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Citations sur Océan mer (189)

« Je voulais dire que la vie, je la veux, je ferai n’importe quoi pour l’avoir, toute la vie possible, même si je deviens folle, peu importe, je deviendrai folle tant pis mais la vie je ne veux pas la rater, je la veux, vraiment, même si ça devait faire mal à en mourir c’est vivre que je veux. J’y arriverai, n’est-ce pas ? »
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Langlais en avait croisé beaucoup, des cas comme celui d’Adams. Marins jetés par une tempête ou la cruauté des pirates sur une côte quelconque d’un continent inconnu, otages du hasard et gibier de gens pour qui l’homme blanc n’était guère plus qu’une espèce animale étrange. Si une mort clémente ne venait pas opportunément les prendre, c’était une mort atroce qui de toute façon les attendait, dans quelque recoin fétide ou merveilleux de ces mondes invraisemblables.
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Quand bien même nous retrouverions une terre, quelle qu’elle soit, il n’y aurait plus jamais aucun salut possible pour nous. Ce que nous avons vu restera dans nos yeux, ce que nous avons fait restera sur nos mains, ce que nous avons entendu restera dans notre âme.
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J’ai reçu tes lettres, et cela n’a pas été facile de les lire. Rouvrir les blessures du souvenir est une souffrance. Si j’avais continué, ici, à te désirer et à t’attendre, ces lettres auraient été un bonheur éblouissant. Mais c’est un endroit étrange, ici. La réalité s’évapore, et tout se transforme en mémoire.
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Elle lui dit exactement ce mot : enchantée. Elle le dit en penchant légèrement la tête sur le côté et en écartant de ses yeux une mèche d cheveux noirs comme le jais. Du grand art. Pour Bartleboom, cette phrase, ce fut comme si on l’avait injectée directement dans son sang. Elle se répercuta, si l’on peut dire, jusque dans ses pantalons. Il bafouilla quelque chose, et dès cet instant ne fit plus que transpirer. Il transpirait comme un fou, lui, quand il transpirait. La température n’avait rien à voir. Il fonctionnait en autonomie.
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-Amiral... il y a quelque chose d'autre
-Quoi d'autre?
Silence.
- Cet homme a vu Tombouctou.
La tabatière de Langlais s'immobilisa. -Il y a des gens près à le jurer : il y est allé. Tombouctou. La perle de l'Afrique. La cité introuvable et merveilleuse. L'écrin de tous les trésors, demeure de tous les dieux barbares, cœur du monde inconnu, forteresse aux milles secrets, royaume fantôme de toutes les richesses, destination perdue d'une infinité de voyage, source de toutes les eaux et songe de tous les ciel. Tombouctou. La cité qu'aucun homme blanc jamais n'avait trouvée.
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Puis je suis arrivée ici. C'est difficile à expliquer. Mon mari pensait que c'était un endroit pour guérir. Mais guérir est un mot trop petit pour ce qui se passe ici. Et trop simple. C'est un endroit, ici, où tu prends congé de toi-même. Ce que tu es se détache doucement de toi, peu à peu. Et à chaque pas, tu le laisses derrière toi, sur ce rivage qui ne connaît pas le temps et ne vit qu'un seul jour, toujours le même. Le présent disparaît et tu deviens mémoire. Tu te défais de tout, tes peurs, tes sentiments, tes désirs : tu les conserves, comme des habits qu'on ne met plus, dans l'armoire d'une sagesse que tu ne connaissais pas, et d'une tranquillité que tu n'espérais pas. Est-ce que tu peux me comprendre ? Est-ce que tu peux comprendre combien tout cela est beau ?
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La mer. La mer ensorcelle, la mer tue, émeut, terrifie. Fait rire aussi, parfois, disparaît, par moments, se déguise en lac ou alors bâtit des tempêtes, dévore des bateaux, elle offre des richesses, elle ne donne pas de réponses, elle est sage, elle est douce, elle est puissante, elle est imprévisible. Mais surtout : la mer appelle. Tu le découvriras, Elisewin. Elle ne fait que ça, au fond : appeler. Jamais elle ne s'arrête, elle pénètre en toi, elle te reste collée après, c'est toi qu'elle veut. Tu peux faire comme si de rien n'était, c'est inutile. Elle continuera de t'appeler. Cette mer que tu vois, et toutes les autres que tu ne verras pas mais qui seront là, toujours, aux aguets, patientes, à deux pas de ta vie. Tu les entendras appeler, infatigablement. Voilà ce qui arrive dans ce purgatoire de sable. Et qui arriverait dans n'importe quel paradis, et dans n'importe quel enfer. Sans rien expliquer, sans te dire où, il y aura toujours une mer qui sera là, et qui t'appellera.
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- C'est-à-dire... vous voyez, là, l'endroit où l'eau arrive... elle monte le long de la plage puis elle s'arrête... voilà, cet endroit-là, exactement, celui où elle s'arrête... ça ne dure qu'un instant, regardez, voilà, ici par exemple... vous voyez, ça ne dure qu'un instant puis ça disparaît, mais si on pouvait fixer cet instant.. l'instant où l' eau s'arrête, à cet endroit-là exactement, cette courbe... c'est ça que j'étudie. L'endroit où l'eau s'arrête.
- Et qu'y a-t-il à étudier ?
- Eh bien, c'est un endroit important... on n'y fait toujours attention, mais si vous réfléchissez bien, il se passe là quelque chose d'extraordinaire, de... d'extraordinaire.
- Vraiment ?
Bartleboom s'inclina un peu vers la femme. On aurait dit qu'il voulait lui dire un secret quand il dit
- C'est là que finit la mer.
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- Je ne veux pas de cascades, Edel, mais la paix d'un lac, je ne veux pas de chênes mais des bouleaux, et ces montagnes au fond doivent devenir des collines, et le jour un coucher de soleil, le vent une brise, les cités des villages, les châteaux des jardins, Et si vraiment il doit y avoir des faucons, qu'au moins ils volent, et loin.
- Oui, j'ai compris. Il y a juste une chose : et les hommes ? Le baron reste silencieux. Il observe tous les personnages de l'énorme tapisserie, I'un après l'autre. comme pour entendre leur avis. Il va d'un mur à l'autre, mais aucun d'eux ne parle. On pouvait s'y attendre.
- Edel, y a-t-il moyen de faire des hommes qui ne fassent pas de mal ?
Cette question-là, il a dû se la poser lui aussi, à un moment quelconque, Dieu.
- Je ne sais pas, mais j'essaierai.
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