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EAN : 9782892618259
146 pages
Les Éditions XYZ (27/02/2014)
3.66/5   16 notes
Résumé :
Depuis l?adolescence, Maeve, Fred et Loïc sont blottis dans une relation triangulaire et ambiguë. Mais voilà qu?au passage à la vie adulte, cette relation qui les protégeait de tout soudain les étouffe. Maeve se réfugie dans son appartement de la rue Cartier, à Québec, auprès de ses quelques repères : un plant de verveine citronnelle, un chat sauvé de justesse et surtout Murielle, l?octogénaire qui habite au-dessus. Depuis qu?elle a fait la rencontre de Max, elle le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Maeve, Loïc et Frédérique forment un trio d'inséparables que la vie sépare de temps en temps au grès des aléas du vent et des envies. Fameux triangle des Bermudes où au bout du compte, Maeve se perd dans ce conte à trois. Si des liens forts les unissaient au temps de l'adolescence, ces accroches semblent empêcher Maeve de vivre pleinement sa vie actuelle et ses rencontres. Accrochée à Loïc, amoureuse de Fred, sa vie erre de l'une à l'autre, entre deux tea-time aux sablés alléchants avec la vieille du dessus… Jusqu'au jour où elle croise la vie de Max – et sa fille – et qu'elle sente qu'il faut redéfinir son emprise avec Loïc, tout en gardant l'odeur des sablés et de cigarette dans le hall de son immeuble. Mais comment demander à Loïc de lui rendre son jeu de clé ?

Premier roman de Miléna Babin, d'une jeunesse talentueuse, j'ai pris un plaisir à découvrir l'auteure dans cette histoire si fréquemment étudiée, le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Un vent de fraîcheur souffle sur les pages, c'est qu'au Québec il peut faire frette, mais un index qui descend lentement dans le creux des reins jusqu'à la craque des fesses réchauffe l'atmosphère, mon sourire et mon âme à cette image. Entre deux chapitres, je m'imagine déambuler dans la rue, entre les craques des trottoirs, dans mon coton ouaté, jusqu'au prochain dépanneur pour acheter un paquet de cigarettes et quelques bouteilles de Trois Pistoles. Grimper dans une van, une Seagull à l'arrière, faire chauffer l'autoradio d'un hard-blues enivrant et suivre les étoiles qui filent jusqu'au point de rendez-vous : BBQ & Binouzes chez Max. La simplicité même. Cela s'appelle, je crois, sourire à la vie.

Cela me passionne toujours ces voyages littéraires, découvrir la chaleur d'un pays par la vie des autres, vivre d'autres vies plus foudroyantes et gelées, se réchauffer le coeur et la vie de bons sentiments, de majeurs dressés et de bières arrosées. de cartes postales en escales littéraires, des mots posés à même le sable un parasol planté dans un verre de rhum, atterrir sur un tarmac et s'envoler vers d'autres horizons en direction du soleil ou de la lune, ces road-trip me font survivre ; quand le chapitre s'achève, de nouvelles pages défilent sans oublier les histoires précédentes qui restent ancrées dans la mémoire de l'âme. Miléna m'a fait voyager entre les craques des trottoirs.
[...]
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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« J'avais rêvé de Fred pour la troisième nuit consécutive. Je m'étais endormie en m'imaginant le bout de son index qui se posait méticuleusement sur chacune de mes vertèbres en attendant que la nuit nous engouffre. Ce rituel s'inscrivait parmi les rares choses capables de venir à bout de mon insomnie. Je me suis étirée les jambes à la recherche de ses chevilles, mais la seule chose contre laquelle je me suis heurtée produisait incontestablement de la testostérone. J'ai entrouvert mon oeil droit pour constater l'ampleur des dégâts. BLACK-OUT. »

Ce premier roman de l'auteure québécoise Miléna Babin avait déjà tout pour me plaire, rien que parce que l'histoire se déroule à Québec, le lieu de mon enfance. Et beaucoup de mon adolescence... Il m'arrive souvent de faire le trajet, en partant de Montréal, pour la bouffée d'oxygène que cela me procure. Ce 300 km n'a pas de prix. Quand on met les pieds dans la vieille Capitale, où il fait si bon vivre, on ne veut jamais plus partir. Là-bas, j'ai une tonne de souvenirs qui me sont rappelés par l'auteure, d'un bout à l'autre du roman. Rue St-Jean, Cartier, le Cochon Dingue, la Brûlerie St-Rock…

Depuis qu'ils sont ados, Maève, Fred et Loïc partagent un appart dans le Vieux Québec. Ils vivent de soirées BBQ, de feux de camp, de nuits à la belle étoile, de quelques joints et de caisses de Chambly, de réveils parsemés de cendres. Ils vivent aussi dans une relation triangulaire ambiguë. Loïc et Maève ont été amoureux, d'ailleurs, Loïc l'est encore beaucoup. Fred, marginale et bohème, fuit aux quatre coins du monde. Ses brefs passages à Québec suffisent à briser l'équilibre du trio déjà fragile. Elle le vit néanmoins avec le détachement propre aux gens incapables de s'enraciner. Trop de confusion, Maève étouffe et se prend un trois et demie. Loïc, à qui elle donne la clé, fait intrusion à toutes heures de la nuit. Quand ça lui chante, quand il a envie d'elle. Il entre et sort de sa vie à l'improviste, intrusif, manipulateur. le gars qui ne sait jamais de quoi est fait demain. Une amitié qui dérive chaque fois en amour dévastateur. Il est à l'image du héros en droit de fuir, comme celui de Vigneault (le fils) dans Chercher le vent. Bouquin qu'il lui offre, anonymement. Il sait s'y prendre pour la faire craquer, il la connaît du bout des doigts…

