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3,92

sur 7166 notes
Lu à 15 ans. Premier choc de lecture. Et depuis la question reste en suspens : comment un tel livre qui (pré)dit l'écroulement de la civilisation occidentale a bien pu être conçu en 1943 ? Et, pendant à cette question naïve, une autre tout aussi naïve : comment a-t-on pu le lire et cependant à continuer à rouler tombeau ouvert dans le mur ? Revenons au livre : je fais un voeu pieux mssieurs/dames les écriveurs de romans post apo à la mode, lisez ce livre, méditez et retournez jouer aux billes... J'ai rarement lu livre plus puissant. Il a presque 80 piges et pas une ride.
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Un des meilleurs romans apocalyptique que j'ai eu la chance de lire. Et quand en plus on met le texte en lumière avec l'époque dystopique durant laquelle René Barjavel l'a écrit, on ne peut être que troublé par cette violence et ce retour à l'individualisme. Je l'ai lu comme une critique de l'homme intrinsèquement mauvais. On ne peut que se demander, si dans un tel concept de fin du monde, nous réagirions comme ces groupes de personnes, perdant toute humanité pour leurs propres survies? Espérons que nous n'ayons jamais besoin de nous la poser cette question.
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Barjavel dresse avec ce roman une dystopie post apocalyptique.
L'action se déroule en 2052, dans une France où la technologie et les machines sont partout. Quand survient une panne générale et définitive, l'humanité se retrouve plongée dans l'incapacité et le désespoir. C'est alors que les épreuves commencent. Difficiles épreuves puisqu'il n'y a pas besoin d'attendre longtemps pour constater le retour de l'Homme à la barbarie et aux instincts primaires.

La narration suit principalement un petit groupe mené par un ingénieur agricole, François. Celui-ci fait tout de suite montre d'un sens aigu de l'organisation et de la survie. le but du groupe: rejoindre le Sud pour retrouver des terres à cultiver.

S'ensuit un long cheminement à travers le feu, la violence, la mort. le roman prend des hauteurs dignes de l'Ancien Testament. Un Dieu redoutable et vengeur multiplie les catastrophes pour punir cette humanité amollie par le confort technologique et pétrie de l'orgueil de son savoir. Afin de s'en sortir, le groupe de recapés doit subir une cruelle rédemption, passer par le feu purificateur pour mériter son Salut. Seuls survivront les plus purs et les plus forts.
Le ton et les propos sentent aussi le "retour à la terre" pétainiste, ainsi que les valeurs de travail, famille, patrie si cgères au régime de collaboration.

Ne connaissant pas jusqu'à cette lecture les idées politiques de Barjavel, j'ai découvert que ce roman a été publié en 1943 dans le journal "Je suis partout", journal de l'Action française, prônant une idéologie d'extrême droite. Ce qui aurait pu être une dénonciation du système axé autour du culte du chef me laisse, après cette information, plus que perplexe. le renouveau détaillé à la fin m'a souvent paru malsain.

