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EAN : 9782710117889
117 pages
ESF Editeur (08/06/2006)
3.94/5   9 notes
Résumé :
La façon de considérer l'erreur dans l'apprentissage a beaucoup évolué ces dernières années.
On est globalement passé d'une conception négative donnant lieu à sanction à une autre, où les erreurs se présentent plutôt comme indices pour comprendre le processus d'apprentissage et comme témoins pour repérer les difficultés des élèves. Sans nier qu'existent des erreurs liées à l'inattention ou au désintérêt, l'auteur montre avec précision qu'il est possible de s'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Prof de lettres : Qu'est-ce que tu fais J ?
J : J'épie mes fautes m'dame.
Prof de lettres : Et tu crois qu'elles vont disparaître toutes seules rien qu'en les regardant ?
J : Si j'épie mes fautes, après vous me donnez l'assolution, non ?

A part quelques exceptions, de nos jours, il est rare que l'on parle encore de « fautes », on est passé à « l'erreur » et cela fait déjà une « sacrée » différence.



Dans ce livre, pas de grandes phrases de philosophe, pas d'invectives non plus, mais le discours posé et organisé d'un didacticien.
Et pourtant, que de fois en cours de lecture j'ai dit à Jules « Je ne comprends rien ».

Le problème, c'est que quand des explications font appel à des concepts, il faut les avoir un minimum compris ET intégré pour suivre l'argumentation.
Or, je réalise que malgré mes dix ans de métiers (et quelques), je n'y connais pas grand-chose en didactique, m'étant penchée davantage sur l'aspect pédagogique des choses. Mais, maintenant que les K. ont disparu de mes classes, j'aspire à un peu plus qu'un respect finalement inutile pour eux de la part de mes élèves.



Donc le style de ce livre est clair mais les concepts sont complexes (schème, rééquilibration majorante, épistémologie génétique ou historique, point de vue structuraliste ou fonctionnalise…).


Dans une première partie, Jean-Pierre Astolfi montre assez brièvement et avec des exemples pourquoi l'erreur fait partie du processus d'apprentissage.

Dans une deuxième partie, un peu plus théorique, bien qu'agrémentée d'exemples également, il expose deux points de vue différents sur ce processus d'apprentissage : celui de Bachelard et celui de Piaget.
L'auteur ne semble pas trancher entre les deux, un point de vue, loin d'exclure l'autre, pouvant justement le compléter.

Une troisième partie propose une typologie des erreurs, avec des exemples pris dans différentes disciplines enseignées et à des niveaux variables, de l'école primaire à l'université (ici, ce sont mes exemples perso) :

Relevant de la compréhension des consignes.
Résultant d'habitudes scolaires ou d'un mauvais décodage.
Témoignant des conceptions alternatives des élèves (ainsi E. ne pouvait imaginer que le tunnel sous la Manche était creusé dans la terre, car il n'imaginait pas qu'il y avait quelque chose sous les mers et les océans).
Liées aux opérations intellectuelles.
Portant sur les démarches adoptées (pour distribuer 108 pièces, certains les dessinent, ce qui n'est plus opérant pour 1250).
Dues à une surcharge cognitive (pour résoudre certaines équations, il faut maîtriser les nombres relatifs, les fractions, savoir ses tables, maîtriser le sens des opérations, avoir acquis le nombre 1 comme élément neutre de la multiplication… bref, c'est plus compliqué qu'on ne le croit).
Ayant leur origine dans une autre discipline (pour savoir la fréquence d'apparition des voyelles dans une phrase, un élève de 3ème demandait ce qu'était une voyelle).
Causées par la complexité propre du contenu (la définition de la tangente donnée en 3ème est parfois en contradiction avec celle donnée en 2nde).

Si je vous disais que je ne ris pas avec les « perles » du bac, ou du brevet, ce serait mentir. Et celles qui me font rire, ce sont celles qui concernent le vocabulaire.
Par contre, je suis quand même un peu gênée que l'on se moque du manque de « savoir » des élèves. Après tout, ils ne risquent pas d'oser poser des questions si on se moque de leur ignorance.

Une dernière partie ouvre des perspectives sur d'autres réflexions encore, comme la psychologie, la sociologie, qui ne sont pas prises en compte ici car on ne peut pas être spécialiste de tout (sauf les médecins généralistes !).
Tout au long de l'ouvrage, Astolfi cite de nombreuses références (Barth, Brissiaud, Chevallard, Cifali, Meirieu, Perrenoud, Serres, Zakhartchouk… pour n'en citer que quelques-uns), ce qui me laisse d'immenses perspectives pour approfondir le sujet !