Ce roman, c'est l'histoire d'une amitié qui cherche à traverser le temps et les épreuves d'une période de vie, l'adolescence, marquée par la fragilité, les remises en question. C'est une centaine de pages compilées dans un grand album souvenir, Les fleurs de Macadam, remplies de billets de spectacles, de poèmes, de photos et de promesses. C'est l'histoire de trois inséparables, turbulents et fragiles. Inséparables, jusqu'au jour où…

…jusqu'au jour où Maève rencontre Max et qu'il lui faille redéfinir la nature du triangle. Vivre loin de ses repères est insécurisant. Mais Max, c'est Max, hum… un gars simple, artiste, zen, quelques tattoos, quelques cicatrices… Il vit au jour le jour et gratte sa Godin Seagull dans un band rock. Il voyage dans une van noire, comme celles propices au road trip. Presqu'aussi idyllique qu'un Westfalia rose! Il a une fille, Kancelle, oui, comme dans Sinbad le marin. Et elle tombe amoureuse.

Quand on accepte une nouvelle vie, on perd nos repères en même temps qu'on tente de faire les deuils inhérents au passé. Peu à peu, les fantômes disparaissent et on se reconstruit. Mais il suffit de fuir un peu trop loin de nous-même pour que les fantômes reviennent, immuables. Ils se « cachent » pas trop loin dans nos souvenirs les plus réconfortants. Ceux qui fument en cachette finissent toujours par se faire prendre. C'est sur cette image de va-et-vient, du présent au passé, que Miléna Babin nous porte à réfléchir. Un roman d'apprentissage sur le sens de la vie. Sur une tonne d'autres choses comme la nostalgie du temps passé, l'insouciance et la soif de liberté. le dilemme amoureux, les frontières entre l'amitié et l'amour, les amours qui blessent, ceux qui redressent. L'engagement, la trahison, les erreurs…

Une lecture tellement agréable, qui fait du bien. Qui n'est pas prétentieuse et qui coule de source. Une lecture qui me rappelle un temps. Et un certain guitariste, un peu beaucoup comme Max… Surtout, c'est le roman d'une jeune auteure bourrée de talents... (zut, j'ai oublié de lui demander si c'était elle sur la page couverture. Si tu passes par ici Miléna...)

« le reflet que le vin laissait sur ses lèvres m'invitait depuis un moment. À la lueur des réverbères, j'ai retiré mon chandail, que j'ai laissé tomber à mes pieds. Ses doigts ont effleuré mes seins de longues minutes avant qu'il ne me prenne. Sur le tapis du salon, une valse maladroite et libératrice. Sur mon ventre, des gouttelettes de vin blanc renversées par mégarde, sa langue. Au milieu de notre guerre silencieuse, nous avons joui. Moi la première. »

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Un petit roman à lire un dimanche matin au lit, un café à la main, ou encore en fin d'après-midi en dégustant un verre de vin. le récit d'un passage à l'âge adulte, de la clôture d'une adolescence marquée par un triangle amoureux fusionnel. de la musique, des cigarettes, un chat et deux inconnus entrés précipitamment dans la vie de Maeve (comme dans Sinbad le Marin) pour ne plus en ressortir.
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critiques presse (1)
LaPresse
17 mars 2014
À 25 ans, Miléna Babin lance son premier roman sous les yeux bienveillants de ses parents littéraires, Stéphane Dompierre et Véronique Marcotte. Les fantômes fument en cachette, c'est l'entrée dans le monde littéraire pour son auteure, et l'entrée dans le monde adulte pour ses personnages.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis retournée vers lui. Il avait de petits yeux noisette, les cheveux rasés et un chandail rayé de deux teintes de vert. Ses Converse semblaient avoir fait la Deuxième Guerre mondiale et en m'y attardant un peu plus, je me suis demandé qui lui avait appris à faire des boucles. Il avait de la gueule. Je pouvais dire en un seul coup d'œil qu'il avait à la fois tout ce qu'il fallait à un homme pour me plaire et en même temps la seule chose qui pouvait me repousser : un enfant.
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Il a remonté mon chandail jusqu'à mon cou, détaché mon soutien-gorge et relevé du bout de la langue le minuscule anneau argenté qui encerclait mon mamelon. Je regardais son visage enfoui entre mes seins. Sa bouche descendait jusqu'à mon sexe et remontait de temps à autre jusqu'à la mienne, pour, entre deux coups de langue, me demander pardon. Perdus dans ses boucles blondes, mes ongles traçaient les lettres du mot merci, qu'il aurait été déplacé de prononcer à voix haute.
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Une jeune serveuse qui aurait dû porter la mention "certifié air bête" sur sa chemise est venue me garrocher une Heineken. Je lui ai dit que je n'avais encore rien commandé et elle m'a répondu sans prendre son souffle : "Fais moi donc croire que c'est la première fois que tu te fais payer une bière dans un bar, toi ! Si ça se trouve, t'as jamais besoin de sortir une crisse de cenne de ton portefeuille !"
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L’orage a éclaté, encore.
J’ai senti un souffle sur mon cou, puis un doigt s’infiltrer derrière l’élastique de ma culotte. En expirant la fumée, je me suis concentrée sur son index qui se frayait un chemin à travers mon sexe encore humide.
A peine avais-je fini de jouir quand l’électricité est revenue. Reflétés par la porte-fenêtre, mon visage, mes cheveux humides collés le long de mes joues.
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J’ai choisi dans ma bibliothèque ‘Une rivière verte et silencieuse’ de Hubert Mingarelli, que je m’étais promis de lire pendant les vacances. Un verre de blanc à la main, je me suis installée sur le divan et je me suis commandé une soupe tonkinoise.
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