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EAN : 9782355233593
104 pages
Editions Jets d'Encre (01/11/2020)
3.3/5   5 notes
Résumé :
Numa n'a qu'un défaut : il n'a pas de qualités. Ecrivain raté, il décide de changer de vie et s'engage dans l'armée. Mais n'est pas guerrier qui veut ! D'aventures minables en désillusions, Numa touche chaque jour un peu plus le fond. Est-ce ainsi, seul et désabusé, qu'il va finir sa vie ? Dans ce roman aux allures de conte philosophique, François Arnould peint avec finesse, le ton mordant d'une cruelle ironie, la vacuité de notre monde et la faiblesse humaine.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je me suis « jetée » dans la lecture de ce court roman sans aprioris aucuns en ayant tout juste lu la quatrième de couverture. J'ai retenu un mot : « vacuité »…

Et de fait, nous trouvons un personnage, Numa, qui, à défaut d'être un écrivain à succès, ou d'être écrivain tout court, désoeuvré il s'engage dans « l'armée » avec pour seul crédo : « tuer des gens » ! Quel vaste triste programme !!

Il est affecté au commando « Coup Gorg' ». Mais même de ça, il n'en est pas capable. Il sera donc Barman au cercle des sous-officiers…

Les fameux « Coup Gorg » sont ni plus ni moins que des mercenaires sans foi, ni loi qui enchaînent les exactions et sèment la terreur partout où ils passent. de fil en aiguille, un coup gorg en entrainant un autre, « Lulu » va lui proposer d'aller « en guerre » !!

Ils vont se retrouver sur une île qui aurait pu être paradisiaque, coupé du monde. Mais « Lulu » est un affreux « jojo » qui se met en tête d'établir une République en « civilisant » de force les indigènes locaux ; ce qui va finalement tourner à la dictature, à la catastrophe et au naufrage.

Et voilà, les personnages sont ce qu'ils sont : détestables, immondes, pas fréquentables, vulgaires, sans âmes ; on ne ressent évidemment aucune empathie pour eux et les hait même royalement. le roman est glauque et noir, désespérant et désespéré.

Alors qu'est ce qui fait que ce roman est réussi selon moi ?

Parce que justement, comme le dis la quatrième de couve, on y parle de « vacuité ». Je vais donc voir « wiki » qui me dit : « état de ce qui est vide. Vide intellectuel et absence de valeurs ». Et bien nous sommes en plein dedans !!

Les personnages sont « vides » de tout et c'est très bien campé. Que l'on n'aime pas ressentir ce vide abyssal est une chose, mais je dois reconnaitre que l'auteur a excellé à le dépeindre ! On le ressent dans toute son ampleur…

Et si l'on se penche sur le titre : « la moisson des oriflammes » c'est ce qu'attendaient ces êtres abjects, la « rançon de la gloire » en quelques sorte. Hélas ces personnages sont tellement creux et vides de sens que tout ne leur est que déception et échecs.

Je n'ai pas du tout pensé à tous nos classiques en lisant ce livre, mais plutôt à un auteur plus contemporain qu'est Paulo Coelho pour le côté conte philosophie quoique Coelho soit quand même plus poétique et bien plus optimiste.

Ici, on en ressort, évincés, fourbus, atterrés d'autant de bêtise et d'absurdité. Mais surtout on réalise avec horreur que ce type de personnage existe « en vrai » … on les rencontre à tous les coins de rue. Certains parviennent même on ne sait comment, à de hautes fonctions (corruption, arrivisme, opportunisme ??) et quelque fois gouvernent certains pays… C'est plus qu'affligeant ! Je dirais catastrophique.

Alors oui, bravo à l'auteur pour sa sombre philosophie, qu'il a su détailler dans toute sa noirceur. Merci aux éditions Jets d'encre et à la masse critique de Babelio qui m'ont permis de découvrir cet auteur !
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(Masse critique)
Numa, conscient d'être un écrivain raté, décide de changer de vie et par dépit de s'engager dans une carrière militaire afin de « tuer des gens » pour se passer le temps.
Présentés au lecteur par la quatrième de couverture comme une fable ironique et cruelle, dont les thèmes sont la vacuité du monde et la faiblesse humaine, ce très court récit de 102 pages intitulé « La moisson des oriflammes » quatrième roman de François Arnould, est édité dans un format attractif qu'une scène de moissons, oeuvre de Brueghel l'Ancien, met bien en valeur.