Pour autant, on ne peut nier une grande modernité dans les premiers chapitres. A travers le tout-technologie de cette France, on reconnaît notre société contemporaine, même si certaines des inventions qu'il crée semblent aujourd'hui désuètes. Dans cette optique, le roman de Barjavel offre une vraie réflexion sur la dépendance humaine vis-à-vis de la machine.
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Lire ce livre de science fiction écrit il y 75 ans et se passant dans un futur presque présent (2052) est assez perturbant parce que le côté prophétique du livre (réchauffement climatique, société totalement assistée, dépendante de l'énergie et toujours plus inégalitaire, nature en recul, bouffe industrielle, etc) est vraiment étonnant. On se prend également à pister tout ce qui ne s'est pas passé, ainsi que tous les objets dérivés de ceux du milieu du 20ème siècle
L'arrêt total de tout ce qui dépend d'électricité, le chaos dans Paris devenu tentaculaire, le déroulement de l'histoire ainsi que l'intrigue entre les deux jeunes gens, on ne lâche plus le livre. Dommage que l'auteur soit un peu trop expéditif quant aux premières scènes (action, séduction, fuite,...) dont le déroulement tient en quelques lignes là où Pierre Bordage aurait écrit un chapitre entier. Les personnages secondaires et les lieux sont à peine esquissés et du coup les deux premiers tiers filent très vite en laissant le lecteur sur sa faim.
Mais quand l'anarchie et la sauvagerie se déclenchent, l'écriture prend un nouveau tour et rentre dans l'action et décrit violemment l'apocalypse. Et la c'est à la gorge que le livre nous prend.
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Un classique qui a un peu vieilli, un petit coté désuet. La vision de la femme , celle des années 40, fragile, éternelle mineure, écervelée qui une fois mère devient fidèle et acquiert un peu de plomb dans la tète à condition de bien vieillir s'entend...La quête de nourriture et la débrouillardise, les "profiteurs", la loi du plus fort , la guerre et ses restrictions sont là bien présentes dans les préoccupations de l'auteur...L'espoir dans la médecine du futur...on guéri de tout, grâce à des "rayons", Curie n'est pas loin....Le retour " à la terre" déjà présent alors que les campagnes commence juste à se vider...Le progrès source de tous les maux modernes...un retour au patriarcat des temps bibliques, alors que la femme commence seulement à s'émanciper....
Les voitures volantes et la nourriture en pilules...que me promettaient ma grand mère pour l'an 2000, était donc déjà une aspiration des années 40, le must du progrès alors pour elle...
Un sourire.... la standardiste indispensable alliée du téléphone, impensable de s'en dispenser...par contre les noirs ont des lèvres épaisses et le nez plat, mais ils peuvent avoir les yeux qui brillent d'intelligence...ouf
Enfin outre la fiction, Ravage nous restitue les craintes, les aprioris, les espoirs, les envies de nos grands parents, qui parfois nous font sourire, et aussi grincer des dents....Mais que diront de nous nos petits enfants dans 70 ans, après avoir lu les romans de SF actuels....s'ils lisent encore...!
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Humble souvenir d'une lecture maintenant très lointaine. Une gigantesque panne d'électricité va ramener l'humanité à la préhistoire, si mes souvenirs sont exacts. Seul Barjavel que j'ai lu. Allez savoir pourquoi ? Il m'en reste un immense plaisir et une interrogation profonde et juste sur le monde actuel.
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Ecrit en 1942, on peut voir le cheminement de la pensée de l'auteur qui, avec les données qui sont les siennes à cette époque, se plonge dans le futur et l'imagine. Si le monde qu'il a imaginé n'est pas techniquement comme il sera probablement en 2052, on en sera loin par certains côtés, on peut quand même souligner l'effort de penser le monde technologiquement au point, ayant débarrassé des hommes, pas tous, les tâches les plus pénibles. Tout est robotisé, on dirait aujourd'hui connecté, et voilà le drame du monde moderne qui survient, non pas à cause du réchauffement climatique dont il n'est fait aucune allusion, mais à cause d'une panne d'électricité! D'un seul coup plus rien ne marche, pire, toute la société qui était basée sur la fée électricité s'écroule. On pourrait se projeter avec ce scénario pour l'informatique, non pas que l'électricité vienne à manquer, encore que, mais que les ordinateurs cessent de fonctionner, peut être plus par absence de composants rares pour continuer à en fabriquer d'ailleurs. Voilà l'homme obligé de réinventer la vie, la solidarité le travail dans l'effort de de bannir à tout jamais ces merveilleuses machines capables de nous remplacer...c'est bien là tout le message de ce livre, notre technologie, notre modernité qui en ressort n'est-elle pas en train de couper l'homme de l'homme? de plus en plus dépendant d'internet, ne va-t-il pas se retrouver le bec dans l'eau si l'énergie pour faire fonctionner toutes ces machines vient à manquer ou si pire,, les matériaux pour les fabriquer n'existent plus! a méditer...
