AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 40 notes
5
9 avis
4
14 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis
En bref, c'est un court roman qui traite de la Seconde Guerre Mondiale d'une manière originale. L'auteure part d'une photo pour créer une histoire et donner la vie à un amour interdit à cette époque : j'aurai préféré qu'elle laisse plus de place aux personnages au lieu de parler pour eux mais les références historiques sont bien choisies et la plume immersive dans cette époque peu reluisante.
Lien : http://rizdeuxzzz.canalblog...
Commenter  J’apprécie          20
"Devient on courageux par amour ou bien amoureux parce qu'on en a le courage ? ".
Notre héros se pose la question et, tout au long de cet ouvrage, essaye d'y répondre. Cet Homme, par son "non geste", est à lui seul le visage de l'Humanité et de la Dignité de l'Allemagne, celle des : Scholl, Goethe, Kafka, Brahms, Gutenberg.
"L'Histoire aime bien les rituels et les cérémonies, les baptêmes et les parades" tout comme toutes les histoires d'Amour depuis que le monde est monde. Alors de quel droit et pourquoi un "moustachu" empêcherait deux êtres de s'aimer pour un prétexte fallacieux, une idéologie qui devait durer Mille Ans ? Mais peut on donner une durée à l'Amour ? August a de nombreuses reprises demandé à Irma "Qu'avons nous fait de nos vies, qu'avons nous fait de notre amour ?"
Je n'ai pas la prétention de vous fournir la réponse d'Irma mais je considère que leurs vies n'ont pas été vaines puisque, malgré leurs interdictions, l'emprisonnement et toutes les embûches mises en place par ce régime dépourvu d'Humanité et d'Amour, ce Couple a continué à s'aimer. "Sait on jamais pourquoi l'on aime ? ". Si on aime c'est pour diverses raisons et l'une d'entre elles est pour se différencier des animaux. Pour ce "moustachu", les "sous-hommes et les sous-femmes " valaient moins que le moindre animal. En s'aimant, August et Irma, en brandissant leur Amour comme un flambeau au delà des murs de la prison d'Hambourg et des baraquements de Ravensbrück. Et je ne vous apprendrai pas que l'on peut mourir d'aimer. Toute la littérature est composée d'histoire de couples victimes de l'Amour, mais aucun à mon humble avis a eu autant de courage et d'abnégation car pour eux, la seule chose vitale à leurs yeux est l'Amour qu'ils se portent car, après leur mort charnelle, ils se retrouveront dans une "terre d'allégresse où ils pourront sans cesse aimer".
Commenter  J’apprécie          10
Cette photo de l'homme aux bras croisés est célèbre. On la trouve dans de nombreux manuels d'histoire. Mais qui est-ce ? L'auteure enquête sur cet homme qui a refusé d'effectuer le salut nazi lors de la venue d'Hitler à l'inauguration d'un bateau, Elle retrouve sa trace, et nous emmène sur les pas d'une incroyable et douloureuse histoire d'amour entre un homme qui a appartenu aux jeunesses hitlérienne, mais qui un jour ne peut plus suivre le mouvement, et une jeune femme d'origine juive pour qui les persécutions commencent en ces années 1936 37. Un récit poignant et très bien écrit. Une très belle découverte.
Commenter  J’apprécie          10
Celui qui disait oui à l'amour et à la vie !

Dès les premières pages, ce livre vous emporte. Difficile de s'en défaire ! Et même difficile de ne pas y revenir quand on a « fini » de le lire car a-t-on jamais terminé de lire un tel livre ? Il vous reprend par le coeur et par l'intelligence à peine refermé.
Il commence comme un dialogue : « Avant d'arriver sur ce port, il t'était arrivé quelques bricoles August. Et d'abord la bricole de ta vie, la seule qui vaille la peine de naître : la bricole du grand amour ». Comme dans La modification (Butor) où il était pris au piège du « vous » le lecteur se sent interpellé par ce « tu » qui le prend par la main. Mais il n'est pas August et il va donc faire connaissance avec le personnage devenu comme un intime de l'auteure, et donc un peu de lui-même, semblable et frère de celle-ci.

