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EAN : 978B005OSA8FU
Numeriklivres (21/09/2011)
4/5   4 notes
Résumé :
La rue ? La lente descente vers une inéluctable déshumanisation ? C’est un peu un journal, le journal d’un SDF. L’histoire d’un homme ordinaire, qui perd son travail, son appartement, puis sa place même dans la société. Une ombre, presque, qui erre de rue en rue. Et tous les petits épisodes d’un quotidien qu’on n’imagine même pas.Tout cela conté avec une précision des mots, des images, une poésie qui surgit où on ne l’attend pas. Cette errance, cette violence dans l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le monde de la rue raconté par un homme qui l'a vécu. Voilà ce que nous propose Jeff Balek avec son roman numérique "Macadam Gonzo", dont le narrateur est un homme qui a tout perdu et se retrouve Sans Domicile Fixe. Jeff Balek nous raconte-il sa propre histoire ou est-ce de la fiction ? Quoiqu'il en soit, si fiction il y a, elle n'en est pas moins réelle pour beaucoup d'individus. Ceux que nous croisons en bas de chez nous, aux portes des magasins, et qui nous mettent mal à l'aise.

Ce roman est une histoire tragique, racontée avec un détachement certain mais sans cacher la détresse et la honte qui envahissent cet homme ; ce monsieur X qui nous parle au "je" et dont on ne connaîtra pas l'identité. Un message fort de l'auteur, qui nous montre ainsi la déshumanisation forcée des SDF.
Cela commence de façon trop banale : une situation familiale que l'on imagine délicate (mais dont l'auteur ne parle absolument pas) et une auto-entreprise qui fait faillite. de lettres recommandées en visites d'huissiers, la mise à la porte arrive comme un soulagement ; un sentiment de liberté. En effet, un jour il ne reste que lui, notre narrateur anonyme, et sa voiture ; une 205 qui va devenir son toit.
L'impression que m'a donné ce livre est que la descente aux enfers ne se traduit pas uniquement par le fait de dormir dehors, de ne pas se laver ou manger régulièrement. Non, cela vient surtout du fait que l'on devient une bête de foire ; comme cette ancienne connaissance qui invite notre narrateur à une soirée digne du dîner de cons ou de cet homme qui se donne bonne conscience en lui donnant sa carte de visite et qui le rejette par la suite. Et puis, c'est aussi la sensation de demander aux amis plus qu'ils ne peuvent en donner, de leur raconter plus qu'ils ne veulent en savoir. Des amis qui deviennent bientôt des ex-amis, que l'on n'ose plus aller voir.

Un malaise m'a étreint lors de cette lecture. La honte de la déchéance, la capacité de s'en sortir qui ne tient plus qu'à la volonté des autres. Ces autres qui sont devenus des étrangers.
Cette histoire est percutante, frappante de vérité et bouleversante. le style d'écriture à la manière d'un journal intime sert évidemment à nous rendre proche du personnage. Un autre système de narration n'aurait pas été pertinent. Je noterais tout de même quelques fautes de relecture trop évidentes.
De plus, la fin arrive trop vite : il manque une transition entre l'état de SDF et le sort final qui est expliqué en deux pages. Je me suis sentie frustrée.

En conclusion, un fait de société rarement traité en littérature, qui a le mérite de ne pas être plein de bons sentiments. Ce roman m'a beaucoup touché par sa simplicité.
Envie d'en savoir plus sur l'auteur ? Rendez-vous sur son site Internet : http://jeffbalek.com/.
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Un homme, le narrateur. Récit fictif ou autobiographie : on ne le saura pas. Un passé peu évoqué mais que l'on imagine parfaitement : divorce, éloignement des enfants, rupture familiale. Une entreprise qui coule, des avis d'huissiers et des relances de paiement qui s'accumulent et l'instant où tout bascule, juste le temps de mettre quelques affaires dans un sac plastique et c'est la rue. Paradoxalement le narrateur semble vivre cette mise à la rue comme une libération d'un poids, comme l'arrivée enfin d'un événement tant redouté. Son seul abri devient sa voiture, son seul refuge. Ce texte évoque une chute, un destin qui bascule comme si tout cette enchainement était indéniable et cela est glaçant car ce narrateur ressemble à chacun de nous et il a réveillé en mois une peur, celle de tout perdre.

