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sur 356 notes
L'histoire se déroule en Italie (je dois avoir des envies de voyage en ce moment !) au début du XXème siècle dans une famille bourgeoise. Alors que la famille est comme à son habitude en plein petit déjeuner_ petit déjeuner qui ressemble fort à un repas de fête_ la Jeune Épouse débarque. Elle a dix-huit ans. Elle arrive tout droit d'Argentine où son père s'est expatrié. Elle vient pour épouser le Fils, comme cela était entendu par les deux familles puisque les deux jeunes gens sont fiancés depuis des années.
Mais voilà : le Fils n'est pas là ! Il a été envoyé pour affaire en Angleterre et elle doit attendre son retour en faisant connaissance avec sa belle-famille, ses moeurs et ses habitudes quotidiennes un peu loufoques et bizarres, il faut bien le dire...
Elle va ainsi, en même temps que le lecteur, découvrir des secrets de famille inavouables, tout en faisant l'apprentissage de la vie et de la sexualité d'une façon que, bien sûr, je ne vais pas vous raconter et que vous découvrirez si vous abordez cette lecture.
Elle devra pour cela abandonner sa passion pour la lecture, car les livres sont devenus inutiles puisque "tout est déjà dans la vie". Elle apprendra à observer, mais aussi à questionner.
Elle apprendra aussi à fêter comme toute la famille, tous les matins nouveaux, pour le bonheur d'être tout simplement encore en vie, et d'avoir échappé à la nuit...mais je ne vous dirai pas pourquoi.

J'ai été gênée par le changement de narrateur qui d'un coup, au milieu d'une phrase ou d'un paragraphe, nous fait perdre le fil de l'histoire.
J'ai été gênée également par l'impression d'être constamment dans un rêve éveillé et de ne plus savoir où se place la réalité du monde qui se déroule sous nos yeux.
Mais l'écrivain qui se met d'un coup, non sans humour le plus souvent, à nous interpeller en plaçant un "je" et en se mettant en scène à un moment où sa place n'est pas prévue, nous perturbe aussi !

C'est comme je vous l'ai dit, la première fois que je lis cet auteur et je suis donc partagée entre son écriture poétique, l'atmosphère à la fois romanesque, sensuelle et pleine de délicatesse où il fait entrer une grande part de rêve, et le désagrément que j'ai souvent ressenti au milieu des descriptions étranges, des dialogues décousus, des digressions de l'auteur et de sa construction narrative, m'obligeant trop souvent à revenir en arrière.
L'ensemble m'a donc totalement déconcerté et je ne sais que penser de ce grand auteur italien. Tout ce que je peux vous dire est... qu'il est déroutant !

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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"Le fait est que certains écrivent des livres et que d'autres les lisent : Dieu seul sait qui est le mieux placé pour y comprendre quelque chose."

Attention, un livre peut en cacher un autre. La Jeune Épouse est à la fois une de ces fables poétiques dont l'auteur a le secret et une intelligente réflexion sur le métier d'écrivain. L'écrivain que l'on retrouve partout, par l'irruption soudaine du "je" dans le récit, quel que soit le personnage ou par le biais d'une digression le mettant en scène pendant l'écriture de ce livre. Si Flaubert a dit "Madame Bovary, c'est moi !", Alessandro Baricco est tour à tour tous ses personnages, de la Jeune Épouse au Père, en passant par Modesto, le fidèle serviteur, auxquels il prête ses sentiments, ses souvenirs et ses névroses. En entremêlant ainsi la réalité des humeurs de l'écrivain à la trame du récit qu'il déroule, Baricco atteint un sommet de virtuosité.

Mais ce n'est pas tout. L'histoire de la Famille, c'est un peu la métaphore de celle du monde. Entre transmission de valeurs mais aussi de peurs ancestrales. le propos est si dense que chacun y puisera sa propre interprétation. La plume de Baricco, elle, reste égale à elle-même, trempée dans cette douce fantaisie mélancolique qui irrigue son oeuvre depuis le début.

