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EAN : 9782369747857
322 pages
Akata (24/10/2019)
3.53/5   32 notes
Résumé :
[LIVRE RÉSERVÉ A UN PUBLIC AVERTI]

Jun est lycéen, et il est gay. Bien que vivant caché, il sait parfaitement qui il est. Fan de Freddie Mercury, il fréquente un homme plus âgé que lui… et marié ! Son seul véritable confident, Mister Farenheit, est une connaissance d’internet avec qui il discute via les réseaux sociaux. Mais quand un matin, au détour d’une librairie, il croise Miura, une de ses camarades de classe, en train d’acheter un manga homo-éro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Alors qu'il traîne dans une librairie de Shinjuku, Jun tombe par hasard sur Miura, une de ses camarades de lycée, en train d'acheter un manga estampillé ''boys love''. Plutôt gênée, la jeune fille lui fait promettre de garder le secret. Car si elle aime voir les amours passionnées des homosexuels s'étaler entre les pages de ses livres, elle ne tient pas à ce que cela se sache au lycée. Jun est d'autant plus prompt à promettre qu'il a lui aussi un secret bien gardé : il est gay et entretient une liaison avec un père de famille plus âgé que lui. Et même si Miura clame devant lui son amour inconditionnel pour les gays, Jun n'a pas le courage de se confier à elle. Le seul avec qui il partage tous ses secrets est Fahrenheit, un ami virtuel rencontré sur internet. Ils ont en commun leur homosexualité et leur passion pour le groupe Queen et son chanteur mythique Freddie Mercury. Au lycée, personne ne sait rien, ne se doute même de son attirance pour les hommes et il craint la réaction de ses amis s'ils l'apprenaient. Aussi, quand Miura se rapproche de lui et lui déclare sa flamme, Jun décide de se couler dans le moule en acceptant d'être son petit ami.

Dans un style moderne, souvent cru, et très explicite, Naoto Asahara raconte le quotidien d'un lycéen gay dans une société japonaise peu encline à accepter la différence. S'il s'épanouit sexuellement dans les bras d'un quadra un brin pervers, sa certitude d'être rejeté si son secret était découvert entraîne un mal être qu'il tente de dissiper en entamant une relation amoureuse avec une de ses camarades. Mais on ne peut forcer sa nature et cette tentative de ''normalité'' est un échec cuisant. Pourtant, Jun rêve de se marier et d'avoir des enfants et s'en veut parfois de n'être attiré que par les hommes. Mais il sait que dans son pays, concrétiser ce rêve passe immanquablement par une relation avec une femme. Alors pourquoi Dieu l'a-t-il crée ainsi ? Pourquoi est-il incapable de ressentir du désir pour une femme ? Pourquoi les gays sont-ils considérés comme des monstres par certains ? Comment réagiraient ses amis s'ils savaient ? Son meilleur ami continuerait-il à le saluer d'une tape sur le sexe sans arrière-pensée ? Sa mère serait-elle déçue ? Horrifiée ? Autant de questions dont il aime discuter avec Fahrenheit son correspondant virtuel, homosexuel comme lui, et comme lui victime d'une société peu tolérante.
Jun est évidemment touchant et attachant et on compatit sans peine à ses tourments qui en disent long sur le Japon qui tolère une littérature pornographique très explicite mais rejette l'homosexualité, comme d'ailleurs toute forme de différences. Pourtant, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Les scènes de sexe sont décrites de façon très crues et certaines situations sont dérangeantes (relations entre mineurs et hommes mûrs, désir incestueux, etc.). A réserver à un public averti.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Akata.
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Quand les éditions Akata m'ont proposé ce SP et je les en remercie, je me suis dit pourquoi pas ? L'histoire de Miura qui aime lire des mangas mettant en scène des homosexuels et qui ignore que Jun, élève de sa classe en est un m'a intriguée.
Je m'attendais à découvrir une communauté homosexuelle avec sa vie quotidienne, que nenni.
Nous sommes au Japon et tout est high-tech. Les rencontres se font sur le web, tout est dans l'illusion.
Et c'est comme ça que Jun Andô s'est trouvé un amant plus âgé, cherche à en savoir plus sur ses préférences et ce qui est normal ou pas. Dans une boutique , il va rencontrer Sae Miura,collégienne de sa classe, qui est une fujoshi, il existe un terme pour ce "fantasme" si l'on peut dire. Miura qui croit tout savoir sur les homos va tomber amoureuse de Jun. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre Miura, est-ce une mode ?
D'autres personnages gravitent autour : Makoto, le vieil amant un brin pédophile, Mr Farenheit, fan de Queen, sorte de monsieur je sais tout, avec qui Jun se confie sur le web, une amitié s'est crée mais lorsque le masque tombe. Surprise ! Jun sera sacrément secoué.
Mon point de vue sur cette histoire est qu'après quelques chapitres très explicites sexuellement voire crus. On finit par découvrir Jun être perdu qui se croit anormal, se force à être ce qu'il n'est pas en tentant une relation avec Miura.
J'ai été très surprise par cette solitude, cette impression de renoncement à une vie de famille qui le fait tant souffrir, c'est une approche très profonde de l'homosexualité avec des sujets de réflexion que l'on ne se pose pas toujours. Mais c'est aussi une invitation à s'accepter soi-même et se montrer tel que l'on est car l'on est pas uniquement un homosexuel, on est une personne avec ses doutes, ses envies, ses espoirs, ses rêves.
Naoto Asahara nous livre un roman formidable plein de sensibilité, une peinture de la société japonaise où les jeunes semblent très connectés, très isolés, avec une quête de normalité au détriment de leur personnalité et surtout cette impression d'absence d'adultes auxquels se référer, pas d'exemple. Certains passages sont amusants, d'autres touchants, je n'ai pu m'empêcher de le lire en pensant à un anime de par son style, cela ferait un bon sujet sans certaines scènes. Une chose est sûre après avoir suivi les mésaventures de Jun, j'aurais bien aimé savoir ce que le futur lui réserve.
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Petit coup de ♥ !