Dans la rue le plus dur semble de rester humain, de ne pas devenir cette chose que les passants regardent avec pitié, dégout en baissant le regard et espérant ne jamais être à cette place. Quand nous les regardons la première pensée n'est-elle pas “pourvu que cela ne m'arrive pas” bien avant d'avoir une pensée pour l'inconnu mendiant ? Les SDF nous renvoient aux visages nos propres angoisses.

Le narrateur tente de survivre, il ose se rendre chez des amis ou connaissances profiter d'un repas, d'une douche, d'une nuit au chaud. Mais dans sa situation les amis se font rare. Il subit, afin de manger, l'humiliation d'un diner où il est le dindon de la farce face à des gens pleins de bons sentiments et de curiosité mais qui l'oublie de sitôt.

Le narrateur est parfois désinvolte, sarcastique comme si la situation lui faisait prendre de la hauteur. Plus de problème matériel quand on à plus rien !

Ce texte est court, percutant, incisif, il dérange sans jamais tombé dans le pathos.

Un regret toutefois, j'aurai aimé savoir ce qui se passe ensuite, en savoir plus sur la reconstruction d'un vie après la rue. le texte se termine de manière abrupte presque brutale.
Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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Après avoir perdu son logement, notre homme trouve refuge dans son bureau. Mais les affaires périclitent, les factures s'accumulent, les injonctions tombent noyant le bonhomme dans un quotidien de plus en plus oppressant. Il vit de nuit, passant ses journées reclus dans le noir, à ruminer ses sombres pensées pour échapper au destin qui se pointe inéluctablement. Il ne peut échapper aux créanciers. le voilà à la rue avec pour seul refuge sa 205 rouge où il va apprendre à subsister tant bien que mal. Jeff Balek décortique les pensées intimes de son personnage oscillant entre le sentiment d'ivresse d'une nouvelle liberté, les craintes qui se saisissent de lui la nuit, le désir de tendresse, garder coûte que coûte sa dignité. Chaque jour, se réveiller perclus de douleurs, se contorsionner pour se changer, être si stressé que le sommeil est hâché en vagues successives. Ne trouver un semblant de repos qu'en jetant pêle-mêle sur le papier des mots, des phrases, autant de bouées de sauvetage.Parfois dans cette errance quotidienne, il aperçoit un ange, ou il découvre une beauté assassinée par les passants indifférents, blasés. le regard des autres sur lui, un regard assassin, cruel et blessant.

Il essaye de trouver du boulot mais sans domicile c'est bien difficile. Il faut se résoudre à consulter le carnet d'adresses. Il faut vivre.

Il y a des romans qui prennent aux tripes tant ils expriment une réalité crûe en utilisant un langage à la fois direct et empreint de poésie. Jeff Balek avec Macadam Gonzo a produit cet effet sur ma lecture.

A priori, c'est une histoire banale. Des clodos, ont en voit chaque jour qui ont pour beaucoup vécu cette descente en enfer décrite par Jeff. Ça sent le vrai, c'est d'une sincérité presque désarmante, bref ce récit est à la fois une grosse baffe, un témoignage, l'espoir au bout du tunnel, un coup de talon pour remonter en surface. C'est une aventure humaine émouvante.

De façon assez étrange, Macadam Gonzo n'est pas un roman déprimant. C'est une belle leçon d'humanisme surtout.
Lien : http://dzahell.fr/?p=811
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J'ai « ouvert » Macadam Gonzo en me demandant ce que j'allais y trouver.
Pour être franc, j'ai trouvé un sacré sandwich. Un sandwich au foie gras entre deux tranches de pain de mie longue conservation. le début et la fin du bouquin font le job, mais par rapport aux délices du milieu, c'est clairement les deux faiblesses du texte. J'ai eu l'impression que le bouquin commençait trop tôt et se terminait trop vite. On abandonne le personnage à l'aube de sa « rédemption » et je trouve cela dommage.
Je ne fais pas de la lèche — d'ailleurs, j'ai toujours eu du mal à tirer la langue — mais il y a vraiment des passages magnifiques dans ce texte : j'ai toujours eu le sentiment que je ne comprenais rien à la poésie mais il y a des moments dans le bouquin où je me suis dit : « pour moi, la poésie, c'est ça ! ». C'est beau et déprimant à la fois. Plein de détresse et bourré d'espérance. En tout cas, c'est de l'extrait d'envie de vivre.
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