict apport utilitaire et l’aspect aventure est vite réduit à néant pour se limiter à une suite combats aux enjeux stratégiques et émotionnels vite expédiés, l’auteur tombant dans la facilité avec le concept protéiforme des ärms (qui la transpose le concept protéiforme du nen de "Hunter X Hunter" qui lui-même transposait le concept protéiforme des stands de "JoJo’s Bizarre Adventure"… le repompage continue !) qui lui finit par se réduire à des duels d’invocations dans la plus pure tradition de "Pokémon", "Digimon", "Yu-Gi-Oh !" et cie (repompage forever !)
Car oui, cela ne peut pas décoller et on ne peut rien exploiter quand tout est repiqué d’ailleurs : c’est encore pire que dans "Fairy Tail" qui est déjà une référence dans le repompage à peine déguisé d’autres séries ! Je ne vais pas tout lister, ça serait bien trop long et j’en parlerais au fur et à mesure des tomes et cela sera signalé par le sigle AR = « Alerte Repompage ! »
Mais par exemple il y a très tôt dans le manga un passage où Ginta et Jack s’entraînent dans une salle du temps (AR "Dragon Ball" ^^), pour développer leur 6e sens (AR "Saint Seiya" ^^) à et apprendre à frapper avec leur cœur (AR "Dragon Quest" ^^), afin de vaincre les 12 cavaliers du zodiaque (AR "Saint Seiya", encore ^^) de la Brigade Fantôme (AR "Hunter X Hunter" ^^)… Régulièrement les repompages à peine déguisés déboulent ainsi de tout partout en même temps et il difficile de ne pas glousser tellement ils se voient comme le nez au milieu de la figure ! ^^
Et au niveau dessin plus on avance dans la série, plus le travail de Nobuyuki Anzai ressemble à celui de Yoshihiro Togashi : on lui pique des personnages, des pouvoirs, des répliques, des situations… Le mangaka est un récidiviste : après avoir bien repompé "Yuyu Hakusho" avec "Flame of Recca", ici il repompe "Hunter X Hunter" avec "Mär". Passé un cap il faut plisser les yeux pour distinguer des différentes entre leurs dessins : là on tombe carrément dans le plagiat ! Difficile dans ses conditions de faire preuve de personnalité, et en plus pour faire bonne mesure, on ne se prive pas non plus d’emprunter aussi, de manuelle ponctuelle mais assez voyante, à "One Piece", "Naruto", "Bleach" et cie…
Les ingrédients étant vidés de leur substance originelle, et l’auteur semblant de moins en moins concerné par on sujet au fur et à mesure de l’avancée de son tournoi, on ne peut approfondir quoi que se soit. Et c’est bien dommage car il y a avait à rien sur la quête initiatique de Ginta qui renonce au syndrome de Peter Pan pour apprendre le sens des responsabilités donc à devenir adulte, la cohabitation des membres de Mär, Cross Guard et Luberia aux caractères et aux objectifs différents, le double jeu du royaume de Lestower, les membres de l’Echiquier manipulés par le Fantôme, lui-même manipulé par la Reine, elle-même manipulé par le Roi (et hop AR avec le cliché du boss à tiroir)… Ou sur les sages de Gardea qui en voulant rendre le monde meilleur ont créé un mal encore pire que celui qu’ils voulaient éradiquer ! (La voie menant vers l’enfer est vraiment pavée de bonnes intentions…)
De la même manière, il y avait plus à faire avec les détournement des contes de fées, vraiment très sympas pour le coup et qui aurait pu nous amener vers une version shonen de "Fables" ou "One Upon A Time", plein de clins d’œil savoureux à Aladin, Peter Pan, Pinocchio, Blanche-Neige et les Sept Nains, la Belle au Bois Dormant, Jack et le haricot magique, au Chatte Botté, au Magicien d’Oz et à Alice au Pays des Merveilles… Qui sait, on aurait même pu aller vers "Une Histoire sans fin" version manga ?
Dans ce tome 8, le 4e tour du War Game s’achève sur les terres glacées, cette peste insupportable de Crazy Kilt arrivant à obliger Razpunzel à relâcher sa concentration, ce qui profite immédiatement à Dorothy pour lui porter un coup fatal !
Après ce je ne sais ce qui a pris à Nobuyuki Anzai, mais il a décidé de presque tout SPOILER d’un coup… Dorothy qui a appris que sa sœur Dina était à la fois la Reine de Lestower, donc la belle-mère de Snow, et la Reine de l’Echiquier, donc la commandante du Fantôme et des Cavaliers du Zodiaque, emmène tout la team Ginta au royaume de Gardea où toutes les ärms ont été forgées… Ce qui va me permettre de faire un point sur le concept des ärms :
- Weapon Ärms : artefacts de combat, prenant la forme d'outils ou d'armes blanches
- Dimension Ärms : artefacts utilisés pour manipuler les dimensions, qui incluent les ärm de déplacement
- Nature Ärms : artefacts permettant de manipuler les forces naturels (air, terre, eau, feu, végétaux…)
- Darkness Ärms: artefacts servant à lancer des sorts dévastateurs sur l’ennemi, en contrepartie d’un contrecoup handicapant
- Holy Ärms : artefacts permettant de briser les malédictions ou de soigner des blessures
- Guardian Ärms : artefacts permettant d’invoquer des créatures à la "Final Fantasy" / "Pokémon" / "Digimon" / Stands de "JoJo’s Bizarre Adventure"
- Ghost Ärms : artefacts conférant des pouvoirs dévastateurs à leurs détendeurs en contrepartie d’une ou plusieurs mutilations (un concept qui existait dans un super jeu vidéo sur PSP dont j’ai perdu le nom, et c’est bien dommage !)
- Ärms Uniques : artefacts uniques ne rentrant dans aucune catégorie
Gardea est un gros repompage : le portail d’entrée, c’est celui de domaine Zoldik de "Hunter X Hunter", les paysages sont ceux des filles des contrées des neiges dans "Yu Yu Hakusho", et le palais est un copier-coller de celui du Tout-Puissant dans "Dragon Ball"… Soupirs
Le grand sage de Gardea révèle que Dianna s’enfuit autrefois avec 798 Ärms spécieux qu’elle les utilisa pour armer simultanément l’Echiquier et la Cross Guard dans l’optique du régner sur le tas de cendres qui aurait résulté de leur affrontement… Et que selon leur loi, c’est à Dorothy sa dernière parente encore en vie de réparer ses erreurs et de la châtier ! C’est à ce moment que les troupes du Fantôme prenne d’assaut Gardea, et que la team Ginta se jette dans la bataille, Ginta apprenant la différence de niveau qu’il existe encore entre lui et le meurtrier de son père…
On SPOILE encore plus par la suite en nous expliquant que Dianna s’était aussi enfuie avec le réceptacle de toute la malignité de l’humanité (qui a dit l’apprenti sorcier ?), et que Babbo avait été conçu pour être le réceptacle d’une âme véritable (donc si ce n’est pas celle du Mal Ultime, quelle âme abrite Babbo désormais ?)
On conclue se volume par le début du 5e tour du War Game qui se déroule sur les terres désertiques : Snow affronte Emokiss, une redoutable adversaire autant narcissique que boulimique (qui s’avère tellement caricatural, que je me demande si l’auteur ne se moque pas d’une de ses confrère mangaka (suivez mon regard…)).
Commenter  J’apprécie         160
[Ginta] Oui, les humains sont fragiles, leur existence est éphémère… Et c’est ce qui fait leur beauté !
Marchen Awakens Romance/ MÄR Heaven - opening 3