Ce roman aborde énormément de sujets et de thématiques. Dès les premières pages, voire les premiers instants nous nous interrogeons sur la visibilité de l'homosexualité, et surtout des idées reçues, perçues en comparaison de la réalité, de ce secret qu'on ne dévoile pas sinon le jugement est présent. Une véritable clarté sur les intentions du roman, sur son ton et ses thématiques. ♥ Est-ce que j'imaginais ça en lisant ? Pas du tout. C'est un roman percutant, intense criant de vérité. La couverture reflète l'atmosphère des pensées de Jun Andô, de l'incertitude, de la détresse, de la recherche de soi et sur des rythmes de musique reflétant la dynamique de l'histoire. Après je ne savais pas grand-chose de l'histoire. 😉

Jun Andô est un jeune lycéen, homosexuel, rencontre Miura à la caisse d'une librairie. Elle avait entre les mains un Boy's Love, des mangas M/M. Elle tombe amoureuse de lui. C'est une fujoshi (terme péjoratif désignant des femmes aimant les BL). Sa vie tranquille va changer petit à petit face à cette rencontre et tous les évènements suivants.

Juste, la première scène de sexe est malsaine, ou c'est que moi ? Quand il a appelé d'un certain nom ou encore qu'il suppose que son mec a une attirance pour une personne en particulier, la tête que j'ai faite. C'était folklorique. Je me suis arrêtée deux secondes dessus. xD Je suis très ouverte mais j'ai des limites. D'ailleurs cette scène est vraiment importante dans les réflexions du héros. Cela nous montre le ressenti et également le vis-à-vis du paraître, de l'intégration dans la société avec ses codes spécifiques, des obligations dans la conformité pour être bien perçu, ne rien laisser entrevoir (le mari qui couche avec lui alors qu'il a une femme). Avec ce roman, même si on peut le savoir déjà, rappelle ou montre les sentiments d'une personne qui n'est pas en adéquation avec sa société, où cette dernière exige des cases et des étiquettes. Et la seconde scène, comment dire… je n'étais vraiment pas contente sur un aspect.

