Linoubliable

« Cute », c'est le mot qui me vient à l'esprit en refermant ce court roman destiné à un jeune public adolescent ou pré-adolescent. Il aborde avec finesse les sentiments et les relations d'une jeune fille avec son entourage, parents, camarades d'école et surtout, et c'est le sujet principal du roman, relation avec une petite soeur décédée à la naissance. C'est bien écrit et agréable à lire. Je me demande cependant comment j'aurais perçu ce roman si je l'avais lu à l'âge auquel il est destiné. Il me semble que l'autrice prête à son héroïne Mimi une maturité et une conscience psychologique bien avancées pour son âge… Je me demande, de plus, comment ce roman serait perçu par un lecteur masculin. Et de là, m'arrive encore une autre question: y a-t-il deux littératures distinctes, une pour les filles et une pour les garçons? Et si oui, à quel âge commence-t-on à faire la distinction? Et à partir de quel âge, cette distinction n'a plus lieu d'être ? Ces questions naïves montrent le peu de connaissance que j'ai de la littérature destinée aux adolescents. J'ai en effet une certaine expérience pour ce qui est de lire aux jeunes enfants mais, dès qu'ils sont capables de lire eux-mêmes, je les laisse faire leur choix et ne m'intéresse pas à leurs lectures au point de lire moi-même les romans qui leur sont destinés.
Tout ça pour dire que j'ai bien aimé Linoubliable mais que je n'ai pas forcément un avis autorisé sur la question…
(Merci à Masse critique et au service de presse de m'avoir offert ce livre.)

Court roman épistolaire constitué des lettres écrites par une jeune adolescente particulièrement attachante, Elmira, surnommée Mimi, à sa soeur Linou, bébé mort-né.
Si, de prime abord, on pourrait penser qu'il s'agit d'une littérature pour adolescents - et même plutôt pour adolescentes - la délicatesse de la langue, voire sa poésie, ainsi que l'extrême maturité du personnage principal en font une lecture tout à fait plaisante pour les adultes. Lou Beauchesne aborde des sujets profonds tels que la perte d'un enfant, le deuil, la séparation, le divorce, les relations parents-enfants à l'adolescence, les premières relations amoureuses, la maladie d'alzheimer tout en douceur, sans jamais émettre d'avis définitif ou péremptoire et également sans pathos.
Par ailleurs, l'originalité de la mise en page – on dirait de la poésie – ainsi que la graphie - imitant celle d'une vieille machine dactylographique - ajoutent au charme du roman. Même le titre est une belle trouvaille.
Bref, un roman plaisant, qui peut toucher un très large public et bien plus profond qu'il n'y paraît.
Une belle découverte. Une belle surprise.
Merci à mon fils, qui vit au Québec, pour me faire découvrir ces fabuleux auteurs et autrices canadiens dont, en plus, la langue particulièrement imagée, rajoute, pour nous lecteurs français, du charme..

Si la vie d'adulte n'est pas simple tous les jours, remplie d'obstacles et d'épreuves, l'adolescence est également un passage délicat, avec son lot de découvertes, de sentiments et d'erreurs.
Mimi décide d'entamer une correspondance avec sa soeur, une soeur qu'elle n'a pas connue qui va alors lui servir de confidente. Lou Beauchesne entraîne le lecteur à suivre la navigation complexe de cette jeune adolescente dans une famille déchiré qui finalement n'a jamais vraiment réussi à faire son deuil.
Cette lecture, en apparence simple et légère avec une calligraphie plaisante, se révèle être très plaisante et bien plus profonde que ne laisse imaginer les premières impressions.

Merci à Masse critique et au service de presse de m'avoir offert ce livre.

Je me dois d'être franche avec vous en commençant cette chronique : je l'écris alors que j'ai lu et relu plusieurs fois Linoubliable puisque j'ai travaillé sur sa fiche pédagogique. Mon avis est donc teinté de ces lectures lentes et attentives, de ces activités à créer autour du livre. Au premier abord, j'ai tout de suite aimé la délicatesse du roman, la sensibilité de son héroïne et la charge émotive de la destinataire disparue. Mais ma première lecture, plus rapide, ne m'a pas permis de prendre conscience de tout ce que renferme ce roman.
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