Je viens tout juste de tourner la dernière page et je présente déjà mes excuses car je me sens enfin libéré. Rien qu'avec cette phrase, on se doute bien que cette expérience littéraire ne se soit pas bien passée et je suis le premier à le déplorer. Pourtant, je suis très client de fantasy et je me frotte toujours les mains lorsque l'occasion d'en lire une se présente. Toutefois, je n'appartiens pas à la catégorie des chroniqueurs qui font exprès de mettre de jolies notes à toutes les oeuvres croisées sur leur chemin, pour être sûr de continuer à ramasser des services-presses. Ce comportement n'aide en rien les auteurs. Ces derniers restent donc dans le flou, ne savent pas ce qui doit être conservé, ce qui doit être travaillé, etc... Je suis intègre, objectif, sincère, maladroit mais surtout légitime car je suis également auteur. Les maladresses en début de parcours, sur la construction, j'y suis passé. Donc, je vais veiller à bien peser mes mots car je pense que l'homme qui a écrit cette histoire n'a pu compter sur une quelconque aide extérieure et je me dois de l'aiguiller sur les faiblesses, nombreuses, à corriger. A ce sujet, il est temps pour moi de passer à la rédaction de mes fameuses listes.
Points négatifs :
• La liste va être impressionnante mais les choses doivent être dites. Premier gros point à travailler d'urgence : les répétitions. Elles gerbent de partout. J'ai juste à prendre une page au hasard pour avoir confirmation. Règle avec les répétitions : ne jamais écrire deux fois le même mot dans la même phrase ou dans deux consécutives. Il existe des dictionnaires de synonymes gratuits sur internet.
• Certaines tournures de phrases sont maladroites.
• Quelques coquilles. Par exemple, lorsque nous arrivons dans la demeure du père de Cynae, nous avons droit à une petite liste. Navré de ne plus me souvenir de la phrase fidèlement mais cela donne quelque chose ainsi : plus de tralala, plus de bidules, plus de machin-chouette. L'un des plus est écrit « pus ».
• A part Mérédith et Asmahel, les autres personnages n'ont su trouver grâce à mes yeux. Tout d'abord, l'auteur a fait une très belle erreur. En effet, lorsqu'il fait bavarder ses héroïnes entre elles, au début du roman, nous avons souvent droit à des « hihihi ». J'estime qu'il y a d'autres façons d'exprimer des rires que de les écrire ainsi. Conséquence : les demoiselles présentes dans ce roman ont su très vite m'agacer et j'avais l'impression d'être en présence de véritables gamines superficielles. Très vite, à cause de ce défaut, je les ai prise en grippe.
• Je relève aussi deux magnifiques incohérences. La première concerne Hern. Ce monsieur est Chevalier… Et il est souvent en déplacement pour participer à quelques conflits musclés. Généralement, c'est un peu la mission d'un homme de sa stature. Ben ici, Hern s'étonne, en plein milieu de roman, que les enfants font partis des victimes des guerres… Pour un Chevalier habitué à faire campagne, cet étonnement de sa part m'a laissé totalement dubitatif.
• Deuxième incohérence et cette fois, elle me vient de Cynae. Une bonne grosse partie des bardes est victime d'un empoisonnement collectif, avec décès à la clef. Cynae est l'une des premières à parcourir les nombreuses tentes présentes sur les lieux afin de voler au secours des siens. Jusque là, aucun problème. Lorsqu'elle revient sous le toit qui abrite son père, homme faisant parti des victimes, la barde recueille son dernier souffle. Là encore, aucun souci. Quelques heures plus tard, après discussion avec ses amis, la demoiselle s'étonne que son père soit décédé d'une mort violente et non naturelle ???
• Il manque des césures lorsque l'auteur se permet de changer de lieu dans un même chapitre. J'ai une preuve en début de roman. Hern est face à son prince et quelques lignes plus loin, nous sommes dehors alors que les deux séquences ne sont pas différenciées. C'est très dur pour la fluidité de la lecture.
• La fin. Je l'ai trouvé tellement expéditive.
Points positifs :
• Il en existe et fort heureusement. Tout d'abord, la taille aléatoire des chapitres.
• Ensuite, j'ai aimé lire les quelques chansons parsemées tout au long du roman. D'ailleurs, bien joué concernant ce chant révolutionnaire appartenant à notre répertoire français. Et je suis même sûr que les premiers chroniqueurs n'ont pas vu cette référence… Comme quoi… Quand on se donne la mission de mettre uniquement de grosse note, on passe à côté de jolies références.
• L'histoire en elle-même est intéressante et l'enchaînement des évènements est très bon. de plus, l'auteur est très doué lorsqu'il s'agit de dépeindre de nouveaux environnements. Je n'ai rencontré aucune difficulté à imaginer les lieux dans lesquels je fus invité.
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« Je sais que c'est impossible à contrôler »ajouta Hern un peu dépité.
« C'est le moins qu'on puisse dire C'est sur les champs de bataille qu'on ne voit plus de magie. Aucun magicien ne veut plus s'y risquer » affirma Cynae. « Ils ont trop peur.La dernière histoire date de a bataille des trois lacs, justement. On raconte que les mages se sont affrontés et ont appelé des démons. On dit aussi qu'une grande déchirure dans le ciel et le sol s'est ouverte et que des créatures d'un autre monde sont venues. Et que tous ceux qui étaient là ont été happés et emmenés dans le pli du ciel. Tousles mages et... »
« Les bardes sont neutres. Tous les pays, tous les guerriers le savent. Les bardes racontent les histoires. Ils sont les témoins du présent » dit Hern sans y penser.
« Du présent,du passé et de l'avenir » dit Hern sans y penser.
« Du présent, du passé et de l'avenir » ajouta Cynae non sans une pointe de fierté.
Mérédith la regarda, médusée. Hern de Salers est déjà une légende
« Mais pourquoi ne pas être dans l'entourage du prince alors ?
_ C'est ici qu'il se passe quelque chose. C'est ici que la légende se crée. C'est ici que je veux être.
_ Comment ça ? » demanda Eline.
« Le chevalier Hern de Salers est déjà une légende. Chanter sa chute et sa renaissance sera un conte qui gravera les siècles. »
Hern resta bouche-bée.
_ Je sais que, à vos yeux, je ne suis qu'une raclure de fosse d'aisance, mais réfléchissez un peu avant de me jeter comme telle. Je ne suis pas née mauvaise. Je n'ai pas choisi ma vie Je n'ai pas voulu être esclave. Alors mademoiselle Dragon, méfiez-vous de vos jugements.»
Eline resta silencieuse. Mérédith avait vu juste. Elle 'avait placée dans la boîte des salauds. Si Hern ne l'avait pas sauvée, peut-être que les places seraient inversées.
La musique continua un moment. La voix divine redevint humaine. Cynae était debout, auréolée, magnifique. Tous étaient à ses pieds. Mascanius fut le premier à se relever, séchant ses larmes.
Hern était soufflé. Jamais il n'avait entendu cette ode chantée jusqu'au bout. Personne n'en était capable.
« Je me disais que je n'ai jamais vu de maison comme celle-ci. Avec la cuisine au sein de la pièce à vivre. Toute la famille ensemble. Pas les uns dans une pièce, les autres dans une autre. La lyre et la fourchette. Le livre et la confiture. »
Zoltan sourit espièglement.