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sur 7183 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Auteur de science-fiction du siècle dernier bien connu en France, René Barjavel signe avec Ravage, qu'il écrit en 1943, une oeuvre très pessimiste au sujet du progrès technologique et de la «surmécanisation» du monde, où le moindre petit dérèglement est fatal.

Barjavel présente le naufrage d'une société mécanisée, dans laquelle, un jour, l'électricité disparaît mystérieusement (Il n'y a d'ailleurs pas d'explications à ce sujet tout au long du roman, même à la fin: on pourra penser à une intervention divine, ce qui confirme le caractère réactionnaire de l'oeuvre dont je parle à la fin de la critique...). Cet événement, d'abord anodin, va avoir des répercutions apocalyptiques dans le monde entier. La population, abasourdie et terrifiée par la soudaineté de la catastrophe, sombre dans le chaos, privée d'eau courante, de lumière et de moyens de déplacement. L'auteur imagine avec une incroyable précision les réactions que pourraient avoir les habitants si une telle catastrophe venait à se produire. En effet, la décadence de cette civilisation trop avancée technologiquement mène rapidement à l'anarchie avec la création de clans qui se battent pour le moindre kilo de nourriture, le moindre moyen de transport avec pour unique règle, la loi du plus fort.

Le personnage principal, François Deschamps, un étudiant en chimie agricole, décide, après la catastrophe, de quitter Paris, devenue une mégapole de vingt-cinq millions d'habitants, en proie à l'anarchie et aux flammes pour retrouver son village d'enfance en Provence. Il espère pouvoir y reprendre une vie normale mais paysanne (revoilà le caractère réactionnaire...). le périple, d'abord à travers Paris, puis dans le reste de la France, est long et riche en aventures et rebondissements, et permet de découvrir et de s'attacher aux personnages, qui n'arrivent que peu nombreux au «but», le village natal de François.

Barjavel nous invente monde étonnant, vicieux, cruel et sans pitié. Jusqu'au bout de leur aventure, on se demande si les personnages vont atteindre leur but. On est pris dans l'histoire du début à la fin du périple, malgré quelques longueurs. Cependant, le livre pêche par sa fin (je rejoins Nanou2008 et Diasphine sur ce point): car pour Barjavel, le monde "idéal" que reconstruit François est un monde où l'on privilégie le travail manuel et dans lequel rien d'autre ne prime, mais surtout un monde dans lequel les femmes sont en surnombre mais sont quand même soumises et n'ont pour seul but que de reproduire l'espèce humaine! C'est dommage car le livre est intéressant, mais cette fin absolument misogyne et réactionnaire gâche tout le plaisir et les sensations qu'on a eu en le lisant.

Malgré ça, Ravage a été le premier roman post-apocalyptique que j'ai lu, et cette fin décevante n'a pas mis un frein à mon engouement pour la science-fiction, et je serais à réitérer l'expérience avec d'autres auteurs de notoriété plus internationale comme Asimov ou même d'autres livres de Barjavel lui-même (à condition qu'ils ne soient pas misogynes et réactionnaires! :) ).
Lien : http://et1400.skyrock.com/
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Ravage est l'ancêtre de la science-fiction française. Pour cela il mérite d'être lu et reconnu.

Au delà de cela, c'est l'histoire qui m'avait attiré et j'y ai moyennement trouvé mon compte.

Ce livre est un mélange de description futuriste, certes brillante pour l'époque, de description d'une catastrophe et finit sur une vision d'un monde reconstruit.

Ce monde reconstruit et la place de la femme sont aujourd'hui datés. Il convient donc de lire ce livre en ayant l'époque de son écriture en perspective
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C'est un bon livre mais il y a quelque chose de dérangeant qui empêche de l'aimer complètement comme un roman. Un texte à part.
J'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans l'histoire mais il y a quelque chose de fascinant dans ce récit qui s'anime à environ la moitié du livre. L'univers futuriste est très intéressant et le récit post apocalyptique reflétant la fin du monde est plutôt bien décrit. Il reste néanmoins que c'est un livre écrit dans les années 40 avec tout ce que ça contient du rôle de la femme, de la mysoginie, du racisme de l'époque et du culte du patriarche qui reste un peu difficile à lire à l'heure actuelle.
Clairement pas un coup de coeur mais j'ai pas mal repensé à ce roman depuis que je l'ai terminé, preuve donc qu'il reste marquant dans son développement ~
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« Ravage » l'incontournable des dystopies avant gardistes du siècle dernier.
Barjavel a su nous projeter avec brio dans un récit qui se déroule en l'an 2052, publié pourtant en 1943.
Malgré tout, sa vision d'un monde meilleur à la fin du livre m'a laissé quoiqu'un peu perplexe. Dommage.
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Autant j'ai trouvé le début génial, et plein de charme, une vision rétro SF de Paris et de la société de consommation, autant j'ai été très déçu de la seconde partie et de la fin que je n'ai pas trouvé à la hauteur. Je trouve même que la morale du livre est simpliste et rétrograde. Je conseille ce livre pour le plaisir de découvrir l'imagination de Barjavel sur le Paris des années 2050 dans la première partie, pour ma part je n'ai pas du tout accroché la deuxième partie qui je trouve a mal vieilli .
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J'ai lu plusieurs livres de fiction anticipative. Même si la datation du futur dans ce type de littérature n'a qu'une importance relative, le lecteur n'en fait pas totalement abstraction. Il y a des anticipations à court terme ("Soumission" de Houellebecq) ; des romans écrits avant ma naissance ont avancé une date qu'il n'était pas impossible que j'atteigne des années après leur lecture ("1984") ; d'autres encore, comme "Nous autres" de Zamiatine, évoquent un futur indéfini. Chacun se souvient de la lune visitée par Jules Verne puis Hergé bien avant 1969...

