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EAN : 9782912617002
107 pages
L'île Verte (01/03/1998)
4/5   3 notes
Résumé :
résumé non toruvé
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La voix de François Augiéras

Pour tout lecteur passionné de François Augiéras, entendre la voix de cet écrivain à nul autre pareil est un moment d'intense émotion.

"François Augiéras ou le Théâtre des Esprits" est un livre CD qui comprend deux enregistrements dans lesquels on peut entendre la voix hantée et incantatoire d'Augiéras déclamer des passages de ses livres "Le Vieillard et l'Enfant", ainsi que "Le Voyage des morts".

Certains extraits sont inédits, Augiéras ne les ayant pas gardés pour les versions définitives de ses récits.

Sa voix craque comme du bois que l'on brûle et vous saisit le coeur à pleine main.

« Mais qui lira jamais les livres que j'ai écrits ? Dans l'obscurité où je vis, ils sont encore comme enfoncés dans le ciel noir et menacés quand ce ne serait que par ma mort. »

« Cette nuit, j'irai jusqu'à l'océan et j'emporterai ma voix. »

Pour ajouter à l'émerveillement, le lecteur pourra découvrir six petits films inédits, réalisés par François Augiéras à l'aide d'une caméra 8 mm, et accompagné de son ami Paul Placet.

Leurs titres contribuent à l'enchantement et au mystère : Ambiances de Tanger ; Devant l'église de Saint-Amand-de-Coly ; La Chasse Fantastique ; Planeur à Bassillac ; L'Île du bout du monde et Vues d'un Sarladais abandonné.

Il est troublant de voir François Augiéras et Paul Placet s'empoigner tous deux comme de jeunes chiens fous et lutter au sol devant l'église de Saint-Amand-de-Coly ; ainsi que de voir Paul Placet tentant d'étrangler, par jeu, son ami.

Ceux qui ont lu "La Chasse fantastique", petit ouvrage écrit avec Paul Placet, reconnaîtront dans ces images filmées, les moments de contemplation et de violence sourde évoqués dans ce beau livre.

À cet ouvrage, s'ajoutent de belles photographies prises par François Augiéras ; des lettres issues de ses diverses correspondances ; et last but not least, des lettres du capitaine Augiéras lui-même, l'oncle de l'écrivain, adressées à la mère de celui-ci.
Cet oncle fantasmé qui n'est autre que le fameux vieillard évoqué dans "Le Vieillard et l'Enfant".

"François Augiéras ou le Théâtre des Esprits" est un livre propice au recueillement et à l'exaltation.
Il permet de coller son âme à la vie qui palpitait dans le sein broussailleux de cet éternel sauvage, de ce "dernier païen", mort dans l'indifférence générale le 13 décembre 1971, à l'âge de 46 ans, dans un hospice pour indigents de Montignac. Chacun de ses livres est une pierre de feu qui nous éclabousse les yeux de lumière.
Sa tombe se trouve au cimetière de Domme (dans le Périgord noir). C'est Paul Placet qui inscrivit sur la stèle le nom de son ami, dans une graphie presque runique :

Augi
Éra
S

Et depuis, chaque nuit le tonnerre gronde dans le ventre de la terre. Car son coeur de lave est toujours vivant : la brûlante empreinte en est gravée dans chacun de ses mots.
Par deux fois, je fis pèlerinage à Domme, vers ce terreau de légendes, ce vivier dans lequel nagent les poissons fabuleux du mystère.

Ce livre CD est une mine d'or pour tous les augiérassiens (dont je fais partie) : maigre communauté d'individus solitaires, éparpillés aux quatre vents de la terre.

