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Lise Caillat (Traducteur)
EAN : 9782743659158
Payot et Rivages (07/02/2024)
4.43/5   7 notes
Résumé :
«J’ai seize ans, une maman malade et toute une vie devant moi.» Ainsi commence «Les Coeurs bombes», où l’on retrouve avec tendresse le jeune Rosario, Oliver Twist palermitain en quête de justice et d’absolu découvert dans «De rien ni de personne». Le style franc, poétique et poignant de Dario Levantino fait merveille dans ce mélo contemporain au souffle lyrique parfaitement en phase avec les élans de l’adolescence. Un roman incisif et vibrant sur la force des attach... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un auteur italien pour nous emmener en Italie, mais pas l'Italie touristique mais celle populaire de Palerme, et plus précisément le quartier Brancaccio "quartier populaire aux murs lépreux mais quartier de l'enfance et de l'amour" pour Rosario, le héros de ce roman. 
J'apprends aussi dans la 4ème de couverture que Rosario n'est pas un inconnu pour les lecteurs de Dario Levantino puisqu'un 1er tome "De rien ni de personne" raconte déjà son parcours. 
Rosario est un jeune garçon qui vit seul avec sa mère, abandonnés par le père et mari, qui avait une autre famille et qui finit en prison pour trafic d'anabolisant. Les conditions pour évoluer et grandir normalement ne sont pas réunies : un environnement miséreux et dangereux où oeuvrent des petits groupes mafieux, un père absent et une mère qui sombre dans une dépression, forcément le manque d'argent ...un environnement qui va forcer le destin de Rosario qui tel Oliver Twist, Rémi sans famille va se battre pour vivre et tenter de défier son avenir . 
On plonge dans sa vie avec avidité comme il plonge dans la sienne : le lycée, sa mère, Anna, le foot, Jonathan, son demi-frère, son chien, les livres, les cours.... Encore scolarisé ,il oscille entre sa vie de lycéen avec les cours et les profs, sa vie amicale voire amoureuse et sa vie de famille. Toutes se compliquent : il doit s'occuper de sa mère qui se laisse mourir, les profs n'apprécient pas ses interventions, et Anna son amie, confidente, amoureuse va suivre ses parents, son chien Jonathan  disparait . Il va être coupé de tous ses repères sentimentaux et va être forcé par les services sociaux à vivre en famille d'accueil. C'est ainsi l'innocence qui se trouve confronte à la noirceur des hommes. Rosario lumineux, actif, innocent qui défend les valeurs de l'amour, l'amitié, la loyauté rencontre la société, ses hommes et femmes qui ne sont dirigés que par l'argent, le pouvoir, les préjugés. Pour les uns voyou du quartier réputé; pour les autres un garçon malin ; pour le lecteur, figure littéraire de l'orphelin ; un héros  balloté entre le mal et le bien, injustice et horreur, qui bouillonne d'émotions, et qui ne laisse pas indifférent. 
Son quotidien se trouve bouleversé, chaque jour apporte  une situation de plus en plus noire, qui ne laisse aucun temps lent pour le lecteur . Rosario empli d'énergie vitale se révolte constamment et se bat contre les injustices de son quartier. Il fait face à ses souffrances, les affronte. 
Le récit d'apprentissage raconté avec une gouaille d'adolescent est vivant et émouvant, la vie de Rosario se transforme en destin presque littéraire; l'amour et la vie prennent la place primordiale qui leur est dû. Une leçon de vie presque un moment de philosophie à l'image de ses alliés : le curé et le professeur de philosophie
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Coup de coeur pour ce poignant roman d'apprentissage. Il est la suite de de rien ni de personne et déroule l'adolescence difficile de Rosario, le narrateur ,à Palerme.
Le père de Rosario, un coeur -sec est en prison, il vendait des produits dopants , avait une deuxième famille . Tout d'un traître.
Sa mère ébranlée par cette trahison est un coeur-bombe qui se laisse mourir de faim. Et les services sociaux la placent en hôpital tandis que Rosario rejoint une famille d'accueil . le roman est par là un roman social.Victime de sa situation familiale, Rosario subit à l'école comme en famille d'accueil les pires humiliations contre lesquelles il se révolte.il se bat contre ces injustices, seul contre tous ou presque.
C'est un roman optimiste malgré tout. Rosario perd sa mère à qui il vouait un amour filial extraordinaire. Malgré la perte, avec intelligence, l'orphelin se reconstruit , pardonne à son père pour se libérer et grandir,
C'est un beau roman sur l'émancipation.
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J'ai découvert ce roman au hasard d'une sélection Masse Critique sur Babelio. Je n'en avais encore jamais entendu parler et quel dommage ! J'ai pris une claque avec cette histoire et cette plume inoubliables !
À seize ans, entre un père en prison et une mère anorexique qui se laisse mourir de faim, Rosario fait comme il peut pour maintenir en place les morceaux ébréchés de son quotidien. Au lycée, on ne lui fait pas de cadeaux. Les autres élèves ne veulent rien avoir à faire avec ce gosse des quartiers et les professeurs le rabrouent à chaque occasion, jugeant que de là d'où il vient, il n'a rien de constructif à apporter à la classe. Ballotté d'un club de football où il fait autant office de gardien de but que de punching-ball à une plage jonchée de détritus où il découvre l'amour auprès d'Anna sous un bateau renversé, Rosario trimballe son coeur-bombe au gré du vent, ses autres sources de réconfort étant ses virées à vélo sur Tronçonneuse et ces bouts de pain partagés avec Jonathan, son chien errant. Rejeté par tous, y compris par son demi-frère, Rosario garde pourtant la tête haute et se débat pour garder sa mère à flot avant que les services sociaux ne s'en mêlent. Mais un jour, cela ne suffit malheureusement plus à faire illusion. Arraché à ses rares repères dans la vie, Rosario s'enfonce tour à tour dans la révolte et la résignation.
La plume de Dario Levantino est incroyable. Incisive et poétique à la fois, elle tranche dans le vif avec des images qui parleront à tout un chacun. le style oral reflète parfaitement le fil des pensées d'un protagoniste adolescent, mais il s'en dégage en même temps une richesse intellectuelle indéniable. Rosario a tellement plus à apporter aux autres que ce qu'ils sont prêts à lui accorder. Il lutte contre l'injustice et les préjugés avec pertinence et insolence, et on se prend vite d'affectation pour ce gamin des rues livré à lui-même. Les tranches de vie se succèdent dans la narration, Rosario passant parfois du coq à l'âne d'un paragraphe à l'autre, ce qui donne un aspect authentique au récit, comme un journal intime. Une narration décousue qui montre à quel point Rosario se raccroche au peu qu'il lui reste pour ne pas sombrer avec sa mère. Un récit qui tient en deux chapitres, le premier constituant la grande majorité du format, nous présentent un « avant » et un « après ».
Dario Levantino m'a profondément secouée avec ce titre, tant par la beauté de sa plume que par le côté écorché vif de son jeune protagoniste. Il nous y parle d'amour filial et de fatalité. de l'injustice de naître avec les mauvaises cartes en mains et d'en être accusé par la société par-dessus le marché. de cette lutte infernale à s'extirper de la boue où l'on est né pour tenter de s'élever, juste assez pour passer de la survie à une existence simple et apaisée. Il nous parle de courage, de dévouement, d'attachement. de déconstruction du noyau familial à la reconstruction de soi. D'un voyou condamné par l'opinion publique alors qu'il n'en est pas un.

Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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« Avoir une bombe à la place du coeur, c'est vivre les émotions de manière explosive et fatale, car les émotions fortes peuvent autant donner des ailes que dévorer l'âme. »

Le narrateur c'est Rosario, qui a 16 ans, un père qui le déteste et toute une vie derrière lui. Il habite à Brancaccio, un quartier malfamé de Palerme, il n'existe pas d'endroit plus laid. Face à cette misère, il y a heureusement la mer et Anna, qu'il rejoint régulièrement sur la plage, sous la coque d'un bateau échoué.

Lire est le seul moyen qu'il a trouvé pour ne pas sombrer et notamment Oliver Twist.

Sa mère est dépressive et chaque jour qui passe, il la voit s'affaiblir, car elle ne mange pas. Jusqu'au jour où les services sociaux débarquent chez eux et hospitalisent sa mère. C'est pour lui davantage encore de difficultés, le placement dans une famille d'accueil, surtout là pour profiter financièrement de son placement, des professeurs qui lui font ressentir qu'il n'est pas né du bon côté, en résumé, personne pour l'aider.

Face à cela, à si peu d'empathie, il va pourtant se battre pour être de nouveau avec sa mère et retrouver sa liberté.

Ce roman, c'est un grand message d'amour, pour sa maman, pour son chien, mais aussi pour son pays et sa ville. C'est un portrait touchant d'un adolescent qui va devoir grandir plus vite, et comprendre qu'avoir un coeur bombe, c'est être courageux et fragile. C'est osciller entre bonheur simple et désespoir.

