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4,08

sur 1004 notes
C'était mon premier roman de cet auteur, j'ai trouvé le récit agréable, un brin mélancolique, bien écrit et aussi plein de sagesse sur ce que nous devons accepter d'être, en fonction de ce que nous sommes et non le rêve que l'on peut se faire de notre vie...
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Pension Almayer, la mer, et des personnages comme sortis d'un conte de fées, ou d'un horrible cauchemar. Un homme qui écrit des lettres à la future femme de sa vie, un peintre qui ne sait pas par où commencer ses tableaux, une jeune fille qui ne veut pas mourir... eux et tous les autres sont liés à l'océan mer.
Chaque problème, chaque solution, tout est là, dans les vagues, la marée, la douceur ou la violence de cette mer qui hante chacun.
Et enfin, tout trouvera sa place, chaque histoire aura sa conclusion, belle ou tragique, ou même tout cela à la fois.

Il est difficile de résumer ce roman. En effet, j'ai lu City il y a au moins 20 ans, et je serais incapable de parler de ce livre aujourd'hui. Parce qu'Alessandro Baricco écrit comme lui seul est capable de le faire. Les phrases sont musicales, poétiques. La première partie du livre est merveilleuse de douceur, on oscille entre une atmosphère onirique, un poème, de jolis moments de vie, parfois un brin d'absurde. Les personnages sont mystérieux, attachants et le temps comme suspendu.
La deuxième partie tranche littéralement avec cette ambiance. Ici, règnent en maître la violence et la brutalité. Les hommes apparaissent sous leur aspect le plus sombre. Elle semble loin la pension Almayer... Pourtant, la dernière partie nous y ramène et chaque chapitre nous raconte l'histoire d'un protagoniste. le puzzle se complète, les pièces s'emboitent et tout prend son sens.
J'ai aimé me laisser porter par les mots, il y a une réellement musicalité chez Baricco, parfois le climat est irréel, on ne sait pas où se situe la frontière avec la réalité mais quelle importance... qu'il s'agisse du Père Pluche, d'Elisewyn, de Plasson, de Bartleboom ou des étranges enfants de la pension Almayer, tous m'ont touché, ému, ou fait rire. Ce roman est indéfinissable et c'est pour cela que je l'aime.

Pourquoi lire Océan mer ?

Parce qu'il faut découvrir la plume d'Alessandro Baricco, se laisser porter par elle, plonger dans ce livre comme dans l'océan mer et en ressortir trempé, mais heureux.
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A la pension Almayer se retrouvent 7 personnes, venues là afin d'y trouver la réponse à une question existentielle ou pour guérir d'une douleur profonde. Il y a là Bartleboom (souvenir de Melville), auteur d'une Encyclopédie des limites, qui aimerait comprendre où finit la mer et Plasson, le peintre qui tente de saisir où commence la mer. Il y a le père Pluche qui écrit d'innombrables prières à un Dieu absent et Bartleboom, encore, qui écrit chaque jour une lettre à une fiancée inexistante. Il y a Elisewin, l'hypersensible, qui veut vivre et Adams, le marin rescapé de l'horreur du radeau de la Méduse, qui veut tuer. Il y a encore Ann Deveria, une très belle femme qui vient se guérir d'un amour. Il y a, enfin, l'habitant de la mystérieuse «septième chambre», l'auteur du livre, qui ne sortira de celle-ci qu'après être parvenu à dire la magie de la mer.
De ce passage par la mer, les 7 occupants seront profondément transformés, autrement et d'une tout autre façon que celle à laquelle ils s'attendaient ; car telle est la mer dans ses vagues, ses bonheurs et ses dangers : Elle est ce qu'on attend et qui ne vient pas, ce qui vient quand on ne l'attend pas

Imaginez un livre dont l'auteur serait doté à la fois d'une âme d'enfant, d'un coeur de poète et d'un esprit de philosophe, tout cela mâtiné d'une grande tendresse et d'une imagination nourrie de merveilleux.

