Après une carrière d'actrice bien remplie, c'est encore et toujours une belle femme, au port altier, dotée d'un fort tempérament indépendant mais regrettant le vide de sa vie. Il rêve de devenir comédien, déjà désabusé. Vingt ans les séparent. Elle veut un gigolo. Il veut la gloire et son argent.
Ces deux âmes désespérées se lancent dans un combat où les faux-semblants, les sarcasmes et les mensonges viendront miner les derniers remparts qui les maintenaient dans un semblant de réalité, où chacun jouait un rôle, niant ses sentiments.
J'ai apprécié cette plongée dans le désespoir des protagonistes et la manière dont l'auteur rend cette tristesse au travers de leurs échanges.
" (...) Tu as honte de l'âme. Pauvre Gabriel, le sexe, oui, tu en parles, mais le coeur, tu l'enterres sous un tas de cendres. Pauvre petit que tu es... Bois...
- Je suis un vicieux, dit-il... dépravé par la sobriété. Je bois tes paroles ; elles m'enivrent... " (page 154).
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Malade du jeu, je jouais comme on est hémophile. Le contact d'un seul jeton me rendait folle de passion. Souvent, j'oubliais complètement la notion du temps. Dans ces périodes, jours et nuits se confondaient en une hallucination brillante. En perdant l'héritage de mes parents, je faisais saigner des souvenirs ; l'aube me trouvait exsangue.
p. 36
Interview avec Christine Arnothy sur France Culture