« Leurs témoignages [ceux des blessés], auxquels s'ajoutaient d'imprécises dépêches d'agences (on parla de centaines de morts, d'enfants empalés et portés en triomphe, etc.), contribuèrent à faire grossir la vague d'indignation qui, comme nous le verrons par la suite, était en train de se former en Italie »
— Barnabà,
le sang des marais : Aigues-Mortes, 17 août 1893, une tragédie de l'immigration italienne, p. 82
L'affaire devient un enjeu diplomatique et la presse étrangère (en particulier italienne) prend fait et cause pour les ouvriers italiens. Des émeutes anti-françaises éclatent en Italie. le 30 décembre 1893, les jurés de la Cour d'assises d'Angoulême, sujets aux préjugés xénophobes, prononcent l'acquittement général. Alors que la culpabilité des seize inculpés français a été clairement établie par la justice, le jury populaire a en effet cédé aux pressions nationalistes. Un règlement diplomatique est trouvé et les parties sont indemnisées : les ouvriers italiens d'une part, l'État français de l'autre pour les émeutes devant le palais Farnèse (ambassade de France à Rome). Dans la commune d'Aigues-Mortes, le maire nationaliste Marius Terras doit démissionner.