Ajoutez-y encore une écriture superbe, sobre et sublime, un art de raconter qui attache et fascine, un talent qui entraine le lecteur de surprises en émerveillements,

Vous aurez le livre « Océan mer »

Et laissez vous emporter par les multiples variations autour des thèmes de l'illimité et de ses limites toujours insaisissables et pourtant réelles puisque, comme l'avait déjà vu Kant, il n'y a de Beau qu'à l'intérieur de limites.

Laissez vous bercer par la musique des vagues aux multiples résonances, par les échos de la mer et des hommes, laissez-vous dériver au gré des vents de sagesse et de folie, au gré des rafales de la haine et des étales de l'amour,
Et rêvez
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Livre étrange qu'Océan mer, un style qui m'a dérouté au début. A la fois livre de contes, d'aventures, il nous emmène à la rencontre de personnages singuliers regroupés à la pension Almayer. On ressort dépaysé de cette lecture avec l'envie de découvrir d'autres livres d'Alessandro Baricco.
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Le roman et la poésie peuvent se mêler admirablement. Tel serait l'enseignement du roman d'Alessandro Baricco, Océan mer, publié en 1993, dont l'histoire se déroule dans l'Europe romantique du XIXème siècle en des lieux que l'on peut situer entre la Mitteleuropa et l'Italie. le choix de mots et le rythme rappellent, par les thèmes mis en avant, le réalisme magique des auteurs sud-américains.
Le roman est divisé en trois parties. La majeure partie des actions se passe à la pension Almayer, située au bord de mer. S'y rassemblent des personnages qui veulent guérir de leurs maux personnels par la présence de la mer. Chacun essaie de devenir ou de redevenir soi dans un paysage étrange, à la fois insaisissable et en même temps ultime lien à la terre. On croise tour à tour des peintres qui usent de l'eau de mer comme peinture, des garçonnets porteurs de rêve, des survivants d'un radeau qui pourchassent d'autres survivants ... Un roman aussi profond que l'océan qu'il se propose d'admirer.
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Une très belle oeuvre! L'océan vu comme élément absolu, créateur, destructeur surtout. Toute une galerie de personnages un peu étranges, un peu brisés qui se croisent qui s'influencent. Des destins tragiques surtout! L'impossibilité de traduire l'océan en art, quelque soit l'art.
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Alors alors....
Un début difficile pour moi, difficile à suivre, à rentrer dedans, à comprendre où l'auteur souhaite nous emmener...bref pas facile du tout pour moi.
Mais je n'ai pas décroché et je l'ai bien fini!
Pour moi, ce roman a commencé à me toucher et j'ai enfin réussi à m'y plonger à partir de la moitié...d'où un avis général mitigé.
Pour le coup, ce roman parle vraiment de l'océan, de la mer, avec des descriptions à tire larigot!
Je retentirai cet été une nouvelle expérience avec Baricco car j'en sors plutôt mitigée avec ce premier roman que je découvre!
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Ma peau irisée du sel qui attache, à la sortie du grand Océan, le sable fin qui se glisse en souvenir dans les chaussures, et une grande bouffée d'oxygène iodé, chargé de toute l'histoire de cette vie mouvante, je referme encore une fois un Alessandro Barrico avec une grande émotion.

"Sable à perte de vue, entre les dernières collines et la mer - la mer - dans l'air froid d'un après-midi presque terminé, et béni par le vent qui souffle toujours du nord. La plage. Et la mer. Ce pourrait être la perfection - image pour un oeil divin - monde qui est là et c'est tout, muette existence de terre et d'eau, oeuvre exacte et achevée, vérité -vérité- , mais une fois encore c'est le salvateur petit grain de l'homme qui vient enrayer le mécanisme de ce paradis, une ineptie qui suffit à elle seule pour suspendre tout le grand appareil de vérité inexorable, un rien, mais planté là dans le sable, imperceptible accroc dans la surface de la sainte icône, minuscule exception posée sur la perfection de la plage illimitée. À le voir de loin, ce n'est guère qu'un point noir : au milieu du néant, le rien d'un homme et d'un chevalet de peintre."

