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3,62

sur 950 notes
L'auteure cherche à nous éveiller à la culture japonaise : thé, jardins,temples, fleurs...les descriptions de jardins et de bouquets sont très réussies...mais ça fait flop ! Pourquoi avoir cédé à la facilité d'une trame tellement cousue de fil blanc ? La pauvre enfant/adulte abandonnée et malmenée par la vie qui, à l'heure de recevoir l'héritage de ce père non connu, panse ses blessures à l'occasion de la rencontre du "fils spirituel/professionnel" de celui ci...j'ai eu l'impression d'un emprunt à Barbara Cartland et la collection Harlequin...Quel dommage !
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Je pense honnêtement que ce livre devrait être analysé dans tous les angles, à l'école (type université ou lycée). Je le trouve spécial. Cette lecture a vraiment été forte. Je ne pense pas que j'arriverai à expliquer le pourquoi du comment, mais ce qui est sûr, c'est que l'auteure a créé une histoire subtile, et pleine d'écho.
Même si je n'ai pas été très attaché au personnage de Rose, son évolution se fait petit à peu, et on sent que nous aussi, on la suit avec envie. On est bouleversé par ce qui lui arrive, par ce qu'il lui ai également arrivé lorsqu'elle était plus jeune : elle n'a pas eu une vie des plus simples.

On s'aperçoit donc rapidement que Rose, du haut de ses 40 ans, n'est pas heureuse et elle semble s'être perdue sur le chemin de la vie. C'est tout à fait ce dont l'auteure souhaite parler et exprimé, dans cette oeuvre, qui commence avec une quête de ses origines, après la mort de son père.
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue, mais tout est fait pour que les personnages suivent un itinéraire clair, et sachent se rendre compte par eux même, l'importance de la mort, comme de la vie.

C'est une ode à la poésie, un hommage à la culture japonaise, une odyssée du cycle de la vie. J'ai éprouvé de la sympathie pour chacun des personnages, il n'y pas de portraits enjolivés. Tout le monde est dépeint avec ses défauts, et c'est même ce qui rend l'histoire d'autant plus crédible et spéciale. Elle semble réelle, proche de nous et donc accessible.

J'ai adoré les petits paragraphes qui faisaient écho au passé, à des histoires japonaises. On peut facilement faire des hypothèses, penser que Rose, et les autres personnages, sont seulement en train de vivre leur réincarnation et qu'ils doivent apprendre à "revivre", à panser leurs blessures du passé (nettoyer leur karma). j'ai ressenti du surnaturel dans cette histoire, ce "je ne sais quoi", qui nous pousse à faire des choses, à dire des choses, ces sensations qui viennent, et qui partent...

Les plantes et les fleurs sont souvent mentionnées dans l'ouvrage, elles apportent beaucoup de subtilité. Les fleurs ont elles aussi, leur propre langage, elles communiquent. Il y a donc des messages visibles mais aussi invisibles dans l'histoire, et ce serait amusant d'en dresser quelques listes. Que ce soient les objets, les lieux, les plantes, les mots, les titres, les personnages, les histoires entre-chassées, il y a des réponses à obtenir et des messages codés à comprendre. Encore faut-il avoir l'ouverture d'esprit et la sensibilité adéquate pour pouvoir les comprendre.

Je souhaiterais relire ce livre dans quelques années. Je pense que je n'ai malheureusement pas pu déchiffrer tous les éléments cachés de ce livre, mais j'ose espérer que je les comprendrais mieux et que du coup, j'apprécierai encore plus l'ouvrage.



