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3,48

sur 54 notes
Roman historique époustouflant dont l'intrigue est située dans le Kansas de 1870. Son auteur, Philippe ARNAUD, entraîne le lecteur dans un far-west violent, raciste et sexiste.
Jim Lockheart, confédéré sudiste raciste, plein de fureur, débarque à New Hope sur les traces d'un homme qu'il traque depuis des années. Il découvre, étonné, une ville régentée par une très belle femme, Ellen Maplethorpe, shérif à poigne, soutenue par un barman noir !
Pour servir son enquête, il s'installe néanmoins dans ce bled. Mais lorsqu'un dangereux chasseur de primes menace la région, Jim va devoir choisir entre les démons de son passé et une nouvelle vie en « terre promise ».
Dans un style nerveux et tendu, le texte propose des péripéties qui s'enchaînent dans un rythme soutenu et des personnages bousculés par la vie, tous attachants. La figure de la shérif, notamment, à la fois forte et féminine porte un lourd passé mais affronte le présent avec une énergie, un courage et une détermination sans faille.
Le texte alterne entre les points de vue et les desseins de chacun tandis que les multiples retours en arrière éclairent leur passé. le procédé, et c'est la force du récit, rend le lecteur avide de connaître la suite.
Ce western littéraire aborde les thématiques de liberté, de vérité et de vengeance dans une belle langue au vocabulaire précis et recherché. L'évolution des personnages, qui gagneront en humanité au fil du récit fera oublier l'âpreté et la violence de certaines scènes.
Roman rythmé et haletant découvert dans le cadre de la pré sélection du prix des collégiens et lycéens de Charente, édition 2024.
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Belle ambiance western dans ce roman qui n'est pas sans rappeler les films cultes du genre. Après les cow-boys noirs découverts dans un documentaire Arte ("Black Far West"), voici le barman, Big Louis, et le shérif au féminin, Ellen Maplethorpe. Ellen est une sacrée femme qui a appris très jeune à se protéger des hommes et à s'imposer au milieu d'eux ("Louis avait vu grandir la gamine indomptable des Maplethorpe avec affection, et une certaine admiration"). C'est donc avec méfiance qu'elle accueille à New Hope le sudiste arrogant qu'est Jim Lockheart. Celui-ci est à la recherche d'un esclave en fuite, Carson Brown.

Les points de vue alternent entre les protagonistes et des flashbacks nous plongent dans le passé des deux héros, ce qui permet de mieux comprendre comment ils sont devenus ainsi. Chacun·e cache un traumatisme d'enfance. Avec Jim, on est immergé dans l'univers des plantations de coton et de l'esclavagisme. C'est le personnage qui évolue le plus au fil de l'aventure. Les liens qu'il noue avec Big Louis bousculent ses préjugés sur les Noirs. Jim est aussi amené à côtoyer les Indiens (Creeks et Cheyennes) de la forêt voisine et découvrira avec eux (et contre le terrible chasseur de primes Wild Blood) des valeurs humaines dépassant les rivalités de couleur. Enfin, son amour naissant (et déstabilisant, car nouveau) pour Ellen apporte une dimension sentimentale bienvenue à l'ensemble.
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Je ne lis que très peu de western, ce n'est pas mon genre favori de lecture, je sors donc de mes sentiers battus. En fait c'est la couverture qui m'a parlé plus que le résumé.
L'auteur a mélangé ici du féminisme, au racisme, des indiens, une femme shérif au caractère fort, un barman noir sous fond de fin de guerre civile américaine. Pourquoi pas dirons nous ? Mais arrivé au 3/4 du roman, tout se mélange et n'a pas vraiment de sens. Ce qui donne l'impression d'une fin un peu bâclée je trouve. C'est dommage parce que l'histoire était prometteuse.
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Au Kansas, en 1870, Jimmy Lockheart arrive dans la petite ville de New Hope et il rencontre tout d'abord Ellen Mapplethorpe, la shérif puis Big Louis, le tenancier du saloon, un noir. C'est un changement pour lui qui vient du Sud, en Géorgie et qui a grandi avec sa mère Margaret et son frère Bernard dans la plantation de son beau-père, Jefferson Dandridge. Il a connu la guerre de Sécession puis les révoltes des esclaves. Il est sur les traces d'un de ces esclaves, Carson Brown.

