"Enjo Kasai" : l'attrait de la consommation à outrance et des produits de luxe a favorisé l'émergence d'un nouveau type de prostitution au Japon. Des toutes jeunes filles vendent leurs charmes par téléphone portable.Leurs clients, surnommés "papas", sont des hommes plus âgès "les salarymen". Pas d'intermédiaires...paiement en argent ou en objets de luxe qu'elles exhiberont fièrement aux yeux de leurs copines et parents inconsciemment naïfs. Phénomène de sociéte intelligemment traité dans "
Love & Pop" de
Ryu Murakami.
Ici, c'est de savoir que d'autres jeunes filles pratiquent l'enjo kasai, qui rassure, quelque peu, Misato de se prostituer pour son père.
Comme lorsqu'il était à l'école maternelle et qu'il protégeait, déjà, une petite toujours apeurée, maintenant du haut de ses dix ans,dans sa classe deCM2, il a entendu la souffrance de Misato, objet de tous les sévices imaginés par ses condisciples. Comme lorsqu'il était à l'école maternelle, il a explosé de colère et cogné à tout va. Mais les poings et la terreur qu'il propage autour de lui, ne résout rien.
C'est Kaï qui, en sous main, va l'aider par son intelligence et son savoir de manipulateur à résoudre le scandale à l'école.
Les sévices subis à l'école ne sont que vétilles par rapport à la réalité de la vie de Misato.
Même s'il essaie de provoquer une réaction de révolte chez Misato avec "Montre-moi clairement ce que tu as choisi ! Vivre ou mourir ?!", force lui ai de constater qu'elle n'a pas la force de mettre en branle les moyens de se tirer de cette situation. Il n'est pas capable de "laisser tomber" et réalise que se battre à poings nus ne résout rien . Quand il rosse son père il se pose la bonne question : "que se passera-t-il...après l'avoir frappé ?".
Vivre seul c'est bien , mais ça ne suffit pas pour survivre. Il apprend qu'il lui faut des alliés dans cette lutte. Et puisque le policier intégre a été éloigné, il ne lui reste plus que KaÏ. Kaï et sa roublardise. Il va l'aider, mais jusqu'où et pourquoi ?
Avec ce sixième tome, "Misato Saji", l'auteur nous entraîne dans les eaux boueuses de la société japonaise. Japonaise ? mais n'est ce pas aussi la nôtre ?
Etrange trio : la faible, un enfant véritable vedette médiatique et dans leur sillage, une intelligence à l'affut.
La dernière page lu, c'est un sentiment d'impuissance qui submerge , teinté de l'espoir porté par le poing tendu rageusement par Ki-itchi.