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Ce roman nous emporte au Japon aux côté d'une femme qui va s'y découvrir à l'occasion du décès de son père.
N'ayant aucune connaissance du Japon, j'ai parfois eu du mal dans les premiers chapitres mais je suis vite entrée dans ce roman écrit avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse.
Chaque ligne donne le sentiment d'avoir été écrite avec beaucoup d'attention.
Je suis ressortie de cette histoire avec un sentiment de quiétude et de sérénité.
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Une rose seule
Muriel Barbery
roman (son cinquième)
Actes Sud, 2020, 158p


C'est un petit livre (douze courts chapitres) qui repose et ragaillardit. le rythme en est lent, celui d'une promenade au Japon, celui d'une narratrice, Rose, la quarantaine, rousse aux yeux verts, rien de typiquement japonais, en deuil et surtout en colère : le père japonais, Haru, qu'elle n'a jamais connu, un amour de passage de sa mère, et dont elle croit qu'il ne s'est jamais soucié d'elle, vient de mourir.
On a le temps de se laisser prendre par le paysage, les fleurs, les pierres, les collines, d'entendre ce qu'il veut dire, ou ce que le père dit à travers lui, qui a pensé les balades que fera sa fille en compagnie de Paul, son associé belge, qui boite et finira par dire à Rose la raison de cette boiterie. Les temples, et il y en a beaucoup qui figurent dans le programme de visites, ont une vertu d'apaisement et de métamorphose. On entre dans les pièces à tatamis, on fait coulisser les portes. Un érable trône dans la pièce principale. L'érable comprend toutes les mutations en lui, il est plus libre que moi, dit un samouraï esthète à son fils. Sois l'érable et voyage dans les métamorphoses, continue-t-il.On mange du poisson au petit-déjeuner, on goûte des thés différents selon les heures de la journée. « Le thé de ce matin n'avait presque pas de goût et, portant, il avait le goût de tout » commença Rose. « C'est une bonne définition du Japon » dit Paul. On boit sans modération du saké et des bières. C'est toute une ambiance qui s'installe et qui prend. On apprend l'importance du regard : le monde est comme un cerisier qu'on n'a pas regardé pendant trois jours.

Rose est rugueuse, austère, totale. Fille d'une mère suicidaire qui est passée à l'acte il y a cinq ans, elle a été élevée tendrement par sa grand-mère. Elle est spécialiste de géo-botanique. Elle bouleverse Paul, qui supporte patiemment sa mélancolie, sa rage, son sale caractère. Les personnages que rencontre Rose ont tous connu la perte, d'un enfant, d'un amour. Haru n'avait rien perdu qui suivait de loin l'évolution de sa fille. C'est un samouraï dont la première des vertus est la loyauté. C'est un homme qui appréciait l'art et qui savait qui il était. Rose se demande comment on peut savoir qui on est. Haru a aussi le sens du don. le don le plus précieux qu'il fait à sa fille, c'est de lui apprendre le Nanzen-je, la transformation. Elle voit cette transformation en elle. Kyoto qui lui paraissait laide au départ, enfermée dans son béton, finit par lui plaire. Elle, s'ouvre aux autres et à l'amour. Une rose seule, comme toutes les roses, dit Rilke.

le livre ne manque pas d'humour, notamment dans la rencontre avec le potier-peintre, calligraphe, complètement soûl, qui lui fait remarquer qu'elle ne sait pas regarder les fleurs, et qu'elle est vraiment coincée, et qu'il a, lui, le remède.

La construction du roman est raffinée : elle ouvre deux volets, l'un sur le Japon, ou la Chine, d'avant, c'est une page d'histoire ou un conte qui se lit, ou des préceptes de sagesse qui résonnent en échos d'un mode lointain à celui-ci, et l'autre débouche sur un récit qui lui emprunte son ton, son titre et son thème.

Muriel Barbéry a vécu deux ans au Japon. Elle, la veinarde, y a bénéficié d'une résidence d' écriture. Et elle écrit là une ode à ce pays qui m'attire. C'est aussi une ode aux morts, les siens et ceux des autres, que l'autrice compose. Son roman est délicat, épuré.
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Un roman court et pourtant plein de poésie, de délicatesse, de beauté et qui a toute sa place comme livre de chevet.
En lire un passage ou l' autre durant tout le reste de sa vie lorsqu' on a un chagrin ,un doute,un épuisement, une colère, lorsqu' on sent que nous sommes en train de se faner ou tout simplement lorsqu'on a envie de beau ,lorsqu' on a envie de sentir les fleurs.
Il y a dans ses mots de la magie ,celle de vous rendre plus sereine ou plus forte .
Celle de vous faire pleurer tout en vous emplissant de l' essentiel.
Certains passages sont d ' une pureté magnifique.
12 chapitres comme les 12 mois d ' une année.
Comme le cycle de la vie.
Un éternel recommencement tout en avançant.