Jun est notre protagoniste. C'est un jeune garçon complexe. Il est dans une société qui n'accepte pas vraiment l'homosexualité. Il n'a aucune confiance en lui. La société ne lui permet pas de s'épanouir. Il a des pensées assez formatées, qu'on lui a inculquées (comme tout le monde d'ailleurs). Obligé de jouer un rôle pour ne pas se dévoiler, il est dans la tourmente, dans la détresse, et se dévalorise. Outre le fait de rien dire, à ce qui rapporte de près ou de loin à son homosexualité, il est assez franc, honnête et pragmatique. Une confiance biaisée qui se retranscrit sur ses interrogations, sur ses sentiments, son désir d'avenir, doublé d'une peur du rejet en se sentant coupable. Tout cela, entre autres choses, me fait penser aux mécanismes que les victimes (comme celles d'harcèlement, d'agressions…) mettent en place pour se protéger. Mais, en plus de cela, sa culpabilité se ressentait quand il s'accusait d'être ce qu'il est, je dirais plutôt de son orientation sexuelle. C'est comme si pour lui c'était un fardeau (la vision et l'acceptation de l'homosexualité ne l'aide pas), une accusation, une punition de l'être. Par contre, Jun les goodies c'est sacré ! =P

Le relationnel est tout aussi important. Les personnages secondaires sont également nombreux et ont même un « rôle » pour faire avancer Jûn dans sa quête identitaire. le mot « rôle » est peut-être un grand mot. Néanmoins iels ont tous quelque chose à apporter en tant que personnage. Iels n'ont pas que ce rôle justement, iels ont de la saveur, de la substance, une histoire propre. Iels apportent des réponses et permettent à Jun d'évoluer et de trouver sa voie.
Mr Fahrenheit soutient inébranlable et ami de Jun. Il est la « voie des réponses », sert pour les interrogations de Jun et nous montre d'autres visions en nous parlant du VIH/Sida. Il pousse Jun dans ses retranchements. Jun peut parler en toute honnêteté avec lui. On ne peut pas s'empêcher de s'attacher à son histoire, à sa personnalité, à lui. Une très belle amitié.
Miura, amoureuse de Jun, est pétillante, passionnée et déterminée. Devenant un soutien pour Jun et une source de possible et de questions, elle est une sécurité qui n'a pas la langue dans sa poche. Quand elle parle de la planète BL, des sourires apparaissent en coin tellement elle s'implique. Elle évolue également au côté de Jun avec une affirmation de soi qui éclate en grand fracas. ♥
Ryôhei, ami d'enfance de Jun, a une façon particulière de dire bonjour aux garçons (*tousse*tousse*), il est pétillant et a une joie permanente. Je trouve qu'il est observateur et un peu en retrait avec ses petites hésitations personnelles. J'ai bien aimé les subtilités tout au long du roman le concernant.
Puis Makoto, dit connard (surnom personnel administré), c'est l'amant de Jun. Je ne l'ai pas aimé. Je comprends pourquoi il va voir ailleurs (que je ne cautionne pas au passage) mais l'information sur une attirance, qu'est-ce que c'est ce bordel ? C'est tellement malsain. Néanmoins, quand il a raconté son histoire je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir un sourire face à certaines parties de son histoire. Je suis restée moins sur le bouton off plus tard mais non, je ne peux pas. En plus, il est manipulateur, profiteur de la naïveté et un opportuniste. le passage du préservatif je l'ai toujours en travers de la gorge.
Évidemment, y en a encore d'autres comme Ono (d'ailleurs j'avais envie de l'éclater à un moment donné) mais je garde le mystère sur les autres.

Ce roman a, je pense, plusieurs lectures dont l'homophobie évidemment mais également la construction de soi en général et dans l'adolescence plus particulièrement. C'est écrit au premier pronom personnel, mettant en oeuvre un point de vue, permettant de mieux cerner Jun et ses interrogations. Les descriptions posent le décor et nous plongent davantage dans la tourmente du jeune garçon et de son environnement. À une tournure de l'histoire, je ne m'attendais pas à cela. Dans ma tête, c'était très clair puis j'ai vu le chemin que l'auteur nous montrait pour « Je ne suis pas un gay de fiction ». le roman devient plus intense et complexe. Nous rentrons davantage dans cette construction de soi et tous les questionnements que ça engendre. Les questions existentielles, la recherche du pourquoi, des vérités pas évidentes, trouver la réponse acceptable ou arranger la réalité/vérité sont autant des éléments du roman. Ce besoin de réponse pour simplifier l'existence entraînant une dissonance. Également, nous trouvons les relations femmes-hommes, la complexité de ces relations dans l'amitié et l'amour. Qu'est-ce que c'est réellement l'amour ? Ou parle-t-on plus de désir ? et le sexe ? Mention spéciale à Mr Fahrenheit sur sa vision de l'amour en deux parties. ♥ J'étais explosée de rire. Il m'a tué.

