Me voilà mélangé façon puzzle sans sa boite.
Rangeons.
Au départ, un ami lecteur me parlant de cet
Attila Bartis, et de son livre «
La Tranquillité », alors que la conversation roulait sur le grand nombre d'écrivains hongrois contemporains à suivre.
Puis au détour de la caverne d'Emmaüs online ( un coin à champignon toujours plaisant, si vous le découvrez par ce billet, je gagnerais une place dans votre coeur ), ce «
Promenade » à défaut du premier, deuxième publication chez
Actes Sud.
Exemplaire réformé de la bibliothèque municipale de
Saint-Priest… pourquoi mentionner ce détail qui n'amuse que moi…? Probablement parce que je ne sais pas bien quoi penser de ce livre…
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Donc continuons dans l'ordre, même s'il faudra bien que je m'arrête à un moment, pour ne pas divulgâcher un élément étonnant de l'histoire, même s'il est en partie source du trouble, et qu'il améliore mon appréciation général…
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Oui, je sais, c'est laborieux tout ça. le livre l'est aussi parfois… ou bien tout le plaisir est pour moi ?
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Dans l'ordre: la couverture est horrible. Oui, dégueulasse. Non, ce n'est pas une question de goût. Cet art numérique ne survivra pas le début 2000, collage vaguement gothique, fond en aplat de calques tramés façon tuto-photoshop, quatre polices de caractères différentes (coucou mes amis graphistes), le tout donnant au lecteur un à priori sur cette histoire se voulant plutôt cryptique, d'un enfant orphelin, peuplée d'animaux empaillés, etc. Voyez le genre ?
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Alors quand ça bifurque, ça s'emmêle, on interroge la volonté de biaiser.
Cet humour absurde et macabre, on en fait quoi ? Parce que notre enfant pleure beaucoup finalement…
Ce qui peut être une qualité, l'ambiguïté, se révèle ici brouillardeuse, parcourue de frissons, et cette couverture n'aide vraiment pas…. navré de la répétition… l'éditeur ayant souvent la main plus heureuse… On dirait une couverture d'un disque de dark-ambient, genre musical n'ayant heureusement pas souvent dépassé la porte de chambres mal aérées.
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Causons un peu de l'histoire : on suit donc un enfant étrange vivant avec son grand-père, son arrivée à l'orphelinat à la mort de celui-ci, puis les développements de sa vie au long des rencontres, des lieux, et des remous de l'Histoire. Il y a pas mal de bonnes idées, une langue plutôt efficace, mais l'édifice à mon sens ne tient pas, s'émiettant à mesure que l'enfant grandit…
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Des personnages introduits, tantôt retirés ou tués, le lecteur ne triant le bon grain de l'ivraie, perdu dans la gelée des émotions, et de leur absence simultanée…
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Le tout manque de liant, de ton, et souffre d'un excès d'ambition, trop court ou trop long, six ans d'écriture qui ont dû en voir passer des versions… je ne sais pas… mentionner que c'est son premier livre ?
J'arrête là, la tautologie des portes ouvertes me fendant l'épaule.
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Le « diamant noir », dont parle la quatrième, vaut plutôt pyrite tombée dans l'encre.