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EAN : 9782842657796
370 pages
La Decouvrance (15/11/2013)
4/5   4 notes
Résumé :
Décembre 1698. L’escadre commandée par le Malouin Jacques Gouin de Beauchesne appareille du port de La Rochelle. Après avoir essuyé bien des déboires dans les préparatifs, la Compagnie de la mer du Sud lui a enfin donné carte blanche. La mission est : explorer le détroit de Magel¬lan, y installer des comptoirs et prospecter les riches côtes des Indes espagnoles jusqu’au Pérou.

De la relation de ce voyage que nous a léguée l’ingénieur hydrographe Jacq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
De hardis marins ! des canonnades ! des beuveries ! des flibustiers à la recherche d'un trésor ! des tempêtes, des voies d'eau, de multiples dangers, des morts ! une mutinerie, un incendie à bord ! de nouvelles terres, des "sauvages" ! de l'amour, de l'aventure !...
Ce roman, je pourrais presque dire ce "docu-fiction" tant il est documenté, se base notamment sur les écrits de l'un des personnages principaux, Jacques Duplessis, ingénieur hydrographe, embarqué sous le commandement du Malouin Jacques Gouin de Beauchesne. L'expédition doit explorer le détroit de Magellan et les côtes jusqu'au Pérou pour la compagnie de la mer du Sud. Partie avec quatre bâtiments de la Rochelle en 1698, l'expédition reviendra avec deux navires plus de deux ans et demi après !
C'est à une grande aventure salée que nous convie l'auteur. le début du roman m'avait fait craindre un récit érudit, trop savant par ce soucis de contextualisation historique, mais une fois en mer, l'aventure a pris le pas, L Histoire se faisant plus discrète quoique toujours fidèlement présente.
J'ai eu l'impression d'embarquer à bord du Maurepas et du Phélypeaux au côté de ces rudes marins tant l'auteur sait rendre son récit vivant, par la précision de l'écriture, l'usage d'une langue "de l'époque", des termes de navigation et des manoeuvres.
"- Grand-voile amurée et artimon bordé, monsieur.
- A brasser carré devant... Pesez les bras de misaine, changez le perroquet de beaupré et la civadière !" C'en est presque de la poésie !
J'aurais peut-être aimé cependant que le récit ait un peu plus "d'incarnation", que les personnages certes vivants, colorés, aient un peu plus de "chair". Peut-être que si le récit avait été raconté par le voix de Jacques Plessis lui-même ?
Quoiqu'il en soit et en conclusion, c'est un bon roman d'aventure maritime, très documenté et vivant, méritant une large audience. Il plaira indubitablement à tous ceux qui aiment le grand large, l'eau salée et les embruns.
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Entre Nouveau Monde et découvertes de l'extrême Sud de l'Amérique. Entre flibustiers et forbans, pirates et corsaires, marins de tout flot se rejoignent ici dans un périple qui ébranle l'âme du lecteur aussi sûrement que l'estomac des matelots dans les coups de semonce.

On retrouve les "bons sauvages", bien meilleurs hommes que les conquistadors (Espagnols, cela va sans dire, M. Duplessis ne va pas cracher dans la soupe) qui se targuent d'apporter la civilisation par delà l'Atlantique.
Le sieur Duplessis fait même l'expérience de l'amour de cette innocente simplicité.
Après un long voyage, comme en connaissaient à l'époque les écumeurs des 7 mers, les hommes rentrent au port avec la joie de revenir chez soi mais aussi le mélancolie du souvenir de ces amitiés lointaines qui leur laisseront à jamais un sourire indélébile au coeur.

Ce magnifique récit de voyage qui tient du roman d'aventure nous tient en haleine et nous montre à voir bien des aspects réalistes de la marine de cette époque, où les perroquets ne sont pas seulement les oiseaux que l'on trouve une fois arrivés, mais bien les commanditaires de ces expéditions qui enhardissent et malmènent ces hommes du sel. On rencontre également comme un clin d'oeil à la littérature de flibuste, des forbans en quête d'un trésor perdu il y a longtemps.
Mais le trésor que l'on trouve dans cet ouvrage n'est pas celui des piastres cachées mais bien celui de mondes hétéroclites qu'ils soient en mer ou sur terre, on découvre avec les mêmes yeux juvéniles de l'ingénu et ingénieux ingénieur Duplessis les couleurs, les odeurs, la population de ce bout du monde... où tout est possible.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre du précédant Masse Critique et je tiens à remercier chaleureusement les éditions de la Découvrance et Babélio de m'avoir fait découvrir cet excellent livre, que je n'aurais certainement pas connu en dehors de ce contexte.
En un mot, j'ai résumé la qualité de ce livre « Excellent ».
Il a le parfum de l'aventure, le goût du voyage et de la découverte et la couleur du livre ethnologique. Ce roman est tout cela à la fois, car oui il s'agit d'un roman, mais tiré de faits réels et relatés dans « Relation journalière d'un voyage fait en 1698, 1699, 1700, 1701 par Monsieur de Beauchesne  «  de Jacques Duplessis Ingénieur du Roi.
Il a été mis en forme (je ne trouve pas le mot exacte) par Jean-Yves Barzic, journaliste de profession.
Au delà de ce voyage il s'agit surtout d'un livre sur les bateaux, sur les marins, sur les joies, les peines, les vicissitudes, les étonnements de ces hommes de la mer.
La population marine est très diverse, et les histoires de chacun viennent s'entrechoquer avec l'histoire de cette aventure, nous y rencontrons des corsaires, des chirurgiens, des soldats, des matelots, des officiers … toute une « faune » avec laquelle chacun doit composer dans ce lieu de promiscuité qu'est le bateau durant 3 ans.
On assiste aussi à la rencontre de ces marins français avec les Fuégiens, le respect et la bienveillance mutuelle contraste avec les mentalités de l'époque, où certains marins n'hésitaient pas à remplir leur cale de marchandise humaine.
La vie à bord est difficile, la discipline doit y régner, et elle est appliquée avec beaucoup de dureté. On y rencontre des corsaires, à la recherche d'un trésor, on se croirait dans l'Ile au trésor, mais en vrai.

