Ce roman de
Catherine Armessen nous plonge à la fin du XIXe siècle au sein de la petite bourgeoisie parisienne. Contrairement à ce que suggère le titre (mais pas l'autrice), vous ne trouverez aucunement de fées dans cette histoire ; la domination fait seulement référence à un lieu. La seule trace de fantastique est la capacité du personnage principal à percevoir parfois la mort qui plane sur certaines personnes, ajouté un peu plus tard d'une touche de spiritisme.
De fait, Aurore
Saint-Gilles, fille de bonne famille, orpheline de mère, pressentira la mort de son père sans rien pouvoir y faire. Pas encore majeure, elle sera confiée à sa tante Madeleine, habitant Fontainebleau. Elle tissera quelques liens avec sa cousine Blanche alors qu'elle détestera immédiatement son cousin désoeuvré Felix et tombera bien vite en pâmoison du charmant Julien Mérac.
Dans mon esprit et selon les souvenirs que j'ai pu en garder, ce roman à un parfum flaubertien. D'ailleurs le roman Madame Bovary y est évoqué tout comme de nombreuses autres références de célébrités du moment qui ont marqué l'histoire des arts, mais aussi de Paris comme le baron Haussmann. L'autrice s'attache énormément à l'époque et à ces moeurs, nous rappelant la situation de la femme dans cette société masculine. Interdiction de se vêtir en homme (acte légalement condamnable), dépendance financière totale envers son époux (la femme était jugée incapable de gérer son argent), etc. C. Armessen se plaît aussi à décrire les toilettes de ces dames avec une belle précision.
Derrière cette ambiance chargée de romantisme, l'intrigue principale (la mort d'Isabelle, la mère d'Aurore) tarde à se mettre en place, même si elle est là en pointillés avec l'amnésie qui frappe Aurore sur cette époque. Néanmoins, les actes malveillants de Félix viennent dynamiser la vie ordinaire et frivole d'Aurore, permettant de laisser le mystère s'installer au cours des mois qui passent sans lasser le lecteur.
Bien qu'éloignée de mes lectures habituelles, la lecture de ce roman ne m'a pas déplu même si parfois j'ai trouvé les références aux personnages et événements historiques trop appuyés. Par ailleurs, la post conclusion à l'intrigue (chapitre 45 et 46) m'a paru totalement incongrue et en désaccord avec l'époque, avec le caractère d'Aurore (certes partiellement émancipée, mais pas à ce point) et surtout au ton global de l'oeuvre. Un décalage gênant.
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