"Philippe Arnaud est né en 1966 à Riom (63). Après une enfance auvergnate et des études de lettres, il a vécu deux ans au Cameroun. Il y a enseigné le Français dans un collège protestant, et s'y est marié. Enseignant de lettres dans les années 90 à Orléans, il a travaillé quatorze ans à Brive-la-Gaillarde, comme enseignant en français et en cinéma, au lycée. Il vit aujourd'hui à Floirac avec sa femme et ses trois enfants.
Il a nourri sa passion pour le théâtre en co-animant des clubs, des ateliers et une option théâtre dans les différents lieux où il a exercé son métier (...). Pendant 25 ans il a aussi écrit des centaines de chroniques de rock pour des fanzines comme Harmonie magazine, sur des albums de rock progressif, de metal prog, de chanson française et parfois de jazz ; et également pour ses copains du label de rock Muséa.
Les artistes qui l'ont marqué au fils des ans témoignent d'un éclectisme boulimique : de Baudelaire, Stendhal, L.F. Céline, Rimbaud, Césaire, à Stephen King ou Dan Simmons, de Hitchcock, Spielberg, Scorcese, de Palma, Kubrick à Chris Marker, Resnais, Souleymane Cissé ou Wong Kar Wai (...)". - source éditions Sarbacane.

Philippe Arnaud rend hommage au western dans une histoire extravagante, haute en couleurs dans l'ouest américain mais sans prétention historique avec une galerie de portraits saisissants, le jeune héros sudiste élevé dans le mépris des noirs, son frère, homosexuel sombrant dans l'opium, la shérif de la ville, le personnage le plus emblématique du roman, une femme rebelle, iconoclaste, déterminée et farouche, le tenancier du saloon, un noir ayant perdu l'amour de sa vie à cause de l'esclavage etc. Philippe Arnaud nous emmène à la fois dans une petite ville de l'Ouest américain mais aussi dans une plantation de coton ou dans une tribu indienne. C'est aussi une plongée dans le monde de la violence et de l'assouvissement de désirs primaires, il n'hésite pas à nous confronter à la vulgarité et la bestialité de ses héros. La conquête de l'Ouest est avant tout une histoire de violence, d'alcool et de sexe, Philippe Arnaud n'en élude aucun, c'est souvent cru mais les personnages en sortent d'autant plus humains qu'ils ont le coeur tendre.
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Ceci n'est pas un roman pour les jeunes. D'abord parce qu'il est difficile de lire les pensées racistes du héros, même si celui-ci va changer au fil du texte et réaliser ses erreurs et que le trait est forcé justement pour voir ce changement mais justement sans doute trop forcé.
Beaucoup de scènes de sexe trop détaillées et pas indispensables pour un jeune public voire superflues pour l'avancée du personnage (le rêve/transe indienne d'Ellen)
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Mon avis est assez partagé sur ce livre. J'ai d'abord été séduit par l'idée de départ. Je n'avais pas souvenir d'avoir lu un seul roman qui se passe au temps des cowboys et des indiens. Une première, donc. Mais bon, si le style est agréable et la lecture fluide, j'ai trouvé quelques longueurs et des incohérences. Les personnages sont pourtant assez bien campés et on arrive à connaître leur histoire. Je n'ai pas été pris par cette lecture et il m'a fallu un peu de courage pour le terminer. Je n'y reviendrai pas.
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En 1870, Jim débarque à New Hope, un petit village du Kansas. Il est à la recherche d'un homme, un ancien esclave dont il veut se venger. Il rencontre le shérif de la petite ville : une femme et le barman noir du saloon. Ces deux rencontres vont le faire réfléchir et chambouler sa vision des choses.

Je suis partagée.

L'histoire m'a bien accrochée. le roman est construit en flash-back. On comprend peu à peu ce qui amène tous les personnages dans la situation où ils sont. C'est passionnant. le roman est très bien écrit.

Mais j'ai plein de mais. L'auteur joue avec les codes du western : il y a tout : le sheriff, le saloon, les indiens, le riche propriétaire terrien, le duel... A un moment je me suis dit : "tiens, y a pas de bison" mais ils arrivent juste avant la fin, un peu plaqués d'ailleurs. A chaque fois, on est proche du cliché : la palme revenant au nom des indiens. On n'est pas loin de bison futé. Je n'ai pas su déterminer si c'était un hommage aux films américains entre autant en emporte le vent et le train sifflera trois fois ou juste des erreurs.

En tous cas, il y a vraiment des anachronismes. Déjà la femme sheriff, j'ai fait une recherche et la première femme sheriff adjointe n'était même pas née au moment du début du roman. J'aime bien l'idée de présenter des femmes fortes mais il ne faut pas non plus faire n'importe quoi.