© Thibault Marconnet
le 06 décembre 2013
Lien : http://le-semaphore.blogspot..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mais qui lira jamais les livres que j'ai écrits ? Dans l'obscurité où je vis, ils sont encore comme enfoncés dans le ciel noir et menacés quand ce ne serait que par ma mort
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Cette nuit, j'irai jusqu'à l'océan et j'emporterai ma voix
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Vidéo de François Augiéras
François Augiéras (1925-1971) : Une vie, une œuvre [2000 / France Culture]. Par Christian Giudicelli. Réalisation : Marie-Andrée Armynot. Équipe technique : Christian Fontaine et Stéphane Desmond. Émission “Une vie, une œuvre” diffusée sur France Culture le 6 août 2000. François Augiéras est un écrivain français, né à Rochester (État de New York) le 18 juillet 1925 et décédé à Périgueux le 13 décembre 1971. François Augiéras est le fils de Pierre Augiéras, un pianiste français renommé, et d'une mère peintre sur porcelaine d'origine polonaise. Pierre Augiéras, installé aux États-Unis pour raisons professionnelles, meurt d'une appendicite deux mois avant la naissance de son fils. Revenu en France quelques mois après sa naissance, François Augiéras passe son enfance seul avec sa mère. À Paris, qu'il trouve sinistre, il étudie au collège Stanislas. Il vit ensuite à Périgueux, où il s'installe à l'âge de huit ans. À l'âge de treize ans, à la bibliothèque municipale, il découvre André Gide, Nietzsche et Arthur Rimbaud. Attiré par l'art, il quitte l'école à l'âge de treize ans pour suivre des cours de dessin. En 1941, il s'inscrit dans un des mouvements de jeunesse qui prolifèrent sous le régime de Vichy, mais dès 1942 il s'en détache pour devenir acteur dans un théâtre ambulant. Il s'engage, en 1944, au dépôt de la flotte à Toulon, puis passe en Algérie où il se retrouve à Alger. Il ne s'y attarde guère, pressé d'aller vers le Sud qu'il pressent être son véritable pays, et où il rejoint son oncle Marcel Augiéras, militaire colonial en retraite, qui vit à El Goléa, dans le Sahara. Augiéras s'inspire de cet épisode pour écrire en 1949, “Le Vieillard et l'Enfant”, qu'il publie à compte d'auteur sous le pseudonyme d'Abdallah Chaamba. L'ouvrage retient l'attention d’André Gide qui, quelques mois avant son décès, rencontre le jeune écrivain après que ce dernier lui a envoyé deux lettres. Augiéras décrit plus tard un Gide manifestement ému par sa rencontre avec lui, et s'imagine comme le « dernier amour » du grand écrivain. “Le Vieillard et l'Enfant” est publié en 1954 par les Éditions de Minuit et une rumeur prétend alors qu'« Abdallah Chaamba » est un pseudonyme posthume de Gide. Solitaire et révolté, Augiéras multiplie les voyages, parcourant notamment l’Algérie et la Grèce, et faisant retraite au mont Athos. En 1957-1958, il participe à la revue “Structure”, que dirige Pierre Renaud à Paris, puis s'engage dans une compagnie de méharistes du sud algérien. Ses livres s'inspirent de sa vie mouvementée. Lui-même écrit : « J'ai accepté – ou appelé – de dangereuses aventures, toujours avec cette arrière-pensée : ça deviendra des livres ! » D'un tempérament panthéiste, Augiéras évoque ouvertement dans ses écrits l'attirance sexuelle à la fois pour les garçons et les jeunes filles, mais également pour les animaux. En 1964 paraît sans nom d'auteur, aux éditions Julliard, “L'Apprenti sorcier”, un texte peu connu, sauvage, d'une force peu commune, où un adolescent entretient des rapports masochistes avec le prêtre chez qui il est placé, puis vit une histoire d'amour avec un jeune garçon. En 1967, Augiéras achève le premier livre qu'il signe de son véritable nom, “Une adolescence au temps du Maréchal et de multiples aventures”. Les errances, la précarité, l'extrême solitude aggravent son état de santé. Les séjours à l'hôpital de Périgueux se succèdent. À la fin des années 1960, il réside un temps dans les grottes de Domme pour échapper aux conditions de vie dans les hospices, et y écrit sur des cahiers d'écolier. Son livre “Domme ou l'Essai d'occupation”, qu'il ne parvient pas à faire éditer de son vivant, est inspiré de sa vie dans les grottes. Miné par la pauvreté et la malnutrition, prématurément vieilli par ses conditions de vie, il s'installe dans une maison de repos à Fougères, puis dans un hospice pour indigents à Montignac. “Un voyage au Mont Athos” est publié en 1970. Usé du cœur, François Augiéras meurt le 13 décembre 1971 à l'hôpital de Périgueux. Il est inhumé à Domme le 18 décembre 1971. L'un de ses rares amis, l'instituteur Paul Placet, s'emploie ensuite à faire connaître l'œuvre d'Augiéras en organisant des expositions de ses peintures et en diffusant ses manuscrits. Avec la participation de :
Jean Chalon, écrivain et exécuteur testamentaire de l’œuvre de François Augiéras Michel Mardore, romancier, critique de cinéma, réalisateur, photographe, auteur d’un projet de film inabouti, d’après le livre “L’Apprenti sorcier” de François Augiéras Paul Placet, écrivain et ami intime de François Augiéras, auteur d’une biographie intitulée “François Augiéras, un barbare en Occident” (La Différence) Stéphane Sinde, auteur d’un film documentaire sur François Augiéras : “François Augiéras, un essai d’occupation” Textes lus par Fabrice Eberhard Sources : France Culture et Wikipédia
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