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Au départ, on pense -brièvement- être embarqué dans l'histoire d'un voleur, un truc assez commun dans une Argentine partagée entre pauvreté et luxe. Pas du tout ! Car le héros du livre, Erdosain, est un homme plein de visions, plus pessimistes les unes que les autres, en pleine quête de lui-même et de Dieu. Tâchant de se sortir des ennuis dans lesquels il avait si facilement plongé, il cherchera des solutions auprès de personnages déjantés, ahurissants…



L'écriture de Roberto Arlt est brillante, elle nous plonge au coeur de l'abîme avec Erdosain, nous égare pour mieux nous guider. le rythme, surprenant, est finalement trépidant, à l'image des pensées sautillantes du héros et de ses humeurs pessimistes, illuminées....
Lien : http://flof13.unblog.fr/2010..
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Les Sept Fous n'est pas un livre facile à lire, ce n'est pas le genre de livre qu'on prend au bord de la plage, ni dans le train. Il m'a fallu près de quatre mois pour le lire.

Le personnage principal est Erdosain, un inventeur dont on se demande ce qu'il invente, si ce n'est peut-être sa propre vie. le début se lit de manière assez aisée. Après avoir détourné de l'argent de la caisse de l'entreprise qui l'employait, Erdosain est sommé de rembourser rapidement ces six cents pesos.

C'est à ce moment du récit que l'histoire bascule. En cherchant une solution à ses problèmes d'argent, il commence à s'en ouvrir auprès de l'Astrologue qui l'amène à envisager un nouveau tournant à sa vie. Personnage Messianique, l'Astrologue lui dévoile un plan pour construire une nouvelle société humaine dont le base économique reposerait dans un premier temps sur les revenus tirés de bordels et ensuite des inventions de ce diable d'Erdosain.

Entretemps, sa femme le quitte et il se fait humilier par un homme, Barsut, épris de cette dernière.

Le surhomme serait-il un sous-homme?

Avec l'Astrologue, ils décident de kidnapper ce Barsut et de lui faire cracher l'oseille leur permettant d'amorcer la pompe à bordels du Ruffiant, dont les revenus apporteront les capitaux nécessaires pour l'essor d'une nouvelle colonie.

Ecrit comme cela, on nage en plein surréalisme, un trip en Absurdie. Et pourtant, ce roman est un pied-nez fou à tous les messianismes et en même temps un crachat à la face de ceux qui ironisent sur les utopies. Qui suis-je si je ne songe pas à un monde meilleur? mais que serais-je si candide, je crois à tous les bonimenteurs?

Les multiples parallèles avec Lénine et Mussolini nous renvoient à la fin des années 20 et à une période où nombreux furent ceux et celles qui ne savaient plus à quels "saints" se vouer.

Les sept fous renvoient à différents personnages entrevus dans le roman mais peut-être et surtout aux tourments qui étreignent Erdosain. Mais on se demande également s'il n'est pas tous ces personnages à la fois y compris lui-même l'inventeur suprême. Un chapitre consacré à un personnage incarcéré dans une maison de fou est peut-être une des clés de l'énigme.

Le style est agréablement perturbant même si certains passages sont un peu alambiqués pour moi. à titre d'exemple: "Quand Erdosain sortit, le Boiteuse l'enveloppa d'un regard singulier, de ces regards en éventail qui coupent obliquement le corps d'un homme des pieds à la tête, et recueillent par la tangente toute la géométrie intérieure de sa vie".

La phrase est belle et fait écho sur la difficulté à appréhender qui est Erdosain que seule la Boiteuse aurait démasqué.

Qui est le plus misérable? Celui qui se morfond sur son existence misérable ou celui qui constatant sa vie misérable s'évade dans un délire messianique aussi extravagant soit-il.

Bref, une lecture âpre mais qui nourrit l'âme.
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Super livre, une ambiance énorme… La canaille de Buenos Aires, tous les dingues de cette capitale hors norme mis en scène par Arlt. le genre de livre qu'on aimerait lire dans sa langue d'origine, histoire de goûter un peu le lunfardo portègne. Mais la suite (Les Lance-flammes), qui fut éditée chez Belfond si je ne m'abuse, est épuisée. Pourtant j'en redemandais. Ô frustration !
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Il doit souffler un air en Amérique du sud qui créé un imaginaire particulier chez les écrivains et chez leurs lecteurs. Les plus savants considèrent R.Arlt et Borges comme les piliers de la littérature sud-américaine, Arlt étant « le dynamiteur » qui a ouvert de nouvelles portes dans « Les sept fous ».
Hélas pour moi cet univers m'est étranger et le roman m'a laissé de marbre. L'errance de Erdosain, le triste héros, à la rencontre de personnages tout aussi allumés que lui, est profondément ennuyeuse. Il faut sans doute que le lecteur abandonne toute rationalité et se laisse aller à ressentir les longues émotions des personnages, ce qui a été au-dessus de mes moyens.
Au passage et contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, il n'y a pas de massacres dans le roman, ce n'est pas une odyssée dans Buenos Aires (un chapitre l'évoque vaguement) et on n'y trouve encore moins une écriture révolutionnaire, du moins dans la traduction. A se demander si les critiques lisent les livres.