Ah August ! August Landmesser qui, pourtant alors encore membre, passif, du parti nazi, ne lève pas le bras pour saluer Hitler le 13 juin 1936 dans le port de Hambourg. Et il est seul à oser cela ostensiblement au milieu d'une foule de bras levés quand, lui, il les croise. Il ose cela comme il a osé l'amour interdit avec une juive et c'est au nom de cet amour qu'il dit non ce jour-là car il dit oui à la vie. C'est au nom de la belle Irma qu'il se rebelle. Cela le lendemain même de son anniversaire comme pour lui offrir un nouveau présent : celui de sa vraie présence au monde. Et ce « non » apparaît, dans son insolence énorme, dans cette détermination sans faille, avec la photo prise le jour-même et qui sert de couverture au livre. Et ce « non » historique rejoint en symbole le « non » mythique de la petite Antigone revisitée par Anouilh.

Oui, il était arrivé à August quelques bricoles, « rien de très important aux yeux de la grande Histoire, mais c'est dans la petite que se nichent les vraies raisons de vivre et de mourir, de résister ou de céder, de saluer Hitler/ ou de ne pas ».

Et la petite et sublime histoire d'August rencontre aussi l'histoire de l'auteure. L'histoire d'un père tant aimé, décédé quelques temps avant l'écriture du livre. Adeline écrit aussi ce livre pour son père, pour cet autre « tu » : « Je crois que j'écris aussi pour te crier que je t'aime et n'ai jamais su te le dire assez ». L'histoire d'amour d'August et d'Irma semble même rencontrer d'une certaine façon l'histoire d'amour de Michel et Elahé (un goy et une juive là aussi), les parents d'Adeline à qui elle dédie le livre. C'est cet entrelacement de l'histoire de l'auteure « qui écoute aux portes du temps », de la grande Histoire et enfin de l'histoire d'August et d'Irma qui fait peut-être aussi la force du livre et sa puissance d'émotion et de lucidité.

August et Irma c'est d'abord comme une évidence dès leur rencontre sous un saule pleureur au jardin botanique de Hambourg à l'automne 34. Elle est juive et brune, elle vient lire régulièrement sous ce saule ami. le blond August est encore inscrit au parti nazi et il vient simplement faire sa sieste. Oui, c'est comme une évidence éluardienne : « tu es venue/ c'est à partir de toi que j'ai dit oui au monde » (Paul Eluard). Mais une évidence qui n'a rien d'une évidence en ce temps-là et qui va très vite défier la grande Histoire et sa terrible violence jusqu'à la mort des deux amants, jusqu'à la souffrance de ces deux fillettes, Ingrid et Irene, qu'ils ont conçues, jusqu'au martyre même de la seconde, qui, véritable miraculée, consignera elle-même l'histoire de ses parents à partir de documents.

Car oui, il faut bien insister, presque naïvement : l'histoire est vraie, authentique et tout le génie de la romancière est de lui donner chair et vie en comblant les vides de l'espèce de document élaboré par Irene, pour retrouver l'intimité des deux principaux personnages et approfondir encore la vérité. Il y a des faits qui sont consignés dans des articles, dans des jugements, dans des rapports médicaux cités souvent en début de chapitre (et pour tout cela Adeline a enquêté aussi et elle est allée sur les lieux) et il y a les interstices comme la rencontre, les étreintes amoureuses et les remords du candide August qui sont comblés par la tendre mais juste imagination d'Adeline Baldacchino : « La vérité de la fiction supporte les petits arrangements nés de la grande tendresse. ». « C'est ainsi que je connais leur rencontre. L'arbre me l'a racontée quand je l'ai serré dans mes bras, par un jour de printemps au jardin Planten und blomen. ». Si l'histoire est vraie, le roman nous semble encore plus vrai dans cette sublime tendresse portée par l'auteure ainsi que dans cette mise en perspective de leur amour par rapport aux événements de cette époque.

En vertu (si l'on peut dire) des lois sur la « souillure de la race » qui interdit l'union entre un(e) juif(ve) et un(e) aryen(nne) et du fait de l'excès de zèle d'un fonctionnaire nazi, les deux amants n'auront pas même le droit de se marier avant la mort. Ils ne seront déclarés mari et femme que le 16 juillet 1951, bien des années après leur mort.

Cette histoire d'amour impossible a aussi le mérite de nous faire pénétrer au plus profond de la morbide mécanique nazie, de la folie nazie (quand d'autres folies adviennent dans la même rhétorique du rejet de l'autre), en mettant dans la pleine lumière des personnages des lois et événements marquants (ainsi Irene est martyrisée pendant la nuit de cristal). Tout à la fois un roman d'amour et un roman historique basé encore une fois sur des faits réels, ce livre me semble être encore plus efficace dans la dénonciation de l'ignoble. Il nous montre aussi et surtout (Adeline y revient plusieurs fois…) comment quand on veut l'ignorer on se fait rattraper par le politique et c'est peut-être là le grand problème d'August en dépit de son « non ».