L'histoire se déroule en Italie au début du XX ème siècle et commence avec l'arrivée de la Jeune Épouse dans la maison de sa future belle-famille où elle était attendue le jour de ses dix-huit ans. Fraîchement débarquée d'Argentine, elle comprend que le Fils est absent, parti en mission en Angleterre et qu'elle doit désormais attendre son retour tout en faisant connaissance avec les moeurs de cette Famille étrange. Commence alors pour elle un long apprentissage à la fois sensuel et sentimental, qui la fera pénétrer au coeur des secrets qui lient chacun de ses membres. Un univers qui oscille entre rêve et fantaisie, une maison où les livres sont bannis parce que "tout est déjà dans la vie, si l'on prend la peine de l'écouter, et les livres nous distraient inutilement de cette tâche, à laquelle tous se consacrent avec une sollicitude telle, dans cette maison, qu'un homme plongé dans la lecture ne manquerait d'apparaître en ces lieux comme un déserteur.", un écrin où l'expression du corps est prédominante, un monde où l'on célèbre chaque matin le fait d'avoir échappé à la nuit et d'être encore vivant.

Dans cette maison, les tiroirs sont remplis des bruits que l'on y range une fois par an avant le départ en villégiature ; lorsqu'on songe ensuite à les ouvrir, certains retrouvent des phrases, des réponses à des questions... Merveilleux Baricco !

Après Mr Gwyn et sa magnifique réflexion sur la création artistique, Alessandro Baricco poursuit donc son questionnement des mystères de l'alchimie créatrice et se laisse aller à quelques confidences sur sa façon d'appréhender son métier (ce qui nous vaut de précieux passages). La Jeune Épouse est un livre ambitieux et exigeant, qui sollicite toute l'attention du lecteur tout en le berçant de sa douce musique. Sensuel et intelligent. du plaisir à l'état pur.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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En virtuose de l'écriture, Baricco parvient à créer des univers poétiques emprunts d'une sorte de délicatesse intemporelle. Il choisit avec habileté les mots sur plusieurs registres, s'amuse à créer des associations dont l'incongruité surprend puis fait sourire et rythme sa phrase comme une partition de musique. Bref, son écriture est savoureuse et je l'ai retrouvée avec plaisir dans ce nouvel ouvrage.
La Jeune Epouse qui est en fait seulement fiancée débarque le jour même de ses dix-huit ans dans cette famille bourgeoise italienne qui s'accroche, en ce début de XXème siècle,  à des usages mi-surannés, mi-fantasques, compréhensibles d'elle-seule. Chacun campe un rôle au point que celui-ci en devienne éponyme mais il serait dommage de dévoiler ici cette galerie de portraits dont les particularités constituent, selon moi, l'essentiel du charme du roman.
L'écriture de Baricco va distribuer tour à tour au lecteur des notes poétiques, osciller entre le loufoque et le fantastique, faire une large place à la sensualité mais aussi permettre la réflexion sur le processus d'écriture. C'est dense, ambitieux, bien maîtrisé. Aussi ai-je considéré les nombreux glissements de narrateur comme la chantilly sur un gâteau déjà fort riche : pas forcément nécessaire. Même si l'auteur se justifie sur le processus (p 62 seulement et en attendant, on est quelque peu paumé), je n'ai pas été pleinement convaincue et de fait, je n'ai pas réussi à dépasser l'impression de la prouesse stylistique. Pour autant, d'autres lecteurs pourront considérer que cette subtilité narrative donne toute sa saveur au roman. Je préfère, quant à moi, quand Baricco utilise sa magnifique écriture pour produire des épures aussi belles que Novecento : pianiste

