Je ne vais pas vous en révéler grand chose car ce court roman tient justement son intérêt et sa beauté par la découverte au fil des pages de la relation entre ces deux jeunes gens : lady Annabelle qui ayant compromis sa réputation n'a d'autres solutions qu'un mariage avec Reginald si elle ne veut pas se retrouver pour le reste de sa vie dans un ancien manoir familial en Écosse comme domestique et Reginald qui dilapidant la fortune de son père se voit obliger par celui-ci d'épouser la très riche lady Annabelle s'il ne veut pas se retrouver "les vivres coupées".
Dans ce mariage, M. Mason, le père de lady Annabelle, y trouve son compte car la réputation de sa fille est sauve et la fortune dont doit hériter son futur gendre est la bienvenue pour régler ses problèmes d'argent. le père de Reginald, lui, même s'il s'est bâti une fortune grâce à l'exploitation du charbon, a toujours été rejeté par la haute société et s'est vu particulièrement "snobé" par le comte de Havercroft, le père d'Annabelle.
M. Mason trouve ainsi sa revanche et va pouvoir intégrer le cercle de ses voisins aristocrates. Lady Annabelle et Reginald n'ont guère le choix que de se rencontrer en vue de se marier dans ces circonstances pour le moins embarrassantes.
C'est une romance "cousue" en toute finesse et légèreté. Elle est faite de tendresse et d'humour. Elle se laisse lire tout simplement, prête à être dégustée sans modération pour nous voir bien étonnés de la tournure des événements.
Une très jolie petite romance avec ses petites surprises, douce et acidulée comme un bonbon !
Commenter  J’apprécie         20
— Pardonnez-moi de vous interrompre, monsieur Mason. Ne croyez-vous pas un peu prématuré de parler du moment où nous serons mariés ? Je ne vous ai pas encore entendu proposer de m’épouser. Et rien ne dit que j’accepterai votre offre.
— Il le faudra bien, car vous n’avez pas le choix. Vous ne reverrez jamais votre Till. À l’instant où nous parlons, il est probablement en route pour l’Amérique.
— Vous non plus, vous n’avez pas le choix. Vous êtes couvert de dettes et vos créanciers peuvent se montrer terribles s’ils craignent que votre père ne refuse de les payer. Il hocha lentement la tête.
— Touché, répéta-t-il. Ah, notre mariage va être paradisiaque, j’en ai le pressentiment !
En ricanant, il poursuivit
— Je suis sûr que nous allons être très heureux et avoir beaucoup d’enfants, selon la formule consacrée. Comment décrire autrement notre future existence ?
— Un amour qui surpassera tous les autres ? suggéra-t-elle. Une communion des âmes pour l’éternité ?
— N’allons pas trop loin, s’il vous plaît !
Apres un long baiser passionné, Reginald déclara, ses lèvres contre celles d'Annabelle :
- Mon amour, j’espère que vous avez eu votre compte de sommeil la nuit dernière, car je crains que vous ne dormiez guère au cours de celle qui vient. Je vais vous faire l'amour sans fin... je veux que vous mouriez de plaisir.
- Des mots, des mots que tout cela ! L'action va-t-elle bientôt commencer, espèce de vantard ?
Elle s’esclaffa avant de laisser échapper un cri étouffé quand il la souleva sans effort et la transporta jusqu'au lit.
- Très bien. C'est de l'action que vous voulez? C'est de l'action que vous aurez.
La-dessus, après s’être débarrassé de son inconfortable robe de chambre et de sa chemise de nuit, il la rejoignit.
- Anna, mon amour.
- Reggie, mon amour.
Quoi, une gamine de douze ans amoureuse ? C’était avec un dédain amusé que les gens parlaient d’amours de gosses, sans se douter le moins du monde que de tels sentiments pouvaient être aussi sérieux, intenses et durables que ceux des adultes.
Quoi, une gamine de douze ans amoureuse ? C’était avec un dédain amusé que les gens parlaient d’amours de gosses, sans se douter le moins du monde que de tels sentiments pouvaient être aussi sérieux, intenses et durables que ceux des adultes.
Il fallait bien suivre la mode, même si celle-ci changeait parfois d’un jour à l’autre, et surtout si l’on avait appris dès le berceau qu’il n’y avait rien de plus important dans la vie que de maintenir les apparences.