Enfin j'oserai dire qu'Il y a là quelque chose qui rappelle les grands amants et jusqu'aux amants de Vérone qu'ils rejoignent non dans la légende mais dans l'Histoire. On évoquera longtemps ainsi Irma et August qui osèrent l'amour face à l'ignoble. L'amour, profondément rebelle, comme un exemple incomparable! L'ignoble comme ce qui met à mort l'amour même.

C'est un livre de résistance. C'est un livre de saine vigilance. Un livre qui ouvre les yeux, le coeur et l'intelligence.
Un vrai livre, tendu tout à la fois par une écriture exigeante et une sensibilité rare, qui fait pâlir définitivement l'encre de nombre de romans inutiles.

Celui qui disait non, Adeline Baldacchino, éditions Fayard, 18 €



Guy Allix
Lien : http://guyallixpoesie.canalb..
Commenter  J’apprécie          12
Au départ une photo, mais pas n'importe laquelle, une photo incroyable d'un homme au milieu d'une foule subjuguée qui refuse le mouvement général.
Sur cette photo et quelques éléments historiques comme un squelette, l'auteure va ajouter la chair et les tripes de ses personnages comme un sculpteur modèle la glaise pour donner vie à la matière.
Cet homme dit non, non par conviction mais par amour car il refuse d'admettre que la politique peut lui interdire l'amour non seulement de sa femme mais également de ses enfants.
Des personnages très forts, broyés par l'histoire.
L'écriture est belle, je n'ai toutefois pas très bien saisi le lien avec le père de l'auteure, peut être quelque chose de trop personnel qui à mon sens reste obscur.
Le roman est très fort et bouleversant, une belle réussite.
Commenter  J’apprécie          10
Le 13 juin 1936, un aryen August Landmesser refuse de lever le bras pour faire le salut hitlérien ! Cet homme aime à la folie une jeune femme juive, et désapprouve la politique hitlérienne.

De cet amour, ils auront deux filles malgré l'interdiction de s'aimer, de s'unir et de vivre ensemble dû à une loi instaurée en 1935, interdisant les mariages mixtes.
Malheureusement il sera arrêté pour "souillure raciale" en 1937 puis à nouveau en 1938, où il sera envoyé dans un camp de travail.

Quant à sa femme Irma, elle sera déportée et fera partie du premier contingent pour Ravensbruck.
Ils connaîtront peu leurs filles qui auront un destin différent. L'une échappera à la violence et sera protégée, malheureusement pour l'autre, elle subira les affres de la guerre.

Cette histoire est inspirée de faits réels, il est d'autant plus émouvant et difficile d'en lire certains passages.
On a "beau" lire des livres sur ce thème, abordant différemment cette période de l'histoire, on ne s'habitue JAMAIS à lire toutes ces horreurs, ces atrocités, cette barbarie, cette violence qui ont pu se passer lors de la Seconde Guerre mondiale.

Je reste toujours dans l'incompréhension totale ! Comment cela a-t-il pu exister ?!

Dans ce livre, l'histoire d'amour DOMINE même si elle finit tragiquement.
Le couple est vite séparé et chacun de leur côté, le lecteur suit leurs existences, leurs souffrances, leurs espérances, leurs peurs pendant ces années de guerre, sans jamais perdre espoir de se retrouver et de s'aimer à nouveau. Irma n'a qu'une pensée, ses filles. Les retrouver...

C'est une lecture éprouvante, mais je garderai en mémoire le fait, que des "hommes" allemands ne voulaient pas suivre la politique abjecte d’Hitler, et étaient eux aussi des boucs émissaires en raison de leurs différences (homosexuel, idée politique différente...) et avaient le courage de dire NON malgré le danger que cela incombait.