Bien sûr le livre à un sens, Erdosain conscient de mener une vie minable, sans avenir, réfléchit à en sortir. S'en suivent de longues introspections, des rêves, des hallucinations, des projets grandioses et des moments de dépression. Par sa rencontre avec « L'astrologue » qui veut créer une dictature totalitaire, il comprend que c'est l'Action qui va changer sa vie et celle-ci doit être un geste de rupture irréversible. Ce sera donc le crime qui lui servira de vecteur, avec L'Astrologue et les autres fous ils vont imaginer des moyens de massacrer le plus de monde possible pour créer un régime totalitaire, évidemment ce sont des velléitaires qui parlent plus qu'ils n'agissent et se contentent de rêver misérablement.

Le roman, écrit en 1929, a le mérite d'être visionnaire sur la montée des fascismes. Mussolini est plusieurs fois évoqué par l'Astrologue qui le voit comme un modèle. On imagine parfaitement Erdosain dans l'Allemagne hitlérienne où il aurait fait une belle carrière. Les dignitaires nazis étaient souvent des pauvres types qui s'étaient extraits de leur médiocrité en laissant parler leur violence.
Les sept fous de Arlt poursuivent leurs rêves dans un second volume « Les lance-flammes » qui les verra sûrement exprimer leurs talents mais ce sera sans moi.
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Une histoire compliquée avec une écriture qui ne m'a pas aidée à me faire une idée précise de ce qui se passait. Des passages "philosophiques" longs et trop complexes pour quelqu'un qui a comme moi les deux pieds accrochés à la terre plutôt que la tête dans les étoiles.
Une lecture que j'oublierai assez vite car je n'y ai vu aucun point intéressant qui aurait pu m'accrocher un peu à l'histoire...
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Voilà un roman très étrange que ce livre signé Roberto Arlt. Auteur argentin du début du XXeme siècle, il est connu pour avoir exploré les milieux des sans grades de Buenos Aires. Dans ce roman, suite à un vol et à une rupture avec sa femme, Erdosain, le héros, se retrouve à faire partie d'un groupe qui a de grands projets mafiieux. Mais Erdosain ne semble jamais prendre la mesure du projet dans lequel il prend part. D'ailleurs, avec lui, on divague beaucoup, on prend des trains sans aucune raison vers des destinations lointaines, et on suit Erdosain dans ses rêves.

Car Erdosain est un grand rêveur. Il pense toujours à sa femme, se remémore leur rencontre. Il pense également à l'avenir, er surtout l'avenir proche, le moment où il devra extorquer de l'argent à Barsut avant de le tuer. Cette perspective, qui lui paraît au départ très banale, prend de plus en plus de place dans son esprit. le moment précis lui fait peur, et un retournement final accentuera cette impression qu'Erdosain vit à côté du monde réel.
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Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Voilà quelle pourrait être la maxime du roman. Dérangeant. Étrange. Un roman aux allures de récit d'aliéné, de folie. Car oui, c'est bien de la folie qu'on parle. La folie perverse, la folie des grandeurs, la folie sadique, la folie consciente et triste. Des personnages hauts en couleur, des esprits complexes, des âmes en peine. Endorsain va traverser le roman, et nous faire rencontrer les autres. Les gens, les idées. Un (petit) voyage dans le cortex, mais qui, disons-le d'emblée, m'a quelque peu déçu.