Même chose pour le chasseur de prime. La sheriff sait bien que c'est un sociopathe, terme est utilisé pour la première fois en 1909. D'ailleurs, il est vraiment gratiné ce sociopathe qui se délecte à tuer les gens, à manger les coeurs et autre et qui le fait en toute impunité.

Et le roman part tout de même sur un gros anachronisme : le héros est à la recherche d'un esclave en fuite et tout le monde semble l'admettre à un moment où il n'y a plus d'esclave ! Et même avant, les esclaves ont des noms de famille. Je crois que ça aussi c'est une erreur. Je sais bien qu'il ne s'agit pas d'un documentaire historique mais le roman semble réaliste et ne l'est pas du tout.

Mais le simple fait que j'ai fait des recherche montre à quel point le roman m'a interpellé. Je l'ai dévoré.
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Le pays où coulent le sang et la poussière.
Posé dans les grandes plaines du Kansas, le long de la voie ferrée, New Hope est un bled paumé où le boulot ne court pas la rue poussiéreuse. Sans aucun attrait, c'est pourtant dans ce trou damné que le sudiste Jim Lockheart, fils adoptif de planteur esclavagiste, survivant de la guerre de Sécession, veut prendre ses quartiers, à l'unique saloon tenu par Big Louis, un Noir affranchi. Il piste Carson Brown, esclave enfui qu'il tient pour responsable de la mort de sa famille mais rien n'est simple tant l'histoire personnelle se fantasme et déforme les faits. Brown est peut-être dans les parages mais il demeure insaisissable et Lockheart, avec ses airs guindés, ses préjugés racistes et misogynes est bien mal parti pour délier les langues et avancer dans son enquête à haut risque. Ellen Maplethorpe, shérif indépendante et intrépide, voit en Jim Lockheart un homme rigide, blessé mais séduisant malgré un fort potentiel à semer le désordre. La donne se complique encore davantage quand le sadique et sanguinaire chasseur de primes Wild Blood arrive dans les parages, à la recherche lui aussi de Carson Brown dont la tête a été mise à prix. La voie de la rédemption va alors devenir un véritable chemin de croix sanglant et douloureux vers la terre promise, là où devraient couler le lait et le miel.
Philippe Arnaud s'est emparé des codes du western littéraire pour les mouliner habilement afin de composer une histoire bien troussée malgré les poncifs inhérents au genre. L'arrivée de Lockheart à New Hope accueilli avec un glaviot barométrique jeté adroitement entre ses chaussures par un shérif peu conventionnel est un vrai régal, une entrée en matière vive qui met immédiatement en tension les caractères des deux principaux personnages. L'histoire qui s'ensuit est pleine de rebonds et de cahots, d'avancées et d'incertitudes que les multiples flashbacks enrichissent, dévoilant les personnalités, éclairant les fêlures, mettant à nu les blessures. Les personnages y gagnent en humanité et en crédibilité. Au-delà des préjugés, des peurs et des atermoiements, des liens se tissent, des amitiés se forgent dans l'épreuve du feu, au creuset d'une humanité meurtrie.
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1870, une ville perdue dans le Kansas, gérée par un shérif à poigne et à la gâchette agile : une femme Ellen. La torpeur de la ville est bouleversée par l'arrivée d'un homme assoiffé de vengeance, par des esclaves en fuite, des indiens exploités et un chasseur de prime plus que machiavélique qui tue comme il respire.

Une lecture frisson, parfois terrible car beaucoup de scène très violentes. L'esclavage est aboli dans les faits mais pas dans les esprits. Un scenario riche en rebondissements, beaucoup de va et vient dans le récit ce qui parfois peut perdre le lecteur. Un ouvrage hors normes pour de grands lecteurs ados.
Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Contrairement à ce que disent certaines critiques, j'ai lu ce livre à 14 ans et il ne m'a pas paru plus violent que d'autre. L'histoire est certes noire, mais il y a aussi des moments plutôt calmes.

Quant au langage grossier, il est moins présent que dans d'autres livres que j'ai lu (la confrérie des templiers par exemple).

On y retrouve des personnages attachants pour la plupart et l'histoire est entremêlée de souvenirs de Jim ou Ellen.

Cependant au début j'avais parfois l'impression que l'intrigue principale avançait beaucoup moins vite que ces souvenirs.

On trouve tout de même une fin très prenante et bien rythmée.
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