Chaque respiration du magma bleu souffle entre les pages. Alors, les personnages, un à un, ouvrent peu à peu leurs doigts crispés, et laissent s'échapper leur quête comme on libère un rongeur qui dévore ses barreaux depuis trop longtemps. "Où finit la mer ?" Est-ce là, cette trace d'écume qui bave sur la langue de sable ? "Comment peindre un portrait de la mer sans voir ses yeux ?" le regard ne peut se fixer, elle est si mouvante. "La mer peut-elle soulager la passion qui se déchaîne ?" Elle vous laisse simplement avec vous-même, et parfois, cette solitude range la passion.

Tant qu'elle est mer, elle pose sur les êtres devant Elle un regard bienveillant. Mais si l'on s'aventure sur son dos, alors elle devient Océan, et se cabre, traitant les hommes en coquilles de noix. Et dans la Grande bleue, les coquilles tapissent le fond. Gare à ceux qui s'aventurent à Sa surface, car leurs espoirs tourneront folies. Elle obsèdera alors chaque unité de temps, rendant impossible tout salut.

"La mer. La mer ensorcelle, la mer tue, émeut, terrifie. Fait rire aussi, parfois, disparaît, par moments, se déguise en lac ou alors bâtit des tempêtes, dévore des bateaux, elle offre des richesses, elle ne donne pas de réponses, elle est sage, elle est douce, elle est puissante, elle est imprévisible. Mais surtout : la mer appelle. Tu le découvriras, Elisewin. Elle ne fait que ça, au fond : appeler. Jamais elle ne s'arrête, elle pénètre en toi, elle te reste collée après, c'est toi qu'elle veut. Tu peux faire comme si de rien n'était, c'est inutile. Elle continuera de t'appeler. Cette mer que tu vois, et toutes les autres que tu ne verras pas mais qui seront là, toujours, aux aguets, patientes, à deux pas de ta vie. Tu les entendras appeler, infatigablement. Voilà ce qui arrive dans ce purgatoire de sable. Et qui arriverait dans n'importe quel paradis, et dans n'importe quel enfer. Sans rien expliquer, sans te dire où, il y aura toujours une mer qui sera là, et qui t'appellera."
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Quand un chat de biblio rencontre un autre chat de biblio (avec Zaph).


-Tiens, salut Zaph. J'étais justement en train de penser à toi : je viens de terminer un roman d'Alessandro Baricco, "Océan mer", et je me faisais la réflexion que c'est un livre qui te plairait sûrement.

- Bonjour Ingannmic. Non mais attends ! C'est dingue, ça ! Moi aussi je viens de terminer ce roman, et tu ne devineras jamais : je me disais justement que je devrais te le prêter ! Alors, tu as aimé, je suppose ?

-Beaucoup, c'est même un coup de coeur ! J'avais lu, il y a assez longtemps, "Châteaux de la colère", du même auteur, que j'avais aimé aussi, mais j'avais oublié à quel point Baricco a une écriture enchanteresse, à la fois drôle et poétique.

-Oui, poétique, drôle et légère, un vrai plaisir. Et dis-moi, qu'as-tu pensé de l'histoire ? J'aurais beaucoup de difficulté à la résumer, elle part un peu dans tous les sens. Ou plutôt, il y a plusieurs histoires qui se rejoignent. Et elles se rejoignent précisément en cet endroit curieux au bord de la mer : la pension Almayer.

-Je l'ai d'ailleurs trouvé très chouette, cette pension, pas toi ? D'abord, par sa situation, "posée sur la corniche ultime du monde", ainsi qu'elle est décrite sur la 4ème de couverture, et puis, par les rencontres qui s'y déroulent, surtout. On a l'impression que les plus grands éclopés de la vie s'y retrouvent, chacun étant susceptible de guérir les maux de l'un des autres pensionnaires, ou d'être l'écho de ses aspirations. C'est une très belle idée.

