«
Ravage » est plus un roman-catastrophe qu'un roman dystopique.
Concernant la première partie (la présentation du monde de demain), l'exagération des clichés futuristes m'a agacé d'emblée. Même s'il est vrai que,
Ravage fut écrit en 1972 — et qu'à l'époque ce genre de fantaisies ne devaient pas manquer de kitch —, la créativité de
Barjavel m'a fait penser à celle d'un enfant qui exagère tout.
Alors, j'ai lu ce roman comme je lirais n'importe quel autre, en me concentrant uniquement sur l'action, et en mettant de côté les descriptions à rallonge de voitures volantes.
La suite m'a un peu évoqué «
Guérilla » de
Laurent Obertone, en moins abouti, forcément.
Des clans de survivants se forment, une résistance au déclin s'organise, et les réfugiés tentent de survivre — tant bien que mal — à l'effondrement de leur civilisation.
Pour terminer sur les points négatifs, je dirais aussi, que
Barjavel a des difficultés à rendre ses personnages intéressants et vivants. Lorsqu'une idylle d'amour prend forme, elle est tout de suite étouffée par le charabia narratif, — je me suis fait cette même remarque, lorsque je lisais «
La nuit des temps » du même auteur.
La seule raison pour laquelle je suis allé au bout de cette lecture, ce fut ma fascination pour ce côté « retour à la nature ». Comme dans «
Guérilla », des gens biberonnés depuis leur enfance, et pendant toute leur vie, se retrouvent désarmés, lorsque les vraies catastrophes se pointent. Et même ce côté du livre était insuffisamment exploité.
En bref, «
Ravage » avait du potentiel, mais il a mal vieilli — on ne lui accorde pas une once de crédibilité. Et il aurait fallu que ce livre soit plus long, pour développer les personnages, et quelques intrigues secondaires. Là on aurait eu quelque chose de potable.