Qu'est-ce qui nous définit ? C'est une interrogation récurrente tout au long du roman. La construction de soi se fait à chaque instant. C'est une phrase bateau mais c'est la vérité. Ici, le comment se définit-on dans la vie, renvoie à l'orientation sexuelle le plus souvent (d'ailleurs Jun j'avais envie de te secouer pour que tu ouvres les yeux). Renforcée par cette normalité fixée par la société et la culture où la pression est inconsciente en prenant les images/rôles acceptables, ancré·es des femmes et des hommes. C'est surtout un livre sur l'acceptation au regard d'une société qui te bannie, te renie, qui te cache pour ne pas être emmerdée par des questions sur l'existence même et sur une remise en cause des connaissances acquises et inchangées depuis des millénaires. Les changements de perspective ne sont pas évidents. Un inconfort s'installe dans cet ensemble d'éléments qui est retranscrit parfaitement dans le comportement et les pensées de Jun.
Outre de cette construction, le texte dénonce les stéréotypes, les préjugés avec la (in)compréhension, les pensées d'un homosexuel face à des mots, des phrases et des comportements, en adéquation avec les normes acceptées ayant des répercutions. Des conséquences qui peuvent être graves, l'auteur n'épargne rien. Jun essaie de se convaincre. D'ailleurs, la hiérarchisation sociale, l'importance de certains sujets, ce qui fait que le/la jeune est populaire avec le sacrifice pour être conforme à ce qui est attendu sont ponctués au fil des pages. Ce roman est entouré de l'atmosphère d'opposition concernant les aspects réalité et fiction. Cette réalité plus compliquée que le fantasme et le fait de romancer. Ce sujet particulièrement me fait penser à énormément de romances où des comportements sont acceptables alors que dans la réalité ce n'est pas vraiment le cas.

Ce roman m'a fait passer par plusieurs émotions. Même si j'étais moins passionnée dans mes sentiments, une atmosphère dérangeante/perturbée s'installe, une tristesse demeure quand nous lisons et pourtant, des sourires, des rires ponctuent le récit. J'avais le coeur serrait quand Jun se dévalorisait, culpabilisait, et devant ses injustices, et ses croyances sur l'homosexualité, une rage montait. J'avais tellement envie de dire que non ce n'est pas anormal d'être homosexuel·le, de ne pas se définir que par ça, que ça fait partie de toi, que la science actuellement peut permettre que tu aies une famille biologiquement parlant, que tout le monde a des désirs et des envies. J'avais tellement envie de le serrer dans mes bras et de le secouer aux passages.
Puis, cette fin. ♥ L'apaisement s'est montré, j'étais tellement contente pour lui. FONCE JUN ! Cette banane de dingue. ♥


Un roman percutant, parlant, saisissant et plein d'amour. ♥ Ce livre mérite d'être lu par tout le monde. À partir de 14/16 ans ce roman peut être lu. Inscrit dans public averti, et ce n'est pas pour rien. ♥ Il peut aider dans les questionnements et montrer les difficultés de certaines personnes.
Lien : https://de-fil-en-histoire.b..
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Je remercie tout d'abord les éditions Akata pour l'envoi de ce livre.
En lisant le résumé, j'avoue avoir été ravie, j'avais envie de lire ce récit. En plus, étant une amoureuse de la musique, savoir que le protagoniste adore Queen, c'était un bon point, et le fait que les chapitres du livre sont nommés d'après les chansons du groupe, j'ai trouvé ça vraiment génial.

Nous faisons donc la connaissance de Jun, qui est un adolescent gay. Il a beau savoir qu'il est gay, qu'il sort avec un homme plus âgé que lui, il se cache dans la vie de tous les jours. On sent bien que c'est un gros problème au Japon, il y a les fans de Boy's Love et tout ce que vous voulez, mais quand il est question d'homosexualité dans le monde réel, là il n'y a plus personne, c'est vraiment mal vu.
C'est donc pour ça que Jun vit caché. Les seules personnes au courant de son orientation sexuelle, sont : son amant, une barmaid et son ami virtuel Mister Fahrenheit. Et tout au long de notre lecture, on sent qu'il se déteste pour être celui qu'il est, et comme le récit est écrit de son point de vue, on sent vraiment sa détresse au quotidien, son envie d'être comme les autres, ses rêves ... Et je trouve ça intéressant de voir ce côté-ci (en plus, l'auteur a fait son coming-out il n'y a pas si longtemps si je ne me trompe pas, donc je pense qu'il a bien reproduit les sentiments.).

