AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782845874169
132 pages
Tarabuste (01/08/2019)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Recherche de l’homme intérieur : voilà en quoi, ce livre Néant, m’a conduit comme en une quête. J’ai procédé lentement, durant plusieurs années, à réduire mon propos à l’ “étantité” de cet homme intérieur, le mien qui ressemble à celui de tous les autres. Il m’a fallu donc resserrer, aller vers l’essentiel, sans éviter une forme d’ascèse, de contemplation du dedans rendue par des termes simples et qui reviennent comme en une obsession. Le néant est ici la dernière v... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après NéantVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Exigeante, l'écriture de Didier Ayres paraît bien loin des effets de manche ou des considérations esthétiques propres à tant d'auteurs. de prime abord, cela ressemble fort à un journal intime, ou plutôt à un journal poétique divisé en cinq « cahiers », composé dans un style efficace, délibérément dépouillé, tout en brèves notations. Avec un "langage pauvre" (p. 21), D. Ayres tente essentiellement de se comprendre, de saisir son être, à la manière de Montaigne. Fidèle à son objet d'étude (qui n'est autre que lui-même), l'écrivain se regarde, se décrit, sans pour autant verser dans le narcissisme littéraire, le nombrilisme si commun à la production actuelle. Ici, le moi est traité en tant que pur objet d'observation, de dissection, avec pour seul scalpel la plume, et pour conclusions médicales, le texte. Ayant "[son] étude pour toute occupation", Didier Ayres semble tout entier tourné vers l'intériorité, reconnaissant ainsi s'enclore en une sorte de citadelle. Si le monde "vibrionne comme une ruche" (p. 38), la vie monastique semble "tentante à cet homme dont l'âme est un poème double et vitreux". La tentation mystique n'est pas loin non plus, mais la voie semble bloquée, pour laisser place au pessimisme, au nihilisme annoncé par un titre programmatique. La mort étant "la seule vraie finalité" (p. 31), l'écriture constitue-t-elle un refuge ? Fidèle à une tâche doublement austère et irréalisable, Didier Ayres n'a pas même le soutien d'une religion vers laquelle il voudrait tendre, en vain. En concevant des "sortes d'épîtres" (p. 95), l'homme, qui, de son propre aveu, voudrait prendre la robe de bure, ne peut dépasser l'angoisse existentielle, la certitude de marcher vers la disparition, qu'en grattant des pages, encore et encore, avec cette obstination de "griffonner puis de biffer" (p.31). Il ne s'agit pas de composer des poèmes, de faire du bel ouvrage, de se perdre dans le vers ou dans le morceau lyrique, mais bien de se saisir, de dessiner un modèle qui toujours échappe. Comme si cette quête insensée, en apparence vaine, remplaçait les habituels exercices littéraires. Parfois la beauté jaillit au détour d'une phrase, d'un paragraphe, mais il s'agit en quelque sorte d'une "beauté fortuite, de la richesse involontaire d'un poème"(p. 34). L'objectif n'est pas là. Nous ne jouons pas.

« Là où d'autres proposent des oeuvres, je ne propose rien d'autre que de montrer mon esprit », déclare Antonin Artaud dans "L'ombilic des limbes". Pareille considération s'applique parfaitement à ce nouveau recueil, publié par les soins de Djamel Meskache et Tatiana Lévy, aux élégantes éditions Tarabuste. Animateur d'atelier d'écriture, docteur ès Lettres, directeur de la revue "L'hôte", Didier Ayres propose ici une voie exigeante, loin des sentiers battus.

(Article d'Etienne Ruhaud paru dans la revue "Diérèse".
Lien : https://pagepaysage.wordpres..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Cette part d’obscurité, cette route aveugle devant moi, ressemble toujours à la part inconnue – un ailleurs que le langage ne saisit pas complètement. Autrement dit, il ne me reste que le caractère énigmatique de tout langage qui se prononce…. Ce qui me sauve de la ténèbre, c’est le poème, la page et la description. Ce qui m’agrandit, multiplie ma vision.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1228 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}