A la place de la p'tite chanson, une p'tite histoire (pas récente) :
Un garçon devait écrire deux vers, avec une rime. Il récite à sa maîtresse.
« Je suis allé à la pêche à la grenouille.
J'avais de l'eau jusqu'aux genoux.
- Mais, ça ne rime pas.
- C'est pas d'ma faute si y'avait pas assez d'eau. »
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Un livre qui s'est transformé en un vrai petit bréviaire, et que beaucoup de formateurs aiment citer. Parfois je me demande d'ailleurs s'il a vraiment été lu par ceux qui le citent, en tout cas, ils m'en avaient donné une vision complètement différente de ce que j'ai trouvé au cours de ma lecture attentive (ah, les joies des études et des fiches de lecture, je ne croyais pas m'y replonger de si tôt…).
Je fais mon mea culpa, je m'attendais à trouver une méthode pour décrypter les erreurs de nos chères têtes blondes, afin de comprendre leur raisonnement, et là où il pèche, et pouvoir ainsi affiner un enseignement, une réexplication ou un étayage. Non, ce livre est plutôt une mise au point qui montre que l'erreur est une étape normale, désirable même, du processus d'apprentissage, car elle reflète les représentations initiales de l'apprenant ou bien un stade de développement cognitif donné. Il faut donc accepter l'erreur dans le processus d'apprentissage et lui donner toute sa place.
Il ne faut donc pas s'attendre à un ouvrage pratique sur le traitement de l'erreur au quotidien, mais plus une réflexion philosophique sur la place de l'erreur dans le processus d'apprentissage. Intéressant, mais à mûrir pour en tirer des enseignements à mettre en oeuvre au quotidien dans une classe.
Et pour finir, je ne peux m'empêcher de noter en souriant le côté très académique de la démonstration en trois partie (il y en a quatre d'après le sommaire, mais la dernière est très clairement une conclusion, tant par sa taille que par son contenu). On n'est pas loin d'un plan thèse, antithèse, synthèse (au plus exactement constat, apport théorique, implications « pratiques »), avec une seconde partie théorique hypertrophiée et dont j'ai trouvé une bonne partie plutôt déconnectée du propos même du livre (bien qu'intéressante du point de vue de ma culture générale, jamais je n'ai autant lu sur Bachelard…). Est-ce que Monsieur Astolfi est encore tout parqué de son parcours scolaire ou est-ce un passage obligé pour avoir l'oreille attentive des pédagogues de tous poils ?
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La lecture de ce livre fût très enrichissante, d'une part pour mon mémoire de recherche (sur l'apprentissage de la trigonométrie), et d'autre part de manière générale en temps que future enseignante en mathématiques. Tout d'abord, il est important de relever que cet ouvrage a été rédigé par Jean-Pierre ASTOLFI, célèbre pour ses travaux sur la didactique des sciences, et cite à plusieurs reprises des résultats obtenus par d'autres chercheurs très connus tels que Gaston BACHELARD, Yves CHEVALLARD, Philippe MEIRIEU ou encore Karl POPPER ou Jean PIAGET (ce qui ajoute de la crédibilité au contenu). La structure de ce livre permet d'aborder en premier lieu une approche théorique centrée sur l'acte d'apprendre et le statut de l'erreur selon le modèle pédagogique appliqué. Vient ensuite tout un chapitre qui expose le point de vue de BACHELARD et PIAGET sur le rapport entre l'erreur et l'épistémologie ainsi que les différents aspects de l'obstacle, pour ensuite revenir sur les schèmes. Par la suite, une troisième partie développe la typologie des erreurs des élèves : c'est la partie la plus pertinente pour mon mémoire. En effet, elle expose les différents types d'erreurs commises par les élèves, donne plusieurs exemples dans lesquels l'erreur doit être considérée sous un angle différent, pour ensuite aborder diverses obstacles didactiques pour exposer des stratégies permettant de limiter les erreurs. Cette partie m'a permis de prendre conscience de la diversité d'erreurs, des difficultés engendrées par la multiplicité des variables didactiques et leurs enjeux. Enfin, une dernière partie est consacrée au traitement de l'erreur pour les professionnels, avec différents conseils et avertissements afin de permettre un apprentissage le plus agréable possible, à la fois pour l'apprenant, mais aussi l'enseignant.
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Devenu un classique, ce petit bréviaire d'Astolfi, renommé en sciences de l'éducation, permet de prendre conscience des démarches erronées de l'élève grâce à l'erreur, et de ne plus considérer celle-ci seulement comme le résultat de la bêtise ou de l'ignorance.
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