"L'immonde volupté d'avoir franchi le seuil au-delà duquel plus rien ne compte"

Un livre marquant, fort instructif et très poignant.
Lien : http://leslecturesdeclaudia...
Commenter  J’apprécie          10
Peux t'on romancer ce qui est innommable et que l'on n'a pas connu ? Mais doit on taire de tels actes ? Cet audacieux premier roman nous parle de deux héros qui ont vécu, dans les années 40, à Hambourg. Lui, August, jeune allemand ouvrier, ayant adhéré aux jeunesses hitlériennes, pour trouver du travail et faire comme les autres. Il rencontre Irma, une belle jeune juive et ils vont vivre une belle histoire d'amour. Mais en 1937, le pouvoir nazi interdit les mariages entre aryens et no aryens. Ils vivent tout de même leur histoire et ont deux filles mais L Histoire va les rattraper. L'auteur est parti d'une photographie prise sur le port d'Hambourg, Hitler baptise un bateau, les dockers, ouvriers le saluent bras levé sauf un homme, ce serait August, qui aurait osé dire non. Ce livre et son titre nous interpelle sur l'histoire et de savoir s'il aurait été possible de dire non face à cet engrenage et aujourd'hui encore sommes nous capable de dire non. Un sujet délicat, difficile. La banalité du mal est difficile à concevoir mais peut on être "interpellé" par du romanesque Peut être mais un travail délicat. Une gageure réussie par ce premier roman. Je remercie une fois de plus le club 68premiersfois de me permettre de découvrir de tels textes.
Commenter  J’apprécie          10
Seconde guerre mondiale, un homme, Auguste résiste et ose ne pas saluer Hitler. Fou amoureux d'Irma qui est juive et avec laquelle il fera deux enfant, il pensera longtemps que son opposition idéologique lui permettra de prouver son amour et que ce dernier sera plus fort que tout. Erreur...il n'arrive pas à sauver sa famille comme il l'aurait souhaité. Une histoire d'amour impossible pour parler d'une période historique forte, abominable et irréelle. L'auteure nous replonge dans ces événements tragiques sous une forme nouvelle, quelque peu innovante. Tout part d'une photo et de preuves autour desquels elle va construire ce roman.

Toutefois, je suis restée un peu en dehors de ce roman que j'ai trouvé répétitif sur les 100 premières pages. J'ai eu l'impression qu'il ne se passait pas grand chose si ce n'est de lire à chaque page qu'August n'avait pas fait le salut Hitlérien. Une fois ces 100 premières pages passées, j'ai commencé à apprécié le récit, le style et le caractère unique de ce roman. Quelques passages toutefois difficiles à supporter.
Commenter  J’apprécie          10
« Parce qu'il ne nous demeure que l'intuition de l'horreur et que le reste, nous devons l'imaginer pour le savoir, pour nous imprégner de ce savoir-là, pour ne plus lui résister malgré tout ce qui, au fond de nous, s'acharne à détourner les yeux. »
Ce roman commence avec un père et la douleur de son décès et finira de la même manière : de l'abîme de son absence à laquelle s'adresse cette écriture pour le rendre présent de nouveau et le gratifier d'un amour de fille. Et pour cela l'auteure fait détour par l'histoire, dans l'Histoire, d'un autre homme dont elle décide de mettre en avant la bravoure. August a dit non en ne levant pas son bras à l'allégeance du moustachu le plus fou de notre Histoire. Pourquoi dès lors conter le destin d'August pour accoucher d'un chagrin, pour transformer la peine en joie créatrice, pour rendre hommage au père adoré ?« J'écris, sidérée de constater que je ne cherche jamais que la réponse à l'éternelle question des survivants : comment transmuter la blessure en joie ? »
On pourrait se résoudre à ne pas avoir de réponse, peu importe en effet. Alors pourquoi dans le cas précis de cette lecture, ne pas saisir les liens qui tiennent cette narration, qui tissent la fiction à la confidence, m'a interpellée ? Sans doute car tout le ressort de cette création littéraire repose sur ce noeud, entre confession d'une souffrance intime et inventivité d'une histoire et tout cela à l'appui d'un réel, de documents et de rencontres….Des témoignages, des articles de presse ; l'imaginaire et la poésie pour donner chair, émotions, essence à des vies ; et enfin le tout pour avoir à supporter son moi endeuillé…« Que se passe-t-il, quand on raconte l'histoire d'un homme pour y abriter, en creux, celle d'un autre ? C'est une drôle d'alchimie que celle de la douleur et de la mémoire, quand la littérature s'en mêle. Il faut accepter de passer un acte avec le petit dieu des métamorphoses : il me murmure qu'à défaut de parler de toi, papa, je te parlerai de lui, August. »
L'auteure est avocate ; elle a quitté le prétoire, elle s'est adossée aux éléments récoltés pour écouter le cheminement intérieur parallèle à l'enquête. Avec une écriture nouvelle, intelligente, ingénieuse, Adeline Baldacchino nous livre avec brillance poétique un réquisitoire inédit, créatif pour défendre ou plutôt argumenter la position d'un homme, et très certainement la position de l'écrivain en train d'éclore sous nos yeux.
Je suis de ceux qui sont convaincus de la nécessité impérieuse, incessante, toujours, du devoir de mémoire. Car l'homme, par nature, fuit irrémédiablement l'indicible de l'horreur, l'innommable du réel quand il est fou et assassin. Toute la richesse de ce roman selon moi réside là. En nous contant l'histoire vraie de cet homme qui a dit non, l'auteur imagine un homme qui ne pouvait pas croire que les propos inconcevables, absurdes et insupportables d'un politique puissent aller jusqu'à l'extermination par millions d'un peuple. August n'a pas choisi d'être héroïque ou résistant ; il n'avait pas opté pour un camp par conviction militante : il était amoureux d'Irma. Son amour a commandé et campé sa posture pour ne pas trahir la femme adorée sans jamais penser que sa désobéissance risquait de la mettre encore plus en danger. Car on ne peut croire, on ne peut penser la sauvagerie, la haine destructrice, encore moins quand on est enveloppé par le plus beau à vivre : un amour partagé, heureux, joyeux, qui anime l'espoir.
Alors il faut dire encore, témoigner, écrire toujours, oublier jamais. Comme il est nécessaire de rappeler ceux qui nous manquent et les écrire en doublure des personnages de roman pour qu'ils s'incarnent aux yeux de tous et restent vivants, toujours, à jamais. Les témoins racontent, les musées exposent, et rien de tels que les romans pour nous emporter, nous heurter, nous fâcher et définitivement inscrire loin de l'amnésie, loin des dénis, graver, tracer ce qui fait mémoire et preuve de notre humanité dans ce qu'elle a de terrible et de plus beau.
« Les poètes ont toujours raison. J'écris, sidérée de ne rien savoir faire d'autre. »

