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Le Prince du Néant tome 1 sur 3

Jacques Collin (Traducteur)
EAN : 9782265079434
461 pages
Fleuve Editions (06/10/2004)
4.18/5   68 notes
Résumé :
Une Guerre sainte est en marche dans un monde divisé entre magie et religion. Trois hommes que tout sépare devront inverser le cours des choses pour éviter une nouvelle Apocalypse : Achamian, un sorcier- espion, qui enquête sur le chef suprême des Mil Temples, un ordre religieux puissant, opposé depuis des siècles aux castes des sorciers ; Cnaiür, chef des barbares Scylvendi, d'une violence et d'une brutalité hors du commun, voit son sinistre passé resurgir ; et enf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Si vous aimez les univers de fantasy minutieusement construits et d'une complexité folle, alors vous adorerez la trilogie de R. Scott Bakker. Mais attendez-vous à une lecture exigeante qui, si elle vaut indéniablement le coup, demande malgré tout un gros effort d’investissement, surtout au début. Car il faut bien avouer que la masse d'informations à ingurgiter et à digérer dans ce premier tome est tout simplement énorme, que ce soit au niveau des personnages (nombreux et aux noms exotiques parfois difficiles à retenir) mais aussi et surtout du contexte politique et religieux (compliqué à souhait). Le lecteur tâtonne donc beaucoup mais finit par peu à peu se familiariser avec le monde d'Eârwa et sa mosaïque de peuples et de factions religieuses ou magiques entre lesquelles règne un équilibre précaire. Équilibre dangereusement menacé par les projets du Maithanet, chef religieux charismatique sur le point de lancer une formidable guerre sainte pour la reconquête d'une ville jugée sacrée pour les « hommes de la Dague ». Si tous ne voient évidemment pas l'initiative d'un très bon œil, la plupart des leaders politiques de l'empire et d'ailleurs vont néanmoins tentés de tirer partie de cette « croisade » pour satisfaire leurs ambitions... qui sont bien évidemment souvent contradictoires. Vous l'aurez compris l'univers est d'une richesse peu commune et peut même sembler trop foisonnant par moments, y compris pour le lecteur consciencieux qui finira malgré tout par voir ses efforts et sa persévérance récompensés.

Car une fois que l'on parvient à appréhender un peu mieux les subtilités de l'univers de l'auteur, le récit se fait franchement captivant. L'intrigue est en effet exceptionnellement dense et habilement dévoilée grâce à une alternance de points de vue qui permet au lecteur de prendre toute la mesure des enjeux de cette Guerre sainte et de ses conséquences à court et long terme. L'originalité de certaines des trouvailles de R. Scott Bakker participe aussi beaucoup au charme du roman, notamment en matière de magie (le cas du scolasticat du Mandat, ordre de sorciers destinés à revivre en rêve chaque nuit les souvenirs d'apocalypse du fondateur de leur ordre, est particulièrement intéressant). Le lecteur amateur de fantasy sortant un peu des sentiers battus sera par ailleurs ravis d'apprendre que l'auteur opte ici pour une ambiance plutôt orientale sans hésiter à piocher dans d'autres civilisations (le Monsieur a étudié les langues et les cultures anciennes et cela se sent...). On pourrait croire au premier abord que le soin apporté à l'univers et à l'intrigue ait été travaillé au dépend des personnages... et bien non, car là encore R. Scott Bakker met la barre très haut. Le rude barbare scylvendi Cnaiür, la prostituée Esmenet, le scolastique Drusas Achamian... : tous possèdent une profondeur et une noirceur qui fascine le lecteur tout en lui donnant l'impression qu'il ne parviendra jamais à vraiment totalement les connaître ou les comprendre.

Avec « Autrefois les ténèbres », R. Scott Bakker pose les bases d'un univers et d'une intrigue d'une rare complexité qui en rebutera plus d'un mais qui vaut indéniablement le détour, l'investissement demandé étant remboursé au centuple par la qualité et la force du récit proposé. J'ai d'ailleurs omis de préciser qu'il s'agissait là d'un premier roman... Chapeau bas !
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«Les pensées de tous les hommes naissent des ténèbres. Si tu es le mouvement de ton âme et que la cause de ce mouvement le précède, alors comment peux-tu croire que tes pensées t'appartiennent ? Comment peux-tu être autre chose que l'esclave de ces ténèbres antérieures ? »

Comme un livre du cycle des Malazéen de Steven Erikson, cette série entre dans sa propre catégorie de badasserie et de richesse. Il ne peut pas être comparé à votre fantasme standard de lecture en raison de la complexité et de l'énorme intrigue et de la trame de fond. Ce monde entier est nouveau, unique et fascinant, Bakker a créé tout un monde vivant, il a créé son propre système de magie, ses cultures, ses langues, ses noms de nations et ses religions. Autant vous dire, on est sur du Worldbuilding dantesque, il n'y a qu'à regarder le glossaire qui fait à lui seul 40 pages.

