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Lemoko (Autre)4.25/5   2 notes
Résumé :
Le peintre des âmes et des images…

« Ces histoires m’ont été apprises par une humble femme qui me les récita… N’y ai-je rien ajouté moi-même, au moins dans le détail ? À quoi bon approfondir ces choses ? J’en serais au surplus incapable, n’ayant jamais bien su où finit le souvenir et où commence le rêve. »
René Bazin.
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Bonne Perrette était une merveilleuse conteuse. Personnage réel de l'enfance de René Bazin, prétexte inventé pour faire de ces nouvelles éparses une gerbe ? Je ne sais, mais j'ai aimé ces contes à la fois divers et tous emprunts d'un charme enfantin.
La première partie du recueil est constituée de souvenirs d'enfances. Des mauvais tours qui auraient pu avoir de fâcheuses conséquences, des espiègleries d'enfants, tous l'expression d'une enfance heureuse passée au grand air à vadrouiller dans les champs, se prendre pour des indiens ou chasser les oiseaux. Rien d'exceptionnel dans ces instants de vie, mais la plume simple et alerte de René Bazin m'a accrochée et je me suis laissée prendre par les jeux de ces enfants, rêvant à une enfance champêtre que je n'ai pas eue et à des fonds de culotte verts d'avoir trop trainé dans l'herbe que j'aurais aimé ramener le soir à la maison.
La seconde partie est consacrée aux contes de bonne Perrette proprement dit. Les histoires qu'elle racontait aux enfants dont elle avait la charge, le petit René et ses trois frères et soeurs. On voyage de la Vendée maritime à la Provence, avec des histoires à la morale très douce. Ce sont ces histoires que l'on racontait j'imagine au coin du feu ou à un enfant pour qu'il s'endorme, des histoires qui paraissent toutes crédibles tellement leur magie est légère, certaines sont même ancrées dans les tristes et nombreux soubresauts de l'histoire du XVIIIème siècle. Il est surtout question de paysans qui peinent pour vivre mais qui savent aimer la douceur de leur vie familiale. Il y a une pointe de patriotisme, nécessaire j'imagine à l'éducation des petits gars de l'époque.

Et si ces histoires sont celles d'un temps où l'on prenait le temps de les raconter, un temps qui peut-être ne reviendra plus, elles peuvent encore prendre le goût des sucettes au caramel comme on en faisait avant, et nous rappeler sans nostalgie que les plaisirs simples existent toujours et sont parfois les meilleurs.
J'ai d'ailleurs aimé m'apercevoir que la première partie, intitulée “Souvenirs d'enfant” (et non “Souvenirs d'enfance”, soulignant le caractère très personnel que René Bazin veut donner à ces nouvelles) se termine sur l'image de la porte de la vitrine qui se ferme définitivement sur une collection d'oeufs, comme une porte qui se ferme aussi sur l'enfance, « Et ni l'oeuf de la corneille à bec rouge, ni celui d'aucun autre oiseau ne vint plus enrichir ma collection. J'ai fermé la vitrine, et ne l'ai jamais rouverte. » (“La corneille à bec rouge”, Partie 1, “Souvenirs d'enfant”). La seconde partie, elle, celle contenant les “Contes de bonne Perrette” se termine par un retour aux sources : « Justine posa en travers, sur le dos des deux premiers boeufs, l'aiguillon d'autrefois. Dans l'air matinal, quatre noms, lancés à tue-tête par une voix jeune, chaude, heureuse, apprit à la Vendée qu'un de ses fils était de retour : »Caillard, Rougeaud, Mortagne, Maréchaux ! » / Et les boeufs descendirent sagement, bien droit vers la cornouille. » (“Le Retour”, Partie 2, “Contes de bonne Perrette”). C'est comme si ces contes nous ouvraient à nouveau à cette part d'enfant qui sommeille en nous et que nous oublions parfois au fil des ans, mais que la bonne Perrette rouvre pour le petit René, et j'espère que chacun de nous peut penser de temps en temps à sa bonne Perrette à lui ou à elle, pour se souvenir, mais aussi vivre cette insouciance et cette grande aventure qu'est une enfance heureuse.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La colline qui barrait la vallée, tout au bout, était d’ardoise abrupte, crevassée, pleine de failles profondes où les serpents avaient leur nid, et où s’enfonçaient les racines de genêts. Nul autre arbuste que celui-là n’avait pu s’implanter sur cette butte de rochers. Mais il y atteignait une taille magnifique ; il y régnait ; il jetait, pendant cinq mois de l’année, la gaieté de ses fleurs jaunes parmi les frondaisons vertes des bois de chêne qui aboutissaient à l’étang. Il y avait souvent des pétales fanés qui tombaient sur l’eau, et que le vent poussait comme des voiles, si bien que les paysans disaient : « Quand même tous les genêts de la terre disparaîtraient, on en trouverait encore de la graine dans Agubeil. » (“La Veuve du loup”, Partie 2, “Contes de bonne Perrette”).
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