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Barjavel est un auteur que j'ai beaucoup aimé à l'âge du collège, puis de moins en moins. Avant d'aborder des relectures de romans dont je n'ai guère plus en mémoire que leurs titres et leurs couvertures, j'ai préféré lire un roman très connu mais que je n'avais pas lu.
Le résultat n'est pas très probant.
D'abord, le style est très quelconque sans être désagréable.
Points faibles de ce roman :
* la quatrième et dernière partie est moins bonne que la précédente qui elle-même est moins bonne que la deuxième, elle-même un peu moins bonne que la première partie (heureusement les deux dernières parties sont très courtes, mais ça laisse un ressenti final désagréable)
* le livre a été écrit pendant l'Occupation, et publié en 1943. Il est difficile de distinguer ce qui relève de l'influence de l'idéologie ambiante (et/ou des concessions pour passer la censure) de ce qui relève totalement des idées personnelles de l'auteur.
La société post-apocalyptique dépeinte est plutôt autocratique, avec un culte du chef bien de l'époque.
* Sans doute pour les mêmes raisons, la vision des femmes dans ce roman est très datée. François est, dès la première partie, un homme qui a une vision patriarcale de la place de la femme dans la société. Et ça ne s'arrange pas au fil du roman ! Pire, la polygamie est justifié dans le monde post-apocalyptique par la surabondance des femmes par rapport aux hommes. Alors que pourtant dans ce roman les proportions entre personnages féminins et masculins sont inverses. Et que dans la petite troupe de survivants qui quittent Paris, non seulement il y a très peu de femmes, mais en plus elles survivent plus facilement que les hommes qui tombent finalement comme des mouches.
* Dans le même ordre d'idée, il y a des relents fort désagréables de racisme. En particulier dans une scène de la première partie. C'est très contradictoire : l'Amérique du Nord a expulsé tous les noirs en Amérique du Sud. Les noirs sont présentés comme des sauvages qui festoient avec des danses tribales, et en même temps, ils ont tellement développé leurs industries qu'ils envoient des missiles pour attaquer le Nord. C'est cependant très secondaire dans l'intrigue puisque très vite Paris se trouve coupée du monde. Je relèverai plutôt qu'à côté de cet épisode odieusement raciste, il n'y a pas l'ombre d'antisémitisme dans ce roman. Qu'en penser ?
* La chute en fait, toute caricaturale qu'elle soit, ne me paraît pas claire. En fait tout le problème est dans l'interprétation. Pour la première partie, pas de problème, c'est de la dystopie, avec un humour féroce qui vise la France de l'époque, et une anticipation intéressante. La deuxième partie est clairement post-apocalyptique. Mais quid des deux dernières parties, Barjavel a-t-il vraiment voulu nous peindre une société idéale, utopique ? Je ne trouve aucun exemple de roman post-apocalyptique qui finisse ainsi. En général, il me semble que les fins sont ouvertes ou manifestement ambivalentes. En tout cas son monde «utopique» a tout d'une dystopie, pire, en germe, que le monde dystopique du début, jusqu'à la destruction des livres comme dans Fahrenheit 451 (roman pas encore écrit, mais les autodafés étaient bien dans l'air du temps). Comment était-ce perçu par le lecteur de l'époque ?
Et les points forts . Est-ce qu'il y en a ? Et bien oui !
* La peinture de la société future est intéressante : un monde architectural qui nous paraît encore futuriste sur bien des points, mais une vision de la société des médias très prémonitoire, alors qu'à l'époque, si la télévision existe, elle a encore du chemin à faire (moins d'une heure d'émission par jour, et pour très peu de public). La vision d'une société où le « plastec » remplace quasiment tous les matériaux est assez visionnaire aussi. Idem pour la description des rubans d'automobiles entre les villes. La satire sonne souvent assez juste pour maintenant.
* La catastrophe qui fait régresser les hommes n'est pas explicitée, elle est brutale, par perte totale de toute énergie électrique. Mais, en plus, il est évident que l'humanité était, au moment où cet événement arrive, en train de vivre une période de réchauffement climatique dû aux activités humaines.
Je ne trouve pas d'autre point positif, si ce n'est que c'est une curiosité fort intéressante dans la Science-Fiction française, quasiment hors influence de la Science-Fiction américaine.
Et je ne sais toujours pas si je vais relire Les chemins de Katmandou et La nuit des temps. J'ai peur de ne pas aimer du tout.
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Science-fiction, dystopie, ce roman est un des classiques de la littérature française que je voyais régulièrement passé ici ou là et je l'avais mis au programme de mes lectures en cette période où notre monde a été bouleversé. Je ne suis pas amatrice de lectures de science-fiction mais ce roman a une telle renommée qu'il me semblait important de le découvrir.