Nous avons aussi Miura, un personnage très important dans cette histoire. Au vu du résumé, je peux vous en parlant assez librement, Miura est une amoureuse des Boy's Love, et c'est ainsi que j'ai appris que les personnes comme elle, ont un "surnom", se sont de "Fujoshi". C'est un peu grâce à ça que Jun et elle vont se rapprocher, puisqu'il va la voir acheter un manga Yaoi et qu'elle en a honte et ne voudra pas qu'il en parle autour de lui, puisque c'est aussi un peu mal vu dans certains endroits et ces personnes là peuvent être mise de côté pour leur goût assez particulier.
Miua va petit à petit tomber amoureuse de Jun, sans savoir qui il est en réalité, et lui, pour essayer de rentrer dans un moule, d'être une personne "normale" dans la société japonaise, va sortir avec elle.
Ils feront des sorties, des choses en couple, mais au final, on sent bien que Jun est en retrait, même Miura le sent, même si elle se voile les yeux.

Je ne pourrais pas vous dire que je vais ensuite vous parler des personnages secondaires, car ils sont aussi importants que Jun ou Miura.
Nous avons, le meilleur ami de Jun, qui j'avoue m'agace un peu, il me met mal à l'aise d'être aussi tactile, même si on lui d'arrêter de faire certaines choses (comme attraper le paquet des autre mec tout le temps), ça, ça me gêne et je ne vois pas trop l'intérêt de montrer ça. Malgré tout, heureusement qu'il est là pour Jun. Il lui sera d'une grande aide, un sacré pilier.
La barmaid, est pleine de bons conseils pour Jun, elle-même lesbienne, elle sait quoi lui dire et à quel moment, sans en faire de trop.
L'amant de Jun, qui est bien plus vieux que lui (la quarantaine alors que Jun n'en a que 16.), certes la majorité sexuelle est à 13 ans (si je ne dis pas de bêtise) mais le fait qu'il soit marié et père de famille me pose soucis. Certes, j'arrive à comprendre la double vie sachant qu'il se cache puisque être homosexuel est mal vu, mais là, c'est juste mon point de vue. Mais le pire pour moi, (Spoiler : à mettre en surbrillance si besoin) c'est sachant que cet homme a un fils et que s'il couche avec Jun, c'est juste parce qu'il avait des vues sur son propre fils. Et ça, c'est assez malsain, alors oui, il va voir ailleurs pour ses pulsions et heureusement.
Et mon préféré, Mister Fahrenheit. C'est l'ami virtuel de Jun, ils ne se sont parlés que par chat, sans jamais se voir et ça leur va très bien. C'est une personne, plein de sagesse, qui dit les choses, essaie d'ouvrir les yeux de Jun sur ses relations, son amour pour Queen, pour son petit ami (oui, car il est gay également).

J'ai bien aimé cette lecture parce qu'il y a plusieurs sujets dedans. Je vais essayer d'en parler sans m'emporter ni être trop brouillonne.

Ce livre parle bien entendu de l'homosexualité au Japon et de sa difficulté. Nous avons plusieurs visions, tout d'abord celle de Jun qui vit caché alors qu'il sait qui il est, et qui ne gardera pas ce secret avec lui. Il va avoir en "mentor" son amant, qui vit une double vie, avec une femme et ses enfants, du coup, il va faire la même chose que lui. Pourquoi ? Il rêve, une fois adulte, d'avoir une famille, il veut des enfants, mais du coup, dans sa société, être homosexuel va lui fermer ces portes là, c'est pourquoi il essai d'être "normal" d'être hétérosexuel.
La vision de Mister Fahrenheit, est de vivre son amour, qu'il ne faudrait pas se cacher. Il parle librement de sa relation et de sa maladie. Car il est atteint du VIH, que son copain lui a transmit. Son copain qui, on l'apprendra dans l'histoire, meurt du sida. Et c'est super intéressant (on va dire ça comme ça) car c'est bien expliquer, le VIH et le sida, ne sont pas la même chose. Savoir que le VIH est le virus et que le sida en découle, c'est le stade final du virus.