On part de ce vol. Ce vol d'argent, dans la caisse de la Compagnie sucrière. de l'argent facile, si proche, si tentant. Quelques billets qu'on pensait, qu'Endorsain pensait qu'ils passeraient inaperçu. Malheureusement, le lendemain, c'est le Conseil, et le départ. Un choc, un trouble, qui ouvre le récit, comme une introduction. Mais Endorsain n'est qu'au début de sa peine. Puis vient la femme, la femme qu'il aime, et qui le trompe. Surprise avec un autre homme, dans son propre appartement. le trouble, le malaise, c'est que les deux amants ne sont pas surpris en plein acte, non, ils attendent, ils attendent calmement qu'Endorsain rentre pour leur annoncer la nouvelle. Troublant, déstabilisant. Il ne sait comment réagir, il ne fait rien. Et les deux partent, partent au loin…Puis tout s'enchaîne, les autres, les fous, le fou : l'entreprise des maisons closes commence. Un inventeur qui lui propose de lui donner une place dans sa nouvelle société, dans sa société folle, corrompue, autoritaire, totalitaire. L'économie sera fondée sur le revenu de maisons-closes. Rien que ça. Et puis d'autres encore, qui viennent se rajouter au projet, des gens étranges. Un maquereau, un pharmacien, … Des personnalités floues, que le récit peine à esquisser, en ébauche seulement les traits. Et voilà, le récit en est là. On rentre dans l'élaboration de cette entreprise, dans le meurtre, dans les souvenirs. La surface seulement. Un roman dont je suis resté totalement étranger, spectateur perplexe. Pas de compréhension, pas d'empathie, pas d'interprétation, pas d'identification. Rien. Seulement lire, lire, et écouter ces récits, ce récit des souvenirs d'Endorsain, des évènements tragiques. Une vague impression de rester à la surface, de rester à la lisière de cet univers réel, mais aliéné. L'épaisseur du livre n'est plus un plaisir prolongé, mais un traité qui s'allonge, s'allonge, qui n'en finit plus, dont je ne sais où il s'engage. Un roman original, certes, mais dont les artifices ne m'ont pas atteint. Ne m'ont pas fait illusion. Ne m'ont pas troublé la vue de ce brouillard agréable, délicieux, torturé, dans lequel je pensais m'engouffrer. Un gouffre qui n'était au final qu'une mauvaise passe. Mais une mauvaise passe beaucoup trop longue pour ne pas y ouvrir les yeux. Et se rendre compte que tout, n'est au final, qu'un faux songe, qu'un faux rêve. Qu'une histoire.
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J'entame le mois latino-américain sous de bons auspices, avec un titre dont j'ai beaucoup apprécié l'originalité et l'étrange atmosphère.
Nous y faisons la connaissance d'Erdosain, inventeur raté (notamment d'un procédé permettant d'immortaliser les fleurs en les figeant dans une gangue de cuivre), et employé sous-payé de la Compagnie sucrière. Déprimé par sa vie de privations et les reproches conséquents de sa femme, il a pris pour habitude de détourner des sommes qu'il dépense futilement, les laissant par exemple à des prostituées avec lesquelles il s'est contenté de bavarder. Une dénonciation anonyme sonne le glas de ses pitoyables trafics, son employeur le sommant de restituer les quelques six cents pesos qu'il lui a volés. Et un malheur n'arrivant jamais seul, sa femme le quitte pour un fat et terne capitaine.

Erdosain est un être angoissé, qui vit comme un somnambule, en attente d'un événement extraordinaire qui donnera à sa vie un tour inespéré, "une coquille d'homme mue par l'automatisme de l'habitude". Nous suivons ses déambulations en proie à une frénésie angoissée, au cours desquelles il s'invente des cauchemars éveillés, teintés de violence et de surnaturel, ou rêve de rencontres improbables avec de richissimes demoiselles, alternant fantasmes réjouissants et plongées dans le marasme.

Sa quête d'une bonne âme pouvant lui prêter de quoi rembourser sa dette à la Compagnie sucrière l'amène à visiter l'Astrologue, une de ses connaissances, sorte d'illuminé mégalo et nihiliste porteur d'un projet de réforme du monde qui sera financé par les revenus de maisons closes qu'un autre quidam, le Ruffian mélancolique, aura la charge de gérer. Erdosain se voit embarqué dans ce plan funeste, avec pour mission, en tant qu'inventeur, de produire le gaz qui devra servir à la destruction planétaire dont on brandira la menace pour s'assurer de la coopération des masses.

Il croisera au cours de son épopée délirante dans les quartiers encanaillés de Buenos Aires d'autres héros tout aussi étranges, souvent parés d'une aura inquiétante, avec lesquels il entretient des relations allant d'une courtoisie hypocrite à un nauséeux dégoût. Les observations et notes de bas de page qu'ajoute parfois au récit un mystérieux narrateur anonyme contribuent à l'atmosphère d'étrangeté qui baigne "Les sept fous".

Voilà un texte fort, oscillant entre âpreté et fantasmagorie, porté par une écriture au rythme fluide, très imagée, les angoisses et les obsessions du personnage principal étant évoquées à renforts de métaphores à la fois poétiques et horrifiques qui les exacerbent, et donnent à l'ensemble un caractère baroque.

J'ai lu, au sujet de Roberto Arlt (1900-1942) qu'on le considère porteur d'une filiation où l'on place entre autres Julio Cortázar, César Aira, Juan José Saer, ou encore Roberto Bolaño. Et c'est vrai que j'ai notamment pensé à ce dernier au cours de ma lecture pour sa manière d'exprimer à travers les affres individuelles le désenchantement du monde, sa noire folie, et ses idéologies destructrices.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Magnifique roman écrit en 1929 et annonçant les périls qui ont suivi ! Curieuse sensation de le lire durant l'entre-deux tours d'une élection présidentielle assez démente !
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Lire ce livre jusqu'au bout fut d'une grande difficulté pour moi et je suis heureux d'en être sorti.
Il y a des passages assez vivants, même intéressants, mais le tout est noyé dans de grandes réflexions philosophiques qui n'amènent pas grand-chose.
Pourtant, je pense être bon lecteur et souvent, la qualité de l'écriture suffit en elle même à me procurer du plaisir, là, ce ne fût pas le cas.
Peut-être est-ce la marque de la littérature Sud américaine, et qu'elle ne convient pas ?

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