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"La jeune épouse" est un conte fantastique et philosophique, fait d'étrangeté et de sensualité. C'est une fantaisie littéraire assez inclassable, avec une petite dose de réalisme et une grosse dose d'extravagance.
Souvent, j'ai eu du mal à suivre les méandres tortueux de la pensée de l'auteur, surtout lorsque, au hasard du texte, il se substitue au narrateur, abandonne l'univers de la jeune épouse pour évoquer le processus littéraire et sa propre histoire.
Beaucoup moins captivant qu'Emmaüs.
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Quand la Jeune Épouse débarque d'Argentine dans sa belle-famille italienne, le Fils n'est pas là. Son futur époux, envoyé en Angleterre pour étudier le commerce local, ne devrait pas tarder à revenir. Accueillie à bras ouverts alors qu'elle n'était pas vraiment attendue, elle découvre des gens aux moeurs étranges : le Père fantasque atteint d'une « inexactitude du coeur », la Mère aussi belle qu'inaccessible, l'Oncle narcoleptique, la Soeur handicapée et fervente pratiquante de l'onanisme, le vieux serviteur qui s'exprime en toussant… Les journées sont rythmées par une immuable routine, du déjeuner gargantuesque s'éternisant jusque dans l'après-midi à la toilette quotidienne, de quelques menus travaux à un coucher particulièrement ritualisé. La Jeune Épouse se plie aux excentricités et continue d'attendre son promis. Mais le temps passe et rien ne se passe. Peu à peu, chacun va prendre sous son aile la nouvelle arrivante et parfaire son éducation d'une manière tout sauf conventionnelle.

Un récit d'initiation troussé par Baricco n'est forcément pas un récit d'initiation comme les autres. D'une atmosphère bourgeoise surannée il tire un récit plein de fantaisie, souvent proche du conte burlesque. Jouant de l'attente et d'une sorte de « temps suspendu », il s'amuse à faire évoluer ses personnages dans un univers surréaliste teinté d'érotisme. J'ai beaucoup aimé me perdre dans les changements inopinés de points de vue, le passage du « il » ou « elle » au « je » sans que l'on sache d'emblée qui parle. de prime abord déstabilisante et foutraque, cette narration anarchique, ce doute permanent à propos de « qui parle » se double d'une réflexion sur l'écriture et le rôle de l'écrivain que j'ai trouvée particulièrement intéressante.

Pour autant (et pour être honnête), ce n'est pas du Baricco à son meilleur. J'ai lu ce roman il y a plus de quinze jours et je constate qu'il ne m'en reste pas grand chose. Comme toujours, l'auteur de Soie s'amuse. Avec la classe et l'élégance qui le caractérise, doublées ici d'une bonne dose de sensualité. Mais son histoire ne passionne pas plus que cela. Reste cette réflexion sur l'écriture, son pouvoir et sa liberté. C'est malin, ironique et bien plus profond que les apparences ne peuvent le laisser penser, mais ça n'a pas tout à fait suffi à me faire tomber sous le charme de la Jeune Épouse.

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Alessandro Baricco est en passe de devenir l'un de mes écrivains contemporains préférés. C'est le deuxième roman de lui que je lis et le charme a opéré une fois de plus. La dernière fois, j'avais été absolument conquise par Seta (Soie) ; cette fois, si mon enthousiasme est à un niveau légèrement inférieur, je peux tout de même vous dire que j'ai beaucoup aimé La sposa giovane !