On y parle aussi de suicide. Un sujet également très tabou, et un peu n'importe où. Mais là, il s'agit du suicide, car les gens sont bridés, ils ne peuvent pas vivre librement, ils sont incompris. Que se soit par des inconnus, mais aussi par les amis, et même la famille.
Ce thème m'a vraiment ému, j'en avais les larmes aux yeux. Si vous avez déjà lu certaines de mes chroniques, vous savez que ce sujet me touche personnellement, et là, c'était vraiment des passages durs à lire.
Et ici, c'est la même chose que pour le premier thème, on y parle du suicide, mais pour plusieurs raisons qui se rejoignent au final. Par amour, par malheur, par solitude ... Et comme c'est assez détaillé, j'en ai encore des frissons rien qu'en y repensant.

On y voit bien que l'acceptation de soi est assez difficile, quand la société dans laquelle on vit, nous pousse a entrer dans un certain moule, et qu'il n'est pas vraiment permis d'en sortir. Et si on ose le faire, le regard des autres est lourd, et leurs réactions peuvent être violentes.
Alors heureusement, que tout le monde n'est pas comme ça, certains ouvrent les yeux, voient la personne elle-même et non son orientation. Après tout, est-ce vraiment ça le plus important ?

Alors oui, ce livre est à lire, vraiment, un grand OUI pour ce récit, il est poignant, émouvant.
Il y a des bémols comme je vous l'ai dis plus haut pour certains personnages. Mais pour tout le reste c'est un OUI. Mais c'est vrai que ce livre n'est pas pour tous, il peut être assez choquant par moment, c'est vraiment pour public averti.
Lien : https://imaginalivre.blogspo..
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Sentiments mitigés au terme de cette lecture qui met en scène un ado japonais homosexuel qui devient ami avec une fille amatrice de Boy's love (romances entre mecs homos, très à la mode chez les Japonaises et qui ont un petit public aussi en France).

L'écriture, c'était un peu la soupe à la grimace mais je pense que la traduction n'y est pas pour rien. le gamin a 17 ans et le texte, par endroits, sonne facilement dix de moins. Tout un tas d'autres détails m'ont gênée mais comme je ne connais rien de la culture japonaise et de l'état des droits des homosexuels il n'a pas été toujours facile de faire la part des choses. On part peut-être de loin... et vu d'ici, c'est alors très très maladroit, pour ne pas dire pire.

SPOILER (partout en dessous)

Par exemple, dans le roman, les garçons sortent souvent avec des hommes d'âge mur - ce n'est pas en soi un problème, l'écart d'âge, sauf que les garçons sont souvent très jeunes et certains, de ce que j'ai compris, mineurs.

Le propos global du récit se veut réaliste et positif à la fois. Je pense que ça parle vraiment au public ciblé.

Le narrateur cache sa véritable nature par peur des autres, y compris de ses amis. Il s'interroge énormément sur la vie qui l'attend et comme l'option de vivre avec un homme ne semble même pas envisageable, sur la façon d'être en couple avec une femme en étant homo. Il sort avec une fille mais n'a pas envie d'elle sexuellement - les propos autour de ce qui dresse le pénis / ce qui ne le dresse pas et de la bisexualité sont assez différents de ce qu'on entend dans le milieu LGBT ici - et souffre de cet échec. Il pensait qu'il pourrait au moins donner l'illusion et se construire ainsi un foyer "façade" et avoir des enfants.

Ce qui est le cas de son amant d'âge mûr.

Sauf que... en voulant sans doute exposer la tristesse de cette impasse, le malheur d'un mariage fondé sur un si profond mensonge et l'impossibilité de se forcer à une autre sexualité même en déployant pour cela de réels efforts - ce qui sonne dans le récit comme la seule excuse acceptable et l'argument imparable pour faire accepter à la société l'homosexualité de certains de ses membres, alors que vu d'ici, j'aurais sans doute un argument encore plus imparable à savoir : "occupe de toi de ta culotte, ducon.ne, je fais bien ce que je veux" - et, toujours hypothétiquement, en voulant montrer qu'on fait plus de mal que de bien en forçant des gens à aller contre leur orientation sexuelle, était-il judicieux que le mec marié ait eu du désir incestueux pour son propre fils et qu'à ce moment-là il se soit dit qu'il ferait mieux de faire une entorse à son mariage et de se trouver un jeune garçon (de l'âge de son fils) pour assouvir ses désirs ??