"Ravage" de Barjavel entre dans une catégorie intermédiaire : écrit avant ma naissance, il place le récit en 2052, année que je n'atteindrai pas. Néanmoins, quatre-vingts ans après qu'il a été imaginé, ce conte garde tout son intérêt. On est d'abord plein d'admiration pour le peu d'écart entre ce dont nous disposons actuellement d'un point de vue matériel et ce que Barjavel imaginait au milieu du siècle dernier. Cette partie introductive du récit est divertissante. Mais, assez rapidement, l'auteur nous entraîne dans une descente aux enfers : le monde confortable dans lequel vivent les hommes est brutalement soumis à une mystérieuse défaillance des forces "électriques" dont les conséquences sont dantesques : les transports sont figés, les secours impossibles, les incendies et pandémies incontrôlables ; la nourriture vient à manquer et la seule eau disponible à Paris est celle de la Seine.

François, héros quasi christique du roman, entreprend avec une petite équipe, de fuir la capitale vers le sud. On ne peut que faire le rapprochement avec la débâcle de mai-juin 1940 que Barjavel a lui-même vécue. Dans des conditions extrêmes, les premières nécessités sont l'eau et la nourriture. le chaos résultant de l'effondrement de tout le système sociétal a pour conséquence de ramener brutalement l'homme à un état proche de celui du pithécanthrope : priorité absolue au petit groupe, abandon total de tout respect pour qui ne fait pas partie de la tribu. On tue pour un rien de nourriture. La femme contribue peu à l'action. L'étranger (noir) est la cause de tout ce désastre. L'ombre de Vichy plane sur le ravage.

Pour décrire cette apocalypse, Barjavel tient son lecteur en haleine : le groupe fondé par François passe au travers de cette quasi fin du monde grâce à un périple entravé de multiples obstacles. On peut lire "Ravage" en s'en tenant au récit de cette aventure. Mais il sera plus riche de lire entre les lignes et de prendre conscience des fondamentaux : la totale dépendance de l'homme à son environnement, la rémanence inexpugnable de la composante bestiale de la nature humaine, mais aussi la puissance de la volonté.

Vous pouvez vous engager, le cauchemar se termine par un rêve.
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J'ai tendance à aimer les romans de Barjavel, mais Ravage m'a laissé un curieux mélange de perplexité et de questionnement.
Ce qui débute comme une romance gentillette entre une jeune campagnarde devant choisir entre un mariage sans histoire avec son ami d'enfance et une carrière de chanteuse éblouissante au bras de son producteur se transforme très vite en aventure survivaliste avec l'arrêt brutal de toute technologie. Paris se transforme en brasier, forçant les personnages à organiser leur fuite, puis à traverser le pays sans se faire dépouiller de l'eau et des denrées qu'ils sont parvenus à rassembler.
Le contexte, les descriptions, le futurisme sont décrits avec brio et l'inventivité habituelle de Barjavel, mais restent très inscrites dans leur époque: les femmes sont des enfants fragiles ne servant que de prétexte aux hommes pour se montrer héroïques, l'homme impitoyable prêt à tous les crimes pour sa survie n'est jamais remis en question ou contré par un autre personnage et devient au contraire le saveur doué de toutes les compétences. le questionnement philosophique sous-jacent apparaît par intermittence et reste d'actualité, nous invitant à considérer la place de la technologie dans nos vies.

C'est un roman que je déconseillerait en première lecture pour cet auteur puisqu'il faut lire entre les lignes. Cela reste cependant une belle oeuvre de SF française.
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Certains livres avant-gardistes vieillissent bien, mais pour moi celui-là n'en fait pas parti
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Écrit en 1942 dans un contexte très particulier. Tout le début du roman est intéressant avec ce prisme. La fin, toujours avec le même prisme, m'interroge et je vais probablement chercher des renseignements car le message me paraît très ambigu si longtemps après
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Alors Ravage, c'est sympa, comme n'importe quel roman apocalyptique, Paris qui brûle, les chefs religieux qui meurent dans le massacre, ok c'est fun.

Mais par-contre, qu'est ce que c'est macho, et sexiste ! La femme (au sens de "c'est LA MIENNE") du principal protagoniste est présentée comme une idiote incapable de prendre des décisions (elle est avec ce mec, alors que je sais que c'est avec MOI qu'elle doit être), et l'ensemble baigne dans une sorte de technophobie assez dérangeante, prônant comme remède à tous les maux pire qu'un retour à la terre, mais un retour à l'âge de bronze.

[SPOIL]
A la toute fin du roman, plusieurs années après la fin du monde, le narrateur est devenu un patriarche qui a plusieurs femmes, ce qui d'ailleurs devenu la norme (à part ça, c'est pas sexiste hein), et il tue un p'tit génie qui a redécouvert par ses propres moyens le principe de la machine à vapeur, persuadé qu'il est que ces prémices de progrès technologique qui entraînera de nouveau l'humanité à sa perte, les mêmes causes ne pouvant avoir que les mêmes effets...
[/SPOIL]

Lecture assez décevante au final.
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