A Noirson, une ville sans couleur et sans intérêt, le protagoniste, un alcoolique impénitent, se retrouve obligé après une mésaventure alcoolisée de s'engager dans le Coup-Gorg, une école d'égorgeurs marins, un commando de choc… Après des classes éprouvantes, victime d'une énième cuite à l'insu de son plein gré, Numa n'est pas admis à l'examen final et se retrouve réduit à la fonction de barman au mess des officiers du bataillon d'élite. S'ensuivent en vrac, une rencontre avec une femme de mauvaise vie, Cindy, des parties à trois avec descriptions d'ébats, le retour de Lulu, un bras cassé connu au Coup-Gorg parti en missions secrètes exotiques à la solde d'obscures commanditaires...
Après le meurtre de Cindy, Numa devient tour à tour héro, puis gigolo, puis repenti assagi, puis de nouveau baroudeur des mers dans le sillage de Lulu, accostant dans un archipel paradisiaque qu'ils vont transformer en démocratie, mais que l'apprenti dictateur aux intentions douteuses que Numa suit aveuglément, va bientôt transformer en dictature.

Que ce récit soit une fable, certes, c'est le cas, il en a le format et sans doute les intentions, mais que le paratexte le qualifie de conte philosophique fin, ironique et cruel, c'est à mon humble avis, faire quelque peu injure à Voltaire dont manifestement l'auteur s'inspire ! Difficile d'éviter de faire le lien! Mais pour moi la comparaison s'arrête là.

Numa n'a pas grand-chose de Candide ou de Zadig. Ce personnage sulfureux, alcoolique, creux, grossier, sans scrupules ni conscience, lâche et obscène, sans volonté, manipulable et influençable, traverse le récit sans ligne directrice perceptible et ne touche jamais vraiment le lecteur, ni ne sert l'objectif de son auteur car enfin, qui peut réellement s'identifier à ce genre de personnage dépravé et sans structure mentale?
Si le conte philosophique est sensé dénoncer les dérives et les maux d'une société, celui-ci est écrit sans réelle finesse, dans un style qui frise souvent l'insuffisance, flirtant avec la vulgarité sans qu'on comprenne quelle est l'intention de l'auteur et ce qu'il veut dénoncer, ni d'ailleurs ou se situe la philosophie. J'ai espéré que le miracle se produise sur l'Archipel des Mormores, lieu dédié à la création d'une démocratie, car cela semblait enfin prendre une tournure métaphorique... Mais l'exercice de dénonciation "philosophique" s'essouffle, s'enferme dans la caricature et le sordide. Là encore on reste sur sa faim.
Les personnages secondaires n'ont pas plus d'épaisseur que l'anti-héros Numa. Ils sont tous dépravés, alcooliques, grossiers, obsédés par le sexe, violents…
Extraits:
« Cindy et Saïd habitaient un petit logement insalubre, au troisième étage d'un immeuble délabré.
-y a tout à refaire là-dedans ! constata Numa, dépité de devoir s'activer dans un lit crasseux au milieu de cadavres de bouteilles et d'un fouillis sans nom.
- T'inquiète ! y a pas de cafards, juste peut-être des morpions… répondit Cindy en se grattant la chatte. »
Puis plus loin :
« Puis il se servit une grande rasade de rhum avant d'arracher sauvagement les vêtements de Cindy. Il bandait comme un âne et la pénétra sans préliminaires, sauvagement.
-Oui, Oui ! Encore, mon cochon ! Fais grincer le lit ! »

L'essentiel du récit consiste en une description de la vie de « patachon » des protagonistes, de dialogues souvent indigents, et de scènes comme celle de Numa aux prises avec un philosophe à la chemise immaculée, surnommé le « décolleté » (Eh oui, c'est cela sans doute l'ironie cruelle !) qui laissent perplexe par le sentiment de vide ou de grossièreté qu'elles dégagent, comme si l'auteur cherchait à provoquer, choquer son lecteur. Mais dans quel but? Je cherche encore ce que cette fable/scène veut dénoncer…
Pour le coup, la vacuité du monde dont il est question dans le paratexte, se résume principalement pour moi à la vacuité du texte. Fable qui renvoie immanquablement à celle, si subtilement écrite, de "La grenouille qui veut se faire plus grosse que le boeuf" de J. de la Fontaine.
Le livre commence par ces mots :
« Numa est un jeune scribouillard ; bouffeur à outrance de papier d'imprimante, entraînant une soif de notoriété inassouvie. Bref, un écrivaillon. Il le savait. A l'aube de son quatrième manuscrit, il jeta son stylo fétiche et décida de changer de vie. », une introduction qui résonne comme une mise en abîme...

