Cinq petites tristesses

Ce fut une lecture intéressante, émouvante et aussi terrible à la fois. J'ai trouvé que l'histoire de Léontine Behaeghel a la particularité de montrer cet espace gris où amour, doute, blessure et peur de l'abandon cohabitent.

On découvre l'histoire de Léonie qui a 19 ans et qui va avoir une histoire avec son parrain, âgé de 62 ans. On se rend compte dans un premier temps que cette histoire naît d'un manque de confiance en soi, d'une volonté de se construire en tant qu'individu plutôt "qu'enfant de", même si la réalité est telle qu'elle reste une enfant, cette fois-ci soumise à un homme plus expérimenté, narcissique et qui lui, est encore un enfant.

C'est aussi le portrait de cet homme âgé, père d'une petite fille de 4 ans, qui ment sur qui il est et aussi à lui-même. Qui utilise la manipulation, qui s'approche vicieusement des plus jeunes. Un homme qui a un souci d'ego, des problèmes liés son enfance, des problèmes a accepter celui qu'il est.

Léonie est une jeune fille qui livre toute sa vérité, tous ces doutes, cette violence qu'elle vit jusqu'à remettre en doute qu'elle a pu vivre un viol, car elle était en couple à ce moment-là avec cet homme. Elle livre un regard intéressant sur ce qui la pousse à vivre cette aventure, plutôt qu'avec un homme de son âge. Ces doutes qui l'assaillent au fond d'elle quand elle prend du recul sur ce qu'elle fait.

La plume de l'autrice est très agréable à lire, fluide et rapide. J'ai aimé découvrir à la fois cette narration et quelques pages du journal de la jeune fille. C'est un ouvrage à lire, qui apporte un regard intéressant sur les questions de manipulations, de la perversité de certains hommes.

WoW ! Je l'ai lu d'une traite tant la plume est prenante. Il est difficile pour moi de faire cette chronique tellement ce récit est dur. Un récit qui décrit la déposition de la victime un an après ce qu'elle a subit. Il y a ce contraste entre la beauté des mots, cette façon captivante qu'elle a de nous transmettre son vécu et d'un autre côté la noirceur de ces moments intimes et de cette ambiance étouffante lorsqu'ils se retrouvaient à deux, cette peur que j'ai ressenti d'un point de vue extérieur. Il est difficile de se mettre à la place d'une personne quand on a pas vécu ce qu'elle vit et cela devait être éprouvant pour Léonie de se sentir seule par moments et jugée sans cesse.

Les passages marquants:
- quand Léonie est consciente de la situation mais elle est comme prise au piège, lorsqu'elle dit: « Il parvient à injecter dans mes veines ce venin indescriptible qui me retient chez lui. »
- ou quand Barrett lui dit: « Moi, ce qui m'impressionne, c'est cette façon que tu avais d'être tiraillée entre deux sentiments. Un jour, tu l'aimes ; le lendemain, ce n'est plus le cas. Un jour, tu prends conscience du mal qu'il te fait, le lendemain tu parais complètement aveuglée. » Il y a toujours la prise de conscience, elle sait qu'elle est malheureuse et puis revient cette dépendance, ce manque, cette illusion de l'amour.

C'est une histoire malheureusement très sombre qui fait prendre conscience et peut aider d'autres personnes dans la même situation. Un roman touchant et marquant. Une leçon de vie.

Un roman témoignage abordant l'emprise amoureuse, a suscité vivement mon intérêt dès que j'ai lu la quatrième de couverture, malgré ma sidération à sa lecture.

Effectivement, Léontine Behaeghel raconte l'emprise qu'elle a endurée de la part de son parrain, un homme de 62 ans, pendant presque un an et explique comment elle réussit à mettre fin à cette relation d'emprise en portant plainte pour viol.

En reprenant son journal intime après avoir réussi à se libérer de cette domination, l'auteure nous plonge au coeur de son histoire personnelle, offrant ainsi un témoignage marquant non seulement sur ce thème délicat, mais aussi sur les relations tendues entre parents et enfants, l'adolescence, le mal-être, ainsi que sur les premières expériences amoureuses et sexuelles.

Ce roman, à l'écriture fluide et simple, explore de manière limpide, l'emprise et l'ambiguïté des sentiments à l'adolescence, suscitant en moi un mélange d'intérêt, de stupéfaction et parfois de dégoût.

À certains moments, j'ai eu envie de secouer la victime, même face à sa détresse.
Le profond désarroi des parents me touche profondément également. C'est une situation terrible.

Les mots me manquent pour caractériser cet homme pervers et malveillant !

C'est précisément à ces instants que l'on prend conscience de la complexité de se libérer d'une emprise aussi puissante.

Cette lecture permet au lecteur de saisir de manière plus précise les mécanismes de l'emprise exercée par un homme plus âgé, surtout lorsque la jeune fille est fragile.
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