Ce roman raconte une drôle d'histoire : une famille aux moeurs assez folkloriques afin de conjurer la tradition qui veut que tous ses membres meurent de nuit, des petits déjeuners luxuriants, la douceur de vivre en dirigeant de loin en loin ses affaires, des personnages sans nom... c'est au milieu de tout cela que débarque un beau jour la Jeune épouse, afin de réclamer ce qui lui avait été promis trois ans auparavant, c'est-à-dire son mariage avec le Fils. Seulement ledit Fils a été expédié en Angleterre dans l'espoir que ce mariage incongru lui sorte de l'esprit. Ni une ni deux, on le rappelle à la maison et démarre alors un long arrivage d'objets plus invraisemblables les uns que les autres, semblant annoncer le retour tant attendu.
Pendant ce temps, les membres De La Famille vont, l'un après l'autre, initier la Jeune épouse aux secrets et habitudes de la maison, aux secrets et à la magie des corps. S'ouvre là un long apprentissage, surprenant et doux, un brin érotique et assurément poétique. En effet, avec Alessandro Baricco, il est possible de parler de tout sans vulgarité aucune, bien au contraire, en utilisant des mots et des phrases emplis de magie et de sensualité.
Car c'est bien cela qui m'avait plu dans Seta et que j'ai retrouvé ici : la musicalité de l'écriture. L'auteur a cette capacité merveilleuse à nous bercer de sa plume, à nous emporter dans le flot de ses mots, doucement, légèrement. Au-delà du fond, qui, si farfelu soit-il, ne manque pas d'une certaine logique, le véritable point fort de ce roman est sans contexte la forme. L'identité du narrateur changeant à intervalle régulier a permis à l'auteur d'inclure dans le récit une superbe réflexion sur le métier d'écrivain. Toujours avec une incroyable poésie, bien entendu.
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La Jeune Epouse arrive de loin,et la Famille l'accueille, presque distraitement, dans l'élégante résidence hors les murs de la ville.

Le Fils est absent : il est en Angleterre pour s'occuper des affaires prospères de l'entreprise textile familiale. Il donne signe de vie à travers les nombreux objets qu'il expédie .
Et la Jeune Epouse l'attend dans la maison aux rituels immuables, surtout les Petits-Déjeuners, très copieux et interminables.
Dans la journée, ce sont : excitation, joie, brio, directement proportionnels à l'angoisse, aux affres des heures nocturnes. Car, comme le dit la légende, ce sont celles pendant lesquelles meurent les membres De La Famille, depuis des générations.
Le majordome Modesto, méticuleux et respectueux, entretient les rythmes de ma communauté.
Tout semble converger vers l'attente du Fils. Et, dans cette attente, tous les personnages cherchent le salut.

Ce livre est déroutant , le "je" narrant change au fil des pages, l'intervention de l'écrivain et ses considérations sur l'acte d'écrire casse le rythme et nous arrache à l'intrigue.
Je comprends les abandons !
Moi, j'ai trouvé cette lecture hypnotique avec ses personnages si particuliers, hors de la banale réalité.
Ils se meuvent avec précaution, répètent inlassablement les mêmes gestes dans une atmosphère ouatée. Avoir un nom les humaniserait trop, on ne connaît que leur position: la Mère, le Père, le Fils..; Seule la Jeune Epouse veut comprendre.
On se perd dans le rêve. Les personnages, les dialogues, les lieux et les objets flottent sur une brume légère, indéfinie.
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Spécial, bizarre, un peu dérangeant... J'ai été prise dans l'histoire mais un peu à mon corps défendant. Avis très mitigé de cette histoire pas vraiment localisee pas vraiment située dans le temps et qui rompt avec beaucoup de tabous. Une famille très bizarre
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L' histoire d'une riche famille italienne du début du XXeme siècle hors du commun racontée dans un style inimitable. Des habitudes de vie plus que surprenantes comme des petits-déjeuners au champagne ouverts à de nombreux invités qui se terminent à 15h00...mais le plus étonnant de cette famille est la grande sensualité de chacun de ses membres ce qui nous vaut quelques scènes d'un érotisme affirmé assez charmantes. Mais ce livre vaut aussi par sa construction sophistiquée, ses personnages improbables et des réflexions intéressantes sur le métier d'écrivain. le tout dans une ambiance qui rappelle celle du très beau film italien le Guépard.
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La jeune épouse nous conte l'histoire d'une jeune fille quittant l'Argentine pour venir épouser le fils d'une riche famille. Ce dernier est parti en Angleterre et tous les membres de la famille accueillent la jeune fille et commencent à l'éduquer à leur mode de vie.
J'ai un avis plutôt mitigée concernant ce roman. Je ne saurai dire si j'ai aimé ou pas. L'étrangeté du récit m'a déconcertée, et la manière de parler de la famille également. Aucun nom n'est cité : La mère, le fils, la fille, le père. Très étrange donc !!!



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