Commenter  J’apprécie          10
En tant que lectrice, je ne suis pas fan des romans sur la guerre, les guerres en général donc je n'étais pas destinée à lire « Celui qui disait non » mais grâce à mon aventure avec les 68 Premières Fois, ce destin a été modifié. Et cette lecture a été un petit choc dans le bon sens du terme. Beaucoup dise connaître cette photo, la photo d'August refusant de saluer Hitler, mais à moi, elle ne disait rien ou alors je ne me souviens pas… C'est à partir de cette photo que l'auteure a mené ses recherches en partant à Hambourg, afin de retranscrire la vie d'August et Irma dans cette période sombre de l'histoire. Et grâce à Adeline Baldacchino, j'ai appris encore sur cette Allemagne là comme si on en finira jamais d'apprendre, de découvrir sur Hitler et sa manière de voir son monde. La lecture de « Celui qui disait non » est difficile, voire douloureuse et se dire que tout ce roman est vrai est encore plus poignant. L'auteure raconte l'histoire d'amour d'August et Irma, histoire d'amour interdite dans leur Allemagne car Irma est juive, tout comme il leur est interdit d'avoir des enfants…
Adeline Baldacchino raconte dans son roman ses recherches sur cet homme sur la photo, sur cet homme qui a osé défier Hitler, sur cet homme qui a tant aimé une femme juive, sur cette famille qui tout fait pour rester ensemble, sur la disparition de ces deux êtres. L'auteure a écrit ce roman pour faire écho à la disparition de son père et elle s'y est investie entièrement. le récit est précis, documenté, vécu, sensible. Il est empli d'amour et la plume poétique de l'auteure rend sa lecture encore plus prenante. « Celui qui disait non » n'est malheureusement pas une histoire d'amour banale, romancée. C'est une histoire d'amour faite que de difficultés, histoire mise à mal par August se croyant plus fort que c'était possible durant cette tragique période. À certains passages, August me faisait penser au film « La vie est belle » de Roberto Benigni du fait d'un certain optimiste qu'il possédait mais cela ne lui a pas suffit.
« Celui qui disait non » n'est pas un enième roman sur la deuxième guerre mondiale, il est bien plus que ça. Il enseigne, il prouve, il émeut, il inspire, il façonne, il libère. Ce premier roman d'Adeline Baldacchino est un roman puissant qui laissera forcément une trace dans chaque bibliothèque.
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (85) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}