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Un livre très poétique, plein de douceur et de tendresse. Une histoire d'héritage entre une fille française et son père japonnais qu'elle n'a jamais connu. Et qui correspond en réalité à un voyage vers ses origines japonaises, à la découverte de ses racines et à un parcours initiatique.
La trame nous permet d'entrevoir la culture traditionnelle japonaise, sa proximité avec la nature et les arts/pratiques séculaires qu'elle abrite. Et de visiter Kyoto et ses nombreux temples et jardins. Mais aussi ses petits restaurants typiques et presque déguster sa cuisine.
Définitivement Muriel Barbery m'étonne à chaque fois avec ses styles tellement différents. Parfois j'aime, parfois non. Mais celui ci m'a beaucoup plu. Je l'ai lu avec lenteur pour mieux l'apprécier.
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Le roman de Muriel Barbery publié pour la rentrée littéraire 2020, « Une rose seule » s'est avéré pour moi un rendez-vous prometteur mais manqué.

Rose, la quarantaine, arrive à Kyoto, au Japon, pour la succession de son père, marchand d'art, qu'elle n'a pas connu, et va découvrir la ville avec son ancien assistant, Paul, pour se reconstruire.

Avec une jolie couverture représentant un demi-visage végétalisé, l'éditeur, Actes Sud, qui offre souvent de belles invitations aux voyages, publie un roman dont le récit se déroule au Japon, et plus précisément à Kyoto, ville que Muriel Barbery - auteure de « L'Elégance du hérisson » - connaît bien pour y avoir vécu. le titre fait référence à un poème de Rainer Maria Rilke, pour introduire le personnage principal et chacun des douze chapitres débute par une courte histoire de la culture japonaise ancestrale dont le thème est repris pour faire avancer le récit. Tous ces ingrédients, vous en conviendrez, laissaient augurer un rendez-vous prometteur.

Mais ensuite, une succession de temples, fleurs, poteries, plats, est décrite, tout comme la vie de la femme japonaise ou encore le milieu des affaires, sans que je ne sois parvenue ni à ressentir des émotions ni à être transportée dans la culture de ce pays. Et que dire du sentiment amoureux apparu en moins d'une semaine car « le monde est comme un cerisier » ou encore du fait d'aborder, sans s'y attarder, le veuvage, la difficile reconstruction qui suit, l'acceptation mutuelle d'un enfant et d'une nouvelle compagne (un seul rendez-vous et les deux semblent s'être déjà apprivoisées).

Tous ces aspects - culture japonaise et intimité – me semblent tellement mieux traités chez Aki Shimazaki et Ito Ogawa que j'ai manqué cette fois-ci mon rendez-vous avec Muriel Barbery : j'aurai préféré moins de thèmes abordés dans ce court roman et peut-être que l'auteure recentre sur la comparaison entre les deux cultures, japonaise et française, et sur des sujets abordés à plusieurs reprises sans qu'ils soient réellement exploités, par exemple, la dépression et le suicide de la mère de Rose et du fils de Beth, et leurs conséquences sur ces deux femmes entre culpabilité, spleen, colère et vacuité.
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Muriel Barbery nous emmène au Japon tutoyer la poésie, les jardins zen, les cerisiers en fleurs, les pivoines et aussi les roses.

Rose qui a déjà beaucoup perdu est contrainte de se rendre au Japon pour prendre connaissance du testament de son père qu'elle n'a jamais connu.

Rose, la quarantaine, célibataire endurcie est habitée par la colère. Elle ne souhaite pas faire la connaissance de ce père à titre posthume. Elle lui en veut de ne pas s'être "imposé" lorsque sa mère fraichement rentrée du Japon alors qu'elle était enceinte de lui, lui a demandé de ne pas se manifester et de la laisser élever seule sa fille.