C'était vraiment le pire passage du roman. Et en soit, ça suffit pour que je m'abstienne de le conseiller à un jeune en plein questionnement, même si le choix est pauvre. Et je passe sur l'inévitable spectre du sida. Je suis partagée... bien sûr il faut en parler... mais associer systématiquement homos et sida...

Je dis ça mais au même âge, j'écumais la bibliothèque municipale de la petite ville, mon butin était maigre, je lisais des essais ou bien les chroniques de San Francisco. Non seulement le sida était partout, mais les mecs étaient chargés au poppers. de la littérature jeunesse aurait été bienvenue.

C'est dommage parce que tout autour de ça, il y a des tas de messages positifs et encourageants... Sur l'amitié, thème bien traité dans le roman, sur la rareté au fond de la véritable haine, tandis que l'ignorance fait des ravages, ce que j'interprète comme positif : ça se guérit.

Et puis il y a la musique, Queen - pour des raisons perso liées à des évènements de l'été.

Et des persos secondaires attachants même si plutôt étranges pour des lecteurs européens. La nana qui est vraiment mais alors vraiment fan des Boy's Love et qui n'arrête pas de dire "J'aime les homos!" et le mec lourdingue qui dit bonjour à ses potes chaque jour en leur palpant longuement l'entrejambe... c'était ... euh... l'ambiance manga potache ?

En conclusion, quelques loupés majeurs, donc, qui gâchent une impression pourtant positive. Et çe me fait bien suer de ne pas être plus satisfaite et de l'écarter parce que j'ai lu ça à peu près au moment de la marche contre les violences faites aux femmes sur le passage de laquelle les militants de la Ma.if p..r tous se sont mis à rédiger à la hâte des slogans anti pma pour les coller sur les vitres de leur QG.

Le repli communautaire est une tentation forte par moments. On en défendrait n'importe quoi, du moment que c'est LGBT et rédigé dans une bonne intention.

Je remercie Babelio de m'avoir envoyé ce titre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Lien : http://talememore.hautetfort..
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critiques presse (1)
Ricochet
13 juillet 2020
Une lecture intense qui confronte à une multitude de thématiques délicates. Le lecteur en ressortira ému !
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le silence s'installe. Il y a une différence entre un silence dû à un manque de matière, et un silence qui sert à repousser ce dont on veut parler. Il est clair que celui qui plane actuellement fait partie de la seconde catégorie.
Ma mère ouvre la bouche.
_ Alors comme ça, il paraît que tu aimes les garçons.
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Pourquoi penses-tu qu'on est venus au monde ?
Si tout être vivant est capable de se reproduire, et existe pour laisser derrière lui une descendance, alors pourquoi des êtres comme nous sont-ils créés avec cette orientation sexuelle ?
Si nous n'étions pas nécessaires, nous aurions dû en théorie disparaître, selon le principe de la sélection naturelle.
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La chanson que le jukebox à l'intérieur de ma tête a décidé de jouer est I want it all, de l'album "The Miracle"
Moi aussi je veux tout avoir.
Ressentir le plaisir de faire l'amour avec un homme. Faire l'amour à une femme pour avoir un enfant. Être chéri en tant que fils fictif. Chérir mon propre fils.
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Sae Miura, élève de seconde C, comme moi. Membre du club d'art de l'école. Assez douée en dessin pour avoir été choisie afin de réaliser la pancarte du stand de son club lors de la fête du lycée.
Elle aime les homos.
Elle ignore que Jun Andô, dans sa classe en est un.
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Ce qui se refile, ce n'est pas le sida, mais le VIH. Et le virus est loin d'être assez résistant pour pouvoir se transmettre à travers l'eau d'une source chaude. Si c'était possible, le monde entier serait séropositif et ce serait la panique générale. Il suffit de réfléchir un peu pour s'en rendre compte. Il est idiot, ou quoi ? Quand il s'est décoloré les cheveux, ça a aussi atteint son cerveau ?
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