L'action se situe dans un Paris de 2052 dans lequel j'ai retrouvé beaucoup de notre époque actuelle (René Barjavel est un visionnaire mais dans certains domaines nous avons pris de l'avance sur ce qu'il avait imaginé) envahit de plastec la matière ayant pris le dessus sur toutes les matières "nobles".

Quatre parties pour ce roman et quatre univers très différents. Tout commence par la rencontre avec François, le personnage principal, et Blanche. Ils sont jeunes, ils sont venus de Provence remplis d'espoir à Paris et éprouvent l'un pour l'autre une amitié amoureuse encore non avouée. 

Lorsque dans la deuxième partie une sorte de guerre des énergies s'abat sur le pays provoquée par le continent africain en représailles de toutes les humiliations et abus subis, le ton change. Plus d'électricité, plus d'eau, plus de lait, les villes se vident, les gens fuient, se battent pour se nourrir. L'exode commence et dans la troisième partie le couple, rejoint par d'autres fuyards, part rejoindre leur région d'origine, espérant y trouver eau, paix et nourriture. C'est un long chemin de croix, parsemés de tueries, d'incendies et de pertes en tout genre.

Dans la dernière partie ..... Et bien là je ne vais rien vous en dire.....

C'est à la fois un roman, un conte philosophique, une odyssée apocalyptique, un voyage dans le futur qui ressemble presque à notre présent. Cela se lit presque comme un thriller des temps modernes car comment ne pas voir les similitudes avec les modes de vie, les réactions humaines de notre époque et l'idée (voire envie) de revenir à la vie simple, avec moins de technologie, à repenser sa manière de vivre afin de ne plus dépendre de quiconque.....

Une lecture intéressante, agréable mais qui m'a un peu gênée sur la fin par l'image faite des femmes, de leur rôle ramené uniquement à la procréation (cela m'a beaucoup fait penser au roman de Margaret Atwood La servante écarlate, ces femmes habillées de rouge, ne s'en est-elle pas inspirées ?), la position de l'homme dominant, polygame.... 

Je m'attendais à une lecture plus difficile dans son écriture. Ce qui est le plus surprenant ce sont les différents tons et ambiances utilisés, allant d'une sorte de badinage à des scènes assez insoutenables, où humanité et nature se trouvent réduites à rien et où la prise de conscience d'un monde artificiel et superficiel transpire.

Ce n'est pas un coup de coeur mais j'ai beaucoup aimé et comprend mieux pourquoi ce roman fait partie des romans précurseurs de la science-fiction et combien il colle de plus en plus à notre actualité. Tout y est : amour, road-movie, survie et idéologie.

"Ils comparaient leur propre misère à cette horreur. Nus, mais debout, maigres, affamés, las, mais décidés à la lutte, ils étaient loin de cette déchéance atroce. Ils n'avaient pas renoncé. Ils étaient encore des hommes. (p247)"
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Un bon livre de science-fiction mais les parties sont assez inégales .
La première partie du roman décrit un monde futur (2052) où tout ce fabrique et s'achète grâce à une technologie avancée . J'ai vraiment aimé découvrir ce monde qui ressemble un peu à notre monde d'aujourd'hui alors que l'auteur a écrit ce livre plus de 50 ans auparavant. Il a bien anticipé .
Dans la deuxième partie ce monde montre rapidement ses limites puisque tout va disparaître et les gens vont devoir survivre dans un environnement auquel ils ne sont pas préparés .Cette partie est la plus prenante car les rebondissements y sont nombreux .
Et puis cette dernière partie ,dont je ne dirais pas grand chose pour ne rien dévoiler ,m'a un peu déçu,enfin le personnage principal surtout car la voie qu'il prend est logique au début mais devient un peu désuète après des années .
ça reste néanmoins un très bon roman ,que je conseille à tous et qui fait réfléchir;
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