Sa mère décédée 5 ans auparavant qu'elle n'a connu que triste, et sa grand mère Paula qui a tenté comme elle pouvait de donner un peu de joie dans le quotidien de Rose. Paula décédée elle aussi.
C'est donc particulièrement seule que Rose consent à se rendre au Japon.

Elle y rencontrera quelques amis de son défunt père et en particulier Paul, belge qui était l'assistant de Haru et qui a pour mission de faire découvrir la culture de son père à travers une sélection choisie de temples et jardins à Rose avant le jour de la lecture du testament.

Rose est difficile, aigrie, cynique. Mais on sent sous cette carapace, le manque d'amour, le vide de l'absence et l'envie bien malgré elle de céder à la beauté du lieu.

C'est avec beaucoup de talent que Muriel Barbery nous imprègne du Japon, de la cérémonie du thé, des jardins majestueux. Les descriptions des paysages sont très évocatrices et laissent planer la poésie et le charme raffiné des champs de pruniers ou de cerisiers.

Une Rose seule c'est ... l'esthétique des jardins, la légèreté des fleurs, le temps comme suspendu à travers cette culture ancestrale entre spiritualité et sagesse.
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Magnifique histoire, très poétique, dans la veine d'une forme de littérature Japonaise que j'affectionne, Muriel Barbery à sut donner la même saveur Japonisante à ce très beau roman, avec une véritable description des saveurs gustatives des mets que l'héroïne déguster.
Au delà de ça, le roman est une belle histoire, le style de l'auteure démontre un véritable talent d'écriture, qui nous plonge dans ce Japon loin des idées idéalisés que nous pouvons nous en faire mais sans perdre l'envie de découvrir ce pays.
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C'est l'histoire du « Petit Poucet » à la sauce Barbery. Une femme se rend au Japon sur les traces de son père. Elle est remplie de colère et de rage contre lui, lui qu'elle n'a jamais vu et aujourd'hui décédé. Son séjour se déroule dans une maison située en retrait de la ville, protégée et épurée où la nature et l'eau forme le fond du décor. chaque jour, une nouvelle fleur est placée dans la pièce principale où vit Rose, fleur correspondant à l'atmosphère et au temps. Contraste total avec le centre du Japon, où tout n'est que bruit, brouhaha, pollution, et pas très esthétique.

Pourquoi « Petit Poucet » me direz-vous ? Tout simplement, parce que Rose va devoir suivre un parcours qui la mènera à la rencontre de son père, marchand d'art réputé, où elle prendra toute l'étendue de son amour pour elle, sa fille, à qui il a été interdit tout contact.

Le seul moyen qu'il ait trouvé pour se rapprocher d'elle, est, en plus d'en faire son héritière, de lui faire parcourir les lieux qui ont été les plus importants pour lui, avant que le notaire ne lui délivre le contenu du testament.

Ces lieux sont des jardins, des sanctuaires et des temples japonais. Pour chacun d'entre eux, une atmosphère, des odeurs et des ressentis différents, selon l'humeur du moment. Rose va se découvrir lors de cet itinéraire, c'est comme si elle faisait un pèlerinage à Compostelle, sauf que là, c'est un pèlerinage japonais. Paul, le bras droit de son père, Belge, vivant au Japon, l'accompagnera le plus souvent. Il lui fera également découvrir le Japon, ses traditions, les amis de son père, et les soirées au Japon.

Chaque lieu la rapprochera de son père, et plus encore, la colère de Rose va disparaître pour laisser une Rose épanouie. Enfin !

Oui, c'est vrai, qu'au final, c'est une histoire d'amour. Mais… il a un petit quelque chose, un je ne sais pas quoi, qui m'a fait apprécié ce livre. Les descriptions des lieux que Rose va découvrir sont somptueux et magiques et l'écriture de Muriel BARBERY très poétique et épurée. Un moment de temps suspendu, une lecture apaisante comme je les aime.
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