Ce roman, tout comme le choix de son titre, m'ont laissée perplexe et déçue de cette première participation à une masse critique proposée par Babelio et les Editions Jets d'Encre, que j'aurais voulue plus enthousiasmante.
Cet envoi m'aura confirmé, s'il en était besoin, que n'est pas Voltaire ni Bukovsky qui veut !

Mais peut-être ne suis-je pas la bonne cible...
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J'avais pris ce livre dans le dernier Masse Critique pour son titre bien engageant et plutôt joli, cette belle couverture d'une célèbre peinture de Bruegel l'Ancien et le résumé derrière qui semblait prometteur, l'histoire d'un type qui veut trouver un sens à sa vie via l'armée et qui fait face à toutes les déconvenues du monde, tel un Candide moderne.
Et bien quelle déception. Je me suis jamais sentie autant arnaquée en lisant un roman, qui m'a semblé être un produit non conforme à sa photo contractuelle.
Tout d'abord ce qui m'a heurtée est son écriture vaguement moyenne, guère remarquable et qui verse souvent dans la vulgarité totale. Comparé à celle de Candide qui était fine et vivace, c'est un grand gouffre et pourtant j'étais pas exigeante, je demandais pas non plus que ce soit dans le style De Maupassant où de Flaubert.
Ensuite et c'est là qui m'a bien désappointé au maximum ce sont les personnages, qui sont tous sans exception ignobles, lâches et moralement douteux. Là encore si cela avait été mieux manier et avec plus de profondeur et de sensibilité, j'aurais été chiche de suivre des individus peu héroiques : plein de récits parviennent à faire attacher au lecteur des protagonistes qui ne conviennent pas à nos valeurs, en fantasy déjà avec le Trône de Fer, la Compagnie Noire où encore Thomas Covenant pour ne citer quelques-uns où dans un registre réaliste le Parfum, où American Psycho. Mais là ils sont très caricaturaux et peu developpés, étant des coquilles vides ne vivant que pour le sexe gratuit et la violence sans une once de personnalité.
Aussi en parlant du récit... il est lent, il est insipide et n'est qu'une succession de faits douteux. Même le séjour des îles dont j'attendais plus de panache m'a terriblement deçu, pas parce que cela devient un régime dictatorial (cela aurait pu être bien d'ailleurs ce passage s'il était mieux mené, avec le héros devenant un résistant) mais non même là j'étais larguée et encore plus dégoutée.
Vacuité du monde comme le disait le roman, oui surtout vacuité de l'intrigue et des personnages et du sens même de ce roman. Là grosse déception que j'ai eu, surtout avec une couverture et des thèmes prometteurs. Quel dommage pour le coup ! Vraiment un roman à éviter pour ce coup-là !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Clotilde et Numa écumaient donc la bonne société sans complexe en étalant leur différence d'âge. Ils devinrent la coqueluche des milieux branchés, les dîners mondains se succédaient.
Numa tentait de masquer cette gêne qu'il éprouvait alors. Ce monde-là n'était pas le sien. " Mais qu'est-ce que je fous là ?" se demandait-il souvent. Il avait la nostalgie de ces virées du diable, seul ou avec Said et Lulu, dans les bars mal famés où il pouvait fumer, parler fort et surtout raconter tout et n'importe quoi, délirer sans modération et sans crainte d'être jugé par quiconque.
Dans les milieux feutrés des salons élitistes de la capitale, c'était autre chose. Les discussions étaient codées, filtrées, aseptisées. Il rencontrait parfois des écrivains à succès et se demandait alors pourquoi il avait voulu jadis atteindre ce rang, tant leurs discours étaient creux et vides. Les pires, c'étaient les philosophes. Ceux-là parlaient longtemps, longtemps pour ne rien dire, et ils s'écoutaient d'eux-mêmes, flattés par leurs propres logorrhées.
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Alors il en rajouta une couche, s'adressant au décolleté:
- Cher ami, que pensez-vous de la société des quenelles de grenouilles? croyez-vous au nombre d'or des replis dans les sphincters des biques? J'aimerais beaucoup avoir l'avis d'un spécialiste!
- mais il est fou!
- Complètement bourré oui!
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Numa était un jeune scribouillard ; bouffer à outrance de papier d'imprimante, entraînant une soif de notoriété inassouvie. Bref, un écrivaillon.
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