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EAN : 9782363712875
240 pages
Éditions Pierre Guillaume de Roux (23/05/2019)
4.33/5   3 notes
Résumé :
« Elles ont brûlé, dans les ténèbres du xxe siècle cette longue nuit de guerres, de totalitarismes, de barbarie où nous errons encore , de leur désir de vérité et de cette volonté qui consiste à aimer inconditionnellement. Trois femmes, trois voix qui s'entrelacent sans le savoir en une seule flamme dans la nuit ou le Verbe se fait silence, dans trois langues vivantes et soeurs, le français, l'italien, l'espagnol. Si différentes dans leur absolue singularité, elles ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Belle étude d'Elisabeth BART concernant l'oeuvre de trois penseuses du 20 ème siècle (Simone Weil, Maria Zambrano et Cristina Campo), portant sur les correspondances de la poésie, de la philosophie, et de la religion dans le sens mystique du terme.
Les points de rencontre de ces trois écrivaines de feu "les incandescentes" sont abordés à partir de thèmes fondamentaux tels le mythe d'Antigone, les relations conflictuelles de la poésie et de la philosophie, la première ouvrant une porte sur la transcendance, la seconde toujours sous le joug de l'esprit de système et de domination.
Sont abordées essentiellement : les oeuvres de Sophocle et la réécriture du mythe d'Antigone y compris par Zambrano elle-même ("La tombe d'Antigone") ; celles de saint Jean de la Croix, notamment le Cantique Spirituel et celles de Baudelaire (Le cygne). La liturgie et l'exil, méditations communes à ces trois auteures sont abordées dans les acceptions propres à chacune : Simone Weil est en effet la seule à s'en tenir à un stoïcisme chrétien de l'immanent tandis que Campo et Zambrano sont passées, elles, de l'autre côté du miroir.
La poésie est définie comme un souffle de nature mystique, voie d'accès à la spiritualité humaine, d'inspiration essentiellement chrétienne ici, mais ouverte à toutes les confessions :

"C'est par poésie et la liturgie, reflet de la lumière céleste, que l'homme s'enracine dans la patrie universelle, établit un lien avec elle.(...) Il est presqu'impossible d'établir une hiérarchie entre elles, puisqu'une religion ne se connaît que de l'intérieur. La diversité des formes de vie religieuse constitue la richesse spirituelle de l'humanité, car il y a entre elles comme "compensations" partielles des différences visibles, certaines équivalences cachées que peut-être le discernement le plus aigu peut seulement entrevoir. Chaque religion est une combinaison originale de vérités explicites et de vérités implicites ; ce qui est explicite chez l'une est implicite dans l'autre."

Elisabeth BART (Les incandescentes)
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« Les incandescentes » Élisabeth Bart

Un penseur est une personne qui passe une partie de son existence à s'interroger sur le sens des choses et des événements.
Élisabeth Bart s' intéresse dans ce livre à 3 penseuses européennes : la française Simone Weil,  l'italienne Cristina Campo et l'espagnole Maria Zamprano.
Dans son premier chapitre, elle montre ceux qui les unit en particulier les nombreuses références à Antigone, emblème de la femme qui accepte le sacrifice de sa vie pour défendre son idéal de justice.
Dans les chapitres suivants, elle analyse la pensée de chacune. L'union de la poésie et de la philosophie pour Maria Zambrano, l'imagination et l'attention pour Simone Weil et Cristina Campo. Il est bien difficile de résumer un livre d'analyse, d'en tirer une synthèse sans risquer d'en omettre toutes les subtiles nuances. Disons seulement qu'à travers la pensée de ces trois femmes, Élisabeth Bart oppose la métaphysique moderne qu'elle appelle la métaphysique du management (devons nous comprendre une philosophie utilitariste?) à la métaphysique du don gratuit voire même une mystique de la souffrance (là, je dis attention danger ! le dolorisme n'est-il pas la pire des hérésies chrétiennes?).
Cette philosophie de l'abandon total et inconditionnel à un Dieu d'amour amène à une « jouissance surnaturelle » laquelle n'a pas d'équivalent dans le domaine naturel des sens y compris le plaisir sexuel.
Au passage, l'auteur ( ou auteure ? Accepterait-elle le néologisme?) écorne un tantinet le féminisme moderne qui promeut l'égalité de pouvoir entre hommes et femmes. Elle fait justement observer que les trois femmes citées n'ont jamais désiré le pouvoir. « Les incandescentes brûlent d'une plus haute lumière » précise-t-elle.
Il faut lire ce livre qui constitue une extraordinaire ouverture vers un monde de pensées boudé par maints éditeurs et médias. Outre son originalité, il s'avère relativement facile à lire en ce sens que l'auteur (e) s'abstient de jargonner dans ce que Molière appelait « un pompeux galimatias et un subtil babil » un peu trop fréquent dans les ouvrages de philosophie modernes.
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critiques presse (1)
LeFigaro
24 mai 2019
Élisabeth Bart se penche sur les destins croisés de Simone Weil, Maria Zambrano, Cristina Campo, trois intellectuelles ayant écrit sur Antigone et sur saint Jean de la Croix.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'homme se concevant comme créateur est devenu incapable de se concevoir comme créature, de même qu'il est impuissant à concevoir qu'il puisse y avoir quelque chose en dehors de sa raison. L'homme s'est divinisé, il a pris la place de Dieu, il croit pouvoir maitriser le monde et sa propre finitude par la seule pensée calculante à la quelle il a réduit l'exercice de la raison. De cette métaphysique ont surgit des idéologies mortifères qui ont engendré des catastrophes -Auschwitz, Hiroshima- que nous ne parvenons pas à nous représenter et surgissent de nouvelles idéologies tel le transhumanisme, lumières artificielles séductrices, en réalité annonciatrices de nouvelles ténèbres.
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L'homme se concevant comme créateur est devenu incapable de se concevoir comme créature, de même qu'il est impuissant à concevoir qu'il puisse y avoir quelque chose en dehors de sa raison. L'homme s'est divinisé, il a pris la place de Dieu, il croit pouvoir maîtriser le monde et sa propre finitude par la seule pensée calculante à la quelle il a réduit l'exercice de la raison. De cette métaphysique ont surgit des idéologies mortifères qui ont engendré des catastrophes -Auschwitz, Hiroshima- que nous ne parvenons pas à nous représenter et surgissent de nouvelles idéologies tel le transhumanisme, lumières artificielles séductrices, en réalité annonciatrices de nouvelles ténèbres.
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