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EAN : 9782363712738
104 pages
Éditions Pierre Guillaume de Roux (06/12/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
De crise en crise et de catastrophe en catastrophe, nous sommes en train d'apprendre que l'espèce humaine est mortelle. Mais si la possibilité de l'apocalypse hante tous les esprits, tout semble aujourd'hui conçu pour occulter la Révélation dont elle est le nom.
Renvoyée à l'irrationnel, exploitée comme un filon ou consommée comme un spectacle, la peur de l'autodestruction nous égare dans un vaste marché de techniques anesthésiantes et palliatives, qui propag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Érick Audouard est écrivain et traducteur. Il a fait découvrir au public français Leonardo Castellani, prêtre et penseur argentin inclassable, à travers une sélection de textes intitulée « le Verbe dans le sang » (Pierre-Guillaume de Roux, 2017). Chez le même éditeur, il a fait paraître « Comprendre l'apocalypse », reprise enrichie d'une conférence donnée au Cercle Aristote autour des écrits apocalyptiques de Leonardo Castellani et de René Girard. Avec une vigueur parfois lapidaire, mais non sans humour, cet opuscule invite à revenir aux véritables causes de la crise contemporaine pour identifier les questions essentielles qui se posent à nous.

Mon entretien avec Erick Audouard à l'occasion de la parution du livre : https://philitt.fr/2019/04/14/erick-audouard-rien-de-plus-violent-que-la-volonte-de-faire-disparaitre-toute-violence-par-la-force/
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sous sa forme actuelle, le capitalisme n’est pas un « système économique » qui opposerait de vilains dominants et de gentils dominés, mais la somme des relations humaines exclusivement fondées sur la comparaison, la compétition et l’esprit concurrentiel, c’est-à-dire sur ce à quoi les hommes se livrent sans contrainte et de leur plein gré : ces relations engendrent des conséquences inéluctables que les moins doués et les moins chanceux tolèrent tant qu’ils peuvent en imputer la responsabilité à ceux qui « réussissent ». Si ce constat ne va pas de soi, c’est que nous ne sommes pas d’humeur à reconnaître que nous ne voulons renoncer à rien, et que nous luttons tous, là où nous sommes, pour la supériorité sur nos rivaux. L’expression girardienne de la chose est transparente: « Chacun aspire à se sentir victorieux dans un univers où tout le monde est en déroute ». Le terrible déséquilibre de la conscience moderne procède de ce rêve d’autodivinisation qui s’enfle dans l’ignorance de lui-même et se nourrit de sa puissance de contagion. Dans un univers déserté par l’antique hiérarchie et par le sacré qui la fondait, comme par les vertus chrétiennes qui pouvaient – seules – faire face à leur disparition, les millions d’égaux égotistes que nous sommes devenus sont voués à connaître les hauts et les bas de petits dieux intermittents : se mesurant sans cesse les uns aux autres, leur destin se réduit aux oscillations tragi-comiques de la bipolarité ; plus nous cherchons à nous exalter au-dessus de notre voisin, plus nous tombons dans les sous-sols de l’accablement et de la rumination vengeresse ; plus nous nous flattons d’être affranchis du regard d’autrui, plus notre dépendance à ce regard se resserre.
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En réalité, nous savons tous que les choses vont mal, mais nous voulons rester en surface ; nous nous attachons aux apparences du mal pour ne pas examiner ses causes profondes. Nous restons dans le « comment » sans plus nous demander « pourquoi », et nous croyons même avoir effectué une opération hautement rationnelle en expulsant toute vision métaphysique de notre histoire. Cette mutilation explique en partie l’extraordinaire prolifération de la technique dans notre monde, avec ses diagnostics superficiels, avec ses recettes et ses commandements qui s’occupent de corriger les symptômes, de les rendre « corrects », de les modérer, voire de les effacer, sans identifier l’origine du problème.

Pourtant, contrairement à ce que racontent les croque-morts de l’Occident, – ces professionnels de la décadence qui partagent avec les employés des Pompes Funèbres un certain goût pour les cadavres lucratifs –, contrairement à que croient ou croassent ces aimables corbeaux, c’est notre tradition qui est le mieux placée pour penser la crise et pour tirer les conséquences capitales d’un tel examen. Je dis bien notre tradition, je dis bien pour penser, non pour produire une « nouvelle » théorie ou un « nouveau » système, car s’il y a bien une véritable fausse information parmi toutes les fake news qui nous accablent, c’est qu’il y aurait du nouveau dans cette affaire.
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La « pensée » contemporaine, qui se croit démystificatrice, passe son temps à se duper: elle favorise toujours l’explication absconse, équivoque et sans fin, au détriment du bref enchaînement logique. Afin de pouvoir nous plaindre des effets dont nous chérissons les causes, – ce qui fait rire Dieu, selon Bossuet, – nous mettons le maximum de distance possible entre les causes et les effets. Non contents d’avoir aboli la claire vision de notre origine et de notre fin commune, nous défions les lois les plus élémentaires du vivant, et nous voici incessamment occupés à combler cet espace vide avec des alibis et des raisonnements fallacieux, comme des aveugles cavernicoles qui vivent ensemble dans les ténèbres pour se convaincre qu’ils n’ont pas perdu la vue. Par-dessus tout, nous exigeons d’être blanchis dans un formidable Bazar de l’Excuse. Sur ce marché, l’offre suffit à peine à la demande. Comment se fait-il qu’il y ait tant de promesses de bonheur et si peu d’élus pour finir ? Comment se fait-il que l’envie soit partout et qu’on ne trouve aucun envieux nulle part?
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Pourquoi cette cruauté chez les hommes, pourquoi cette violence ? Ceux qui souhaitent esquiver la question ont un moyen très sûr d’y parvenir : il leur suffit de rejoindre le chœur des pleureuses qui se lamentent de la déshumanisation du monde, sans jamais s’aviser que la première de toutes les violences consiste à se décharger sur autrui de l’origine de cette violence. A cet égard, l’individu post-moderne rétrograde au niveau le plus primitif de l’interprétation des choses, qui attribue toujours à des éléments étrangers la perpétration de la fraude et du crime. Sûr de son bon droit, chacun ne prétend-il pas désirer l’avènement de la paix et la disparition des maux dont il n’assume aucune part ? Poussant comme des fleurs sur les charniers d’hier et d’aujourd’hui, les discours de l’indignation ne sont rien d’autre que des subterfuges servant à masquer l’abandon d’une connaissance de soi trop humiliante.
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