Le style est simple et fluide, la plume sensible, et le récit à la première personne favorise l'attachement à Rosario. On ne peut qu'admirer sa force de caractère, sa ténacité, sa sensibilité aussi et compatir à sa douleur et à ses souffrances. J'ai trouvé ce roman réaliste et prenant, et bien ancré dans son époque.
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critiques presse (2)
LeMonde
26 février 2024
Ponctué de dialecte sicilien, ce roman d’apprentissage au style réaliste est un éloge de la résistance et de la solidarité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
31 janvier 2024
Sous le soleil de Sicile, Dario Levantino déroule un drame, celui d’un adolescent de 16 ans, Rosario. Car les cieux n’ont ici rien de touristiques ni de paradisiaques : c’est la dure réalité de Brancaccio, dans la banlieue de Palerme, où la misère s’est abattue sur le territoire et ses habitants.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J'ai compris que l'humanité se divise en deux natures, deux grandes catégories. Chaque homme appartient soit à l'une soit à l'autre. D'un côté, il y a des « cœurs-secs », ceux dont la force, l'assurance et le succès reposent sur l'exploitation des plus faibles. Un cœur-sec est un être sans pitié, sans scrupules, capable de pousser dans le fossé un désespéré. Un cœur-sec croit avoir compris la vie parce qu'il en goûte les plaisirs les plus extrêmes (le sexe, la drogue, l'argent), les plaisirs superficiels. Un cœur-sec ne sera jamais vraiment heureux, mais il ne souffre pas non plus, parce que son cœur est trop petit. De l'autre, il y a des « cœurs-bombes ». Un cœur-bombe est courageux mais fragile. Avoir une bombe à la place du cœur, c'est vivre les émotions de manière explosive et fatale, car les émotions fortes peuvent autant donner des ailes que dévorer l'âme. Le cœur-bombe oscille toujours entre deux pôles: celui du bonheur simple et spontané, et celui du désespoir le plus sombre. Un cœur-bombe est à la merci de ses sens, sans défense. Il comprend la douleur, souffre avec les autres.
Ma mère était un cœur-bombe, et son cœur a explosé quand on lui a enlevé ce qu'elle avait de plus précieux.
Mon père est un cœur-sec, mais le sait-il ?
La vie est ainsi, segment de temps insignifiant entre deux extrêmes: aimer ou ne pas aimer. 
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Un cœur -sec ne sera jamais vraiment heureux mais il ne souffre pas non plus parce que son cœur est trop petit un cœur -bombe est courageux mais fragile .avoir une bombe à la place du cœur c’est vivre les émotions de manière explosive et fatale car les émotions fortes peuvent autant vous donner des ailes que dévorer l’âme.Le cœur -bombe oscille toujours entre deux pôles.celui du bonheur simple et spontané et celui du désespoir le plus sombre.
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Je finis par me convaincre que dire « je t'aime » n'est pas digne d'un vrai poète, et que toutes ces minauderies, il vaut mieux les laisser aux autres, à ceux qui réduisent l'amour à une pure ostentation, à ceux qui n'ont pas les mots, à ceux qui, heureux et fiers, célèbrent la Saint-Valentin, la fête la plus stupide jamais inventée.
Anna me le dit à sa façon.
Mais ça, je l'ai compris avec le temps, parce que l'amour, on le comprend seulement en regardant en arrière: quand on regarde devant, on le rêve et c'est tout; et quand il nous tombe dessus, on ne sait même pas le reconnaître.
Nous voilà.
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Anna a quelque chose qui me fascine et m'effraie à la fois, comme le vide quand on se penche du treizième étage. J'aime l'urgence de son élocution, sa manière dure de communiquer en créant des conflits pour détruire et reconstruire ; on dirait un diable qui me susurre à l'oreille le péché à commettre qui finira par me sauver. Elle n'est pas comme la Béatrice de Dante ou la Laure de Pétrarque : elle ne fait pas l'intermédiaire entre le ciel et la terre, mais entre la terre et l'abîme. 
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Avant de me laisser partir, padre Giovanni me donne un sac avec du pain, du lait et des haricots. Il me dit de saluer ma mère et de la faire manger tous les jours.
Sur le chemin de la maison, je comprends ce qu'est la religion. C'est ce dont on a besoin quand on se sent désespéré et qu'on ne veut pas mourir. C'est quelqu'un qu'on ne voit pas et qui nous tend la main quand on se noie. 
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Vidéo de Dario Levantino
Pour le quatrième épisode de notre série, la traductrice Lise Caillat vous emmène prendre un air d'Italie, et plus encore de Sicile cet été, avec le roman de Dario Levantino « de rien ni de personne », paru en février aux Éditions Rivages.
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