Il y a pas mal de descriptions et la moitié du livre est en fait juste un vidage d'informations. L'histoire plonge beaucoup dans la religion que Bakker a créé, on se trouve en pleine croisade contre une nation de païen. Avec un genre d'empire byzantin qui veut faire la croisade sienne, des croisées qui font n'importe quoi et des factions qui ont aussi leurs propres intérêts, on se retrouve donc dans un joyeux bordel . Chaque personnage a son propre but, on a un empereur prêt à tout pour récupérer sa gloire passée, un putain de mage qui à 2000 ans qui recherche des anciens démons d'une guerre révolue. un barbare qui ferait ressembler Conan à un tyran de maternelle et un sympathique mec mystérieux qui s'amuse à assassiner des mages et à manipuler la croisade avec ses propres disciples. Et ne croyait pas qu'il y ait du manichéisme, ces des vrais croisés fait pour buter du païens.

Ce roman est fondamentalement un énorme prélude pour les autres livres de la série, le rythme est lent et avec ses intrigues, il ne présente plus qu'il fait avancer cette croisade. Je rajoute que le livre me paraît moins complexe que du Erikson même si il vous met de suite en plein milieu de l'intrigue. On a juste un grosse bataille entre barbare et une dizaine de milliers d'impériaux en milieu du livre et quelques échauffourées mais le reste c'est de l'intrigue dans l'empire et chez des barbares. On a de jolies dialogues vers la fin et pas mal de magie étrange partout dans le livre mais il ne fait que préparer l'épique pour le prochain.

Si il y a marqué Dark Fantasy d'ailleurs ce n'est pas pour rien, le livre est très violent et il y a du sexe. Alors oui, si vous êtes une féministe et facilement offensée par des thèmes que vous pouvait interprété comme sexiste, vous devez absolument éviter cette série. Ça pue la masculinité. Oh et j'ai presque oublié de mentionner que les deux seuls personnages féminins étaient une putain et une concubine et les deux étaient rabattus de bout en bout et faible comme bah... Je rajoute aussi que vous avez quelque rare moment de philo mais rien de gênant. Par exemple:
«La foi est la vérité de la passion. Et parce que aucune passion n'est plus vraie qu'une autre, la foi est la vérité de rien ». Ouais j'adore les citations de ce bouquin, à inspiration Nietzschéenne en plus. La plume de l'auteur est magistrale, l'auteur de ce bouquin a été dans une faculté de philo. Autant vous dire, pour écrire la psychologie humaine, il est dans son domaine de prédilection.

Pour finir, je conseille vivement ce livre pour les fan de Grimdark et ceux de Steven Erikson. Ce livre est dantesque dans ses enjeux, son intrigue, son histoire. Un peu dommage que le livre ne soit juste qu'un immense prologue, il manque un peu d'épique même si le final était génial et que le côté martial est superbement mené. Moi en tout cas, j'ai plutôt bien aimé.
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Dans ce premier tome de la trilogie le Prince du Néant l'on suit plus particulièrement quatre personnages.

Dans le prologue l'on découvre un adolescent, Anasurimbor Khellus qui avec la suite du roi Ganrelka se réfugient dans la citadelle d'Ishual pour échapper aux Srancs. La peste frappe et le jeune adolescent sera le seul survivant jusqu'à l'arrivée de moines Dunyains qui vont le former.
Adulte, ce descendant d'une ancienne lignée de roi va être appelé par une voix et va prendre la route pour rejoindre Shimeh la cité sainte.

Pus au début du roman, un sorcier-espion, Achamian Drusas envoyé par ses supérieurs du Mandat, un scolastique qui depuis la nuit des temps combat la Consulte, un scolastique voué au Non-Dieu, à Sumna. Il doit être présent pour découvrir contre qui va être dirigé la Guerre Sainte proclamée par Maithanet, le nouveau Shria des Mil-Temples, un chef religieux charismatique.
A Sumna Achamian retrouve son amante Esmenet, une prostituée.

Au chapitre six l'on découvre le dernier des personnages de premier plan, Cnaïur Urs Skiotha, chef des barbares Utemots, lors d'une grande bataille opposant les Scylvendis aux troupes impériales Nansur. Mais la présence des sorciers impériaux va changer la donne et pour la première fois les féroces barbares vont être défaits. Un des rares survivants de sa tribu il va prendre la route du sud accompagnant Anasurimbor.