Pour les non initiés comme moi, un dictionnaire des termes de marine est inséré dans le livre et permet de comprendre les différentes manoeuvres.

Il peut donc être lu et relu par des personnes n'ayant aucune connaissance de la mer, de la vie en mer.
Un très beau livre, un très bon moment passé et que je recommande. Juste un petit bémol, j'aurais apprécié de voir des illustrations de M. du Plessis.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Ne dites rien, Jacques, je crois deviner la raison de ce qui ressemble fort à de la mélancolie. Que voulez-vous, c'est la vie ! Dit-il en posant près de lui son chapeau. Ces gens, dont voici quelques mois à peine, nous ignorions l'existence, sont devenus chers à notre coeur. Et celui des jeunes gens est si tendre ! Non, ne dites rien ! Vous l'oublierez... Car il ne peut en être autrement. Plus tard, croyez-moi, vous garderez de ces moments, une tendresse douloureuse, et de ce pays terrible où règnent la faim et froid, vous vous en souviendrez comme d'un paradis perdu.
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- L'intendant Bégon est un vrai puits de science !
- ... et un grand administrateur, ajouta Beauchesne. Tandis que je servirai le cadet des Bégon, financier de cette Compagnie, qui attend de moi que je lui rapporte beaucoup d'argent, vous aurez à coeur de satisfaire le puîné en lui faisant voir les descriptions que vous ferez de ces terres inconnues. A votre avis, qui de nous deux a la meilleure part ?
Un sourire moqueur s'alluma dans le regard du vieux marin.
- Vous, commandant, à n'en pas douter !
- Et pourquoi cela, je vous prie ?
- Eh bien , expliqua Jacques, que la question décontenançait, de votre science de la mer ne dépend-il pas tout le reste ! A quoi bon remplir, vous, vos cales de piastres, et moi mes cartons de planches dessinées, si vous ne nous ramenez pas à bon port !
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Des sortes de harengs ailés surgirent au-dessus des vagues et s'abattirent sur le pont. Les matelots les ramassèrent et lui expliquèrent qu'il s'agissait de poissons volants.
- Ces nageoires, lui dit l'un d'eux, ils s'en servent comme les oiseaux se servent de leurs ailes. Mais, ajouta-t-il, les oiseaux sont plus chanceux ; car dans la mer les bonites et les dorades leur donnent une chasse vigoureuse...jusqu'à les gober hors de l'eau. C'est en volant qu'il se font croquer par les frégates et les fous. Ces bestioles-là sont à la fois oiseau et poisson sans qu'aucun de ces états ne leur soit profitable.
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Le feu a éclaté dans la cuisine. Ca ronfle sacrément là-dessous ! Le mât de misaine, le plancher... tout flambe, monsieur ! [...] Ils s'engouffrèrent par la grande écoutille. Une fournaise d'enfer régnait là-dedans ! L'odeur de bois brûlé les prit à la gorge. Les flammes léchaient les parois, tournoyaient en tout sens, avides et ravageuses. Les charpentiers du Maurepas et du Phélypeaux, à grands coups de hache, effondraient les cloisons, les matelots, les soldats formant la chaîne, balançaient de pleins seaux d'eau.
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Vers la fin de ce mois, les vents soufflant du nord-nord-est rendirent la mer de moins en moins maniable, et durant toute une semaine des pluies incessantes balayèrent les ponts. Sous ses voiles amurées tout bas, le Maurepas, bondissant tel un dauphin, fendait les abîmes verdâtres de son étrave noyée d'écume. Insoucieux des paquets de mer que le vent rabattait sur le gaillard d'arrière, Terville, le visage rougi par les embruns, aboyait ses ordres :
- la misaine ! maître Mac Carthy, la misaine ! Ne prends pas assez le vent ! Sang dieu ! Faites embarquer les boulines !
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