-Oui, la pension est intéressante, ça c'est sûr, bien qu'elle ne soit pas vraiment décrite, maintenant que j'y repense. Elle a surtout fonction de réunir tous ces personnages. Et qui plus est, de les réunir près de la mer ; c'est surtout ça qui m'intrigue. le roman s'appelle quand même "Océan mer", et s'il y a bien une histoire de naufrage, je crois que la mer est surtout un genre de symbole de quelque chose. Ce pourrait être l'amour (ou pour certains, son contraire, la haine), car il me semble que si tous les personnages ont en effet à guérir de quelque chose, c'est chaque fois une "maladie" en rapport avec l'amour. Enfin, c'est ce qu'il me semble ; qu'en penses-tu ?

-J'ai plutôt eu l'impression, en ce qui me concerne, que tous ces pensionnaires avait en commun un manque, mais pas forcément d'amour, et que le destin les avait réunis là pour les aider à le combler, ou à vivre avec. Et effectivement, le rôle de la mer est primordial, à la fois comme un personnage à part entière, et comme un catalyseur qui révèle le pire ou le meilleur des hommes, qui les apaise ou les rend fous. Par son immensité et son invincibilité, elle les met face à des questions aussi bien intimes qu'existentielles. Ce qui m'a plu, aussi, et qui me conforte dans cette impression, c'est que le récit semble hors du temps et de l'espace. Certes, Baricco cite parfois des lieux concrets (le Sénégal, la France), mais il parle aussi d'un royaume qui semble imaginaire. de même, certains passages évoquent une atmosphère presque moyenâgeuse, quand d'autres semblent vraiment contemporains.

-Ah oui, c'est très juste, ça. D'ailleurs, au début de ma lecture, il m'a semblé que les personnages appartenaient à des époques différentes. Il y a comme une atmosphère de contes, dans ce livre. Les personnages vivent des choses étranges (et sont plus étranges les uns que les autres), mais ne s'en étonnent à aucun moment. En même temps, ils semblent malgré tout assez réels, je veux dire qu'on peut s'identifier à eux, enfin, je trouve.

-C'est d'ailleurs pour moi l'une des plus grandes qualités de ce livre : A.Baricco parvient à nous emmener très loin dans l'imaginaire et la fantaisie, tout en parvenant à conserver à son récit une certaine authenticité, voire une certaine crédibilité. J'ai du mal à l'exprimer ! En tout cas, c'est un roman que je conseillerai sans modération...

- Eh bien moi aussi je le conseille. D'ailleurs, je voulais justement te le conseiller ! Au fait, que dirais-tu de résumer notre petite discussion sur Babelio ?

- Très bonne idée, cela m'évitera de rédiger une critique !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Barrico, Garcia Marquez, Günther Grass ou Kundera, autant d'auteurs qui m'ont touché par une capacité à modeler par petite touche le réel, au service d'une vision poétique.

De tous ces illustres noms, Barrico est celui qui porte la plume la plus légère, avec cette idée chevillée au corps qu'il est possible d'écrire des "petits" chefs-d'oeuvre qui graviteront autour des grands. Après avoir lu et offert Noveccento, après avoir adoré Châteaux de la colère (la scène de Pekisch sous la pluie !) je découvre donc Océan mer au détour d'une pause marseillaise.

Si la trame est un peu plus décousue, le nombre de destins croisés dans la pension Almayer étant probablement trop nombreux pour l'ambition du livre, le résultat, c'est que la magie Barrico opère toujours.

Lire Barrico, c'est profiter d'un petit traité de philosophie appliqué à des personnages en quête, dont seul le "bon", plus ou moins enfoui profondément au sein de chacun, intéresse l'auteur.

Lire Barrico, c'est ensuite regarder le monde qui nous entoure, nos proches, et apprendre à les regarder avec ce même regard. Car les quêtes magico-réalistes des personnage d'Océan-mer ne sont qu'un prétexte à un message plein de tendresse sur les multiples tempêtes qui secouent nos âmes à nous.

Un livre joyeux sans en avoir l'air, poétique sans en avoir l'air. A classer dans la catégorie "livres qui font du bien sans en avoir l'air", donc.
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