Avec une guerre qui va opposer plusieurs peuples à leurs voisins du sud les Fanims ce postulat de dé »part s'avère assez classique pour le genre.

Mais l'univers s'avère particulièrement complet, dense et intéressant avec une multitude de peuples, de castes de sorciers et de dirigeants qui veulent tous contrôler la Guerre Sainte pour s'octroyer les futurs mérites et les terres conquises. Tout le monde conspire les uns contre les autres et l'on voit réapparaître un ordre que l'on croyait disparu qui laisse présager des complots encore plus nombreux.

Le récit qui est une longue mise en place pour les deux tomes à venir n'est pas sans contenir de nombreuses longueurs et nombres de noms complexes à retenir. Surtout au niveau des personnages secondaires qui sont nombreux, un lexique en fin de tome explique clairement qui est qui et à quel ordre il appartient.
Si l'on a droit à un affrontement individuel bien réglé, très visuel , il est dommage qu'il n'en soit pas de même avec la grande bataille traitée trop rapidement ce qui aurait pu donner une meilleure dynamique au début du récit.

Un assez bon premier tome introductif qui oscille entre high-fantasy et dark-fantasy mais qui laisse augurer une suite plus sombre encore.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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Le prince du néant est le premier tome d'une trilogie de dark fantasy/ grimdark qui s'annonce dantesque.
C'est sombre. C'est fouillé. Un worldbuilding qui n'a rien à envier à Steven Erickson avec un nombre de factions et de personnages (ni blanc, ni noir) impressionnant.
Tout comme le livre des martyrs il faudra s'accrocher à la lecture. C'est dense et complexe. Il faut un minimum de concentration. Mais une fois dedans, impossible de décrocher pour moi. Assez peu de combat mais des intrigues et des complots menés d'une main de maître.
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il ya un gros potentiel qui frémit sous une surface quand même difficile à appréhender. le vocabulaire est très riche et est mélangé aussi avec des mots inventés, les personnages ont des noms à rallonge, pas top pour mémoriser.

On sent l'oeuvre immense, initié par un prologue qui à lui seul fait près de 70 pages... Oui forcément un T1 de 800 pages va souffrir de longueur. Il y en a, c'est certain mais on ne souffre pas comme chez Brandon Sanderson. de l'histoire, de la préhistoire, de nombreuses factions politiques et religieuses dont les intérêt divergent ou sont étroitement liés, des cultures arabo-greco-romaines d'un côté, des vikings-mongols de l'autre..

Faut-il dire que ce cycle se mérite ? Nan, parceque cela ne veut rien dire, mais par contre il ne se lit pas en dilettante. l'effort et la concentration sont nécessaires, de même que l'index en fin de volume, et ,pour moi, la relecture de certians passages que je n'avais aps compris et qui s'éclairent une fois les 800 pages ingurgitées.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Vous voudriez me sonder, dit enfin Cnaiür, éclaircir le mystère du coeur scylvendi. Mais vous utilisez votre propre coeur pour figurer le mien. Vous voyez un homme humilié devant vous, Xunnurit. Un homme lié à moi par le sang. Quelle insulte cela doit être, dites-vous. Son coeur doit crier vengeance. Et vous dites cela parce que vos cœurs crieraient aussi. Mais mon coeur n'est pas le vôtre. Xunnurit n'est pas un nom honteux pour le Peuple, ce n'est pas un nom du tout. Celui qui ne chevauche pas parmi nous n'est pas nous. Il est autre. Mais vous qui prenez votre coeur pour le mien, qui voyez deux Scylvendis, l'un brisé, l'autre debout, pensez que sa dégradation est la mienne et que je voudrais venger cela. Quelle meilleure façon de discréditer l'homme fort que de faire d'un homme brisé son double?
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Ne vous méprenez pas Inrithis. En cela Conphas a raison. Vous êtes tous des ivrognes titubants à mes yeux. Vous ne savez rien de la guerre. La guerre est noire. Noire comme la poix. Elle n'est pas un dieu. Elle ne rit ni ne pleure. Elle ne réclame ni talent ni audace. Elle ne mesure ni les âmes ni les volontés. Elle est simplement l'endroit où les os de fer de la terre croisent les os fragiles des hommes et les brisent.
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Mais n'est ce pas l'énigme même de l'Histoire? Lorsque l'on cherche assez profondément, l'on s'aperçoit toujours que la catastrophe et le triomphe, les véritables objets de l'attention de l'historien, dépendent inévitablement du petit, du trivial, de l'effroyablement accidentel.
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Les rois ne mentent jamais.
Ils ordonnent que le monde se soit trompé.
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